V8_Mission_Val_de_Loire_Gestion_partagee_OK_V8_Mise en page 1 26/06/13 12:22 Page104 Troisième partie - Orientations pour une gestion partagée Orientation 6 : Valoriser les entrées et les axes de découverte du site Objectif 6.1 : Requalifier les grands axes de découverte le long du fleuve Diagnostic : Identité : Le Val de Loire est traversé par de grands axes qui permettent également de découvrir les principaux sites paysagers remarquables. Une ligne SNCF, une autoroute et deux routes en particulier (RN 152 et RD 951) longent la vallée. Menaces : Ces deux routes cristallisent des points noirs paysagers de diverses natures : entrées d’agglomération dégradées, urbanisation continue sans coupure verte, façades de zones d’activités de piètre qualité, traversées urbaines médiocres. En zone agricole, l’habitat et les bâtiments isolés ont souvent un impact néfaste sur le paysage quand ils entraînent une rupture d’harmonie (échelle, couleur, style architectural, matériau) avec leur environnement. Tous les grands thèmes paysagers du Val de Loire que sont les co-visibilités, l’ouverture des paysages, l’étalement urbain et qui font l’objet de développements spécifiques dans ce document peuvent être évoqués au sujet de la requalification du paysage des axes routiers. Fig. 158 : Entrée de la ville d’Amboise rythmée et homogénéisée par les alignements de platanes. Propositions d’actions : - Apporter un soin particulier aux abords immédiats de la route (accotements, fossés, alignements d’arbres, mobilier urbain et a fortiori publicité) qui constituent un cadre, un premier plan, voire un filtre (du fait de leur fonction de point d’appel visuel) à la vision du paysage traversé. Leur emploi ou leur traitement doit donc être dosé en fonction de l’intérêt du paysage traversé. (fig. 158) (Collectivités) - Traiter les entrées de bourg en magnifiant la continuité et l’articulation harmonieuse mais tranchée des milieux urbain et non urbain. L’usager doit prendre conscience qu’il quitte la campagne pour entrer dans un espace urbain et inversement. Cet « effet porte » peut être matérialisé sur le terrain par deux séries d’actions : • Expurger le côté « campagne » sur au moins 200 m de tout élément à connotation urbaine (mobilier, signalisation non strictement indispensable à la sécurité, béton, fer, plastique, publicité, …) • Dans la partie « urbaine », veiller à protéger et valoriser les éléments caractéristiques de la trame urbaine et du bâti ligérien. (Communes) 104 - Préserver les cônes de vue sur la Loire et ses paysages. (Collectivités) - Préserver les points de vue sur les édifices remarquables. (Collectivités) - Préserver des coupures agricoles ou naturelles nettes entre les zones urbanisées en y excluant l’habitat diffus, les zones urbanisées mais aussi les bâtiments ou l’habitat agricoles à proximité immédiate d’un axe de découverte, ce que le règlement des PLU permet. (Collectivités) - Privilégier – lorsque c’est possible – l’affectation des voies sur levées à un usage de découverte à vitesse modérée (vélos, voitures à moins de 50 km/h). Val de Loire - Patrimoine mondial de l’UNESCO V8_Mission_Val_de_Loire_Gestion_partagee_OK_V8_Mise en page 1 26/06/13 12:22 Page105 Troisième partie - Orientations pour une gestion partagée Exemples d’actions déjà mises en œuvre : La découverte à vélo du paysage culturel de Loire, de Blois à St-Dyé-sur-Loire, port de Chambord La section entre Saint-Dyé-sur-Loire et Blois est pourtant remarquable à de nombreux points de vue : un patrimoine historique et vernaculaire (vision du château de Ménars, du village de Cour-sur-Loire, les ports de Montlivault et Saint-Dyésur-Loire), un patrimoine naturel (de nombreuses îles, une avifaune très riche). La communauté de communes du Grand Chambord a entrepris d’y aménager une voie verte permettant aux randonneurs d’être au plus près de la Loire, et offrant ainsi une véritable découverte des paysages culturels ligériens. L’aménagement de cette voie verte s’est fait sur des cheminements existants en bas de digue sur un linéaire complet de 9 