N°27 Décembre 2016
Contenu
1. Editorial
2. Thérapies de psycho-oncologie en ligne : divan virtuel en quelques clics
3. Soutien psychologique en ligne pour les personnes concernées par le cancer
4. Préservation de la fertilité chez les jeunes patientes atteintes d’un cancer : élaboration
d’une aide à la décision en ligne
5. L
orsqu’il est plus facile d’écrire que de parler
les offres en ligne de la Ligue suisse
contre le cancer
6. La Psycho-Oncologie en ligne Le portail de conseils pour les personnes concernées
par le cancer
7. Apps en langue allemande sur le thème « Vivre avec le cancer »
8. Formations continues et manifestations
9. Adresses de contact
1. Editorial
Diana Zwahlen, Dr. phil., psychologue et psychothérapeute, psychothérapie psycho-oncologique SSPO et membre
du comité SSPO
Chère lectrice, cher lecteur,
La dernière édition 2016 de la newsletter est consacrée aux offres en ligne dans le do-
maine de la psycho-oncologie. Nous nous sommes attachés à trouver des auteurs en me-
sure de nous informer sur la palette doffres actuellement disponibles en Suisse, ainsi que
sur leur contenu.
Corinne Urech fournit une introduction générale au thème. Astrid Grossert et Verena Ehr-
bar nous présentent ensuite deux projets de recherche actuels. Erika Gardi détaille quant à
elle les offres en ligne de la Ligue suisse contre le cancer et dresse une liste dapplications
utiles dans le domaine « Vivre avec le cancer ». Nous jetons également un regard par-
dessus les frontières grâce à Stefan Mamié, lequel nous parlera du portail de conseil alle-
mand pour les personnes touchées par le cancer (
Psycho-Onkologie Online Das Bera-
tungsportal für Krebsbetroffene
).
Nous vous souhaitons une excellente lecture et espérons que vous découvrirez dans notre
newsletter de précieuses informations, susceptibles de vous être utiles au quotidien.
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2. Thérapies de psycho-oncologie en ligne : divan virtuel en quelques
clics
Dr phil. Corinne Urech, psychologue en chef, clinique gynécologique de l’Hôpital universitaire de Bâle
Les programmes de psychothérapie en ligne jouissent d’une popularité croissante. Au lieu
d’aller consulter un thérapeute, les individus confrontés à des troubles psychiques peuvent
désormais suivre des programmes à domicile en toute autonomie ou bien télécharger des
programmes de suivi psychologique sur leur PC ou leur téléphone portable. Ces offres sont
aisément accessibles, bon marché et opérationnelles n’importe où, n’importe quand.
Ce qui constitue une nouveauté en psycho-oncologie est déjà une thode bien établie
pour d’autres psychothérapies : des études thérapeutiques de grande envergure portant
principalement sur les troubles anxieux, le stress post-traumatique et les dépressions lé-
gères à modérées ont démontré l’efficacité de ces programmes. Dans certains cas,
l’efficacité des thérapies en ligne peut même se véler comparable à celle du traditionnel
face-à-face.
La thérapie en ligne vise en premier lieu à faciliter l’accès à la psychothérapie. Elle consti-
tue un complément appréciable au traitement de certaines maladies psychiques, notam-
ment parce que via l’ordinateur, elle permet d’atteindre des patients qui ne souhaitent pas
ou ne peuvent pas envisager de thérapie traditionnelle pour diverses raisons. Il peut no-
tamment s’agir de patients vivant en zone rurale l’offre de thérapies (spécifiques) est
restreinte, de patients à mobilité réduite ou dont l’aptitude à la communication orale est
limitée, de patients recherchant un contact anonyme ou encore cessitant un soutien
direct et immédiat (sans lai d’attente pour une place en thérapie). Par ailleurs, les
hommes et les jeunes comptent parmi les principaux utilisateurs des thérapies en ligne. Le
contact avec un thérapeute revêt alors une importance primordiale. Cela signifie qu’un
contact régulier avec un psychologue (par courriel, conversation en ligne ou la téléphonie
par Internet) devrait systématiquement être proposé dans le cadre de programmes en
ligne.
La thérapie en ligne ne saurait remplacer la psychothérapie conventionnelle et elle doit
être considérée comme un complément à la thérapie traditionnelle. Dans les situations de
crise et pour les individus lourdement affectés, le contact personnel restera sans doute
indispensable.
