TÉMOIGNAGES Anaïde Noé-Lagrange La Maison de santé de l’Auron Âgée de 27 ans, Anaïde Noé-Lagrange est l’une des six internes en médecine à bénéficier du dispositif mis en œuvre par le Conseil général pour attirer de jeunes médecins dans le Cher. La pénurie de médecins concerne aussi les zones urbaines. À Bourges, le quartier du Val d’Auron ne comptait plus aucun médecin généraliste exerçant à temps complet et peu de professions paramédicales. L’une des solutions passe par les modes d’exercice regroupé des professionnels, attractifs pour les jeunes professionnels. En 2008, le Conseil général du Cher sous la houlette de Yann Galut a lancé le projet d’une Maison de santé pluriprofessionnelle dans le Sud de Bourges en partenariat avec des professionnels de santé. Validé par l’ARS Centre, le projet médical englobe 12 membres (4 médecins généralistes, 3 infirmiers, 3 kinésithérapeutes, 1 orthophoniste, 1 orthoprothésiste). L’ouverture de ce nouveau lieu de soin est prévue pour l’été 2015. Un acquis considérable quand on sait que les jeunes médecins plébiscitent aujourd’hui l’exercice en groupe. Interne en médecine Qu’est-ce qui a motivé votre installation dans le Cher ? J’ai toujours souhaité fonder une famille en zone rurale loin de l’agitation urbaine. Mon mari ainsi qu’une partie de ma famille résidaient déjà dans le Cher, le lieu d’installation s’est imposé comme une évidence. Et puis le Cher jouit d’une grande richesse historique, culturelle et gastronomique et offre une bonne qualité de vie. Si vous deviez conseiller de futurs jeunes confrères que leur diriez-vous pour vanter l’exercice de la médecine générale en zone rurale ? Être médecin généraliste en zone rurale c’est être avant tout un médecin de premier recours car éloigné des spécialistes et des structures hospitalières. Cette médecine me semble plus diversifiée dans sa pratique quotidienne où la relation humaine reste primordiale. Les patients y sont accueillants et les communes volontaires pour l’élaboration de projet de soin. François Ducroz Médecin et Maître de stage Médecin à Trouy, François Ducroz est aussi l’un des 22 Maîtres de stage universitaire (MSU) pour les jeunes internes. Une mission essentielle pour attirer de futurs médecins. Un engagement pour le territoire. Comment organisez-vous les stages avec les internes dont vous avez la charge ? Réalisation : PAO - Communication externe Cg18 - Imprimerie Cg18 - ER-001464-1 - Février 2014 ZOOM La formation des internes, organisée par le CHU de Tours, est double. Chaque étudiant en médecine doit effectuer un stage de six mois : dans le Cher il est accueilli par trois maîtres de stage qui l’accompagnent sur le terrain. Il doit aussi suivre un enseignement spécifique organisé par des MSU habilités : tables rondes, journées de formation décentralisées, participation au tutorat, encadrement des thèses. Comment selon vous peut-on créer une dynamique susceptible d’attirer de jeunes médecins ? Il faut continuer à dynamiser l’enseignement dans le Cher, recruter des MSU et améliorer leur formation. Il faut aider les jeunes dès la fin de l’internat avec un fléchage individualisé pour répondre aux aspirations de chacun et aux exigences du département en leur proposant des postes hospitaliers et/ou libéraux. Prendre soin des futurs médecins, c’est assurer la pérennité des soins dans le Cher. Le département du Cher compte à ce jour : • 4 Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) : Avord, Mehun-sur-Yèvre (photo), Sancerre, La Guerche-sur-l’Aubois • 1 MSP actuellement en construction à Sancoins • 1 projet de MSP : Bourges Val d’Auron La Lettre Cher 2021 n° 1 - février 2014 Le Cher territoire de proximité et de solidarité Santé : quels remèdes contre les déserts médicaux ? ÉDITO EN ACTION Le Conseil général du Cher et l’agence régionale de santé (ARS) du Centre unis pour lutter contre les déserts médicaux Soutenir et fédérer les projets Avec Cher 2021 c’est notre département que nous voulons développer, son identité que nous