Le XVIIème siècle
La couleur s'assombrit, le clair-obscur met en valeur la lumière. Le
peintre, depuis la Renaissance, signe son œuvre et se met en scène, aborde
des sujets religieux et profanes, et se nourrit de toutes les découvertes qui
annoncent la science moderne...
La période baroque devient une époque d’ombres profondes et de clairs-
obscurs.
Les artistes partent de fonds sombres et guident le regard vers des zones
de lumière, comme Le Caravage, Vélasquez, Van Dyck, Rembrandt, maître des
couleurs « cassées ».
Les peintres utilisent principalement :
de l'ocre
des terres
du noir de suie
du blanc de plomb
du jaune de plomb-étain.
Les couleurs s’achètent chez l’épicier droguiste sous forme de pâtes, en
pain ou en pierre, sous forme de pastilles. Les plus fragiles sont conservées
dans des vessies de porc.
Les fabricants de couleur produisent les teintes « de Mars », allant du
jaune au brun en passant par l’orangé, le rouge et une sorte de pourpre
chocolat, le violet de Mars.
On les obtient en chauffant de la limaille de fer, en la dissolvant dans des
mélanges d’acides puis en grillant le sel de fer qui en résulte.
vers 1580 à Francfort ou Amsterdam, Hendrick Van Steinwick le
jeune meurt à Londres en 1649.
Dans le tableau Intérieur d'église, la lumière guide entièrement le regard,
du maître autel éclairé par des cierges à gauche de la scène représentée, aux
flambeaux de procession présents tout au fond de l'église.
Le contour incisé par un trait de lumière qui souligne les plissés des
vêtements est typique du style de l'artiste. Les lignes de fuite dessinées par le
carrelage et les sources de lumière des chapelles latérales ouvrent une
perspective dans la composition.
Intérieur d'église
1623
Hendrick Van Steinwick le jeune
Huile sur toile H. 1,13 ; L. 1,75 m
Musée eucharistique du Hiéron – Paray-le-Monial
Le pigment Terre de Cassel est un minerai organique
dérivé de la tourbe ou de la lignite, trouvé tout
d'abord dans les environs de Cologne et de Cassel. La
transparence du pigment dans l’huile donne de
l’ampleur à son obscurité.
La terre d’Ombre, brun chaud et foncé, apparue à la
fin du XVème siècle, est, elle aussi, très employée.
La terre de Sienne, utilisée à la
Renaissance, connaît un grand essor : brute,
elle se rapproche de l’ocre ; chauffée, elle
donne un ton brun rouge qui sert à colorer
les ombres.
Pierre-Paul Rubens, en 1577 à
Siegen et mort à Anvers en 1640, élabore
un style original et riche : prépondérance
des couleurs, exubérance, variété et
réalisme des formes, grandiloquence des
compositions. Son art exalte l’être
humain, la vie et le mouvement.
Le retable réalisé pour le maître-autel
de l'église Saint-Paul-des-Dominicains à
Anvers, s’inscrit dans le courant de la
Contre-Réforme, visant à mettre en valeur
l’Ėglise catholique.
Les contrastes de couleurs et de
lumière concentrent l’attention sur
certains détails, comme les pieds de Saint
François d’Assise, symboles d’humilité et
de souffrance, investis d’une puissante
signification théologique.
Saint Dominique et Saint François d’Assise préservant le monde de la colère du Christ
Vers 1618-1620 - Pierre-Paul Rubens - Huile sur toile H. 5,65 ; L. 3,65 m
Musée des Beaux-Arts de Lyon
Brun de Cassel
Terre d'Ombre
Terre de Sienne brûlée
Un genre particulier s'installe dans la peinture, surtout dans l'Europe
protestante du nord : les « vanités » où figurent sur le même tableau :
des symboles des arts et des sciences : livres, cartes, instruments
de musique
des symboles de richesse : bijoux, pièces de monnaie
des symboles de plaisirs terrestres : cartes à jouer, riche vaisselle
ainsi que des symboles de mort : crâne, fleurs fanées, fruits
pourrissants, verre vide, chandelles consumées, etc.
des symboles de résurrection : rameau de laurier ou de lierre, épi
de maïs.
La vanité de l’homme face à sa
condition est illustrée avec plus ou
moins d'évidence : cette Jeune femme
à sa toilette s’admire dans un miroir, le
néant derrière elle, représenté par un
objet s'estompant dans le noir et le
vide.
Jeune femme à sa toilette
1626
Nicolas Régnier connu en Italie sous le nom de Nicola Renieri, né à Maubeuge en 1591
et mort à Venise en 1667
Huile sur toile H.1,30 ; L.1,05 m
Musée des Beaux-Arts de Lyon
Ressources
Histoire vivante des couleurs. 5000 ans de peinture racontée par
les pigments / Philip Ball - Éditions Hazan - 2005 pour la version
française
Les matériaux de la couleur / François Delamare et Bernard
Guineau - Découvertes Gallimard - 1999
Le siècle d'or des Pays-Bas / Alain Jaubert - DVD Palettes - Arte &
Éditions Montparnasse - 2002
Remerciements
Avec nos remerciements à :
Dominique Dendrael, Musée eucharistique du Hiéron de Paray-le-
Monial,
Rébecca Duffeix, Musée des Beaux-Arts de Lyon
Conception : CDDP de Saône-et-Loire - 2009
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