km. Le revêtement est de type sablé hydro décapé pour offrir une bonne qualité de roulement, une insertion paysagère cohérente et une facilité d’entretien. Des aménagements complémentaires ont été apportés : poches de stationnement, pose de mobilier (appuis vélo, bancs, tables). L’aménagement a été pensé de manière à être compatible avec la protection des milieux naturels, la surveillance des levées, et la pratique des différents usages (pêche, randonnée équestre…). Fig. 157. Plan de gestion - Référentiel commun pour une gestion partagée 105 V8_Mission_Val_de_Loire_Gestion_partagee_OK_V8_Mise en page 1 26/06/13 12:22 Page106 Troisième partie - Orientations pour une gestion partagée Orientation 6 : Valoriser les entrées et les axes de découverte du site Objectif 6.2 : Préserver les alignements d’arbres le long des routes et favoriser des plantations supplémentaires Fig. 162 : Alignements d’arbres le long des routes, en entrée de ville ou le long des axes majeurs surplombant la Loire. Un caractère monumental et remarquable valorisant l’approche vers le Val de Loire Diagnostic : Identité : Les alignements d’arbres sont particulièrement présents dans le Val de Loire où ils constituent des éléments de paysage marquants. Leur présence sur les quais des ports et les fronts de Loire réaménagés à la fin du XIXe siècle est bien connue. Ils apparaissent cependant aussi très fréquemment le long des routes, notamment le long des axes majeurs, longeant en corniche, en haut de coteau et encadrant le fleuve (ainsi, la RD 14 depuis Sully ou la RN 152 à l’amont de Blois). Ils soulignent également de nombreuses entrées et voies d’accès de grands domaines ou d’exploitations agricoles plus modestes. Les essences sont variées : platane, tilleul, érable. Les alignements d’arbres constituent des éléments paysagers de grande qualité. En haut de coteau, les routes dominant le Val sont des chemins d’accès et de découverte privilégiés du Val de Loire, valorisés par la monumentalité et la majesté des arbres dominant la chaussée. Dans les paysages agricoles ouverts ou semi-ouverts du Val, leurs silhouettes se détachent à distance, soulignant les liaisons entre villages. Enfin, ils forment un premier plan de qualité, gage d’une insertion, d’une amélioration ou d’une requalification des traversées d’espaces dégradés ou à l’absence de qualité paysagère (zones d’activité, zones industrielles). Leur maintien ou leur plantation dans ces espaces aux paysages dégradés est essentiel. (fig. 162, 163) Fig. 163 : Alignements d’arbres soulignant les chemins d’accès à des exploitations agricoles. Ils contribuent à la lisibilité du paysage, y constituent des points de repère et donnent de la profondeur de champ. 106 Val de Loire - Patrimoine mondial de l’UNESCO 1_Mission_Val_de_Loire_Gestion_partagee_OK_V8_Mise en page 1 27/06/13 11:08 Page107 Troisième partie - Orientations pour une gestion partagée Fig. 165 : Suppression partielle et non remplacement d’un tronçon d’alignement (à gauche) ; reconstitution partielle d’un seul côté de la chaussée (à droite). Menaces : Plantés à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, ils n’ont été entretenus qu’après la deuxième guerre mondiale, le plus souvent par des tailles inadaptées, tardives et mutilantes. Ces tailles qui visaient un objectif de sécurité ont en fait accru leur dangerosité par chute de branches engendrant ainsi à terme des abattages précoces nombreux. Les abattages de mise en sécurité, non suivis de remplacement, pour les alignements situés trop près de la chaussée ou lors d’élargissements de chaussées et création de ronds-points ont également décimé les alignements. (fig. 164, 165) Propositions d’actions : - Préserver les alignements d’arbres existants dans les politiques d’entretien et d’aménagement des voiries. Eviter les suppressions systématiques et étudier chaque fois que cela est possible les conditions de maintien des alignements en place. Dans les autres cas, prévoir la reconstitution des alignements à des distances de la chaussée cohérentes avec les règles