voulons préserver. Cette démarche ouverte et partagée entre désormais dans une phase opérationnelle dont La lettre Cher 2021 se fera régulièrement l’écho. La santé est à la Une de ce premier numéro parce que l’accès aux soins primaires de qualité est une des conditions essentielles à la vie et à l’attractivité de nos territoires. Face à la situation très préoccupante de la démographie médicale dans le Cher, il est essentiel que tous les acteurs se mobilisent. Aides à l’installation de jeunes médecins, maisons de santé pluriprofessionnelles, convention de partenariat avec l’Agence régionale de santé Centre… les idées et les initiatives pour lutter contre les déserts médicaux ne manquent pas. Les soutenir et les fédérer c’est assurer la santé pour tous et partout. C’est un des objectifs majeurs de Cher 2021. Jean-Pierre Saulnier, Président du Conseil général Avec une densité de 76 médecins généralistes pour 100 000 habitants, une 94e place au classement national, 90 communes situées en zones déficitaires, le bilan de santé de la démographie médicale est implacable : le Cher traverse une crise sans précédent. L’accès aux soins pour tous et partout est une condition indispensable au maintien de la vie sur nos territoires. La pénurie de médecins, d’infirmières, de kinésithérapeutes, de dentistes… met aussi en jeu la cohésion sociale et territoriale en ce qu’elle renforce les inégalités entre les citoyens notamment dans les zones rurales. Une nécessaire mobilisation générale Signature de la convention entre le Département du Cher et l’ARS du Centre le 12 décembre 2013 Forts de ce diagnostic partagé, dans la foulée de la réunion des premiers États généraux de la santé, le Conseil général du Cher et l’Agence régionale de la santé du Centre ont décidé d’unir leurs efforts pour enrayer cette spirale négative en signant une Convention de Trouver des stratégies partenariat pour trois ans, une alternatives et innovantes première en région Centre. pour assurer des soins Instituant un comité de pilotage, primaires de qualité aux la convention est un cadre qui ashabitants du Cher socie les professionnels de santé, les élus, les collectivités publiques et autres structures porteuses de projets. Loin de céder au pessimisme il s’agit de se retrousser les manches et de trouver des stratégies alternatives et innovantes pour assurer des soins primaires de qualité aux habitants du Cher. Impulser une politique d’accueil des internes, décentraliser des modules de formation, renforcer la coopération Hôpital-Médecine de ville, créer des lieux collectifs pluriprofessionnels autour d’un projet territorial de santé, piloter l’évolution de la démographie médicale dans le département mais aussi proposer de nouvelles coopérations professionnelles… les actions identifiées par la Convention impliquent une meilleure lisibilité et plus de coordination entre les différents acteurs. RENCONTRE Le Conseil général fédérateur d’énergies Interview de Philippe Damie Directeur général de l’ARS Centre Face à l’enjeu majeur du renouvellement d’une population médicale vieillissante le Conseil général a mis en place en 2006 un programme d’actions pour attirer de jeunes professionnels de santé dans le Cher : • un dispositif de bourses départementales Cher Toubib : six jeunes médecins bénéficiaires d’une aide à l’installation pour un montant total de 120 000 euros ; • le financement de 4 chambres meublées : 36 stagiaires en médecine accueillis dans le Cher (depuis 2008) ; • des subventions à hauteur de 723 700 euros pour la construction de Maisons de santé où se regroupent des praticiens de santé ; • des actions de promotion du Cher : organisation d’une journée d’accueil des internes de médecine générale, participation à la journée de la promotion de la médecine générale à la Faculté de médecine de Tours, présence sur des manifestations nationales telles Projets en campagne… Désormais, c’est aux côtés de l’ARS que le Conseil général entend fédérer les énergies qui concourent au bien-être