Les Etats-Unis : Puissance et Sécurité

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Les Etats-Unis : Puissance et Sécurité
Contribution Lycée Watteau
20160418
Introduction :
-La puissance : appliquée aux Etats, peut se définir comme la capacité de « faire » (le
pouvoir), « de ne pas faire » (l’indépendance) et de « faire faire » (l’influence ou la faculté d’imposer
sa volonté aux autres). Plus cette capacité est grande, plus la puissance est étendue ! Si un Etat est
capable d’imposer sa puissance au delà de ses frontières, plus on emploie le terme impérialisme (adj:
impérialiste) pour le désigner.
-Impérialisme : au sens large, l’impérialisme se caractérise par la domination (politique,
économique, culturelle…) d’un Etat sur un ou plusieurs autres pays. La puissance n’implique pas
nécessairement une politique impérialiste, mais elle en est la condition préalable. La puissance peut
prendre plusieurs formes, aujourd’hui on utilise les notions de Hard et Soft Power = définies en
1990.
-Hard Power ou puissance dure : ce terme désigne l’ensemble des moyens notamment
militaires et économiques dont dispose un Etat pour contraindre un autre Etat à agir comme il le
souhaite, au besoin en usant de la force.
-Soft Power ou puissance douce: ce terme désigne l’ensemble des moyens non coercitifs,
notamment culturels ou idéologiques dont dispose un Etat pour amener un autre Etat à penser
comme lui. Le Soft Power relève du pouvoir de conviction et non de la contrainte.
-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=--=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=La seconde guerre mondiale a accéléré la montée en puissance des Etats-Unis, notamment
au détriment de l'Europe, en jouant le rôle « d'arsenal des démocraties ». Par « puissance » il faut
entendre à la fois la capacité d'exercer une influence hors de ses frontières mais aussi d'assurer son
indépendance, c'est à dire par exemple d'empêcher à un acteur extérieur d'imposer ses vues et de
contrarier des intérêts vitaux.
Le cas des E-U est historiquement exceptionnel tant par la rapidité de son ascension en
terme d'influence que par la multiplicité de ses atouts, dépassant en cela tous les empires du passé
et pratiquant aux dires de ses adversaires une politique impérialiste.
- Qu'est-ce-qui a fait des E-U une puissance globale ?
-Quels facteurs ont nourri la superpuissance américaine lui permettant d'exercer une influence
exceptionnelle sur le destin du monde de la fin de la seconde guerre mondiale à la nos jours ?
- Comment a évolué la puissance américaine de 1945 à 2010, c'est-à-dire du moment où les EtatsUnis deviennent les principaux architectes d'un nouveau monde à nos jours ?
I . 1945-1991: Sécuriser « le monde libre »
A. 1945-1960: Une superpuissance au sommet de sa force.
1. Une puissance qui s’affiche. Rompre avec l’isolationnisme pour mieux protéger.
Les États-Unis sont, au sortir de la guerre, la première puissance mondiale sur en bien des
aspects, aussi bien militaires qu'économiques. Ils prônent l'idéologie libérale capitaliste, en
opposition fondamentale avec le communisme de l'URSS.
Ils apparaissent comme les sauveurs idéals, puisque leur territoire et leur économie n'ont été
que très légèrement impactés par la guerre d'anéantissement que fut la Seconde Guerre Mondiale,
en comparaison avec d'autres régions du monde comme l'Europe, le Japon ou encore l'URSS. Ils ont
ainsi connu des pertes militaires moindres, environ 185 000 soldats, et profité des accords de Bretton
Woods de 1944, permettant au dollar d'être la seule monnaie convertible en or, pour étendre leur
influence économique sur le monde.
Les Etats-Unis sont donc la première puissance économique mondiale, à l'origine de plus de la
moitié de la production mondiale, contrôlant plus de deux tiers de la flotte mondiale, et étant
impliqués dans un quart des échanges mondiaux.
Ils sont aussi les seuls détenteurs de l'arme nucléaire jusqu'en 1949 pour ce qui concerne de la
bombe A, et en 1951 pour celui de la bombe H. Le pays a donc, durant cette période d'après guerre
décisive, des atouts importants pour la lutte internationale qui va avoir lieu avec l'URSS.
Cette volonté interventionniste marque d'ailleurs une rupture avec la politique isolationniste
dont avaient toujours fait preuve les Etats-Unis. Ils prennent leurs responsabilités, et affirment
clairement leurs objectifs, leur ambitieux projet pour le monde.
2. Les différentes facettes de la sécurisation du monde.
Les Etats-Unis veulent étendre leur modèle politique et économique sur le monde entier.
Ils sont cependant menacés par l'ennemi communiste qui s'étend en Europe en centrale et
orientale. Pour stopper cette évolution jugée dangereuse par Henry Truman, président du pays à
l'époque, les États-Unis vont, en 1947, annoncer la doctrine Truman, qui sera accompagnée par le
programme phare de cette politique : Le plan Marshall ou ERP (Europe Recovery Programm). Ce plan
visait à fournir une aide de treize milliards de dollars à seize pays européens, avec pour but officiel
leur reconstruction, et comme but officieux l'amorce d'une dépendance aux produits américains. Le
refus de Staline et de tous les pays sous son joug, et la création de la doctrine jdanovienne, vont
engendrer le début d'une guerre indirecte basée sur une lutte d'influence, que l'on qualifiera de
« Guerre Froide ».
