âgées de plus de 50 ans. Dans ces cas, le conseil
habituel est une simple surveillance avec un contrôle
échographique 6 mois plus tard.
Quels sont
les traitements ?
> La chirurgie constitue toujours la première étape
thérapeutique et permet de confirmer le diagnostic.
Elle consiste en une thyroïdectomie totale (ablation
de toute la glande thyroïde), associée à l'ablation
des chaînes ganglionnaires situées autour de la
glande thyroïde, et notamment le long de la trachée,
qui constituent le compartiment central du cou.
Les complications de la chirurgie sont peu fréquentes.
Il s'agit essentiellement de paralysie d'une corde
vocale (responsable d'une voix rauque), ou d'une
hypoparathyroïdie* responsable d'une hypocalcémie*,
qui sont en général réversibles. Les autres
complications sont celles de tout acte chirurgical
(infection et problèmes de cicatrisation).
> Le traitement par l'iode radioactif (iode 131)
permet de détruire le tissu thyroïdien restant, en
irradiant de manière très sélective les cellules
thyroïdiennes, ce qui facilite la surveillance
ultérieure. Il est donc indiqué lorsqu'il existe un
risque significatif de rechute. Il est effectué un mois
après la chirurgie pendant lequel le patient ne doit
prendre aucun traitement hormonal thyroïdien. Il
nécessite, pour des raisons de radioprotection, une
hospitalisation pendant 3 à 5 jours ; il est en général
très bien supporté. Aucune conséquence cancérigène
ou génétique n'a été mise en évidence.
> A la suite de ce traitement, un traitement par
hormone thyroïdienne (thyroxine) est prescrit à vie.
Ce traitement permet de compenser l'absence de
thyroïde et de maintenir le taux de TSH (hormone
hypophysaire stimulatrice de la thyroïde) à une
valeur basse, ce qui évite de stimuler la croissance
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> On appelle “kystes” les nodules totalement liquidiens ;
la ponction permet d'affaisser un kyste et d'en
examiner le liquide, mais un grand nombre de
kystes se reforment après ponction.
> La scintigraphie de la thyroïde consiste à injecter
un isotope* radioactif et à étudier sa fixation par le
nodule. Ainsi, elle précise si le nodule est peu
fixant (ou froid) ou hyperfixant (ou chaud).
Les cancers sont des nodules solides ou mixtes en
échographie et froids en scintigraphie, mais la
majorité des nodules bénins ont également ces
caractéristiques. Aussi, même parmi ces nodules
seuls 10 % sont des cancers. Les nodules chauds
sont bénins et leur risque est de provoquer une
hyperthyroïdie.
> En fait, l'examen-clé pour le diagnostic est la
ponction à l'aiguille fine avec un examen cytolo-
gique du produit de la ponction. Il s'agit d'un exa-
men indolore qui se fait sans anesthésie, en consul-
tation. Trois résultats sont possibles :
. bénin : le risque de cancer est très faible,
une surveillance est suffisante ;
. suspect : le risque de cancer est de 20 %
environ ;
. malin : le risque de cancer est alors élevé,
supérieur à 95 %.
La chirurgie est indiquée en cas de cytologie
maligne ou suspecte, et en cas de nodule de
grandes dimensions ou augmentant de volume,
ceci quel que soit le résultat de la cytologie.
Environ 20 % des prélèvements sont ininterprétables,
ce qui peut conduire soit à répéter la cytoponction
quelques mois plus tard, soit à envisager une interven-
tion chirurgicale.
Les nodules de moins de un centimètre de diamètre,
découverts fortuitement par exemple lors d'une
échographie cervicale, sont très fréquents, étant
mis en évidence chez plus de la moitié des femmes
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* cf glossaire p. 9