D
epuis 2010, des projets de
monnaie locale destinés à
dynamiser l’économie de
proximité ont émergé un peu par-
tout en France, portés le plus sou-
vent par des citoyens engagés.
Une vingtaine de monnaies locales
circulent déjà en France et une
cinquantaine de projets sont en
cours, comme sur le bassin valen-
tinois.
Et c’est à l’association Delmo
que l’on doit cette idée, et plus
précisément à Philippe Le Digou
et Agnès Garelli, les initiateurs de
ce projet citoyen débuté en
février 2013.
« C’est suite à une
soirée débat sur les monnaies
complémentaires qu’on a senti
un certain intérêt des gens pour
ce projet. Alors en juin 2013 nous
avons créé l’association Delmo
(Développement de l’économie
locale par la monnaie) pour mener
à bien ce projet»
explique Philippe
Le Digou.
Il aura fallu 6 bons mois pour
trouver le bon modèle écono-
mique, puis 6 mois de plus pour
dénir le cahier des charges du
logiciel. Et depuis le début de l’an-
née l’équipe est à fond pour lancer
sa monnaie, qui s’appellera la Bel
(Bonus engagement local), pour
la rentrée 2015.
Le principe de cette monnaie
locale est comparable aux autres
déjà existantes, à savoir en
échange de 100 € vous recevez
100 Bel et vous réglez avec ces
Bel vos achats. Les commerçants
chez qui vous avez dépensé ces
Bel sont ensuite obligés de se four-
nir dans le réseau de cette mon-
naie complémentaire.
« Ainsi on
relocalise l’économie locale et on
dynamise le commerce de proxi-
mité »
résume Philippe Le Digou.
Et pour ne pas se «restreindre»
à un petit périmètre qui pourrait
entraîner des difcultés, le système
Bel prévoit de s’étendre sur un
bassin de vie plus large que sim-
plement Valence. Ce sont en effet
24 communes, drômoises mais
aussi ardéchoises, du bassin valen-
tinois qui vont pouvoir bénécier
de ce système. Reste maintenant
à convaincre les commerçants
d’intégrer ce réseau, ce qui n’est
pas une mince affaire.
« Nous
sommes nouveaux dans le pay-
sage et c’est difcile de se faire
entendre. Il faut changer la ten-
dance et amener les gens à penser
autrement, collectivement. Avec
cette notion de « j’investis dans
mon bassin pour qu’il vive ». C’est
un pouvoir d’action non négli-
geable que nous offrons et certains
l’ont bien compris. Pour autant
ils sont un peu frileux à l’idée de
se lancer, préférant attendre pour
voir ce que ça donne. Sauf que
nous avons besoin d’un vrai réseau
pour démarrer, avec un minimum
de 60 commerçants »
explique
Philippe Le Digou qui travaille
donc ardemment à convaincre
les commerçants des 24 com-
munes du réseau.
« Sachant que
l’objectif n’est pas de faire faire
aux commerçants 100 % de leur
chiffre d’affaires avec les Bel. Ce
sera à la marge mais ce sera tou-
jours ça qui reste sur le territoire. »
Recréer du lien
où il n’y en a plus
Pour créer un système encore
plus efcace, Delmo est allé un
peu plus loin dans sa démarche
et proposera en plus des billets
papier de 1, 2, 5, 10, 20 et 50 Bels
(1€ = 1 Bel), une carte de paiement
électronique qui donnera droit à
des bonus récompensant les
consommateurs qui s’impliquent
dans le développement local. Cette
carte sera proposée par les com-
merçants participant au projet.
Ainsi tout consommateur déten-
teur d’une carte Bel, qui règle en
Bels ou en euros, pourra bénécier
du bonus. Autrement dit cumuler
des points et dépenser les Bels
« gagnés » sur l’ensemble du
réseau. L’objectif est d’élargir la
clientèle et ainsi former un très
grand réseau.
« Associer délité
et monnaie complémentaire, c’est
quelque chose d’innovant. Nous
amenons ainsi un nouveau
modèle économique. »
précise
Philippe Le Digou.
Et une fois la monnaie com-
plémentaire lancée, Delmo entend
être un animateur de réseau de
l’économie collaborative, son
autre objectif étant à terme d’aider
les commerçants à se profession-
naliser.
