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Sentience
animale
FICHE ONE VOICE
NOVEMBRE 2016
www.one-voice.fr
LE RENARD
Le renard roux (Vulpes vulpes) est
l’espèce la plus répandue dans cette
dynamique famille de canidés,
représentée sur les cinq continents.
De remarquables facultés d’adaptation
permettent aux renards de vivre
librement en différents milieux.
INTELLIGENCE
Si l’intelligence est la capacité de s’adapter rapidement à des situations inédites et d’inventer de nouvelles
stratégies de survie, le renard est certainement champion dans sa catégorie, comme le prouvent sa vie sociale
et ses techniques de chasse.
LE MONDE SOCIAL DES RENARDS
Quand il y a peu à manger, le renard vit seul et ne forme un couple qu’en période de reproduction. Si le gibier
est plus abondant, il vivra toute l’année en couple et si, comme en ville, la nourriture abonde en permanence,
il formera des groupes sociaux plus importants, structurés comme des meutes où seul le couple dominant se
reproduit. Les femelles subordonnées aident à l’élevage des petits et occupent un territoire voisin de celui du
couple dominant. Notons que tout le monde chasse seul, mais ramène la nourriture au terrier.
Il existe une hiérarchie très stricte au sein de ces groupes sociaux. Le subordonné se rapproche d’un dominant
presque en rampant. Il s’incline ou se tortille sur le dos aux pieds de son chef en reproduisant les gestes
d’apaisement du chiot. Cette hiérarchie se met en place dès que les chiots sortent du terrier et se livrent à des
jeux de combat assez violents. Les affrontements commencent sous terre, autour des mamelles de la mère.
Environ 20 % des renardeaux meurent ainsi dans le terrier à la suite des affrontements entre frères et sœurs. Les
corps sont mangés par le groupe.
Une fois les rôles sociaux bien établis dès la huitième semaine, les combats se font rares. Les renardeaux qui se
sont hissés à la première place ont un accès privilégié à la nourriture. Ils grandissent donc plus vite et renforcent
encore leur avantage. Les renardeaux dominants font aussi l’objet d’un toilettage social plus intense de la part
des adultes. Ils s’intègrent ainsi davantage dans le groupe social et ont moins tendance à le quitter à l’automne,
comme le font les plus faibles que l’on chasse.
Ces grands groupes sociaux sont composés de trois, quatre, voire dix adultes des deux sexes. Dans ce groupe,
il est d’usage qu’une seule femelle ait des petits, mais parfois deux ou trois autres en ont également. Les enfants
peuvent être élevés séparément ou se retrouver regroupés dans une grande « crèche » commune. Pendant les
premières semaines, la renarde passe la plupart de son temps avec les petits sous terre et compte sur le mâle
pour apporter sa nourriture. Ensuite, les grandes sœurs prennent le relais.
PARLER RENARD
Doté de l’odorat surpuissant des canidés, le renard, qu’il soit mâle ou femelle, marque son territoire avec des jets
d’urine et des excréments bien visibles. Mais il communique aussi vocalement de manière très riche. Les renards
peuvent émettre jusqu’à quarante appels différents. Ce sont normalement des animaux plutôt silencieux. Leurs
glapissements retentissent surtout lors de la saison des amours, lorsqu’ils s’appellent les uns les autres et se
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combattent pour le territoire. Les enfants eux-mêmes veillent à ne pas faire trop de
bruit en jouant. La plupart du temps, les appels de renard sont pris pour ceux d’un
autre animal, comme la chouette hulotte. Le célèbre « cri de la renarde » (vixen call)
peut aussi être émis par les mâles, dans des échanges sonores complexes.
Le cri le plus fréquent est un glapissement de trois à cinq syllabes de plus en plus
aiguës, que deux renards se lancent quand ils s’approchent l’un de l’autre. Chaque
renard semble porter une sorte de « carte d’identité vocale » qui lui permet d’être
reconnu par ses congénères. Une multitude d’autres sons scandent leur gestuelle
lors des interactions.
LA SCIENCE DE LA CHASSE CHEZ LE RENARD
Les adaptations impliquant la détection de proies et leur capture nécessitent des sens affinés et des réflexes
rapides. Généralement actif au crépuscule ou durant la nuit, le renard roux utilise surtout son audition
qui lui permet de localiser ses proies avec précision. Les rétines de ses yeux se sont tapissées de cellules
photoréceptrices en cônes, qui ne perçoivent pas la couleur mais fonctionnent de manière optimale en
lumière faible.
