Figure emblématique de la Street Dance sur la scène internationale, Antoinette
Gomis trouve l’accord parfait avec la diva américaine Nina Simone à laquelle
elle rend hommage dans sa première création
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. Sa voix résonne au plus
profond d’elle-même, de son cœur et de son corps, pour rejaillir dans une nouvelle
gestuelle à la croisée du hip hop, de l’afro, du free style, des danses traditionnelles
de la Guinée Bissau où elle a ses racines. Et de la langue des signes qu’elle fait
danser pour parler à toutes les femmes, de toutes les couleurs et de tous les
horizons. Les paroles engagées de ses chansons s’imposent à elle, seule sur scène
face à sa féminité et à son identité : noire ébène sur fond noir, elle sublime la
beauté de la femme noire dans cette pièce puissante et sensuelle. Cette mise en
lumière intense des messages de Nina Simone et de toutes celles qui se battent
pour l’égalité des femmes et le droit à la différence.
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Antoinette Gomis
Chorégraphe / Danseuse
Liz Gomis
Mise en scène
Cyril Machenaud
Mise en scène
Laurent Verite
Mise en lumières
Avec l’aide et le soutien de
Jules « Dansigneur »
(langage des signes)
Sur la chanson
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de Nina Simone interprétée en 1966, Antoinette Gomis se place
dans l’héritage féministe de la lutte pour la reconnaissance de la femme noire dans
la société des années soixante. Comment perpétuer l’héritage de ces féministes de la
première heure ? À travers sa propre histoire et en hommage à la diva du jazz, la choré-
graphe redonne à sa gestuelle hip hop mêlée d’afro-house toute sa féminité. Elle crée un
vocabulaire enrichi par la langue des signes pour, dit-elle, n’exclure personne :
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se veut universel sur le fond comme sur la forme. Antoinette Gomis sublime la femme
noire dans un solo s’inspirant de l’oeuvre de Nina Simone.
Qu’on la connaisse pour son oeuvre musicale ou à travers ses engagements, Nina Si-
mone a marqué les esprits. Son charisme lui permettait de véhiculer des messages
importants venant de sa dure experience de la vie à travers ses chansons. Antoinette
Gomis, danseuse et chorégraphe, a composé sa pièce avec ces messages, questionnant
la place de la femme noire et de son corps dans notre société occidentale actuelle.
Antoinette Gomis a été saluée par la critique, notamment le New York Times et lors de
la première de la pièce
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à l’incontournable évènement de la danse hip-hop, la
Breaking Convention.
Ces paroles, chantées par Nina Simone en 1966 ont été écrites par le poète Waring
Cuney. Dans le discours de la diva du jazz, ces mots résonnent comme les témoins d’une
époque. Une époque, où la femme noire n’entrait pas dans les critères de beauté d’une
société très formatée, conservative et sûrement pas prête à s’ouvrir à cette nouvelle
génération de descendants d’esclaves.
Aujourd’hui alors que les femmes sont en perpétuelle négociation pour obtenir l’égalité
des droits, une nouvelle forme d’armation de soi est venue ébranler ces années de
lutte.
Hyper-sexualisation, déni de la beauté naturelle et dans un certain sens, déni de ce
combat pour lesquelles nos héros au féminin, comme Nina Simone, se sont battues.
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traîte de toutes ces questions. La femme, son origine sociale et/ou géographique.
Comment perpétuer l’héritage deces féministes de la première heure ?