Découverte d`une lésion focale hépatique lors d`un examen d

Découverte dune lésion focale
hépatique lors dun examen
dimagerie : que faire ?
Fortuitous discovery of an hepatic mass:
what to do?
Jean-Claude Trinchet
Service dhépatogastroentérologie,
Assistance publique-Hôpitaux de Paris,
Université Paris-XIII,
Hôpital Jean-Verdier,
93140 Bondy,
France
La découverte dune lésion focale hépatique lors dun examen dimagerie
(le plus souvent une échographie) est un motif fréquent de consultation
en hépatogastroentérologie. En première approche, cest le contexte clinique
qui est lélément principal de lorientation diagnostique initiale [1]. Il faut, en
effet, distinguer trois situations très différentes :
la découverte dune lésion focale chez un patient antérieurement traité pour
un cancer ;
la découverte dune lésion focale chez un patient atteint de maladie
chronique du foie ;
la découverte « fortuite » dune lésion focale chez un sujet asymptomatique
ou ayant des symptômes sans rapport direct avec la lésion.
Le diagnostic dune lésion focale hépatique dépend
fortement du contexte clinique et de la qualité
de limagerie
Antériorité de cancer
Chez un sujet traité antérieurement pour un cancer, une lésion focale hépatique
apparaissant au cours de la surveillance est hautement suspecte dêtre une méta-
stase [1]. Rarement, la chimiothérapie systémique peut générer une stéatose
focale pouvant être confondue avec une métastase [2]. Ces patients sont habi-
tuellement pris en charge par des équipes spécialisées en oncologie. Les explora-
tions diagnostiques reposent sur limagerie (tomodensitométrie [TDM], imagerie
par résonance magnétique [IRM], tomographie par émission de positrons [TEP])
et la biopsie [3]. Il est fondamental davoir à disposition une imagerie initiale de
bonne qualité permettant dattester labsence de lésion focale hépatique au
moment du diagnostic de la tumeur primitive. La conduite à tenir dépend de
létat clinique du patient, de la nature de la tumeur primitive et des possibilités
thérapeutiques. Elle ne sera pas détaillée ici.
Terrain cirrhotique
Chez un patient atteint de maladie chronique du foie, le plus souvent liée à
lalcool ou aux virus de lhépatite B (VHB) et de lhépatite C (VHC), une lésion
focale hépatique lors dune échographie est a priori suspecte dêtre un carci-
nome hépatocellulaire (CHC) [4]. Ce cancer est, en effet, lune des principales
complications des hépatopathies chroniques, surtout (mais pas exclusivement)
lorsquelles sont parvenues au stade de cirrhose. Lidentification précise de la
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nature de la lésion focale est cependant indispensable avant denvisager un
traitement, car dautres diagnostics sont possibles. Il peut sagir dun macro-
nodule, dysplasique ou non, lésion considérée comme un précurseur potentiel
du CHC [5]. Il peut aussi sagir dune anomalie bénigne associée fortuitement à
lhépatopathie chronique (angiome ou stéatose irrégulière), mais aussi dune
autre tumeur maligne primitive (cholangiocarcinome principalement) ou, plus
rarement, dune métastase. De ce fait, la démarche diagnostique doit éviter
deux écueils principaux. Le premier consiste à méconnaître un CHC en se laissant
influencer par un aspect faussement « rassurant » de la lésion focale. Lexemple
le plus fréquent est celui du nodule hyperéchogène de petite taille, générale-
ment qualifié dangiome dans les comptes-rendus déchographie, qui corres-
pond à un authentique CHC dans la moitié des cas, en cas de cirrhose [6].
Le second écueil est de faire le diagnostic de CHC par excès devant toute lésion
focale chez un patient atteint dhépatopathie chronique. Lexemple le plus
frappant est représenté par la proportion importante (proche de 30 %) de
patients transplantés « par erreur » pour un petit CHC dans une période récente
aux États-Unis, du fait de critères diagnostiques trop larges (ces critères ont
depuis fait lobjet dune révision pour réduire ce risque) [7].
Un nodule hyperéchogène de petite taille, généralement
qualifié dangiome dans les comptes-rendus déchographie,
correspond à un authentique CHC dans la moitié des cas en cas
de cirrhose
Ainsi, la découverte dune lésion focale hépatique à léchographie chez un
sujet atteint de maladie chronique du foie nécessite de mettre en œuvre une
procédure diagnostique spécifique, quel que soit son aspect en échographie.
