Printemps 2011 Pulse 5
Après un baccalauréat en soins infirmiers obtenu au Liban en 2006, M.
Ankoud a travaillé un an là-bas dans une unité de soins intensifs, après
quoi il s’est inscrit à un programme de maîtrise de deux ans à l’Université
de Montréal en vue de devenir infirmier clinicien spécialisé. Sa carrière
à l’HGJ a débuté à l’unité de soins courants 2, où il a pu raffiner ses
compétences en soins intensifs puisque des patients y sont placés sous
ventilateur. Cette année, en mars, M. Ankoud s’est présenté à l’examen de
sciences infirmières de l’OIIQ et il prévoit travailler au 3e Ouest et à l’USI.
Pendant son stage d’un mois et son initiation, M. Ankoud a amélioré ses
habiletés langagières (il avait appris les bases du français et de l’anglais
en classe, mais n’avait pas eu l’occasion de les utiliser au travail). Diana
Taddeo, une éducatrice en soins infirmiers au 3
e
Ouest, a assigné à M.
Ankoud un précepteur infirmier, et ensemble ils l’ont aidé à se familiariser
avec les politiques et les procédures de l’HGJ, lui ont enseigné ses droits,
ses privilèges et ses devoirs, l’ont aidé à remplir les documents adminis-
tratifs et lui ont montré le fonctionnement des unités et la façon dont les
soins sont prodigués.
« Le rythme était un peu plus lent au début, mais il y avait tellement à
apprendre en peu de temps, commente M. Ankoud. En même temps,
nous sommes exposés à l’histoire, à la culture, aux traditions et aux
valeurs de l’hôpital. Il y a énormément de matière à absorber, mais j’ai
compris qu’une des valeurs fondamentales de l’hôpital est le respect des
principes des différentes religions, cultures et communautés ethniques. »
M. Ankoud réalise également qu’il est davantage impliqué dans un travail
d’équipe multidisciplinaire à l’HGJ qu’il l’était au Liban. « Si mon patient a
besoin de voir un physiothérapeute, je peux appeler le service et ils enver-
ront quelqu’un rapidement. En outre, le personnel infirmier et le person-
nel médical travaillent en harmonie et ils communiquent entre eux pour
assurer le bien-être des patients. »
Anne Schweitzer s’intéressait déjà aux patients de différentes origines
avant de se joindre à l’HGJ en tant qu’infirmière à l’USIN. Cette préoccu-
pation explique ce qui l’a menée à venir travailler dans cet hôpital où l’on
oeuvre « Au service de tous ».
En France, à la fin de leur cours en sciences infirmières, les étudiants choi-
sissent un sujet de recherche; Mme Schweitzer a décidé de se pencher sur
les moyens de vaincre les barrières pour assurer les meilleurs soins pos-
sibles aux patients de toutes origines. C’était pour elle un choix naturel,
puisqu’elle avait déjà fait un stage dans un établissement équivalent à un
CLSC en France.
Comme elle avait travaillé plus de deux ans dans une unité de soins inten-
sifs néonatals et une unité de soins intensifs, Mme Schweitzer avait ap-
pris, par exemple, que l’importance de l’interaction d’une infirmière avec
un bébé peut varier selon les différentes cultures. Ainsi, certains parents
limitent leur contact avec le nouveau-né, laissant au personnel infirmier le
soin de s’en occuper. Une infirmière qui ne connaîtrait pas cette pratique
pourrait y voir un signe d’indifférence de la part des parents.
À son arrivée au Canada en 2008, Mme Schweitzer a pris contact avec
l’HGJ, non seulement en raison de sa clientèle variée, mais parce qu’elle
tenait à améliorer son anglais (elle a d’ailleurs suivi un cours de conversa-
tion pendant trois mois à l’Université Concordia).
Sa carrière en soins infirmiers à l’HGJ a débuté par un stage d’intégration
de six semaines au 6 Nord-Ouest (Gériatrie aiguë), où elle a profité des
conseils de l’infirmière Veronica Maj. « Veronica m’a prêté du matériel
à lire, elle m’a indiqué où aller pour trouver les tenues chirurgicales et
les chaussures appropriés, et m’a même dessiné de petites cartes pour
m’aider à me retrouver dans mon nouvel environnement, se souvient
Mme Schweitzer. Elle m’a aidé à m’adapter en me disant où se trouvaient
les épiceries spécialisées. »
« Saïd Bouhari m’a aussi donné beaucoup de suggestions utiles. J’avais
de la difficulté à remplir les documents administratifs lorsque je suis
arrivée, et il m’a aidé à obtenir les renseignements nécessaires, que ce
soit pour l’assurance médicament ou la paie. »
Une fois reçue comme candidate à la profession d’infirmière, en mars,
Mme Schweitzer est passée à l’USIN, et depuis son examen en novembre
dernier, elle est infirmière dans cette unité. « Le travail d’équipe à l’USIN est
vraiment incroyable. Les médecins vous écoutent quand vous évaluez un
patient. Ils tiennent compte de vos observations et ensuite vous participez
à la décision qui est prise avec le médecin pour la gestion des soins du
patient. »
« Les gens sont accueillants et sympathiques, et ils trouvent toujours le
temps de répondre à vos questions. Ici, vous n’êtes pas un numéro; on
vous traite comme une personne. » P
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« Nous sommes vraiment très heureux de ce que nous apporte ce personnel formé à l’étranger. Il arrive ici avec un solide bagage théorique,
ajoute Mme Ptack. Et comme les critères de sélection de la commission sont très rigoureux, nous recrutons la crème de la crème. »
Une fois les formalités administratives approuvées, les infirmières et les infirmiers entreprennent un stage d’un mois dans une des unités, après
quoi ils deviennent candidats aux soins infirmiers jusqu’à ce qu’ils passent leur examen de l’OIIQ (Ordre des infirmières et infirmiers du Qué-
bec). Lorsqu’ils ont l’autorisation d’exercer, ils peuvent remplir le cadre intégral de leurs fonctions et peuvent même travailler dans une des uni-
tés les plus spécialisées comme les Soins intensifs. « Nous les aidons généralement à choisir les unités qui leur conviennent le mieux selon leur
expérience et leur spécialité, explique Mme Ptack. Cela les aide à s’intégrer plus facilement dans l’hôpital et dans l’équipe des Soins infirmiers. »
Saïd Bouhari, assistant en recrutement pour les soins infirmiers, est également disponible pour aider les infirmières et les infirmiers étrangers
à partir de l’embauche dans leur pays d’origine. Il facilite le processus pour l’obtention du permis de travail et la soumission des documents
d’immigration. « Je leur donne le soutien nécessaire pour s’établir dans leur nouvelle vie, que ce soit de l’aide pour trouver un appartement ou
une garderie pour les enfants », précise M. Bouhari. P