Le pavillon de l’oreille est le seul lieu du corps disposant d’une innervation aussi
complexe, essentiellement une triple innervation :
– le nerfauriculo-temporal, branche du trijumeau V 3, orthosympathique, pour le
pavillon (support des représentations musculo-squelettiques) et la branche mon-
tante de l’hélix ;
– un rameau auriculaire du pneumogastrique X, parasympathique, pour la conque
(support de la représentation des viscères) ;
– le grand nerfauriculaire (nerfs cervicaux C1-C2-C3), orthosympathique, pour le
lobule (support des localisations ectodermiques) et la queue de l’hélix.
De plus, le pourtour du conduit auriculaire est innervé par le VII bis (nerfinter-
médiaire), et le tragus par le IX (glosso-pharyngien).
La neurophysiologie
Bossy a toujours insisté sur les phénomènes de convergence sur des unités neurales
de la formation réticulaire.Il a précisé et détaillé le rôle fondamental de cette struc-
ture nerveuse particulière du tronc cérébral et du sous-cortex (3, 4).
La formation réticulaire est une sorte de une toile d’araignée reliant entre eux
directement les centres hypothalamiques, rhinencéphaliques et du tronc cérébral.Les
nerfs du pavillon de l’oreille sont impliqués, l’oreille étant une sorte de dérivation par
rapport aux voies nerveuses.
La formation réticulaire est en relation étroite avec le tonus, avec le système végé-
tatif(centres respiratoires et circulatoires), ainsi qu’avec les fonctions d’éveil et de
sommeil.Elle est en relation étroite avec le noyau rouge, le cervelet, l’hypothalamus
et le cortex.
La formation réticulaire a un rôle capital et non spécifique :
« Il n’est pas possible de donner une explication aux microsystèmes d’acupuncture, à
l’auriculopuncture, à partir de l’organisation des centres primaires… Aussi est-il indis-
pensable de faire appel aux centres supra segmentaires… La formation réticulaire appa-
raît comme le seul centre permettant d’en comprendre les mécanismes d’action. » (4).Le
pavillon de l’oreille recueille les informations périphériques passant par les nerfs crâ-
niens et la formation réticulaire.Sur les unités réticulaires convergent à la fois les
influx venant du corps et les influx venant du pavillon de l’oreille (fig.1).
Le phénomène de convergence peut être compris de la façon suivante.Sur une
même unité réticulée d’influx provenant d’organes malades et de zones cutanées de
l’oreille, les très nombreuses informations éloignées les unes des autres arrivant sur la
même unité nerveuse seront associées, combinées et traduites en une information
unique.Ce phénomène permet d’expliquer deux anomalies apparentes des cartogra-
phies :plusieurs organes peuvent avoir la même localisation à l’oreille.De même, des
cartographies différentes ne seront pas obligatoirement fausses (cf. chapitre du
Pr Bossy, fig.13).
64 Auriculothérapie