et à la santé des habitants du Cher. Les professionnels de santé s’engagent. Ici, François Ducroz, médecin, Dominique Engalenc, médecin et Président de la conférence de territoire du Cher, et Jean-Jacques Maridet, chirurgien-dentiste et Président du Conseil départemental de l’Ordre des chirurgiens-dentistes du Cher. Un enjeu majeur : l’installation de jeunes professionnels de santé Le Programme territorial de santé (PTS) a été adopté sous l’égide de l’ARS le 9 décembre 2013. Pouvez-vous nous dire quelles en sont les grandes lignes ? Démographie médicale, vieillissement de la population, inégalités territoriales, les actions planifiées par le PTS du Cher relèvent d’une stratégie unifiée. Il s’agit autant d’attirer de jeunes médecins et professionnels de santé que d’améliorer le parcours de santé de la personne âgée, la prise en compte des besoins des personnes handicapées ou encore la coordination entre la Médecine de ville et l’Hôpital. Le PTS prévoit aussi des actions de prévention par la vaccination, la lutte contre les conduites addictives, l’éducation thérapeutique du patient mais aussi en créant les conditions d’un environnement favorable à la santé. En quoi la Convention cadre de partenariat signée avec le Conseil général du Cher, première du genre en région Centre, est-elle novatrice ? Ce partenariat complète et renforce les actions menées dans le cadre du plan national lancé par la Ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine qui vise à lutter contre les déserts médicaux. Elle fait également suite aux États généraux de la santé qui ont permis de poser à Saint-Amand-Montrond le caractère global de la problématique dans le Cher. Au delà du consensus, il faut mettre en œuvre des solutions concrètes en s’appuyant notamment sur les mesures gouvernementales pour rassurer et encourager le public cible, celui des étudiants et des internes. RÉTROSPECTIVE Dès 2008, le Département du Cher a mis en place un programme d’actions en direction des étudiants de 3e cycle en médecine : bourse d’étude, mise à disposition de logements pendant leurs stages… Créée fin 2012 la Cellule d’accueil médical Cher Sud entend promouvoir le territoire auprès des internes jusque dans les facultés de médecine. Ici au CHU de Clemont-Ferrand, les conseillers généraux Hubert Robin et Pascal Goudy, le Professeur Jean Chazal et le docteur François Meurisse. Le Directeur général de l’ARS Centre et les élus officialisent le maintien des urgences chirurgicales au Pôle Santé après plusieurs mois de mobilisation pour sauver ce service essentiel pour le Sud du Cher. Une convention novatrice pour mettre en œuvre des solutions concrètes À l’initiative du député du Cher Yann Galut, de Philippe Damie, Directeur général de l’ARS Centre et de Jean-Pierre Saulnier, Président du Conseil général les premiers États généraux ont réuni plus de 400 personnes, à Saint-Amand-Montrond. REPÈRES CHIFFRÉS Quelle est la réalité de l’offre et de l’accès aux soins dans le Cher ? On compte dans le Cher : • 76 généralistes pour 100 000 habitants contre 83 en région Centre et 96 au niveau national • 57 spécialistes pour 100 000 habitants (70 au niveau régional) • 55 % des médecins généralistes sont âgés de plus de 55 ans Cette faible densité touche aussi certains professionnels paramédicaux (orthophonistes, masseurs-kinésithérapeutes…). Mal répartis sur le département les professionnels de santé sont aussi plus nombreux en zones urbaines. • 6 maisons de santé pluriprofessionnelles (4 construites, 1 en construction, 1 en projet) D’autres structures comme les maisons médicales de garde (MMG) ou centres de santé peuvent aussi répondre aux attentes des professionnels libéraux et aux besoins de la population. • 5 centres hospitaliers dont : - 4 ayant une activité de médecine, chirurgie, obstrétrique - 3 avec un service d’urgences (Bourges, Vierzon et Saint-Amand-Montrond) - 1 établissement spécialisé en santé mentale • 3 cliniques privées Sources : ARS du Centre 57 76 76 57 57 55 % 5 