La Lettre Cher 2021

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TÉMOIGNAGES
Anaïde Noé-Lagrange
La Maison de santé
de l’Auron
Âgée de 27 ans, Anaïde Noé-Lagrange est l’une des six internes
en médecine à bénéficier du dispositif mis en œuvre par le Conseil
général pour attirer de jeunes médecins dans le Cher.
La pénurie de médecins concerne
aussi les zones urbaines. À Bourges,
le quartier du Val d’Auron ne comptait
plus aucun médecin généraliste
exerçant à temps complet et peu
de professions paramédicales.
L’une des solutions passe par les
modes d’exercice regroupé des
professionnels, attractifs pour
les jeunes professionnels.
En 2008, le Conseil général du Cher
sous la houlette de Yann Galut
a lancé le projet d’une Maison
de santé pluriprofessionnelle dans
le Sud de Bourges en partenariat avec
des professionnels de santé. Validé par
l’ARS Centre, le projet médical englobe
12 membres (4 médecins généralistes,
3 infirmiers, 3 kinésithérapeutes,
1 orthophoniste, 1 orthoprothésiste).
L’ouverture de ce nouveau lieu de soin
est prévue pour l’été 2015.
Un acquis considérable quand on sait
que les jeunes médecins plébiscitent
aujourd’hui l’exercice en groupe.
Interne en médecine
Qu’est-ce qui a motivé votre installation dans le Cher ?
J’ai toujours souhaité fonder une famille en zone rurale loin de
l’agitation urbaine. Mon mari ainsi qu’une partie de ma famille
résidaient déjà dans le Cher, le lieu d’installation s’est imposé
comme une évidence. Et puis le Cher jouit d’une grande richesse
historique, culturelle et gastronomique et offre une bonne qualité
de vie.
Si vous deviez conseiller de futurs jeunes confrères que
leur diriez-vous pour vanter l’exercice de la médecine générale
en zone rurale ?
Être médecin généraliste en zone rurale c’est être avant tout
un médecin de premier recours car éloigné des spécialistes
et des structures hospitalières. Cette médecine me semble
plus diversifiée dans sa pratique quotidienne où la relation
humaine reste primordiale. Les patients y sont accueillants
et les communes volontaires pour l’élaboration de projet de soin.
François Ducroz
Médecin et Maître de stage
Médecin à Trouy, François Ducroz est aussi l’un des 22 Maîtres de
stage universitaire (MSU) pour les jeunes internes. Une mission
essentielle pour attirer de futurs médecins. Un engagement pour
le territoire.
Comment organisez-vous les stages avec les internes dont
vous avez la charge ?
Réalisation : PAO - Communication externe Cg18 - Imprimerie Cg18 - ER-001464-1 - Février 2014
ZOOM
La formation des internes, organisée par le CHU de Tours, est
double. Chaque étudiant en médecine doit effectuer un stage de six
mois : dans le Cher il est accueilli par trois maîtres de stage qui
l’accompagnent sur le terrain. Il doit aussi suivre un enseignement
spécifique organisé par des MSU habilités : tables rondes, journées
de formation décentralisées, participation au tutorat, encadrement
des thèses.
Comment selon vous peut-on créer une dynamique susceptible
d’attirer de jeunes médecins ?
Il faut continuer à dynamiser l’enseignement dans le Cher, recruter
des MSU et améliorer leur formation. Il faut aider les jeunes dès la
fin de l’internat avec un fléchage individualisé pour répondre aux
aspirations de chacun et aux exigences du département en leur
proposant des postes hospitaliers et/ou libéraux. Prendre soin des
futurs médecins, c’est assurer la pérennité des soins dans le Cher.
Le département du Cher compte à ce
jour :
• 4 Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) : Avord,
Mehun-sur-Yèvre (photo), Sancerre,
La Guerche-sur-l’Aubois
• 1 MSP actuellement en construction
à Sancoins
• 1 projet de MSP : Bourges Val d’Auron
La Lettre Cher 2021
n° 1 - février 2014
Le Cher territoire
de proximité et de solidarité
Santé : quels remèdes contre les déserts médicaux ?
