n'ont pas franchi le pas sont toujours les plus nombreux ; au contraire c'est la complexité qui fragilise.
Selon Popper le néodarwinisme n'est pas une théorie scientifique, car irréfutable. Mais admettons qu'il le soit, une théorie
scientifique n'est plus un brevet de vérité intangible. La revendication d'un brevet de scientificité de l'athéisme doit cesser ;
nous avons tout autant le droit à une métabiologie de la transcendance sans déroger, face à une métabiologie du hasard et
de la nécessité. Il n'y a pas de troisième voie. Sinon le refus de trancher de l'agnostique. Il est courant de voir des prétendus
athées recourir à une quasi divinisation de la matière, ce qui revient à tomber dans le panthéisme qui est une variante de la
transcendance.
Jetez de la ferraille dans un trou pendant 800 MA et vous finirez par avoir un Airbus (Lejeune).
Ainsi de l'œil héritier d'une longu
e suite de mutations depuis l'ocelle des protistes, toutes apportant une amélioration.
En somme peu de différence entre les deux thèses, le grand miracle unique ou le petit miracle à répétition. Les arguments de
Dawkins sont impressionnants de faiblesse : si l'évolution a pu faire une chauve-souris, il ne lui était pas difficile d'y ajouter
un sonar, ce qui permet d'éviter de parler de la construction de la chauve-souris ; la métaphore du singe dactylographe tapant
r hasard la Bible parce que la sélection conserve les bonnes lettres. Comme si elle connaissait la cible ! Un créateur ne
s'amuserait pas à peaufiner la queue du paon, Johnson répond : encore moins un hasard froid, un créateur facétieux peut-être.
On résume classiquement la théorie de l'évolution par le binôme : hasard de variations minimes graduelles, nécessité
de la sélection, en oubliant le troisième volet intermédiaire et nécessaire, l'accumulation de la variation orientée dans la bonne
direction (Darwin). C'est une orthogenèse, une métaphysique de la variation dit même Gayon. Même Darwin a finit
par admettre que la sélection n'était pas créatrice, comme il l'avait cru d'abord, elle intervient après coup sur les variations
achevées. elle est négative et éliminatrice. Tout le mérite de l'évolution progressive repose sur la seule variation.
Avec la mort du scientisme triomphant à la Monod devrait aussi disparaître le réductionn
isme en tant que dogme. Par contre,
il peut et doit persister en tant que méthode biologique. Le réductionnisme méthodique a porté des fruits juteux : biologie
moléculaire, génétique. Le réductionnisme dogmatique est une arme tactique au service d'une vision matérialiste du monde.
Le premier niveau d'organisation vivant est celui de la cellule, il n'y a pas de théorie holiste de la cellule - sinon celle de Doffin
qui n'est connue qu'à Poitiers et qui d'ailleurs est mécaniste et fait de la cellule une cytomolécule géante ionisée ; il n'y a pas
de théorie du vivant faisant l'objet d'un consensus (Bergson, Laborit, Lupasco, Pichot), ni de théorie de l'homme (Vendryès),
les théories de l'esprit se ramènent à deux très embryonnaires : l'esprit n'existe pas, l'esprit existe, idem pour le sens et l'âme.
Il n'y a que deux domaines faisant l'objet de théories biologiques générales, les théories de l'évolution et la génétique
moléculaire. Et même si l'on découvrait un parallélisme étroit entre les phénomènes neuroniques et psychiques, on ne pourrait
que dire : ce parallélisme est vraiment étroit. Arriveraient-on à fabriquer une cellule que cela ne prouverait rien :
nous on a un modèle !
Pourtant une revue de haute vulgarisation a fait l'objet d'un tir groupé de la part des scientistes parce qu'elle a osé partagé
ses pages entre propos darwiniens et adarwiniens. Il semble que cette querelle soit la face pseudoscientifique du conflit
métaphysique plus que bimillénaire entre déistes et athées (Chauvin), depuis Démocrite (Les atomes et le vide, le reste est
convention) et Héraclite (Il y a des dieux partout même dans la cuisine). En effet la science n'a rien à faire dans ce débat,
elle parle du comment et laisse le pourquoi aux philosophes et aux théologiens.
