Résumé de l'histoire du site
La forteresse de Termes, citée dans les textes à partir du XIe
siècle, occupe au-dessus des vertigineuses Gorges du Termenet un haut
rocher aux impressionnantes parois verticales, émergeant entre chênes et
genévriers au cœur du Pays Cathare. Dans ce site naturel, à 470 m d’altitude,
le château était l’un des plus puissants du Languedoc, et régnait sur le
Termenès, seigneurie d’une soixantaine de villages. Les seigneurs de Termes
étaient favorables au Catharisme : à l’époque de la Croisade, Raimond
n’aurait pas fait dire la messe dans la chapelle depuis plus de trente ans.
Au moment de la Croisade, quand Simon de Montfort s’attaque au château de
Termes, en août 1210, il compte sur un siège rapide. Béziers n’est-elle pas
tombée en un jour, Carcassonne en quinze ? Mais la citadelle cathare résiste,
défendue par Raimond de Termes avec quatre cent soldats, vingt chevaliers
et, chose rare, un ingénieur spécialiste des machines de guerre. Par deux fois
elles manquent de peu Montfort lui-même.
Après trois mois, citernes à sec, Termes va capituler quand un orage
providentiel le sauve in extremis. Il ne cèdera qu’au bout de seize semaines,
vaincu non par les Croisés démoralisés, mais par la dysenterie. Ce fut l'un des
plus longs et des plus épiques événements de la croisade.
Pierre des Vaux de Cernay lui consacre plusieurs pages dans son " Historia
Albigensis".
La forteresse, confisquée, est rattachée à la couronne de France en 1228. Elle
sera ensuite intégrée dans la ligne des places-fortes gardant la frontière avec
l'Aragon.
Le château de Termes est ensuite rebâti par les ingénieurs royaux et pendant
quatre siècle ce "fils de Carcassonne" va donc surveiller la frontière franco-
aragonaise. Mais suite à un manque d’entretien et au contexte trouble de la
«fronde» vers 1650, le pouvoir choisit de détruire le château, ce qui est fait en
1654.
Tombé ensuite dans l’oubli, il ne fut redécouvert qu’au XX siècle.
Racheté par la commune au Touring Club de France en 1988, le château de
Termes est classé Monument historique l'année suivante et ouvert au public.
Restaurations et fouilles archéologiques y sont aujourd’hui menées de pair.