ÉDITO
EN ACTION
Le Conseil général du Cher
et l’agence régionale de santé (ARS)
du Centre unis pour lutter contre
les déserts médicaux
Soutenir
et fédérer
les projets
Avec Cher 2021 c’est notre département
que nous voulons développer, son identité que nous voulons préserver. Cette
démarche ouverte et partagée entre
désormais dans une phase opérationnelle dont La lettre Cher 2021 se fera
régulièrement l’écho.
La santé est à la Une de ce premier
numéro parce que l’accès aux soins primaires de qualité est une des conditions
essentielles à la vie et à l’attractivité de
nos territoires. Face à la situation très
préoccupante de la démographie médicale dans le Cher, il est essentiel que
tous les acteurs se mobilisent. Aides à
l’installation de jeunes médecins, maisons de santé pluriprofessionnelles,
convention de partenariat avec l’Agence
régionale de santé Centre… les idées
et les initiatives pour lutter contre les
déserts médicaux ne manquent pas.
Les soutenir et les fédérer c’est assurer la santé pour tous et partout. C’est
un des objectifs majeurs de Cher 2021.
Jean-Pierre Saulnier,
Président du Conseil général
Avec une densité de 76 médecins généralistes pour 100 000
habitants, une 94e place au classement national, 90 communes
situées en zones déficitaires, le bilan de santé de la démographie
médicale est implacable : le Cher traverse une crise sans
précédent. L’accès aux soins pour tous et partout est une condition
indispensable au maintien de la vie sur nos territoires.
La pénurie de médecins, d’infirmières, de kinésithérapeutes,
de dentistes… met aussi en jeu la cohésion sociale et territoriale
en ce qu’elle renforce les inégalités entre les citoyens notamment
dans les zones rurales.
Une nécessaire
mobilisation
générale
Signature de la convention
entre le Département du Cher et l’ARS du Centre
le 12 décembre 2013
Forts de ce diagnostic partagé,
dans la foulée de la réunion
des premiers États généraux
de la santé, le Conseil général
du Cher et l’Agence régionale
de la santé du Centre ont
décidé d’unir leurs efforts pour
enrayer cette spirale négative
en signant une Convention de
Trouver des stratégies
partenariat pour trois ans, une
alternatives et innovantes
première en région Centre.
pour assurer des soins
Instituant un comité de pilotage,
primaires de qualité aux
la convention est un cadre qui ashabitants du Cher
socie les professionnels de santé,
les élus, les collectivités publiques
et autres structures porteuses de
projets. Loin de céder au pessimisme il s’agit de se retrousser les manches et de trouver des stratégies alternatives et innovantes pour assurer des soins primaires
de qualité aux habitants du Cher.
Impulser une politique d’accueil des internes, décentraliser des
modules de formation, renforcer la coopération Hôpital-Médecine
de ville, créer des lieux collectifs pluriprofessionnels autour d’un
projet territorial de santé, piloter l’évolution de la démographie
médicale dans le département mais aussi proposer de nouvelles
coopérations professionnelles… les actions identifiées par la
Convention impliquent une meilleure lisibilité et plus de coordination entre les différents acteurs.
RENCONTRE
Le Conseil général
fédérateur d’énergies
Interview de Philippe Damie
Directeur général de l’ARS Centre
Face à l’enjeu majeur du renouvellement d’une population
médicale vieillissante le Conseil général a mis en place en 2006
un programme d’actions pour attirer de jeunes professionnels
de santé dans le Cher :
• un dispositif de bourses départementales Cher Toubib :
six jeunes médecins bénéficiaires d’une aide à l’installation
pour un montant total de 120 000 euros ;
• le financement de 4 chambres meublées : 36 stagiaires en
médecine accueillis dans le Cher (depuis 2008) ;
• des subventions à hauteur de 723 700 euros pour la construction
de Maisons de santé où se regroupent des praticiens de santé ;
• des actions de promotion du Cher : organisation d’une journée
d’accueil des internes de médecine générale, participation à la
journée de la promotion de la médecine générale à la Faculté de
médecine de Tours, présence sur des manifestations nationales
telles Projets en campagne…
Désormais, c’est aux côtés de l’ARS que le Conseil général entend
fédérer les énergies qui concourent au bien-être et à la santé des
habitants du Cher.