La biologie se doit d'ignorer l'explication par la transcendance trop facile quand on bute sur une difficulté épistémologique.
De cette neutralité du scientifique qui met de côté ses croyances théistes, le scientiste a glissé à la morgue d'une science niant
toute possibilité de transcendance. Et comme une théorie prétend avoir remplacé la Providence par Sa Divinité la Sélection
naturelle (Darwin), il se raccroche à elle et en fait un dogme.
Je prétends que : 1. la théorie de l'évolution par le hasard des mutations et la nécessité d'une sélection par le milieu est
une théorie biologique comme une autre et qu'il est normal de chercher à la réfuter, c'est même lui rendre service si l'on n'y
parvient pas ; 2. en déduire qu'elle a tué Dieu, c'est en faire une théorie métabiologique ; 3. la science étudie des faits, mais
un fait n'est rien sans son interprétation, mini-théorie obéissant aux mêmes lois d'incertitude ; 4. darwiniens et adarwiniens
s'accordent sur les faits, divergent sur les interprétations, s'appuyant tous sur des présomptions qu'ils appellent des preuves.
La biologie est la seule science où, devant une structure quelconque, appareil, organe, organite, chaîne métabolique, on se
demande : à quoi ça sert, quelle est sa fonction ? Mais le concept de finalité étant incompatible avec le dogme des variations
aléatoires triées par la sélection, les darwiniens se contorsionnent pour éviter les pour, parlent de téléonomie ou finalité
objective inintentionnelle et dansent la danse du scalp devant les organes inutiles, hypertéliques, résiduels, les fossiles vivants,
le mimétisme et autres inventions de capteurs, outils, armes et défenses. En biologie, le finalisme est la méthode heuristique de
choix, utilisée par tous, tant par ceux qui disent que l'œil s'est fait au hasard de mutations (dans quatre taxons éloignés et
pratiquement sur le même plan) que par ceux pour qui il n'est pas téméraire de dire que l'œil est fait pour voir (Guyénot).
Le concept de finalité vient d'apparaître en physique avec le principe anthropique, mais il y reste global, tout y dépendant
de quatre forces et d'une quinzaine de ctes universelles…
En biologie il est derrière chaque détail du métabolisme et des fonctions.
Evidemment traiter la réfutation par l'indignation, l'interdit et l'exclusion est plus facile que de contre-argumenter. Une autre
tactique darwinienne bizarre est : Taisez-vous, revenez quand vous aurez une solution de rechange. Outre qu'il y en a, cela
revient à demander au suspect de découvrir l'assassin pour étayer son alibi (Johnson). Parce qu'on n'a pas de voiture de
rechange, laisserait-on partir une auto sans frein ? Les spiritualistes seraient des débiles crédules rétros ; que dire de ceux qui
nient des évidences comme l'échelle des êtres, la finalité des organes génitaux, de la topoïsomérase, du placenta (construit par
deux individus et deux génomes différents) ; de ceux qui gomment le sens, la conscience, mythe creux (Dennett), la liberté et
donc la responsabilité et la dignité humaine. Mais qui ne vivent pas en accord avec leurs principes, distribuant, comme
les autres, médailles et coups de pieds au cul à des robots irresponsables. Je sais, je sais, moi non plus n'ai pas de preuve,
mais je ne suis pas écartelé entre sentiments et croyances. Le rationaliste croit rester scientifique en faisant l'économie
laplacienne d'une hypothèse supplémentaire, mais il s'agit d'une hypothèse métaphysique et la combattre c'est encore
dela métaphysique. Les théories créationnistes et matérialistes sont compatibles avec les données de la biologie car