d’aménagement et de sécurité actuelles. (Collectivités) - Mettre en œuvre des plans de gestion du patrimoine arboré le long des routes, comme il en existe en milieu urbain. Ils comprendront un inventaire de l’existant (localisation, essence, âge, nombre, état sanitaire), un diagnostic de l’état de dangerosité et de la nécessité d’un programme de travaux de mise en sécurité, un programme de surveillance, prévoyant des passages réguliers et un programme de renouvellement pouvant inclure des acquisitions foncières si nécessaire. (Collectivités) - Mettre en œuvre des techniques de « taille raisonnée », dès lors qu’une taille est nécessaire. L’évolution des connaissances sur la biologie de l’arbre ont permis une nette amélioration des pratiques de tailles d’entretien (diamètre et forme de la taille, nombre de passages…). Le recours à ces dernières dites de taille raisonnée doit être systématisé. (Collectivités) - Utiliser des espèces de la palette végétale locale ou traditionnelle pour les nouveaux alignements. En particulier on exclura les conifères. Hors zone urbaine, utiliser les espèces de haut jet de la palette locale. En zone urbaine le choix inclura certaines espèces acclimatées de longue date. Les espèces « connotées urbaines », prégnantes dans le paysage, que l’on retrouve partout en France et qui de ce fait banalisent le paysage devraient être exclues : feuillages colorés (Prunus pissardii,…) panachés (Erable negundo panaché…). (Collectivités) - Promouvoir l’élaboration d’un guide pour la gestion des arbres d'alignement, précisant notamment la liste des espèces locales à privilégier. (État) Exemples d’actions déjà mises en œuvre : • La Charte architecturale et paysagère , signée et mise en œuvre en 2008 par le Pays Sologne Val Sud, qui regroupe 30 communes du département de Loiret, au sud et sud-est d’Orléans entre Val de Loire et Sologne, consacre deux recommandations à la thématique Routes et paysages, dont une consacrée aux routes dites en balcon, offrant de beaux panoramas sur le Val. Elle souligne l’enjeu paysager des arbres d’alignement et préconise le maintien et le renouvellement de ces derniers par plantations à distance de la chaussée. Fig. 166 : Recommandation préconisant le maintien et le renouvellement des arbres d’alignement le long des routes. Plan de gestion - Référentiel commun pour une gestion partagée 107 V8_Mission_Val_de_Loire_Gestion_partagee_OK_V8_Mise en page 1 26/06/13 12:22 Page108 Troisième partie - Orientations pour une gestion partagée Orientation 6 : Valoriser les entrées et les axes de découverte du site Objectif 6.3 : Gérer et maîtriser la publicité extérieure Diagnostic : Identité : Le Val de Loire est un « paysage culturel évolutif vivant » qui concentre préférentiellement la population des deux régions. L’activité économique et commerciale doit donc s’y exercer et s’y développer mais elle doit le faire dans le respect des valeurs identitaires qui font l’attractivité de ce territoire et sont des atouts majeurs pour son économie. Menaces : Or les panneaux publicitaires ne sont aucunement indispensables à l’usager de la route contrairement à la signalétique ou à certains mobiliers. D’autre part, ils parasitent d’autant plus la lecture du paysage qu’ils veulent capter l’attention et pour cela usent de la rupture par rapport à ce paysage (échelle, forme, couleur). En plus de le cacher partiellement, ces panneaux rompent l’harmonie du paysage, en empêchant la vision globale et continue et enfin le banalisent (tous les sites de France investis par la publicité finissant par se ressembler). (fig. 167) Propositions d’actions : La multiplication des enseignes et pré-enseignes de publicité a un impact très négatif sur les paysages du Val de Loire. Le patrimoine remarquable, les espaces naturels et surtout les entrées de villes et les grandes infrastructures sont dégradés par des panneaux dont l’implantation semble difficile à contrôler. - Mettre en œuvre une politique territoriale partagée et portée de façon volontariste par tous les acteurs, en matière de publicité