Seconde Communication Nationale sur les Changements Climatiques
Préface
Les changements climatiques sont, depuis longtemps déjà, une réalité. Les activités humaines sont, en majeure
partie, responsables de l'altération du système climatique mondial. Les températures à la surface de la terre ont
augmenté, depuis la deuxième moitié du XXème siècle. Cette tendance se poursuit, malheureusement encore
aujourd'hui, à cause du dérapage des émissions des gaz à effet de serre, dans l'atmosphère. Les effets de ce
réchauffement sur les systèmes physiques et biologiques, les communautés humaines et l'économie sont désormais
visibles, dans plusieurs régions du monde. Presque toutes les conséquences des changements climatiques, prévues
par la science sont régulièrement observées: modification du régime des précipitations et décalage dans la saison,
élévation du niveau de la mer, sécheresse, inondations, cyclones, pénurie en eau, etc.
L'Union des Comores est, depuis ces trente dernières années, sous la menace de la diminution progressive des
précipitations, et l'augmentation de la moyenne annuelle des températures. Le pays est également exposé à la
fréquence et l'intensité des cyclones, à l'élévation du niveau de l'océan et aux phénomènes géophysiques fréquents
qui accentuent, à leur tour, la fragilité et la vulnérabilité naturelles de l'écosystème insulaire. Les conséquences
immédiates, les plus ressenties sont, une diminution des ressources en eau et une détérioration de la croissance
agricole, passant de 3 à 4% par an entre 1980 et 1989, à des valeurs négatives à nulles, de 1994 à 1998, en raison
de la dépendance de l'agriculture à l'égard des précipitations. D'autres évènements encore plus douloureux sont les
inondations, de plus en plus fréquentes, telles que celles de 2012 qui ont affecté plus de 11% de la population, avec
des pertes en vies humaines et des dégâts matériels évalués à 20 millions de dollars américains.
L'instabilité du climat devient avec le temps, un sujet émotionnel, car il ne se pose pas seulement, en termes de
pertes économiques ou de charges supplémentaires, mais aussi comme facteur critique, susceptible de déterminer
l'avenir, sinon la survie du pays. C'est dans ce contexte, qu'à l'occasion du deuxième anniversaire de son accession
à la magistrature suprême du pays, le Président de l'Union des Comores, Dr.
IKILILOU DHOININE
a annoncé
l'achèvement des travaux de cette seconde communication nationale et souligné la nécessité de placer la lutte contre
le changement climatique au même rang de priorité que le combat contre la pauvreté. Cette vision du Chef de l'Etat
est particulièrement digne d'intérêt, car le changement climatique risque de remettre en cause plusieurs décennies
d'efforts de développement.
Les autorités et la population comoriennes sont donc plus que jamais déterminées à poursuivre les objectifs de
rèduction des gaz à effet de serre, notamment à travers le développement du potentiel d'énergies renouvelables et
le renforcement des puits. Le pays doit également développer et renforcer sa capacité d'adaptation aux
conséquences de l'évolution du climat afin de maintenir les moyens d'existence déjà limités d'une population dont le
souci de quotidienneté est désormais prépondérant. Néanmoins, le renforcement de cette capacité et la mise en
œuvre des mesures d'adaptation entraineront des surcoûts que le pays ne peut supporter seul, sans le soutien de la
coopération internationale.