Les professionnels de santé s’engagent.
Ici, François Ducroz, médecin,
Dominique Engalenc, médecin et Président
de la conférence de territoire du Cher,
et Jean-Jacques Maridet, chirurgien-dentiste
et Président du Conseil départemental de l’Ordre
des chirurgiens-dentistes du Cher.
Un enjeu majeur :
l’installation de jeunes
professionnels de santé
Le Programme territorial de santé (PTS) a été adopté sous l’égide de l’ARS le 9 décembre 2013.
Pouvez-vous nous dire quelles en sont les grandes lignes ?
Démographie médicale, vieillissement de la population, inégalités territoriales, les actions planifiées par
le PTS du Cher relèvent d’une stratégie unifiée.
Il s’agit autant d’attirer de jeunes médecins et professionnels de santé que d’améliorer le parcours de santé
de la personne âgée, la prise en compte des besoins des personnes handicapées ou encore la coordination
entre la Médecine de ville et l’Hôpital.
Le PTS prévoit aussi des actions de prévention par la vaccination, la lutte contre les conduites addictives,
l’éducation thérapeutique du patient mais aussi en créant les conditions d’un environnement favorable
à la santé.
En quoi la Convention cadre de partenariat signée avec le Conseil général du Cher,
première du genre en région Centre, est-elle novatrice ?
Ce partenariat complète et renforce les actions menées dans le cadre du plan national lancé par
la Ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine qui vise à lutter contre les déserts médicaux.
Elle fait également suite aux États généraux de la santé qui ont permis de poser à Saint-Amand-Montrond
le caractère global de la problématique dans le Cher. Au delà du consensus, il faut mettre en œuvre des
solutions concrètes en s’appuyant notamment sur les mesures gouvernementales pour rassurer
et encourager le public cible, celui des étudiants et des internes.
RÉTROSPECTIVE
Dès 2008, le Département du Cher a mis en place
un programme d’actions en direction des étudiants
de 3e cycle en médecine : bourse d’étude, mise à disposition
de logements pendant leurs stages…
Créée fin 2012 la Cellule d’accueil
médical Cher Sud entend promouvoir
le territoire auprès des internes jusque
dans les facultés de médecine.
Ici au CHU de Clemont-Ferrand,
les conseillers généraux Hubert Robin
et Pascal Goudy, le Professeur Jean Chazal
et le docteur François Meurisse.
Le Directeur général de l’ARS Centre et les
élus officialisent le maintien des urgences
chirurgicales au Pôle Santé après plusieurs
mois de mobilisation pour sauver ce service
essentiel pour le Sud du Cher.
Une convention
novatrice pour mettre
en œuvre des solutions
concrètes
À l’initiative du député du Cher Yann Galut, de Philippe Damie,
Directeur général de l’ARS Centre et de Jean-Pierre Saulnier, Président du Conseil général
les premiers États généraux ont réuni plus de 400 personnes, à Saint-Amand-Montrond.
REPÈRES CHIFFRÉS
Quelle est la réalité de l’offre et de l’accès aux soins dans le Cher ?
On compte dans le Cher :
• 76 généralistes pour 100 000 habitants contre 83 en région Centre
et 96 au niveau national
• 57 spécialistes pour 100 000 habitants (70 au niveau régional)
• 55 % des médecins généralistes sont âgés de plus de 55 ans
Cette faible densité touche aussi certains professionnels paramédicaux
(orthophonistes, masseurs-kinésithérapeutes…).
Mal répartis sur le département les professionnels de santé
sont aussi plus nombreux en zones urbaines.
• 6 maisons de santé pluriprofessionnelles
(4 construites, 1 en construction, 1 en projet)
D’autres structures comme les maisons médicales de garde (MMG)
ou centres de santé peuvent aussi répondre aux attentes
des professionnels libéraux et aux besoins de la population.