Impulser une politique d’accueil des internes, décentraliser des modules de formation, renforcer la coopération Hôpital-Médecine de ville, créer des lieux collectifs pluriprofessionnels autour d’un projet territorial de santé, piloter l’évolution de la démographie médicale dans le département mais aussi proposer de nouvelles coopérations professionnelles… les actions identifiées par la Convention impliquent une meilleure lisibilité et plus de coordination entre les différents acteurs. RENCONTRE Le Conseil général fédérateur d’énergies Interview de Philippe Damie Directeur général de l’ARS Centre Face à l’enjeu majeur du renouvellement d’une population médicale vieillissante le Conseil général a mis en place en 2006 un programme d’actions pour attirer de jeunes professionnels de santé dans le Cher : • un dispositif de bourses départementales Cher Toubib : six jeunes médecins bénéficiaires d’une aide à l’installation pour un montant total de 120 000 euros ; • le financement de 4 chambres meublées : 36 stagiaires en médecine accueillis dans le Cher (depuis 2008) ; • des subventions à hauteur de 723 700 euros pour la construction de Maisons de santé où se regroupent des praticiens de santé ; • des actions de promotion du Cher : organisation d’une journée d’accueil des internes de médecine générale, participation à la journée de la promotion de la médecine générale à la Faculté de médecine de Tours, présence sur des manifestations nationales telles Projets en campagne… Désormais, c’est aux côtés de l’ARS que le Conseil général entend fédérer les énergies qui concourent au bien-être et à la santé des habitants du Cher. Les professionnels de santé s’engagent. Ici, François Ducroz, médecin, Dominique Engalenc, médecin et Président de la conférence de territoire du Cher, et Jean-Jacques Maridet, chirurgien-dentiste et Président du Conseil départemental de l’Ordre des chirurgiens-dentistes du Cher. Un enjeu majeur : l’installation de jeunes professionnels de santé Le Programme territorial de santé (PTS) a été adopté sous l’égide de l’ARS le 9 décembre 2013. Pouvez-vous nous dire quelles en sont les grandes lignes ? Démographie médicale, vieillissement de la population, inégalités territoriales, les actions planifiées par le PTS du Cher relèvent d’une stratégie unifiée. Il s’agit autant d’attirer de jeunes médecins et professionnels de santé que d’améliorer le parcours de santé de la personne âgée, la prise en compte des besoins des personnes handicapées ou encore la coordination entre la Médecine de ville et l’Hôpital. Le PTS prévoit aussi des actions de prévention par la vaccination, la lutte contre les conduites addictives, l’éducation thérapeutique du patient mais aussi en créant les conditions d’un environnement favorable à la santé. En quoi la Convention cadre de partenariat signée avec le Conseil général du Cher, première du genre en région Centre, est-elle novatrice ? Ce partenariat complète et renforce les actions menées dans le cadre du plan national lancé par la Ministre des Affaires sociales et de la Santé Marisol Touraine qui vise à lutter contre les déserts médicaux. Elle fait également suite aux États généraux de la santé qui ont permis de poser à Saint-Amand-Montrond le caractère global de la problématique dans le Cher. Au delà du consensus, il faut mettre en œuvre des solutions concrètes en s’appuyant notamment sur les mesures gouvernementales pour rassurer et encourager le public cible, celui des étudiants et des internes. RÉTROSPECTIVE Dès 2008, le Département du Cher a mis en place un programme d’actions en direction des étudiants de 3e cycle en médecine : bourse d’étude, mise à disposition de logements pendant leurs stages… Créée fin 2012 la Cellule d’accueil médical Cher Sud entend promouvoir le territoire auprès des internes jusque dans les facultés de médecine. Ici au CHU de Clemont-Ferrand, les conseillers généraux Hubert Robin et Pascal Goudy, le Professeur Jean Chazal et le docteur François Meurisse. Le Directeur général