Cette procédure a fait lobjet de recommandations précises récentes [4]. Elle est
fondée principalement sur la réalisation dun ou plusieurs examens dimagerie
avec injection de produit de contraste vasculaire (TDM, IRM, échographie de
contraste). Ces examens recherchent laspect typique du CHC qui associe une
hypervascularisation artérielle précoce suivie dun lavage (wash out) au temps
portal. Lorsque la lésion dépasse 2 cm de diamètre, un seul examen montrant
laspect typique est requis ; en cas dhypervascularisation artérielle isolée, lasso-
ciation dune augmentation importante (> 250-400 ng/mL) de la concentration
sérique de lalpha-fœtoprotéine (AFP) permet aussi de faire le diagnostic de CHC
[4]. Lorsque la lésion mesure 1 à 2 cm de diamètre, deux examens dimagerie
« typiques » sont requis. Ces critères « non invasifs » sont très spécifiques du
CHC, mais peu sensibles [8]. Lorsque laspect de la lésion focale est atypique,
une biopsie guidée par limagerie est requise, en soulignant que le risque de
faux-négatif est dautant plus important que la lésion est de petite taille [4]. Il est
admis que la nature des nodules de diamètre inférieur à 1 cm est difficile à
établir, et quune surveillance régulière est requise pour détecter laugmentation
de leur taille et lapparition de laspect typique en imagerie [4]. Certains de ces
nodules peuvent dailleurs ne plus être visibles lors des examens ultérieurs [9].
La certitude du diagnostic de CHC peut donc être difficile à obtenir et dautres
éléments, qui en augmentent ou en diminuent la probabilité, doivent être pris en
compte [10]. Le degré de sévérité des lésions hépatiques influence le risque, le
CHC survenant principalement lorsque la cirrhose est constituée. Cela est surtout
le cas de lalcool et du VHC, labsence de cirrhose au moment de la survenue du
CHC étant très rare. En revanche, au moment de la survenue du CHC, environ
40 % des patients infectés par le VHB nont pas de cirrhose associée, et labsence
de cirrhose serait également fréquente chez les patients atteints dhépatopathie
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dysmétabolique (NASH) [11]. De plus, le risque de survenue dun CHC en cas de
cirrhose est plus élevé chez un sujet de sexe masculin, si lâge est supérieur à
50-55 ans, en cas daugmentation chronique de la concentration sérique
dAFP, en cas dhypertension portale (reflétée par une thrombopénie ou la pré-
sence de varices œsophagiennes) et dinsuffisance hépatocellulaire sévères [10].
Enfin, il faut souligner que lapparition dun nodule pendant la surveillance pério-
dique échographique possède une grande valeur à la condition de disposer
dune imagerie de bonne qualité permettant daffirmer labsence de lésion
focale au début de la surveillance périodique.
Lapparition dune lésion focale hépatique évoque avant
tout une métastase en cas dantécédent de cancer
et un CHC en cas de cirrhose
Sans cirrhose ni cancer connu
La découverte dune lésion focale hépatique chez un sujet indemne daffection
cancéreuse ou de maladie chronique du foie est une situation très différente des
précédentes. Lexamen dimagerie est le plus souvent une échographie effectuée
pour un motif sans rapport direct avec la lésion focale : douleurs abdominales
variées, explorations rénales ou pelviennes lors desquelles léchographiste
« jette un coup dœil » sur le foie, etc. Les sujets sont asymptomatiques ou,
en tout cas, ont des symptômes a priori sans rapport avec la lésion. Dans cette
situation, la lésion focale est très souvent (mais pas toujours) de nature bénigne,
et le problème est den obtenir la certitude. Cette situation est très anxiogène
pour le patient et le médecin, qui craignent tous deux une éventuelle origine
« cancéreuse » de la lésion. Le degré de difficulté diagnostique est très varié, de
la situation la plus simple, où léchographie est suffisante, aux situations plus
complexes pouvant nécessiter la réalisation de plusieurs examens dimagerie,
dune biopsie, voire dune intervention chirurgicale.
La situation la plus fréquente concerne la découverte lors de léchographie dun
kyste biliaire simple ou dun hémangiome de petite taille. Ces deux anomalies
bénignes sont rencontrées chez environ 3 % de la population et ne nécessitent
ni traitement ni surveillance [12]. Léchographie est très performante pour les
identifier. Le kyste biliaire simple est une lésion focale arrondie de diamètre
variable, à paroi fine et régulière, anéchogène, possédant un renforcement
acoustique postérieur [12]. Lopérateur doit vérifier labsence de cloisons
internes (pouvant suggérer un kyste hydatique) et laspect de la paroi (une paroi
épaisse et irrégulière pouvant suggérer une tumeur kystique primitive [cystadé-
nome ou cystadénocarcinome] ou métastatique).
