La cellule individuelle de cette bactérie contient env. 2x1010 atomes, principalement C, H et
O, avec un nombre de masse moyen A=10, NA=6.02x1023 nombre d’Avogadro et
ρ
=1 g/cm3 la
densité, assimilée à celle de l’eau :
[8] n=densité d’atomes=
ρ
(NA/A) = 6.02x1022 at/cm3 N = (Vn)-1 = 1.92x1010 atomes
Calcul du nombre moyen de protéines : La concentration typique des protéines dans le
cytoplasme (mesurée) est de ~180 mg/ml. Donc, dans le volume de 0.56 µm3=0.56x10-12 ml,
on a MP=180*0. 56x10-12=10-10 mg de masse en protéines. Si l’on prend pour la masse
moyenne d’une protéine la valeur typique de 60 kDalton (1 Dalton est égal à 1/NA grammes)
on trouve NP=MP/60kDa=10-13/10-19=106 protéines, dans la typique cellule prokariote de
e.coli.
Les types de protéines presentes ne sont pas infinis : on compte env. 10.000 protéines
differentes pour une cellule eukariote, et env. 2000 protéines differentes pour une cellule
prokariote. Donc, on trouve env. 500 copies d’une meme protéine dans notre bacterie.
Calcul du nombre d’atomes d’une protéine : Si l’on prend comme structure moléculaire
typique le sucre, C6H12O6, on a une masse d’env. 180 Da pour 24 atomes. Donc, on peut
simuler qu’une protéine contient env. 60.000/180*24=8000 atomes. Le total des atomes
engagés dans les protéines dans e.coli est env. 500*2000*8000=8x109. Le reste des atomes,
1.92x1010–8x109=1.12x1010 represente l’ADN et le cytoplasme : eau, nutrients (sucres) etc.
Des mesures de la chaleur d’évaporation de la bactérie donnent une quantité d’énergie de
+0.0095 erg, ou +9.5x10-10 J. Puisque 1 eV=1.602 x10-19 J, cela fait +5.93 x109 eV, ou +0.31
eV/atome en moyenne.
Donc, la liaison des atomes dans les structures moléculaires et protéiques d’une bactérie
demande une contribution ΔH positive, elle n’est pas du tout spontanée (à toute température T
le ΔG>0). Alors que dans l’eau, la liaison chimique force les molécules d’eau dans un ordre
cristallin, à une température telle que le terme ΔH/T devient suffisamment petit, un bouillon
de monomères organiques résiste à l’organisation à toute température.
Même si la question n’a pas tellement de sens, car le système Terre est toujours hors
d’équilibre, on peut calculer la probabilité d’une telle fluctuation d’énergie pour un système à
l’équilibre, au seul but de démontrer que cette idée ne peut avoir rien à voir avec l’insurgence
de la vie. Sur l’exemple de l’eq.[24] du chap. 1, cette probabilité serait de l’ordre de :
[9] prob ∞ [exp(+0.31)]-1.92x10^10 ~ 10-2580000000
Dès que l’énergie libre des systèmes vivants est aussi grande et positive, la formation et la
survie de ces systèmes impliquent un apport constant d’énergie et une réduction de l’entropie
de l’extérieur.
Pourtant, le maintien des systèmes vivants ne serait pas possible suite à la simple provision
d’énergie, en absence d’un moyen de convertir cette énergie en travail utile. Une automobile
est un ensemble de moteur, transmission et chaîne de guide, pour convertir l’énergie chimique
de l’essence en travail mécanique de locomotion. Simplement mettre des bidons de gazoline
sur les fauteuils d’une voiture ne donne pas du travail de locomotion. De la même manière,
sans une structure organisée pour transformer la nourriture en travail, les systèmes vivants ne
pourraient réaliser aucune des fonctions vitales.