LES MODÈLES NEWTONIENS 31
les forces normales appliquées durant la restitution; une différence qui a mené Kilmister et
Reeve (1966) à dire que l’hypothèse de Poisson est philosophiquement supérieure. Dans les
situations les plus simples, les deux méthodes donnent des résultats identiques, mais ce n’est
pas le cas en général. Bien que la loi de restitution de Newton soit la méthode la plus commu-
nément appliquée, Wang et Mason ont montré dans 4-[Wan92] que des violations des lois
d’énergies pouvaient se produire, c’est-à-dire que parfois le système gagnait de l'énergie après
le choc, ce qui est impossible.
Durant la très brève période de contact, une force normale F agit le long de la normale
commune aux deux corps. Comme la durée de contact t est suffisamment petite, cette force
normale peut être représentée par une fonction de Dirac :
P=lim
∆t→0F(t)dt
t
t+∆t
∫(3.1)
Elle est appelée impulsion et est définie comme finie. La magnitude de l'impulsion normale
se décompose en deux parties Pc et Pr, correspondant respectivement aux périodes de com-
pression et de restitution. L’impulsion totale est la somme de ces deux parties.
Si l’on adopte l’hypothèse de Poisson, le coefficient de restitution est défini comme :
e=P
r
P
c
(3.2 a)
Ce coefficient décrit le degré de plasticité d’un matériau et ses valeurs sont comprises entre 0
et 1. Lorsque e=0 le choc est dit parfaitement mou; les deux corps restent alors collés l’un à
l’autre. Lorsque e=1, on dit que le choc est parfaitement élastique. Les autres chocs sont dits
mous. En fait, la valeur de 1 pour e n’existe pas dans la nature, puisqu’il y a toujours une perte
d’énergie.
Stronge donne dans 4-[Str90] une autre définition du coefficient de restitution, qu'il appelle
d'ailleurs coefficient énergétique. Il le définit comme la racine carrée du rapport de l’énergie de
tension élastique libérée au point de contact durant la restitution sur l’énergie absorbée par les
déformations internes pendant la compression :
e*
2=−W
t
(3.2 b)
où Wc est le travail effectué par la composante normale de l’impulsion durant la compression
et Wt est le travail total effectué par cette même composante.
3.2.2. Coefficient de friction
La friction provoque une force impulsive dans la direction tangente au point d’impact. Nous
avons adopté la loi de Coulomb pour déterminer la force de frottement sec. Cette loi établit que
la magnitude de la force (tangentielle) de frottement Fx dépend seulement de la magnitude de la
force normale Fy et des matériaux en contact, et que sa direction est toujours opposée au
mouvement relatif tangentiel. Cette loi est communément exprimée par :