de l’ARS Centre et les élus officialisent le maintien des urgences chirurgicales au Pôle Santé après plusieurs mois de mobilisation pour sauver ce service essentiel pour le Sud du Cher. Une convention novatrice pour mettre en œuvre des solutions concrètes À l’initiative du député du Cher Yann Galut, de Philippe Damie, Directeur général de l’ARS Centre et de Jean-Pierre Saulnier, Président du Conseil général les premiers États généraux ont réuni plus de 400 personnes, à Saint-Amand-Montrond. REPÈRES CHIFFRÉS Quelle est la réalité de l’offre et de l’accès aux soins dans le Cher ? On compte dans le Cher : • 76 généralistes pour 100 000 habitants contre 83 en région Centre et 96 au niveau national • 57 spécialistes pour 100 000 habitants (70 au niveau régional) • 55 % des médecins généralistes sont âgés de plus de 55 ans Cette faible densité touche aussi certains professionnels paramédicaux (orthophonistes, masseurs-kinésithérapeutes…). Mal répartis sur le département les professionnels de santé sont aussi plus nombreux en zones urbaines. • 6 maisons de santé pluriprofessionnelles (4 construites, 1 en construction, 1 en projet) D’autres structures comme les maisons médicales de garde (MMG) ou centres de santé peuvent aussi répondre aux attentes des professionnels libéraux et aux besoins de la population. • 5 centres hospitaliers dont : - 4 ayant une activité de médecine, chirurgie, obstrétrique - 3 avec un service d’urgences (Bourges, Vierzon et Saint-Amand-Montrond) - 1 établissement spécialisé en santé mentale • 3 cliniques privées Sources : ARS du Centre 57 76 76 57 57 55 % 5 TÉMOIGNAGES Anaïde Noé-Lagrange La Maison de santé de l’Auron Âgée de 27 ans, Anaïde Noé-Lagrange est l’une des six internes en médecine à bénéficier du dispositif mis en œuvre par le Conseil général pour attirer de jeunes médecins dans le Cher. La pénurie de médecins concerne aussi les zones urbaines. À Bourges, le quartier du Val d’Auron ne comptait plus aucun médecin généraliste exerçant à temps complet et peu de professions paramédicales. L’une des solutions passe par les modes d’exercice regroupé des professionnels, attractifs pour les jeunes professionnels. En 2008, le Conseil général du Cher sous la houlette de Yann Galut a lancé le projet d’une Maison de santé pluriprofessionnelle dans le Sud de Bourges en partenariat avec des professionnels de santé. Validé par l’ARS Centre, le projet médical englobe 12 membres (4 médecins généralistes, 3 infirmiers, 3 kinésithérapeutes, 1 orthophoniste, 1 orthoprothésiste). L’ouverture de ce nouveau lieu de soin est prévue pour l’été 2015. Un acquis considérable quand on sait que les jeunes médecins plébiscitent aujourd’hui l’exercice en groupe. Interne en médecine Qu’est-ce qui a motivé votre installation dans le Cher ? J’ai toujours souhaité fonder une famille en zone rurale loin de l’agitation urbaine. Mon mari ainsi qu’une partie de ma famille résidaient déjà dans le Cher, le lieu d’installation s’est imposé comme une évidence. Et puis le Cher jouit d’une grande richesse historique, culturelle et gastronomique et offre une bonne qualité de vie. Si vous deviez conseiller de futurs jeunes confrères que leur diriez-vous pour vanter l’exercice de la médecine générale en zone rurale ? Être médecin généraliste en zone rurale c’est être avant tout un médecin de premier recours car éloigné des spécialistes et des structures hospitalières. Cette médecine me semble plus diversifiée dans sa pratique quotidienne où la relation humaine reste primordiale. Les patients y sont accueillants et les communes volontaires pour l’élaboration de projet de soin. François Ducroz Médecin et Maître de stage Médecin à Trouy, François Ducroz est aussi l’un des 22 Maîtres de stage universitaire (MSU) pour les jeunes internes. Une mission essentielle pour attirer de futurs médecins. Un engagement pour le territoire. Comment organisez-vous les stages avec les internes dont vous avez la charge ? Réalisation : PAO - Communication externe Cg18 - Imprimerie