• 5 centres hospitaliers dont :
- 4 ayant une activité de médecine, chirurgie, obstrétrique
- 3 avec un service d’urgences (Bourges, Vierzon et Saint-Amand-Montrond)
- 1 établissement spécialisé en santé mentale
• 3 cliniques privées
Sources : ARS du Centre
57
76
76
57
57
55 %
5
Impulser une politique d’accueil des internes, décentraliser des
modules de formation, renforcer la coopération Hôpital-Médecine
de ville, créer des lieux collectifs pluriprofessionnels autour d’un
projet territorial de santé, piloter l’évolution de la démographie
médicale dans le département mais aussi proposer de nouvelles
coopérations professionnelles… les actions identifiées par la
Convention impliquent une meilleure lisibilité et plus de coordination entre les différents acteurs.
RENCONTRE
Le Conseil général
fédérateur d’énergies
Interview de Philippe Damie
Directeur général de l’ARS Centre
Face à l’enjeu majeur du renouvellement d’une population
médicale vieillissante le Conseil général a mis en place en 2006
un programme d’actions pour attirer de jeunes professionnels
de santé dans le Cher :
• un dispositif de bourses départementales Cher Toubib :
six jeunes médecins bénéficiaires d’une aide à l’installation
pour un montant total de 120 000 euros ;
• le financement de 4 chambres meublées : 36 stagiaires en
médecine accueillis dans le Cher (depuis 2008) ;
• des subventions à hauteur de 723 700 euros pour la construction
de Maisons de santé où se regroupent des praticiens de santé ;
• des actions de promotion du Cher : organisation d’une journée
d’accueil des internes de médecine générale, participation à la
journée de la promotion de la médecine générale à la Faculté de
médecine de Tours, présence sur des manifestations nationales
telles Projets en campagne…
Désormais, c’est aux côtés de l’ARS que le Conseil général entend
fédérer les énergies qui concourent au bien-être et à la santé des
habitants du Cher.
Les professionnels de santé s’engagent.
Ici, François Ducroz, médecin,
Dominique Engalenc, médecin et Président
de la conférence de territoire du Cher,
et Jean-Jacques Maridet, chirurgien-dentiste
et Président du Conseil départemental de l’Ordre
des chirurgiens-dentistes du Cher.
Un enjeu majeur :
l’installation de jeunes
professionnels de santé
Le Programme territorial de santé (PTS) a été adopté sous l’égide de l’ARS le 9 décembre 2013.
Pouvez-vous nous dire quelles en sont les grandes lignes ?
Démographie médicale, vieillissement de la population, inégalités territoriales, les actions planifiées par
le PTS du Cher relèvent d’une stratégie unifiée.
Il s’agit autant d’attirer de jeunes médecins et professionnels de santé que d’améliorer le parcours de santé
de la personne âgée, la prise en compte des besoins des personnes handicapées ou encore la coordination
entre la Médecine de ville et l’Hôpital.
Le PTS prévoit aussi des actions de prévention par la vaccination, la lutte contre les conduites addictives,
l’éducation thérapeutique du patient mais aussi en créant les conditions d’un environnement favorable
à la santé.
En quoi la Convention cadre de partenariat signée avec le Conseil général du Cher,
première du genre en région Centre, est-elle novatrice ?
Ce partenariat complète et renforce les actions menées dans le cadre du plan national lancé par
la Ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine qui vise à lutter contre les déserts médicaux.
Elle fait également suite aux États généraux de la santé qui ont permis de poser à Saint-Amand-Montrond
le caractère global de la problématique dans le Cher. Au delà du consensus, il faut mettre en œuvre des
solutions concrètes en s’appuyant notamment sur les mesures gouvernementales pour rassurer
et encourager le public cible, celui des étudiants et des internes.
RÉTROSPECTIVE
Dès 2008, le Département du Cher a mis en place
un programme d’actions en direction des étudiants
de 3e cycle en médecine : bourse d’étude, mise à disposition
de logements pendant leurs stages…
Créée fin 2012 la Cellule d’accueil
médical Cher Sud entend promouvoir
le territoire auprès des internes jusque
dans les facultés de médecine.
Ici au CHU de Clemont-Ferrand,
les conseillers généraux Hubert Robin
et Pascal Goudy, le Professeur Jean Chazal
et le docteur François Meurisse.
Le Directeur général de l’ARS Centre et les
élus officialisent le maintien des urgences
chirurgicales au Pôle Santé après plusieurs
mois de mobilisation pour sauver ce service
essentiel pour le Sud du Cher.
