LA CONNAISSANCE DE L’ANA TOMIE EST -ELLE UTILE POUR L’ALR 235
2. CONSEQUENCES GENERALES
L’embryologie nous permet de dégager un certain nombre de points importants. Les
muscles formés par chaque myotome entraînent dans leur évolution les différents filets
nerveux. Au cours du développement, les nerfs s’allongent, se ramifient et suivent les
myotomes dans toutes leurs expansions. Au niveau de la racine des membres, les myo-
tomes s’intriquent avec les myotomes voisins. Les nerfs, suivant les ébauches
musculaires, s’enchevêtrent, s’entrecroisent et s’accolent [4]. C’est l’absence de côtes
qui permet la formation de plexus (cervical, brachial, lombal et sacral) à partir des
branches ventrales des nerfs rachidiens [5]. Le clivage du tissu musculaire en deux
contingents ventral et dorsal entraîne la constitution en deux plans des plexus. Pour le
plexus brachial, les deux plans indépendants sont depuis les racines jusqu’aux bran-
ches terminales, un plan postérieur simple et constant pour les muscles extenseurs et un
plan antérieur complexe et variable pour les muscles fléchisseurs. Pour le plexus lom-
bal, si cette division est moins nette que pour le précédent, elle est cependant évidente.
Les deux branches terminales sont le nerf fémoral qui répond au plan postérieur et le
nerf obturateur qui correspond au plan antérieur. Le plexus sacral, quant à lui, est beau-
coup plus simple et cette division en deux plans n’apparaît pas au premier abord.
Cependant, dans le cas d’une division précoce du nerf ischiatique et en particulier dans
les cas où les nerfs tibial et fibulaire naissent isolément du plexus, le nerf tibial consti-
tue le plan antérieur et le nerf fibulaire le plan postérieur [4].
Les nerfs cheminent dans les espaces qui séparent les futurs groupes musculaires.
Les nerfs, dans leur progression, se dirigent toujours en ligne droite en l’absence d’obs-
tacle (His). Comme leur trajet est rectiligne, ils n’ont que juste la longueur qu’il faut
pour aller du point d’origine au point de terminaison (Cruveilhier). Les nerfs sont les
uns superficiels, les autres profonds. Les premiers suivent le trajet des veines, les
seconds cheminent dans les grands espaces celluleux qui séparent les muscles et sont
satellites des artères (Farabeuf). Les veines sont, en général, plus superficielles que les
artères et les nerfs plus superficiels que les veines. Il ne faut pas opposer la fixité des
nerfs à la variabilité des muscles et des vaisseaux. Les nerfs sont loin de présenter cette
fixité admise classiquement [4]. Un autre trajet peut être pris pour aboutir à la terminai-
son habituelle, parfois empruntant la voie d’un autre nerf. Un exemple typique est celui
du nerf musculocutané et du nerf médian au niveau du bras. En règle générale, les
anastomoses se voient en trois endroits différents :
1-Dans les plexus, il y a échange de cordons nerveux.
2-Sur le trajet des nerfs, on distingue les anastomoses normales mais variables dans
leur volume et les anastomoses inconstantes dont l’importance est grande.
3-A la périphérie, c’est-à-dire au voisinage de la terminaison des nerfs.
3. PLEXUS ET VARIATIONS[4]
Les plexus ne sont pas toujours constitués par un même nombre de racines. Le
plexus brachial est habituellement formé par les branches antérieures des quatre der-
niers nerfs cervicaux et du premier nerf thoracique. Mais, l’anastomose provenant de
C4 est fréquente (deux tiers des cas) et le deuxième nerf thoracique peut prendre part à
la constitution du plexus. De plus, la participation de ces deux nerfs implique une rela-
tion de volume entre les deux anastomoses (l’une grosse, l’autre petite). Au niveau du
plexus lombal, des variations analogues existent. Il est habituellement constitué par les
branches antérieures des trois premiers nerfs lombaux et par une partie du quatrième
nerf lombal. Mais, il peut recevoir la totalité ou une partie de T12 ou une partie de L5.