La Lettre Cher 2021
Le Cher territoire
de proximité et de solidarité
Soutenir
et fédérer
les projets
Avec Cher 2021 c’est notre département
que nous voulons développer, son iden-
tité que nous voulons préserver. Cette
démarche ouverte et partagée entre
désormais dans une phase opération-
nelle dont La lettre Cher 2021 se fera
régulièrement l’écho.
La santé est à la Une de ce premier
numéro parce que l’accès aux soins pri-
maires de qualité est une des conditions
essentielles à la vie et à l’attractivité de
nos territoires. Face à la situation très
préoccupante de la démographie médi-
cale dans le Cher, il est essentiel que
tous les acteurs se mobilisent. Aides à
l’installation de jeunes médecins, mai-
sons de santé pluriprofessionnelles,
convention de partenariat avec l’Agence
régionale de santé Centre… les idées
et les initiatives pour lutter contre les
déserts médicaux ne manquent pas.
Les soutenir et les fédérer c’est assu-
rer la santé pour tous et partout. C’est
un des objectifs majeurs de Cher 2021.
Avec une densité de 76 médecins généralistes pour 100 000
habitants, une 94e place au classement national, 90 communes
situées en zones déficitaires, le bilan de santé de la démographie
médicale est implacable : le Cher traverse une crise sans
précédent. L’accès aux soins pour tous et partout est une condition
indispensable au maintien de la vie sur nos territoires.
La pénurie de médecins, d’infirmières, de kinésithérapeutes,
de dentistes… met aussi en jeu la cohésion sociale et territoriale
en ce qu’elle renforce les inégalités entre les citoyens notamment
dans les zones rurales.
Une nécessaire
mobilisation
générale
Forts de ce diagnostic partagé,
dans la foulée de la réunion
des premiers États généraux
de la santé, le Conseil général
du Cher et l’Agence régionale
de la santé du Centre ont
décidé d’unir leurs efforts pour
enrayer cette spirale négative
en signant une Convention de
partenariat pour trois ans, une
première en région Centre.
Instituant un comité de pilotage,
la convention est un cadre qui as-
socie les professionnels de santé,
les élus, les collectivités publiques
et autres structures porteuses de
projets. Loin de céder au pessi-
misme il s’agit de se retrousser les manches et de trouver des stra-
tégies alternatives et innovantes pour assurer des soins primaires
de qualité aux habitants du Cher.
Âgée de 27 ans, Anaïde Noé-Lagrange est l’une des six internes
en médecine à bénéficier du dispositif mis en œuvre par le Conseil
général pour attirer de jeunes médecins dans le Cher.
Qu’est-ce qui a motivé votre installation dans le Cher ?
J’ai toujours souhaité fonder une famille en zone rurale loin de
l’agitation urbaine. Mon mari ainsi qu’une partie de ma famille
résidaient déjà dans le Cher, le lieu d’installation s’est imposé
comme une évidence. Et puis le Cher jouit d’une grande richesse
historique, culturelle et gastronomique et offre une bonne qualité
de vie.
Si vous deviez conseiller de futurs jeunes confrères que
leur diriez-vous pour vanter l’exercice de la médecine générale
en zone rurale ?
Être médecin généraliste en zone rurale c’est être avant tout
un médecin de premier recours car éloigné des spécialistes
et des structures hospitalières. Cette médecine me semble
plus diversifiée dans sa pratique quotidienne où la relation
humaine reste primordiale. Les patients y sont accueillants
et les communes volontaires pour l’élaboration de projet de soin.
Médecin à Trouy, François Ducroz est aussi l’un des 22 Maîtres de
stage universitaire (MSU) pour les jeunes internes. Une mission
essentielle pour attirer de futurs médecins. Un engagement pour
le territoire.
Comment organisez-vous les stages avec les internes dont
vous avez la charge ?
La formation des internes, organisée par le CHU de Tours, est
double. Chaque étudiant en médecine doit effectuer un stage de six
mois : dans le Cher il est accueilli par trois maîtres de stage qui
l’accompagnent sur le terrain. Il doit aussi suivre un enseignement
spécifique organisé par des MSU habilités : tables rondes, journées
de formation décentralisées, participation au tutorat, encadrement
des thèses.
Comment selon vous peut-on créer une dynamique susceptible
d’attirer de jeunes médecins ?
Il faut continuer à dynamiser l’enseignement dans le Cher, recruter
des MSU et améliorer leur formation. Il faut aider les jeunes dès la
fin de l’internat avec un fléchage individualisé pour répondre aux
aspirations de chacun et aux exigences du département en leur
proposant des postes hospitaliers et/ou libéraux. Prendre soin des
futurs médecins, c’est assurer la pérennité des soins dans le Cher.
Santé : quels remèdes contre les déserts médicaux ?
Le Conseil général du Cher
et l’agence régionale de santé (ARS)
du Centre unis pour lutter contre
les déserts médicaux
EN ACTIONÉDITO
TÉMOIGNAGES ZOOM
Jean-Pierre Saulnier,
Président du Conseil général
Signature de la convention
entre le Département du Cher et l’ARS du Centre
le 12 décembre 2013
Trouver des stratégies
alternatives et innovantes
pour assurer des soins
primaires de qualité aux
habitants du Cher
La pénurie de médecins concerne
aussi les zones urbaines. À Bourges,
le quartier du Val d’Auron ne comptait
plus aucun médecin généraliste
exerçant à temps complet et peu
de professions paramédicales.
L’une des solutions passe par les
modes d’exercice regroupé des
professionnels, attractifs pour
les jeunes professionnels.
En 2008, le Conseil général du Cher
sous la houlette de Yann Galut
a lancé le projet d’une Maison
de santé pluriprofessionnelle dans
le Sud de Bourges en partenariat avec
des professionnels de santé. Validé par
l’ARS Centre, le projet médical englobe
12 membres (4 médecins généralistes,
3 infirmiers, 3 kinésithérapeutes,
1 orthophoniste, 1 orthoprothésiste).
L’ouverture de ce nouveau lieu de soin
est prévue pour l’été 2015.
Un acquis considérable quand on sait
que les jeunes médecins plébiscitent
aujourd’hui l’exercice en groupe.
Le département du Cher compte à ce
jour :
• 4 Maisons de santé pluriprofession-
nelles (MSP) : Avord,
Mehun-sur-Yèvre (photo), Sancerre,
La Guerche-sur-l’Aubois
• 1 MSP actuellement en construction
à Sancoins
• 1 projet de MSP : Bourges Val d’Auron
La Maison de santé
de l’Auron
Anaïde Noé-Lagrange
Interne en médecine
François Ducroz
Médecin et Maître de stage
n° 1 - février 2014
Réalisation : PAO - Communication externe Cg18 - Imprimerie Cg18 - ER-001464-1 - Février 2014