Le renard roux a également appris à bondir sur sa proie avec une grande finesse, en modifiant l’angle de son
décollage et en ajustant sa trajectoire au cours du saut. Il peut aussi varier la force de son impact à l’atterrissage.
Après la capture, une série de morsures rapides s’ensuivent, contrairement aux loups ou aux chiens qui, eux,
secouent leurs proies. Dans le cas des lapins ou d’autres proies dont la capture implique une poursuite, le
renard roux fait preuve d’une grande endurance. Il peut galoper sur plusieurs kilomètres et piquer des pointes
de vitesse de 48 km/h tout en sautant des clôtures de deux mètres de haut, en grimpant sur les toits ou en
traversant les rivières à la nage. Sa petite taille et son agilité sont parfaitement adaptées aux petites proies.
Les renards cachent également leur nourriture pour plus tard. Au cours de ce processus, un trou de cinq à dix
centimètres de profondeur est creusé, un cadavre de petite taille y est déposé, puis le trou est camouflé.
Le renard tue souvent plus qu’il n’en a besoin lorsqu’il pénètre dans un poulailler. Ce comportement, souvent
jugé cruel, s’explique probablement par le fait que ses victimes enfermées ne peuvent fuir. Cela dit, si quelques
proies sont tuées en trop, le renard les dissimule et se souvient fort bien de l’emplacement de la cachette.
Les renards sont également connus pour employer des méthodes peu orthodoxes pour obtenir un repas. Dans
un cas, un renard se livre à des ébats ludiques, qui attirent ses proies trop curieuses. Quand elles s’approchent
trop près, le renard se jette sur elles. Cette technique particulière est mentionnée par diverses sources. On cite
aussi l’exemple d’un renard qui fait semblant d’être mort au milieu du chemin. Les corneilles s’approchent, le
picorent un peu et le renard se relève en saisissant les pattes de l’une d’elles.
LES RENARDS URBAINS
En Grande-Bretagne, les renards se sont d’abord établis dans des villes comme Bristol et Londres au cours des
années 1940. Plus récemment, des villes comme Cambridge et Norwich ont été colonisées. Des tendances
similaires à la colonisation des cités humaines se manifestent dans le monde entier. La présence de renards a
été enregistrée à Melbourne dès les années 1930 et s’est généralisée dans de nombreuses villes australiennes
durant les années 1970. À Zurich, en Suisse, comme à Bruxelles, les renards urbains ne sont apparus que dans
les années 1980. Ces populations sont généralement plus importantes dans les zones urbaines que dans les
zones rurales. L’avantage de vivre en ville est que la nourriture n’y manque jamais. Les renards ont élargi leur
régime alimentaire pour consommer tout ce qui se trouve dans les poubelles. Les renards mangent aussi une
grande variété de produits alimentaires sauvages, y compris les fruits, les insectes, les rongeurs et les oiseaux
qu’on trouve dans les cités.
LA TENTATION DE L’ÉLEVAGE
Une expérience assez cruelle de création de renards domestiques a été menée pendant quarante-cinq ans en
Russie. Elle a donné lieu à des résultats étonnants : une nouvelle race de renards gris domestiques a pu être
créée, ne craignant pas les humains et ne manifestant aucune agressivité à leur égard. Mais il est vrai que tous
les renardeaux jugés trop peu dociles étaient éliminés quelques mois après leur naissance, au fil d’un processus
de sélection impitoyable dans une ferme à fourrure.
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RÉFÉRENCES (EN ANGLAIS) :
• Vulpedia, http://mynarskiforest.purrsia.com/ev1con.htm
• « Urban Foxes »
http://www.thefoxwebsite.net/urbanfoxes/urbanmanagement.php
https://bioweb.uwlax.edu/bio203/f2013/eidensch_matt/adaptation.htm
• « The Red Fox », http://jmammal.oxfordjournals.org/content/63/2/351
• « Red Fox: The Catlike Canine », J. David Henry
https://books.google.be/books?hl=en&lr=&id=raFqBgAAQBAJ&oi=fnd&pg=PT5&dq=re
d+fox+behaviour+intelligence+&ots=PPJhO9J6jg&sig=UrWMeYYMMtPgApbClyRD4ceiD
PQ#v=onepage&q=red%20fox%20behaviour%20intelligence&f=false
•D
omestication
http://www.bionet.nsc.ru/vogis/pict_pdf/2008/t12_1_2/vogis_12_1_2_07.pdf
http://www.nrcresearchpress.com/doi/abs/10.1139/cjas-2016-0026?journalCode=cjas#.V-fr7Y9OIhk
CRÉDITS PHOTOS : Pixabay
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