
tique. Elle a également un effet sur la composante
dynamique de l'obstruction par l'atteinte des fibres ner-
veuses, des récepteurs et de la neurotransmission avec
pour conséquence une augmentation de l'élasticité uré-
thrale et l'amélioration des symptômes probablement
par la déconnexion des récepteurs alphamimétiques et
sensoriels [20].
LE MATERIEL
Le matériel comprend un générateur, une unité de froid,
une unité de thermométrie, un ordinateur regroupés en
un ou deux modules auxquels le patient est relié par un
ensemble cathéter uréthral - sonde rectale (Figure 6).
Le Prostatron
La toute première génération comportait deux modules:
- le module de traitement
- et le module de contrôle - pilotage.
La deuxième génération, actuellement commercialisée
sous le nom de Maxis (Figure 7), comprend un seul
module du fait de l'intégration de la fonction contrôle -
pilotage au module de traitement. L'ensemble compor-
te une surface plane sur laquelle le patient peut s'allon-
ger.
La troisième et dernière génération, le Praktis (Figure
8), comprend tous les éléments du Maxis sauf la fonc-
tion table de traitement. Ce module Praktis a un encom-
brement réduit, équivalent à celui d'un échographe de
taille moyenne . L'appareillage ne nécessite aucun amé-
nagement technique particulier. Son alimentation élec-
trique est standard.
Le générateur
Le générateur se caractérise par sa fréquence d'émis-
sion à 1 296 MHz et par sa puissance d'émission maxi-
male de 80 W efficace.
La fréquence 1 296 MHz a été préférée à 915MHz ; lors
de travaux préliminaires, la profondeur de pénétration
tissulaire de la fréquence 1296 MHz est apparue plus
adaptée au volume de l'organe cible, c'est à dire la pros-
tate humaine.
La fréquence d'émission 1296 MHz est autorisée pour
la thérapie. Elle se situe près de la plage des radiofré-
quences réservées à la radiocommunication civile ou
militaire. Il n'est pas nécessaire de protéger l'appareil
par une cage de Faraday.
Le patient est relié à l'appareil par l'ensemble cathéter
uréthral - sonde rectale à usage unique (Figure 9).
Le cathéter
Vu de l'extérieur, le cathéter ressemble à une sonde à
demeure. Sur une coupe transversale (Figure 10), son
originalité réside dans l'unicité de l'antenne et sa posi-
tion centrale à la place du canal de drainage de l'urine.
L'antenne unique irradie de façon circulaire homogène
dans le tissu environnant. A l'opposé, le cathéter uré-
thral de la société américaine BSD [2, 3, 22] conservait
la lumière centrale pour le drainage de l'urine. De ce
fait, l'émission se faisait grâce à trois antennes dispo-
sées à la surface du cathéter. Pendant toute la durée du
traitement, l'opérateur passait son temps à équilibrer
l'émission de chacune des antennes pour obtenir une
émission homogène.
Le circuit de froid occupe la majorité de l'espace de
part et d'autre de l'antenne. Un fin canal est réservé
pour une fibre optique. La fibre optique, disposée
sous le ballonnet, permet de mesurer la température
de la muqueuse de l'urèthre prostatique. Cette mesu-
re peut manquer de précision. En effet, le positionne-
ment et le collage de la fibre sont difficiles à standar-
diser lors du montage en usine. Une fois le cathéter
en place dans l'urèthre, le contact entre le capteur de
température à l'extrémité de la fibre et la muqueuse
uréthrale est variable. En effet, l'urèthre prostatique
n'a pas la forme d'un tube qui viendrait épouser par-
faitement la forme cylindrique du cathéter et garantir
le bon contact entre muqueuse et capteur thermique.
La mesure la plus fiable de la température uréthrale
est celle faite par le patient. En effet, lors du traite-
ment, l'opérateur constate que pour chaque patient, le
seuil de la douleur à l'exposition à la chaleur est très
précis au degré près.
Une fine canalisation permet de gonfler le ballonnet
situé à l'extrémité du cathéter comme celui d'une sonde
à demeure. Le ballonnet maintient le cathéter en place
et garantit la bonne position de l'antenne dans l'urèthre
prostatique. Le cathéter est en silicone, ses parois ont
une résistance mécanique suffisante pour garantir
l'étanchéité entre les différents compartiments. En
effet, l'eau circule, en circuit fermé, du réservoir de la
machine dans les canalisations du cathéter avec une
pression de 1,2 Bar, un débit de 30 litres par heure, une
basse température (20°C pour le protocole 2.0 et 2.5,
5°C pour le protocole 30 minutes) de façon à assurer
une bonne réfrigération de l'urèthre. Le repérage du
ballonnet en silicone est un peu plus difficile que celui
d'un ballonnet en latex, beaucoup plus réfléchissant
lors de l'exploration échographique.
L'antenne est fixée dans une position précise sous le
ballonnet. La position du point chaud de l'antenne est
définie de façon à obtenir le meilleur compromis entre
efficacité et sécurité par rapport au sphincter strié.
La sonde rectale
C'est un tube avec une extrémité distale mousse pour-
vue d'un orifice permettant l'évacuation des gaz rec-
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Marian Devonec, Progrès en Urologie (2002), 12, 1330-1340