« J’entends par là les aider
à mieux travailler la communi-
cation avec leurs clients. Les petits
commerçants, par manque de
temps ou de compétences, ne
communiquent pas avec les nou-
veaux outils numériques. Or les
entreprises qui ne sont pas connec-
tées vont mourir…»
explique Phi-
lippe Le Digou. L’ambition est
aussi de faire des groupements
de commandes suite à des
demandes communes de clients.
Bref toute une gestion de réseau
assurée par des personnes qua-
liées, Delmo visant le recrutement
de deux salariés à terme.
Le projet est donc beaucoup
plus large qu’une simple monnaie
locale qui n’est en fait qu’un outil
comme le conrme Philippe Le
Digou:
« Notre objectif est de créer
un réseau dynamique et de remet-
tre en lien des gens qui ne le sont
plus. »
Une vingtaine de commerçants
et une dizaine d’associations sont
prêtes à se lancer dans cette aven-
ture, et l’association compte plus
de 800 contacts Facebook. Reste
encore quelques mois pour faire
de nouveaux adeptes!
JULIE FOURNIER
Pour comprendre le système de cette
monnaie complémentaire, une vidéo de
2 minutes est en ligne sur https://www.you-
tube.com/watch?v=5OZolPUlKxk.
Une monnaie locale bientôt
sur le grand Valence
La symbolique des billets
Le logo Bel monnaie est posé à cheval sur les départements de la Drôme
et de l’Ardèche, situant ainsi le bassin de vie concerné (24 communes au
total).
Les quatre mains dessinées au centre représentent quant à elle les quatre
types d’acteurs participant à la Bel monnaie: les commerçants et entre-
prises, les citoyens, les associations et les collectivités locales.
Chaque commune pourra « personnaliser » ses billets de son propre sym-
bole car les monnaies locales, outre leur rôle de relocalisation de l’économie
locale, ont aussi un rôle d’identication du territoire importante aux yeux
des consommateurs.
Une association citoyenne a
pour projet de lancer pour
la rentrée une monnaie
locale sur le bassin
valentinois. Explications
avec les initiateurs de ce
projet destiné à
redynamiser l’économie
locale.
Pour le lancement de sa monnaie locale, Delmo est aidée par trois
jeunes femmes en service civique de 8 mois, ici aux côtés de Philippe
Le Digou, un des initiateurs du projet.
S
itués sur le plateau de Lau-
tagne entre Vercors et
Ardèche, les jardins familiaux
ont été inaugurés samedi 25 avril,
en présence de Patrick Labaune,
député de la Drôme et président
du conseil départemental, Nicolas
Daragon, maire de Valence, de
nombreux élus, représentants
d’associations, bénévoles, et jar-
diniers. Et surtout avec Simone
Caffarel, co-fondatrice des jardins
familiaux en 1939, avec Jean De
Font-Réaulx, le lieutenant-colonel
Chirossel, Félix Tézier et la Fon-
dation Saint-Vincent De Paul.
Moins bien situés que sur le
site de l’Épervière car non abrités
des vents, ces jardins familiaux
mis à disposition par le départe-
ment, ont néanmoins retrouvé la
convivialité, et leur rôle environ-
nemental, éthique et social. Ils
permettent à des familles à faibles
ressources de s’investir, de faire
des rencontres et de lier des ami-
tiés dans un cadre bucolique.
Mobilisés depuis août 2013,
bénévoles, jardiniers et collectivités
locales, outre la valorisation du
terrain de 28345 m² mis à dispo-
sition, ont monté 140 cabanons
sur des parcelles de 150 m² et ins-
tallé des rosaces pour les per-
sonnes à mobilité réduite.
En cette première année cul-
turale, les arbres sont encore bien
jeunes pour apporter de l’ombre
et il manque un peu de eurisse-
ment, mais on peut compter sur
l’énergie et l’expérience de la pré-
sidente Patricia Despesse pour
que ce lieu soit à nouveau un foyer
de vie extraordinaire. À terme,
des parcelles pédagogiques sur
lesquelles des ruches vont être
installées, seront destinées aux
ateliers péri-scolaires. Une
démarche déjà engagée avec l’as-
sociation France-bénévolat, les
mercredis après-midi avec les
professeurs, an de valoriser le
sens du travail etde l’effort. Le
voisinage avec « Les jardins du
cœur » permettra de faire des pro-
jets en commun.
« En 2010, nous étions opposés
au déménagement des jardins
familiaux de l’Épervière et Font-
lozier sans projet d’aménage-
ment »
souligne Nicolas Daragon.