Une convention
novatrice pour mettre
en œuvre des solutions
concrètes
À l’initiative du député du Cher Yann Galut, de Philippe Damie,
Directeur général de l’ARS Centre et de Jean-Pierre Saulnier, Président du Conseil général
les premiers États généraux ont réuni plus de 400 personnes, à Saint-Amand-Montrond.
REPÈRES CHIFFRÉS
Quelle est la réalité de l’offre et de l’accès aux soins dans le Cher ?
On compte dans le Cher :
• 76 généralistes pour 100 000 habitants contre 83 en région Centre
et 96 au niveau national
• 57 spécialistes pour 100 000 habitants (70 au niveau régional)
• 55 % des médecins généralistes sont âgés de plus de 55 ans
Cette faible densité touche aussi certains professionnels paramédicaux
(orthophonistes, masseurs-kinésithérapeutes…).
Mal répartis sur le département les professionnels de santé
sont aussi plus nombreux en zones urbaines.
• 6 maisons de santé pluriprofessionnelles
(4 construites, 1 en construction, 1 en projet)
D’autres structures comme les maisons médicales de garde (MMG)
ou centres de santé peuvent aussi répondre aux attentes
des professionnels libéraux et aux besoins de la population.
• 5 centres hospitaliers dont :
- 4 ayant une activité de médecine, chirurgie, obstrétrique
- 3 avec un service d’urgences (Bourges, Vierzon et Saint-Amand-Montrond)
- 1 établissement spécialisé en santé mentale
• 3 cliniques privées
Sources : ARS du Centre
57
76
76
57
57
55 %
5
TÉMOIGNAGES
Anaïde Noé-Lagrange
La Maison de santé
de l’Auron
Âgée de 27 ans, Anaïde Noé-Lagrange est l’une des six internes
en médecine à bénéficier du dispositif mis en œuvre par le Conseil
général pour attirer de jeunes médecins dans le Cher.
La pénurie de médecins concerne
aussi les zones urbaines. À Bourges,
le quartier du Val d’Auron ne comptait
plus aucun médecin généraliste
exerçant à temps complet et peu
de professions paramédicales.
L’une des solutions passe par les
modes d’exercice regroupé des
professionnels, attractifs pour
les jeunes professionnels.
En 2008, le Conseil général du Cher
sous la houlette de Yann Galut
a lancé le projet d’une Maison
de santé pluriprofessionnelle dans
le Sud de Bourges en partenariat avec
des professionnels de santé. Validé par
l’ARS Centre, le projet médical englobe
12 membres (4 médecins généralistes,
3 infirmiers, 3 kinésithérapeutes,
1 orthophoniste, 1 orthoprothésiste).
L’ouverture de ce nouveau lieu de soin
est prévue pour l’été 2015.
Un acquis considérable quand on sait
que les jeunes médecins plébiscitent
aujourd’hui l’exercice en groupe.
Interne en médecine
Qu’est-ce qui a motivé votre installation dans le Cher ?
J’ai toujours souhaité fonder une famille en zone rurale loin de
l’agitation urbaine. Mon mari ainsi qu’une partie de ma famille
résidaient déjà dans le Cher, le lieu d’installation s’est imposé
comme une évidence. Et puis le Cher jouit d’une grande richesse
historique, culturelle et gastronomique et offre une bonne qualité
de vie.
Si vous deviez conseiller de futurs jeunes confrères que
leur diriez-vous pour vanter l’exercice de la médecine générale
en zone rurale ?
Être médecin généraliste en zone rurale c’est être avant tout
un médecin de premier recours car éloigné des spécialistes
et des structures hospitalières. Cette médecine me semble
plus diversifiée dans sa pratique quotidienne où la relation
humaine reste primordiale. Les patients y sont accueillants
et les communes volontaires pour l’élaboration de projet de soin.
François Ducroz
Médecin et Maître de stage
Médecin à Trouy, François Ducroz est aussi l’un des 22 Maîtres de
stage universitaire (MSU) pour les jeunes internes. Une mission
essentielle pour attirer de futurs médecins. Un engagement pour
le territoire.
Comment organisez-vous les stages avec les internes dont
vous avez la charge ?
