Ch5 Électrochimie Courbes intensité – potentiel Introduction : Dans certains cas, blocage cinétique d’une réaction chimique possible du point de vue de la thermodynamique. Cas particulier des réactions d’oxydoréduction. Les courbes (i-E) vont permettre de prévoir les blocages éventuels. I) Cinétique des réactions électrochimiques Les demi-équations électroniques s’effectuent toujours à la surface d’une électrode car les électrons n’existent pas en solution. 1) intensité et vitesse de réaction Lien entre la vitesse de réaction et l’intensité du courant Transfert des électrons à l’anode et à la cathode Convention ia>0 et ic<0 Densité de courant 2) Le montage à 3 électrodes Description du montage à 3 électrodes Allure des courbes obtenues : Dans le cas où l’oxydant et le réducteur sont en solution Pour un couple dit « rapide » Pour un couple dit « lent » Ces courbes sont caractérisées par : - le potentiel d’équilibre - Les courants asymptotiques Ia et Ic - Les surtensions ηa et ηC Pourquoi lent / rapide ? 3) Facteurs influençant la cinétique des réactions électrochimiques Pourquoi les courbes ont cette forme ? Qu’est ce qui peut modifier l’allure des courbes ? a) Cinétique du transfert d’électrons La vitesse de réaction dépend : - du couple et de la concentration des espèces - de la nature de l’électrode même si celle-ci est inerte ! - du solvant et électrolytes présents - de P et T b) Le courant limite 3 processus sont responsables du transport de matière : - la convection - la migration - la diffusion Expression du courant limite de diffusion Ordres de grandeurs Conclusion sur les phénomènes qui limitent la vitesse de la réaction. Cas particuliers : - L’électrode fait partie du couple redox - Cas de l’eau (= solvant) Les 2 murs de solvants délimitent la zone d’existence des espèces électroactives. c) Cas de vagues successives Lorsque plusieurs espèces sont susceptibles de réagir à une électrode, les courants correspondants s’ajoutent. La courbe (i-E) présente alors des vagues successives II) Piles et électrolyseurs 1) Notations 2) fonctionnement en générateur : pile La réaction est naturelle C’est l’oxydant le plus fort sur le réducteur le plus fort (règle du γ) On utilise les courbes i-E de façon à avoir ia = - ic On trouve alors la tension aux bornes de la pile. Prise en compte de la résistance interne de la pile. Approche thermodynamique : rappels Capacité d’une pile Cas des accumulateurs 3) fonctionnement en électrolyseur : La réaction n’est pas naturelle. Elle nécessite de l’énergie fournie par un générateur électrique On utilise les courbes i-E de façon à avoir ia = - ic On trouve alors la tension à appliquer aux bornes de l’électrolyseur pour que la réaction s’effectue. Tension de seuil Prise en compte de la résistance interne de l’électrolyseur. Rendement faradique Rq : C’est toujours la réaction la plus facile (la moins coûteuse en énergie) qui se produit. III) Phénomènes de corrosion humides 1) Transformations spontanées, potentiel mixte : 1 seule électrode avec 2 couples rédox L’électrode peut éventuellement être le siège d’une oxydation et d’une réduction ia = - ic potentiel unique de l’électrode = potentiel mixte Conclusion : Une réaction globale d’oxydoréduction peut s’effectuer à la surface de l’électrode s’il est possible de trouver une valeur de E (potentiel mixte) telle que ia = - ic 2) Corrosion uniforme Corrosion : phénomène électrochimique qui oxyde les métaux et leurs alliages en ions métalliques Corrosion humide : corrosion en milieu aqueux. Corrosion uniforme : l’intégralité de la pièce métallique peut à priori être corrodée de la même façon. Pas de circulation d’électrons dans la pièce métallique ≠ Corrosion différentielle a) Prévision thermodynamique : → Par lecture des diagrammes potentiel-pH du métal, superposé à celui de l’eau. Diagramme du Fer : Diagramme du Cuivre et du zinc : On distingue plusieurs zones : Zone de corrosion : zone de stabilité des ions métalliques Zone d’immunité : zone de stabilité du métal Zone de passivation : zone de stabilité des oxydes ou hydroxydes solides Action de l’eau sur les métaux : Si 2 espèces sont dans des domaines disjoints, elles ont tendance à réagir entre elles Selon le métal étudié, l’oxyde peut protéger ou non le métal de la corrosion future… Remarque : l’acidité du milieu est un facteur aggravant de corrosion. b) Étude cinétique des phénomènes de corrosion uniforme On se place en milieu acide : On plonge un morceau de Zinc dans HCl : Discuter de ce qu’on observe selon la nature du zinc utilisé. On plonge un morceau de Plomb dans HCl Qu’observe-t-on ? On touche le plomb avec un morceau de platine. Qu’observe-ton ? Remarque : Le potentiel mixte est alors appelé potentiel de corrosion. Le courant créé par le déplacement des électrons dans l’électrode : le courant de corrosion. Il n’est pas mesurable. 3) Corrosion différentielle 2 métaux sont en contact et forment une seule pièce métallique. 1 seul potentiel mais un métal qui joue le rôle d’anode et un métal qui joue le rôle de cathode. Des électrons circulent dans le métal et forment une pile de corrosion On a toujours ia = - ic et un seul potentiel mixte Exemple : on associe du fer et du zinc Existence de zones fragilisées : Expérience : Le fer est oxydé par l’eau = corrosion humide La couleur rose est donnée par la phénolphtaléine qui montre l’apparition des ions HO- obtenus par réduction de l’eau en milieu basique La couleur bleue est donnée par le bleu de Prusse qui montre l’apparition d’ions Fe2+ Observation de sites anodiques et cathodiques Pile de corrosion Réaction globale d’oxydo-réduction 4) Protection contre la corrosion : Protection physique On peut isoler le fer du milieu corrosif en le recouvrant d'une pellicule de peinture. Exemples : peintures anti-rouille à base de minium Pb3O4 De même, on peut déposer sur le fer un revêtement plastique permettant de réaliser des clôtures (grillage plastifié). Protection chimique La couche protectrice peut être créée par une réaction chimique : la pièce de fer est plongée dans un bain chaud de phosphate de zinc provoquant la formation d'une couche de phosphate de fer imperméable (parkérisation dans l'industrie automobile). Protection métallique en surface On peut protéger le fer par une couche protectrice de zinc (lui-même passivé). En cas d'éraflure du métal protecteur, le fer est mis en contact avec le milieu corrosif : on réalise alors une pile de corrosion dans laquelle c'est le zinc, plus réducteur, qui s'oxyde. Cet accident n'entraîne donc pas la corrosion du fer. Exemples : galvanisation ou électro zingage. Protection électrochimique Le fer est relié électriquement à un métal plus réducteur comme le zinc par exemple. On a ainsi réalisé une pile de corrosion dans laquelle le fer est la cathode et le zinc est l'anode. Il y a consommation de l'anode en zinc : on parle d'anode sacrificielle. Applications : coques des navires, pipelines, cuves en acier enterrées ou immergées. Le fer peut aussi être porté à un potentiel suffisamment faible pour qu’il ne soit pas oxydé. Cela nécessite un générateur électrique. On parle alors de protection cathodique.