Olivier Sylvestre au lycée Valin

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Olivier Sylvestre au lycée Valin
Extrait du Lycée René Josué Valin - La Rochelle
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Olivier Sylvestre au lycée Valin
- Vie pédagogique - Lettres -
Date de mise en ligne : dimanche 3 avril 2016
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Olivier Sylvestre au lycée Valin
Soutenue par la Région et les lycées de La Rochelle, l'association LEAR a invité le dramaturge québécois Olivier
Sylvestre à Valin, en partenariat avec le Centre Intermondes, mardi 22 mars. Quatre élèves de première S3 rendent
compte de la richesse de cette rencontre dans des articles qui prennent la forme d'une interview.
Olivier Sylvestre, le libre et atypique sentimental
Qu'est-ce qui vous a mené à l'écriture ?
J'ai connu des périodes difficiles dans ma vie, qui ont été très importantes. La première a été mon adolescence, de
13 à 17 ans. J'étais rejeté de tous, sans amis, ce qui m'amenait à me rejeter moi-même. Cela a été la première
grande remise en question de ma vie. Ensuite, en 2006, j'ai laissé tomber absolument tout, mes affaires, mes
études, ma copine, afin de partir m'isoler dans un tout petit appartement sans ouverture sur l'extérieur, avec comme
seule occupation l'écoute des bruits environnants. C'est là que mon imaginaire a été activé, et là qu'un auteur est né.
Cela constitue une zone, une chambre d'écriture où puiser.
Et pourquoi avoir choisi le théâtre ?
Ah ! car j'aime être dans l'urgence (rires). C'est pour moi un exercice de synthèse. Il y a cette notion du temps
compté, le fait que le rideau doit à un moment se fermer, contrairement aux romans où l'on peut développer l'action
sur des centaines de pages. Et je réécris constamment mes pièces ; plusieurs d'entre elles ont d'ailleurs de
nombreuses versions. C'est ainsi que je donne sens à ma vie, en faisant ressentir les choses les plus fortes
possibles en un court laps de temps. Cependant, actuellement, je ne peux pas en vivre, je suis obligé d'avoir un
métier, je suis intervenant dans un centre de désintoxication.
Est-ce que l'urgence justifie le choix de la jeunesse souvent représentée dans vos pièces ?
Tout à fait ! Je considère qu'on est adolescent jusqu'à 25 ans environ, et je compte le rester toute ma vie. C'est une
période très importante, celle de l'urgence, pour moi liée à cette tranche d'âge . Elle correspond parfaitement à ce
que je suis. C'est à ce moment qu'a lieu cette quête de liberté qui m'a toujours habité. Et ce sont les jeunes que je
cherche à captiver durant mes pièces.
Jugez-vous que les sentiments ont une place importante dans vos oeuvres ?
Et c'est même la part la plus importante. Cela se rattache à tout ce que j'ai dit précédemment sur ce qui concerne la
liberté. Ensuite c'est l'amour qui est un thème récurrent ; je ne vois pas une seule de mes pièces où il n'en soit pas
question. C'est l'amour qui m'intéresse, dans sa complexité, et toute sa diversité.
Quel conseil donneriez-vous à qui voudrait écrire une oeuvre ?
Persévérer. Ne pas vous juger. Dépasser la peur constante de l'échec. Comme me l'a dit un jour un professeur : "La
peur de ne pas y arriver, c'est le fait de vouloir y arriver trop vite".
Solène et Allan
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Olivier Sylvestre au lycée Valin
Olivier Sylvestre : un dramaturge inspiré par la
jeunesse
Quel a été votre parcours ?
J'ai d'abord fait des études de criminologie. J'y ai été poussé par mes parents qui pensaient que devenir artiste
n'était pas un choix de vie viable. C'est après une période de doute où j'ai tout quitté pour vivre seul pendant deux
mois dans un demi sous-sol que j'ai commencé à écrire sérieusement. J'ai ensuite rejoint l'Ecole nationale de théâtre
(après deux tentatives au concours) avec un programme intensif, où j'ai étudié l'art dramatique. J'ai donc été diplômé
en 2011, après trois ans d'études.
Pouvez-vous nous parler de votre vie d'écrivain, des auteurs qui vous ont influencé ?
D'abord, la vie d'écrivain est assez complexe. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, écrire une pièce ne
procure pas toujours du plaisir, c'est très difficile. On passe de périodes fécondes à des périodes plus plates, il m'est
par exemple arrivé d'abandonner une pièce pendant plus d'un an. Une chose est sûre, quand on écrit, le plus
important est de rester soi-même. Concernant les auteurs qui m'ont influencé, je citerais Koltès, pour la diversité
dans ses pièces et ses personnages.
Et une fois la pièce terminée, que devient-elle ?
Tout d'abord, pour moi, une pièce n'est jamais terminée, il faut toujours y revenir avant d'arriver à une version
aboutie. Je peux donner pour exemple La Beauté du monde, dont j'ai produit vingt versions ! Ensuite, une fois la
pièce prête à être jouée, je la confie à un metteur en scène. Je suis parfois surpris par son travail, mais c'est
important de faire intervenir deux visions de la pièce, celle de l'auteur et celle du metteur en scène. La seule pièce
que j'ai moi-même montée est L'Aquarium, avec une troupe d'étudiants.
Quel est le but de vos pièces et quels en sont les thèmes importants ?
Quand j'écris une pièce, je le fais pour qu'elle plaise, et particulièrement aux adolescents, pour ne pas que le théâtre
meure chez les générations futures. Les personnages principaux sont d'ailleurs des adolescents, car je trouve que
c'est la période de la vie la plus importante où les questionnements - amoureux, identitaires, professionnels - sont
importants. Ensuite, la chose la plus importante, ce sont les sentiments, et notamment l'amour, qui est la quête
ultime donnant un sens à la vie. Mes personnages sont aussi très souvent en quête de liberté.
Pour terminer, comment définir ce que c'est qu'un auteur ?
C'est une personne dont l'écriture guide la vie.
Luis et Clément
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