En psycho-oncologie également, nous prévoyons une demande pour ces méthodes car
elles recèlent un fort potentiel. Les enquêtes révèlent qu’aujourd’hui, pas moins de 70 %
des patients atteints du cancer utilisent déjà Internet pour effectuer des recherches à la
suite du diagnostic. En psycho-oncologie, l’aide en ligne n’en est qu’à ses premiers balbu-
tiements. Il est donc grand temps de s’y pencher pour déterminer si et comment les pro-
grammes virtuels pourraient aider les patients atteints du cancer.
Littérature choisie :
Cuijpers P, Donker T, van Straten A, Li J, Andersson G. Is guided self-help as effective as
face-to-face psychotherapy for depression and anxiety disorders? A systematic review and
meta-analysis of comparative outcome studies. Psychological medicine. 2010;40(12):1943-
57. Epub 2010/04/22.
Berger T, Andersson G. [Internet-based psychotherapies: characteristics and empirical
evidence]. Psychotherapie, Psychosomatik, medizinische Psychologie. 2009;59(3-4):159-
66; quiz 67-70. Epub 2009/04/07. Internetbasierte Psychotherapien: Besonderheiten und
empirische Evidenz.
van de Poll-Franse LV, van Eenbergen MC. Internet use by cancer survivors: current use
and future wishes. Supportive care in cancer : official journal of the Multinational
Association of Supportive Care in Cancer. 2008;16(10):1189-95. Epub 2008/02/23.
3
Leykin Y, Thekdi SM, Shumay DM, Munoz RF, Riba M, Dunn LB. Internet interventions for
improving psychological well-being in psycho-oncology: review and recommendations.
Psycho-oncology. 2012;21(9):1016-25. Epub 2011/05/25.
3. Soutien psychologique en ligne pour les personnes concernées par le
cancer
Astrid Grossert, MSc Psycho-oncologue à la Clinique d’oncologie médicale de l’hôpital universitaire de Bâle
www.stress-aktiv-mindern.ch
En à peine 20 ans d’existence, le World Wide Web s’est néralisé dans presque tous les
domaines de la vie. Internet représente également une plateforme importante pour les
personnes concernées par le cancer et qui recherchent conseils et informations sur leur
maladie. C’est le cas pour environ 70 % des patients (1).D’intensifs travaux de recherches
ont pu montrer l’efficacité des interventions psychologiquessur internet pour certains cas
de troubles psychiques (2). Les patients qui participent à un programme sur internet évi-
tent ainsi des temps d’attente et de devoir s’organiser en fonction de rendez-vous médi-
caux fixes. Parmi les avantages, on note également une offre à bas seuil et un plus grand
anonymat. Il est maintenant reconnu et prouvé que les interventions psycho-oncologiques
sont efficaces pour atténuer les tensions psychologiques, améliorer la qualité de vie et
mieux maîtriser les effets secondaires (3). Il s’agit à présent de savoir si les soins psycho-
oncologiques, prodigués au contact direct avec les patients, peuvent être complétés judi-
cieusement par des offres de conseils et de traitements sur le web. Cette question trouve
également sa justification dans la Stratégie Nationale contre le cancer 2014-2017 (SNC)
pour permettre l’accès aux offres du plus grand nombre de patientes et patients.
C’est à ce niveau que s’applique le programme internet STREAM (Stress aktiv mindern =
réduire activement le stress). Ce programme de huit semaines offre un soutien pendant la
période difficile qui suit le diagnostic de cancer. A l’aide d’informations, d’exercices et
d’instructions spécifiques, le programme STREAM révèle différents moyens pour mieux
gérer la maladie. Le programme est composé de modules basés sur des éléments de la
thérapie cognitivo-comportementale et sur des processus de pleine conscience et
d’acceptation. L’on dispose de huit modules au total pour étudier des stratégies et mobili-
ser ses ressources individuelles. Les participants peuvent travailler les différentes parties
du programme de façon autonome et flexible. De plus, pendant la durée du programme,
les personnes concernées sont en contact régulier par écrit avec les spécialistes de l’équipe
d’étude en charge (4).