Réalisation : PAO - Communication externe Cg18 - Imprimerie Cg18 - ER-001464-1 - Février 2014
ZOOM
La formation des internes, organisée par le CHU de Tours, est
double. Chaque étudiant en médecine doit effectuer un stage de six
mois : dans le Cher il est accueilli par trois maîtres de stage qui
l’accompagnent sur le terrain. Il doit aussi suivre un enseignement
spécifique organisé par des MSU habilités : tables rondes, journées
de formation décentralisées, participation au tutorat, encadrement
des thèses.
Comment selon vous peut-on créer une dynamique susceptible
d’attirer de jeunes médecins ?
Il faut continuer à dynamiser l’enseignement dans le Cher, recruter
des MSU et améliorer leur formation. Il faut aider les jeunes dès la
fin de l’internat avec un fléchage individualisé pour répondre aux
aspirations de chacun et aux exigences du département en leur
proposant des postes hospitaliers et/ou libéraux. Prendre soin des
futurs médecins, c’est assurer la pérennité des soins dans le Cher.
Le département du Cher compte à ce
jour :
• 4 Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) : Avord,
Mehun-sur-Yèvre (photo), Sancerre,
La Guerche-sur-l’Aubois
• 1 MSP actuellement en construction
à Sancoins
• 1 projet de MSP : Bourges Val d’Auron
La Lettre Cher 2021
n° 1 - février 2014
Le Cher territoire
de proximité et de solidarité
Santé : quels remèdes contre les déserts médicaux ?
ÉDITO
EN ACTION
Le Conseil général du Cher
et l’agence régionale de santé (ARS)
du Centre unis pour lutter contre
les déserts médicaux
Soutenir
et fédérer
les projets
Avec Cher 2021 c’est notre département
que nous voulons développer, son identité que nous voulons préserver. Cette
démarche ouverte et partagée entre
désormais dans une phase opérationnelle dont La lettre Cher 2021 se fera
régulièrement l’écho.
La santé est à la Une de ce premier
numéro parce que l’accès aux soins primaires de qualité est une des conditions
essentielles à la vie et à l’attractivité de
nos territoires. Face à la situation très
préoccupante de la démographie médicale dans le Cher, il est essentiel que
tous les acteurs se mobilisent. Aides à
l’installation de jeunes médecins, maisons de santé pluriprofessionnelles,
convention de partenariat avec l’Agence
régionale de santé Centre… les idées
et les initiatives pour lutter contre les
déserts médicaux ne manquent pas.
Les soutenir et les fédérer c’est assurer la santé pour tous et partout. C’est
un des objectifs majeurs de Cher 2021.
Jean-Pierre Saulnier,
Président du Conseil général
Avec une densité de 76 médecins généralistes pour 100 000
habitants, une 94e place au classement national, 90 communes
situées en zones déficitaires, le bilan de santé de la démographie
médicale est implacable : le Cher traverse une crise sans
précédent. L’accès aux soins pour tous et partout est une condition
indispensable au maintien de la vie sur nos territoires.
La pénurie de médecins, d’infirmières, de kinésithérapeutes,
de dentistes… met aussi en jeu la cohésion sociale et territoriale
en ce qu’elle renforce les inégalités entre les citoyens notamment
dans les zones rurales.
Une nécessaire
mobilisation
générale
Signature de la convention
entre le Département du Cher et l’ARS du Centre
le 12 décembre 2013
Forts de ce diagnostic partagé,
dans la foulée de la réunion
des premiers États généraux
de la santé, le Conseil général
du Cher et l’Agence régionale
de la santé du Centre ont
décidé d’unir leurs efforts pour
enrayer cette spirale négative
en signant une Convention de
Trouver des stratégies
partenariat pour trois ans, une
alternatives et innovantes
première en région Centre.
pour assurer des soins
Instituant un comité de pilotage,
primaires de qualité aux
la convention est un cadre qui ashabitants du Cher
socie les professionnels de santé,
les élus, les collectivités publiques
et autres structures porteuses de
projets. Loin de céder au pessimisme il s’agit de se retrousser les manches et de trouver des stratégies alternatives et innovantes pour assurer des soins primaires
de qualité aux habitants du Cher.
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