Cg18 - ER-001464-1 - Février 2014 ZOOM La formation des internes, organisée par le CHU de Tours, est double. Chaque étudiant en médecine doit effectuer un stage de six mois : dans le Cher il est accueilli par trois maîtres de stage qui l’accompagnent sur le terrain. Il doit aussi suivre un enseignement spécifique organisé par des MSU habilités : tables rondes, journées de formation décentralisées, participation au tutorat, encadrement des thèses. Comment selon vous peut-on créer une dynamique susceptible d’attirer de jeunes médecins ? Il faut continuer à dynamiser l’enseignement dans le Cher, recruter des MSU et améliorer leur formation. Il faut aider les jeunes dès la fin de l’internat avec un fléchage individualisé pour répondre aux aspirations de chacun et aux exigences du département en leur proposant des postes hospitaliers et/ou libéraux. Prendre soin des futurs médecins, c’est assurer la pérennité des soins dans le Cher. Le département du Cher compte à ce jour : • 4 Maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) : Avord, Mehun-sur-Yèvre (photo), Sancerre, La Guerche-sur-l’Aubois • 1 MSP actuellement en construction à Sancoins • 1 projet de MSP : Bourges Val d’Auron La Lettre Cher 2021 n° 1 - février 2014 Le Cher territoire de proximité et de solidarité Santé : quels remèdes contre les déserts médicaux ? ÉDITO EN ACTION Le Conseil général du Cher et l’agence régionale de santé (ARS) du Centre unis pour lutter contre les déserts médicaux Soutenir et fédérer les projets Avec Cher 2021 c’est notre département que nous voulons développer, son identité que nous voulons préserver. Cette démarche ouverte et partagée entre désormais dans une phase opérationnelle dont La lettre Cher 2021 se fera régulièrement l’écho. La santé est à la Une de ce premier numéro parce que l’accès aux soins primaires de qualité est une des conditions essentielles à la vie et à l’attractivité de nos territoires. Face à la situation très préoccupante de la démographie médicale dans le Cher, il est essentiel que tous les acteurs se mobilisent. Aides à l’installation de jeunes médecins, maisons de santé pluriprofessionnelles, convention de partenariat avec l’Agence régionale de santé Centre… les idées et les initiatives pour lutter contre les déserts médicaux ne manquent pas. Les soutenir et les fédérer c’est assurer la santé pour tous et partout. C’est un des objectifs majeurs de Cher 2021. Jean-Pierre Saulnier, Président du Conseil général Avec une densité de 76 médecins généralistes pour 100 000 habitants, une 94e place au classement national, 90 communes situées en zones déficitaires, le bilan de santé de la démographie médicale est implacable : le Cher traverse une crise sans précédent. L’accès aux soins pour tous et partout est une condition indispensable au maintien de la vie sur nos territoires. La pénurie de médecins, d’infirmières, de kinésithérapeutes, de dentistes… met aussi en jeu la cohésion sociale et territoriale en ce qu’elle renforce les inégalités entre les citoyens notamment dans les zones rurales. Une nécessaire mobilisation générale Signature de la convention entre le Département du Cher et l’ARS du Centre le 12 décembre 2013 Forts de ce diagnostic partagé, dans la foulée de la réunion des premiers États généraux de la santé, le Conseil général du Cher et l’Agence régionale de la santé du Centre ont décidé d’unir leurs efforts pour enrayer cette spirale négative en signant une Convention de Trouver des stratégies partenariat pour trois ans, une alternatives et innovantes première en région Centre. pour assurer des soins Instituant un comité de pilotage, primaires de qualité aux la convention est un cadre qui ashabitants du Cher socie les professionnels de santé, les élus, les collectivités publiques et autres structures porteuses de projets. Loin de céder au pessimisme il s’agit de se retrousser les manches et de trouver des stratégies alternatives et innovantes pour assurer des soins primaires de qualité aux habitants du Cher.