Olivier Sylvestre au lycée Valin
Soutenue par la Région et les lycées de La Rochelle, l'association LEAR a invité le dramaturge québécois Olivier
Sylvestre à Valin, en partenariat avec le Centre Intermondes, mardi 22 mars. Quatre élèves de première S3 rendent
compte de la richesse de cette rencontre dans des articles qui prennent la forme d'une interview.
Olivier Sylvestre, le libre et atypique sentimental
Qu'est-ce qui vous a mené à l'écriture ?
J'ai connu des périodes difficiles dans ma vie, qui ont été très importantes. La première a été mon adolescence, de
13 à 17 ans. J'étais rejeté de tous, sans amis, ce qui m'amenait à me rejeter moi-même. Cela a été la première
grande remise en question de ma vie. Ensuite, en 2006, j'ai laissé tomber absolument tout, mes affaires, mes
études, ma copine, afin de partir m'isoler dans un tout petit appartement sans ouverture sur l'extérieur, avec comme
seule occupation l'écoute des bruits environnants. C'est là que mon imaginaire a été activé, et là qu'un auteur est né.
Cela constitue une zone, une chambre d'écriture où puiser.
Et pourquoi avoir choisi le théâtre ?
Ah ! car j'aime être dans l'urgence (rires). C'est pour moi un exercice de synthèse. Il y a cette notion du temps
compté, le fait que le rideau doit à un moment se fermer, contrairement aux romans où l'on peut développer l'action
sur des centaines de pages. Et je réécris constamment mes pièces ; plusieurs d'entre elles ont d'ailleurs de
nombreuses versions. C'est ainsi que je donne sens à ma vie, en faisant ressentir les choses les plus fortes
possibles en un court laps de temps. Cependant, actuellement, je ne peux pas en vivre, je suis obligé d'avoir un
métier, je suis intervenant dans un centre de désintoxication.
Est-ce que l'urgence justifie le choix de la jeunesse souvent représentée dans vos pièces ?
Tout à fait ! Je considère qu'on est adolescent jusqu'à 25 ans environ, et je compte le rester toute ma vie. C'est une
période très importante, celle de l'urgence, pour moi liée à cette tranche d'âge . Elle correspond parfaitement à ce
que je suis. C'est à ce moment qu'a lieu cette quête de liberté qui m'a toujours habité. Et ce sont les jeunes que je
cherche à captiver durant mes pièces.
Jugez-vous que les sentiments ont une place importante dans vos oeuvres ?
Et c'est même la part la plus importante. Cela se rattache à tout ce que j'ai dit précédemment sur ce qui concerne la
liberté. Ensuite c'est l'amour qui est un thème récurrent ; je ne vois pas une seule de mes pièces où il n'en soit pas
question. C'est l'amour qui m'intéresse, dans sa complexité, et toute sa diversité.
Quel conseil donneriez-vous à qui voudrait écrire une oeuvre ?
Persévérer. Ne pas vous juger. Dépasser la peur constante de l'échec. Comme me l'a dit un jour un professeur : "La
peur de ne pas y arriver, c'est le fait de vouloir y arriver trop vite".
Solène et Allan
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