Le programme internet STREAM est actuellement en cours de réalisation et d’évaluation
dans le cadre d’une étude scientifique à laquelle collaborent l’hôpital universitaire de Bâle
et les universités de Bâle et de Berne. L’étude STREAM, soutenue par la Fondation Re-
cherche Suisse contre le Cancer et le Fonds National Suisse, examine la faisabilité, la fonc-
tionnalité et l’efficacité de la nouvelle intervention en ligne. Les patientes et patients ont
été recrutés entre l’été 2014 et l’automne 2016. Pour de plus amples informations concer-
nant le programme et l’étude, veuillez consulter le site www.stress-aktiv-mindern.ch et/ou
Contact :
Astrid Grossert, MSc
Psycho-oncologue à la Clinique d’oncologie médicale de l’hôpital universitaire de Bâle et
doctorante dans le cadre du projet en ligne STREAM
Bibliographie
1. van de Poll-Franse L.V., van Eenbergen M.C. Internet use by cancer survivors: current
use and future wishes. Support Care Cancer. 2008. doi:10.1007/s00520-008-0419-z
2. Andrews,G., Cuijpers, P., Craske, M.G., McEvoy, P., Titov, N. Computer therapy for the
anxiety and depressive disorders is effective, acceptable and practical health care: a
4
meta-analysis. PLoSOne. 2010. doi:10.1371/journal.pone.0013196.
3. Faller H, Schuler M, Richard M, Heckl U, Weis J, Küffner R. Effects of psycho-oncologic
interventions on emotional distress and quality of life in adult patients with cancer:
systematic review and meta-analysis.
J ClinOncol.
2013; 31(6): 78293.
4. Grossert, A., Urech, C., Alder, J., Gaab, J. Berger, Th., Hess, V. Study protocol: Web-
based stress management for newly diagnosed cancer patients (STREAM-1): A ran-
domized, wait-list controlled intervention study. BMC Cancer. 2016.
Doi10.1186/s12885-016-2866-0
4. Préservation de la fertilité chez les jeunes patientes atteintes d’un
cancer : élaboration d’une aide à la décision en ligne
M. Sc. Verena Ehrbar, Unité de médecine sociale et de psychosomatique en gynécologie, Clinique de gynécologie-
obstétrique, Hôpital universitaire de Bâle
Les jeunes patientes atteintes d’un cancer sont confrontées non seulement à un diagnostic
d’affection potentiellement mortelle, mais aussi à un risque de perte de fertilité résultant
du traitement. Les mesures de préservation de la fertilité existantes sont certes porteuses
d’espoir, mais elles représentent également un défi de plus pour les personnes concer-
nées. Elles requièrent une sensibilisation ciblée de la part des spécialistes en médecine de
la reproduction ainsi qu’un soutien permettant à la patiente de décider si elle souhaite
bénéficier ou non d’une mesure de préservation de la fertilité. Cette cision doit souvent
être prise dans l’urgence et en situation de stress psychologique intense.
Dans le cadre d’un projet de recherche de grande envergure, nous nous sommes fixé pour
objectif de dresser un tableau complet de l’importance de la fertilité, de l’attitude à l’égard
des mesures de préservation de la fertilité et du conflit decision en vue de satisfaire les
besoins communs et les sirs particuliers en fonction des possibilités de soutien chez les
jeunes patientes atteintes d’un cancer
.
Les résultats d’études dont nous disposons aujourd’hui révèlent que la fertilité revêt une
importance cruciale pour ces jeunes patientes en oncologie (Tschudin et al., 2010). Une
large majorité des participantes fait état d’une attitude positive face aux mesures de pré-
servation de la fertilité. Les patientes présentent toutefois un manque de connaissances
quant à ces mesures. Le conflit de décision s’avère ainsi difficile. Elles estiment notamment
ne pas disposer de suffisamment de renseignements pour pouvoir prendre une décision en
toute connaissance de cause. Les patientes interrogées ont par ailleurs indiq qu’elles
aimeraient bénéficier d’un soutien plus complet et standardisé, citant des check-lists, re-
commandations et outils d’aide à la décision en ligne comme instruments précieux (Ehrbar
et al., 2016).
C’est en se fondant sur ces résultats et sur des conclusions d’autres études allant dans le
même sens (Garvelink et al., 2015; Peate et al., 2011) qu’est née notre actuelle plate-
forme d’information et d’aide à la décision en ligne,
FertiOnco
.
