EVOLUTION CHEZ QUELQUES LICiNEES D’HELRIINTHES DE RONGEURS RIUROIDEA
lutives. Elles se traduisent par une inclinaison progressive de la capsule buccale, une évo-
lution de l’appareil sensoriel péricloacal et une augmentation des éléments pectinés
cuticulaires qui servent a la fixation du ver dans la muqueuse.
Les formes les plus primitives du genre Pterygoclermntites sont parasites de
Rongeurs Uuroidea holarctiques ; elles Cvoluent ensuite, d’une part chez les Cricetidés
n&otropicaux, d’auire part chez les Gerbillidés et les Muridés du sud de PEuropè et d’Afri-
que. Dans chaque aire gkographique, ces Spirurides peuvent, en raison d’un haut pou-
voir adaptatif et en l’absence de spécificité chez l’ilrthropode, parasiter secondairement
d’autres Mammifères d’origines paléontologiques plus anciennes : Insectivores, Cheirop-
tères, Primates, Carnivores. Ces adaptations nouvelles sont attestees par une différencia-
tion supplémentaire des carrtctPres morphologiques.
0 Le quatrii’me chapitre analgse les structures céphaliques des Spiruridae de
Rongeurs et l’expansion de cette famille de Nématodes en fonction des spectres d’hotes.
Les adultes de Goq!glonemn ont un cadre buccal qui ressemble à celui épaissi
de leur deuxième et troisième stades larvaires. Ils conservent donc des structures qui, par
arrêt d’évolution, restent très primitives ce qui situe l’origine zoologique des Gongylonè-
mes a la hase de la famille des Spiruridae. Les formes les plus archaïques de Gongylonè-
mes aux spicules trapus et courts sont parasites de Narsupiaux américains.
Les larves infestantes de Protospirura rappellent les structures de l’adulte de
Spirura mais elles diffkent chez l’adulte par l’épaississement des pseudolévres. Le genre
Spirura diversifie chez des Marsupiaux, des Insectivores, des Carnivores, des Lémuriens
et des Rongeurs Sciuridés, apparait donc primitif ; le genre Protoqirura qui en dérive
est un rameau évolué dans la sous-famille des Spirurinae, il parasite des Rongeurs Muroi-
dea Le genre Mastophorus transforme ses structures apicales au cours de chacun des
stades larvaires. Au stade infestant, elles rappellent celles des adultes des Spirocercinae
parasites de Carnivores et d’ilscaropsinae parasites d’ongulés ; au quatrième stade, elles
ressemblent a celles des adultes de certains Ascaropsinae évolués : Plhysocephalus para-
site d’drtiodactyles, de Pèrissodactyles et de Rongeurs Cricétidt:s et Pygarginema restreint
aux Bovidés et aux Cervidés. L’adulte de Mastophorus muris, aux lobes labiaux indepen-
dants et différenciés, est une forme Pvoluée, dérivée des Ascaropsinae. Il est parasite de
Muridés et de Microtidès.
a Le cinquième chapitre retrace 2’évoHution des Cestodes Anoplocephalidae de la
sous-famille des Catenntaeniinae.
Ces Cestodes Cyclophyllides ont une très vaste répartition géographique et para-
sitent Ct la fois des Rongeurs Sciuromorphes et Myomorphes. Ils présentent une évolution
morphologique en fonction de l’hote et cle sa géographie. Cette évolution se caractérise
par la configuration des organes génitaux, par le passage d’un système osmorégulateur
simple ri un systëme ramifie, par un raccourcissement du strobile, allongé chez les C,ate-
notaenia de Rongeurs SciuridPs, réduit à deux ou trois proglottis chez les Skrjabinotae-
nia de Dendromuridés et de Nuridés de Centrafrique.
* Le sixiéme et dernier chapitre dégage dift’érentes remarques de la confronta-
tion des lignees parasitaires avec leurs spectres d’hotes respectifs, et s’attache a définir les
modalités d’évolution de ces Helminthes.
Il n’existe pas de parallélisme entre la phylogénie de ces parasites et celle de
leurs hotes mais une continuité de ces lignées parasitaires au travers des époques géolo-
giques et une grande diversité des voies empruntées.
Cette continuité des lignées parasitaires s7explique par les notions de parasite
transfuge et de parasite de capture. De ce dernier phénomène dépend la transformation
des caracteres biologiques ou morphologiques des Helminthes.
On remarque dors que dans une lignée répartie chez des hotes d’origines phy-
logénipes diverses, les Hclminthes les plus ,primitifs ne coïncident pas obligatoirement
avec les hôtes palr’ontologiquement les plus anciens et que le niveau d’évolution morpho-
Cah. OKSTOLU, S~~I.. Enf. dd. Ptcrnsifol. (1871), IX, 2, 103-170 105