Lhémangiome typique est une lésion focale de petite taille, hyperéchogène,
possédant également un renforcement postérieur [12]. Dans tous les autres cas
(cest-à-dire en présence dune lésion focale « pleine » non typique dhéman-
giome), la réalisation dexamens supplémentaires est indispensable. Outre les
examens biologiques et hépatiques usuels, il est utile de faire les sérologies du
VHB et du VHC (afin de sassurer de labsence de maladie chronique du foie) et
de doser les principaux marqueurs tumoraux (incluant lAFP). La réalisation dun
ou plusieurs examens dimagerie avec injection de produit de contraste vascu-
laire, TDM et/ou IRM le plus souvent, est indispensable. Léchographie de
contraste nécessite dêtre faite par un opérateur spécialisé. Outre laspect de la
lésion focale avant injection, la cinétique vasculaire aux différents temps (artériel,
portal, et tardif) est un élément majeur du diagnostic. La technique de réalisation
de ces examens est particulièrement importante et doit obéir à des règles
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précises concernant la dose de produit de contraste injectée et le protocole
dacquisition des images [12, 13]. La conduite ultérieure dépend du résultat de
cette première étape et de la nature suspectée de la lésion. Une situation
fréquente est celle dune femme jeune, asymptomatique, chez qui a été décou-
verte fortuitement une lésion focale hépatique « pleine ». La probabilité quil
sagisse dune tumeur hépatocytaire bénigne, hyperplasie nodulaire focale
(HNF) ou adénome, est très élevée [13, 14]. Dans plus des deux tiers des cas, les
examens dimagerie permettent daffirmer le diagnostic dHNF en montrant les
critères caractéristiques : lésion bien limitée, rapidement et fortement hypervas-
cularisée au temps artériel, avec une zone fibreuse centrale au sein de laquelle
une artère volumineuse est souvent visible [15]. On peut alors rassurer la
patiente, aucun traitement ni surveillance nétant nécessaires.
Dans plus des deux tiers des cas, les examens dimagerie
permettent daffirmer le diagnostic dhyperplasie nodulaire
focale en montrant les critères caractéristiques
Lorsque laspect caractéristique de lHNF nest pas visualisé, la situation est plus
complexe. La lésion peut, en effet, correspondre à une HNF, mais aussi à un
adénome, voire à une tumeur maligne [14, 15]. Ladénome, bien que bénin,
peut nécessiter une résection chirurgicale en raison des risques potentiels de
rupture et de dégénérescence cancéreuse. Rappelons que la nomenclature des
adénomes hépatiques est en pleine restructuration du fait des progrès de la bio-
logie moléculaire [16]. En particulier, les anciennes HNF « télangiectasiques »
sont maintenant considérées comme des adénomes à part entière [17]. La lésion
focale peut aussi être de nature maligne, incluant des tumeurs primitives (comme
le carcinome fibrolamellaire) et des métastases dorigines variées. Enfin, la lésion
focale peut correspondre à un hémangiome atypique ou à une stéatose irrégu-
lière, ainsi quàdautres anomalies plus rares (angiomyolipome, pseudotumeur
inflammatoire, paragangliome, etc.) [12]. À ce stade, il est souvent nécessaire de
faire appel à une équipe spécialisée, incluant des cliniciens médecins et chirur-
giens, des radiologues, et des anatomopathologistes expérimentés. Il en est de
même lorsque la situation clinique est moins fréquente, notamment si la lésion a
été découverte chez un homme (les tumeurs hépatocytaires bénignes étant beau-
coup plus rares). Létablissement du diagnostic nécessite alors la confrontation
des examens dimagerie, éventuellement la réalisation de nouveaux examens
(échographie de contraste par exemple), et parfois la réalisation dune biopsie
échoguidée de la lésion. Lorsque cette biopsie est réalisée, il est important de
faire, dans le même temps, un prélèvement au niveau du foie non tumoral, la
comparaison des deux aspects histologiques améliorant la performance diagnos-
tique [13, 14]. Enfin, dans un petit nombre de cas actuellement, le diagnostic pré-
cis ne peut être fait quaprès résection chirurgicale de la lésion focale.
La découverte dune lésion focale hépatique chez une femme
asymptomatique évoque avant tout une tumeur bénigne
Au total, le diagnostic dune lésion focale hépatique dépend fortement du
contexte clinique et de la qualité de limagerie. Il ne faut pas hésiter à refaire
un examen techniquement insuffisant et à faire appel à une équipe spécialisée
disposant des différentes méthodes dexploration. La performance diagnostique
devrait continuer à saméliorer avec les progrès des méthodes dimagerie [18].
Dans tous les cas, lobjectif principal est didentifier avec certitude la nature de
la lésion, qui seule peut permettre une prise en charge ultérieure adaptée.
Conflits dintérêts :aucun. n
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Les références importantes apparaissent en gras.
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