FertiOnco
a pour objectif de
fournir des informations complètes aux patientes atteintes d’un cancer qui sont en âge de
procréer, et de leur proposer un soutien par le biais de l’outil d’aide à la décision. La partie
informative répertorie des données sur les différents types de cancer (cancer du sein, can-
cer de l’ovaire, lymphome), sur les thérapies qui y sont associées et sur leurs répercus-
sions sur la fertilité. Les différentes mesures de préservation de la fertilité sont également
présentées. Tous les textes ont été rédigés par des spécialistes du domaine avec pour
objectif de fournir aux femmes un aperçu taillé et correct sur le plan scientifique. La
partie de l’outil en ligne consacrée à la décision permet aux patientes de peser le pour et
le contre des mesures sélectionnées selon l’importance personnelle qu’elles y accordent.
Pour chacune des mesures, elles peuvent également suivre leur intuition. Une évaluation
personnelle est ainsi nérée, pouvant être sauvegardée et imprimée au besoin. La partie
consacrée à la décision est conçue de manière interactive et doit inviter l’utilisatrice à une
réflexion approfondie sur les différentes options envisageables.
FertiOnco
sera mis à jour
avec de nouvelles versions. Actuellement disponible en allemand, l’outil en ligne sera no-
tamment traduit dans d’autres langues. La partie informative sera complétée en vue
5
d’intégrer des données relatives à d’autres cancers, ainsi que des renseignements y affé-
rents.
FertiOnco
sera désormais mis à l’épreuve dans le cadre d’une étude d’intervention rando-
misée contrôlée, le groupe d’intervention (consultation avec un spécialiste en médecine
de la reproduction, suivie d’une utilisation de l’outil en ligne) sera comparé avec un groupe
témoin (consultation uniquement). Les deux groupes compléteront un formulaire à trois
reprises. Celui-ci devrait fournir des informations sur le conflit de cision et sur les con-
naissances relatives aux mesures de préservation de la fertilité. L’étude se poursuivant
encore jusqu’à l’été 2017, les premiers résultats sont attendus à la fin de l’année pro-
chaine.
Auteures :
M. Sc. Verena Ehrbar1
Dr phil. Corinne Urech1
PD Dr med. Sibil Tschudin1
1 Unité de médecine sociale et de psychosomatique en gynécologie, Clinique de gynécolo-
gie-obstétrique, Hôpital universitaire de Bâle
Auteure correspondante :
M. Sc. Verena Ehrbar
Unité de médecine sociale et de psychosomatique en gynécologie
Clinique de gynécologie-obstétrique, Hôpital universitaire de Bâle
Spitalstrasse 21
CH-4031 Bâle
verena.ehrba[email protected]
References
Ehrbar, V., Urech, C., Alder, J., Harringer, K., Zanetti Dallenbach, R., Rochlitz, C., &
Tschudin, S. (2016). Decision-making about fertility preservation-qualitative data
on young cancer patients’ attitudes and needs.
Arch Womens Ment Health, 19
(4),
695-699. doi: 10.1007/s00737-016-0604-x
Garvelink, M. M., ter Kuile, M. M., Bakker, R. M., Geense, W. J., Jenninga, E., Louwe, L. A.,
Stiggelbout, A. M. (2015). Women’s experiences with information provision and
deciding about fertility preservation in the Netherlands: ’satisfaction in general, but
unmet needs’.
Health Expect, 18
(5), 956-968. doi: 10.1111/hex.12068
Peate, M., Meiser, B., Friedlander, M., Zorbas, H., Rovelli, S., Sansom-Daly, U., Hickey, M.
(2011). It’s now or never: fertility-related knowledge, decision-making
preferences, and treatment intentions in young women with breast cancer--an
Australian fertility decision aid collaborative group study.
J Clin Oncol, 29
(13),
1670-1677.
Tschudin, S., Bunting, L., Abraham, J., Gallop-Evans, E., Fiander, A., & Boivin, J. (2010).
Correlates of fertility issues in an internet survey of cancer survivors.
J Psychosom
Obstet Gynaecol, 31
(3), 150-157. doi: 10.3109/0167482X.2010.503910
5.
Lorsqu’il est plus facile d’écrire que de parler
les offres en ligne de la
Ligue suisse contre le caner
Erika Gardi, Responsable Service Prise en charge, Secteur Prévention, Prise en charge et Suivi, Ligue suisse
contre le cancer, Berne
Ces 20 dernières années, l’équipe de conseillers de la ligue contre le cancer n’a cessé de
développer son offre en ligne, en complément de son service téléphonique InfoCancer,
dont l’utilité n’est plus à prouver.
Nombreuses sont les raisons pour lesquelles les patients et leur entourage se tournent
vers l’une des offres en ligne de la Ligue suisse contre le cancer:
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