« C’est le passé, vous êtes bien
installés parce que vous avez su
valoriser ces parcelles. Le site
continuera à s’agrandir avec un
certain nombre d’institutions et
un service de transport en com-
mun sera mis en place »
.
C’est dans le cadre de cette
manifestation qu’André Planet,
trésorier des jardins familiaux, a
été décoré de la Ligue des Jardins
par Yvette Raspal, ambassadrice
de la Fédération.
NZ (CLP)
Les jardins familiaux inaugurés
VALENCE
C’est à Simone Caffarel que revenait l’honneur de couper le ruban.
À l’occasion de cette inauguration, André Planet a été décoré de la
Ligue des Jardins par Yvette Raspal, entouré de Nicolas Daragon, Patri-
cia Despesse et Patrick Labaune.
DE GARDE
Pharmacies
Vendredi 1er mai :
pharmacie Champion,
367 avenue Victor Hugo à Valence -
0475440590.
Dimanche 3 mai
: pharmacie Roux, 554
avenue de la République à Guilherand-
Granges - 0475447685.
La nuit de 19h à 9h, se présenter au com-
missariat de police de Valence ou de
Guilherand-Granges.
PAROISSES
SAINT-ÉMILIEN
Célébrations
Samedi 2 mai
: 18 h à Sainte-Thérèse ;
18h30 à Notre-Dame.
Dimanche 3 mai
: 9 h à Saint-Jean
Baptiste; 9h30 à Notre Dame de l’Annon-
ciation; 10h30 à la cathédrale et Sainte-
Catherine ; 10h 45 à Notre-Dame (forme
extraordinaire du rite romain); 11h à Saint-
Jean Baptiste, la chapelle Saint-Joseph
(Rédemptoristes) et Notre-Dame de l’An-
nonciation (rite arménien); 18 h 30 à la
Cathédrale.
Rencontre
Samedi 9 mai, à 14h30 à la salle Gaston
Barre (50 avenue de Lattre de Tassigny à
Valence), journée ouverte à tous sur le
thème des différences: « Comment cultiver
nos différences dans l’unité?»
NOTRE-DAME-DES-PEUPLES
Célébrations
Samedi 2 mai
: 18h à Saint-Pie X.
Dimanche 3 mai
: à 9h à Saint-François,
à 10h30 à Saint-Paul et à 11h à Sainte
Claire. Pas de messe à Notre Dame de tous
pays.
VALENCE
Assemblée générale
de l’UDAC
Jeudi 30 avril, à 15 h à la maison de la vie
associative, assemblée générale de l’Union
française des associations d’anciens com-
battants et victimes de guerre section de
la Drôme UDAC.
Visite patrimoine
Dimanche 3 mai, à 14h 30, visite com-
mentée du patrimoine « Les 100 ans du
cinéma Le Palace! » (en partenariat avec
le cinéma Le Navire). Voilà 100 ans naissait
le cinéma Le Palace, devenu aujourd’hui
Le Navire. Ce rendez-vous invite à
découvrir l’importance de ce site culturel
dans la société valentinoise, depuis sa
naissance en pleine Première Guerre mon-
diale jusqu’à aujourd’hui. Rendez-vous
Maison des Têtes. Renseignements au
0475792086. Tarifs: 4 €, gratuit jusqu’à
18 ans.
Haïnots ou la petite
Arménie
Dans le cadre du programme commémo-
ratif 1915-2015, le Centre du patrimoine
arménien, « Ville d’art et d’histoire» et l’as-
sociation « Les amis du CPA » convient le
public à une visite guidée dans Valence,
suivie d’un goûter de douceurs armé-
niennes, le samedi 9 mai à 14h30. Une
découverte du quartier où se sont installés
les Arméniens rescapés du génocide dans
les années 1920. Départ de la Maison des
Têtes. Tarif: 4 €.
Fête de la musique
Le 21 juin aura lieu comme chaque année
la Fête de la musique. Pour participer, les
chanteurs et musiciens doivent s’inscrire
avant le 22 mai auprès de la direction de
la culture (047579 2350 - fetedelamu-
sique@mairie-valence.fr).
Pour traiter aux mieux les demandes,
joindre à l’inscription un lien internet, un
enregistrement mp3 ou un CD.
Fête des voisins
Vendredi 29 mai se tiendra la Fête des voi-
sins. Informations et inscriptions au
0475792053 ou par courriel à: manifes-
tation@mairie-valence.fr
Drôme Hebdo • 7• Jeudi 30 avril 2015