extérieure pour le Val de Loire, poursuivant l’expertise et la concertation menées lors de l’élaboration de la « Charte d’excellence en matière de publicité extérieure pour le Val de Loire », signée en février 2006. (Collectivités, État) - Définir et mettre en œuvre un Plan d’action en matière de publicité extérieure pour le Val de Loire, sur la base du Plan annuel d’actions défini dans la Charte d’excellence, et donnant lieu à une communication annuelle devant la Conférence Territoriale. (État) - Traduire les objectifs de la Charte d’excellence en matière de publicité extérieure pour le Val de Loire dans les Règlements Locaux de Publicité. (Collectivités) - Mettre en place un Plan de contrôle, veillant au respect de la réglementation (nationale et locale), en mobilisant l’ensemble des services concernés (services de l’État, services municipaux). (Services de l’État, Collectivités) - Rappeler et appliquer la réglementation dans les espaces protégés (monuments historiques, sites classés). (Services de l’État) Fig. 167 : Impact visuel lié au foisonnement et aux dimensions des dispositifs de publicité le long des axes. 108 Val de Loire - Patrimoine mondial de l’UNESCO V8_Mission_Val_de_Loire_Gestion_partagee_OK_V8_Mise en page 1 26/06/13 12:22 Page109 Troisième partie - Orientations pour une gestion partagée Exemples d’actions déjà mises en œuvre : • Un exemple d’application de la Charte d’excellence sur la publicité extérieure du site UNESCO du Val de Loire, le règlement local de publicité de Blois La Ville de Blois, dotée d'un Règlement local de Publicité dès 1991, avait démonté plus de 50 % de panneaux publicitaires. Vingt ans après, sa révision était nécessaire pour le mettre en adéquation avec le PLU en cours d'élaboration, l'Agenda 21 municipal, le nouveau code de l'Environnement issu du Grenelle II et la charte d’excellence en matière de publicité extérieure du site UNESCO Val de Loire. Les principes retenus : - La restriction de la publicité en centre–ville (quartiers historiques) et dans les secteurs de sensibilité paysagère : interdite sur le domaine privé, elle est limitée, sur le domaine public, à 8 m² pour le mobilier urbain, 2 m² dans le secteur sauvegardé et le long des axes d'entrées de ville répertoriés en trame verte ainsi que sur une zone de 100 m de part et d'autre du fleuve. Les enseignes sont encadrées par des prescriptions qualitatives fortes (hauteur des lettrages, nombre de lignes, formes et matériaux). - Dans les autres secteurs de la ville, le format des panneaux publicitaires, actuellement de 12 m² est réduit à 8 m², et les enseignes comme les publicités sont interdites sur toiture. La publicité sur le domaine privé est autorisée en 8 m2 pour les parcelles ayant un linéaire de façade > 25 m en secteur 2, et 50 m en secteur 3. En zone d’activités, elle vient en recul de 3 m pour laisser le 1er plan aux enseignes-totem qui viennent remplacer les formats 4x3.La distinction des enseignes par rapport à la publicité vient ainsi améliorer la lisibilité du paysage urbain et des activités économiques et commerciales. Ce RLP entre en phase de consultation et d'enquête publique. Après son approbation fin 2013, 60 % des panneaux publicitaires existants devront ainsi être démontés à terme. Les enseignes existantes bénéficient d'un délai de 6 ans permettant une mise en conformité à l'occasion des renouvellements de matériel. L’application de la Charte devrait entraîner 12% de la dépose envisagée des panneaux. La Charte d’excellence du site UNESCO du Val de Loire Signée en 2006 par les collectivités, membres de la Conférence territoriale Val de Loire Patrimoine mondial, elle propose cinq principes : . protéger les berges du fleuve (zone de 100 m de part et d’autre du fleuve) . préserver les sites et les monuments remarquables, . améliorer la qualité des entrées de villes et des grands axes urbains, . prendre en compte les entrées de petites villes et villages, . mettre en place un règlement local de publicité » par commune. Plan de gestion - Référentiel commun pour une gestion partagée 109