Dans l'optique de la vision américaine de sécurisation du monde, les Etats-Unis vont signer
de nombreux traités politiques et militaires avec les différentes parties du monde, afin de se
prévaloir de l'avancée communiste, et empêcher de quelconques pressions venant de Staline. On
citera, par exemple, le traité de l'ONU en 1945 , de l'OTAN en 1949, de l'ANZUS en 1951 (pacte
militaire avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie), de l'OTASE en 1954 (pacte avec les pays d'Asie du
Sud-est non communistes), ou enfin avec la Japon en 1960.
La politique américaine va ainsi s'adapter à ce besoin de verrouiller le monde, comme par
exemple en 1949 avec le discours sur l’État de l'Union de Truman, dans lequel il explique vouloir
aider les pays sous développés à améliorer leurs conditions de vie. Le véritable but de cette
manœuvre étant d'éviter que ces pays aux systèmes fragiles ne tombent aux mains de Staline.
3. Une puissance parfois fragilisée mais qui continue d’assumer son rôle de défenseur du
monde libre.
Cette sécurisation américaine du monde va cependant connaître de nombreuses difficultés et
remises en question, notamment après la guerre de Corée.
En effet, ce conflit, s'étant achevé sur un statut quo, apparut comme meurtrier et inutile ; et
provoquera en conséquence la baisse de la course à l'armement américaine (facilitée par la mort de
Staline).Cette guerre va générer également une remise en question de la politique américaine : son
armée n'aura pas réussi à refouler les communistes nord-coréens et chinois, mais seulement à les
contenir (la frontière coréenne se situant toujours au 38e parallèle au terme du conflit).Le pays va par
ailleurs connaître de multiples crises au sein de son propre bloc, ce qui le poussera à accepter la
coexistence pacifique proposée par Nikita Khrouchtchev en 1953.
Durant cette période d'accalmie entre les deux superpuissances, les Américains vont employer
leur frappe militaire au travers de multiples opérations, afin de combler ce manque de cohésion avec
ses alliés. On citera l'Opération Ajax en Iran de 1953, Opération PBSUCESS au Guatemala en 1954 ou
encore la crise de Suez en 1956 (qui ne nécessita cependant que des pressions politiques).
Mais ces contestations vont aussi avoir lieu au sein du propre territoire américain, puisqu'un
mouvement de peur des « rouges » va naître : Le Maccarthysme. Durant la période de 1950 à 1954,
une traque intense des communistes va avoir lieu dans tout le pays, bafouant ainsi les concepts de
libertés que prônent pourtant les États-Unis. De 1945 jusqu’aux années 1960, les États-Unis
s’imposent comme la puissance dominante de ce que Truman désigne comme le « monde libre »,
bien que le pays ait enduré de multiples crises durant les années 1950, des crises aussi bien
nationales qu'internationales, remettant en cause la capacité de sécurisation américaine. Les
décennies 1960-1970 marqueront l'avènement du communisme et le déclin du pays.
B.1960-1980: la superpuissance sur le déclin, quelles conséquences pour la sécurité du
monde?
La période des années 1960 à 1980 fut pour les États-Unis un enchaînement de déconvenues
tant politiques, que militaires.
La sécurisation du monde selon le modèle américain connaît de nombreuses crises. On peut citer le
débarquement de la baie des cochons d'où découlera l'épisode des missiles de Cuba en 1962. Les
insurrections communistes dans le monde se font de plus en plus nombreuses, comme celle en
Bolivie par l'armée de libérations nationale menée par le Che Guevara en 1966-1967.
A ces nombreuses contestations militaires, s'ajoutent des conflits politiques que connaissent
les États-Unis au sein du bloc européen, notamment celles du Général de Gaulle. En effet, le
président français va retirer la France de l'OTAN en 1966, remettant ouvertement en question la
politique interventionniste américaine comme avec son discours au Québec - « Vive le Québec
libre ». Cependant, les critiques ne vont pas uniquement émaner de l'international : les États-Unis
vont connaître une crise nationale avec le Jim Crow Regime. De nombreux leaders afro-américains
vont ainsi s'élever contre l'oppression et la ségrégation, on citera pour exemple, Martin Luther King
et Malcom X.
Ces événements, aussi bien sur le plan national qu'outre Atlantique, vont démontrer à la face du
monde que la capacité de contrôle et de sécurisation des États-Unis n'est pas infaillible, remettant
ainsi en cause l'hégémonie américaine.
C'est cependant, incontestablement, l'humiliation de la défaite au Vietnam qui va affaiblir la
position du pays. En effet, l'armée américaine a effectué de nombreux massacres durant ce conflit,
testant également de nouvelles armes destructrices comme le napalm. Cette violence envers la
population vietnamienne sera vivement critiquée, ainsi par exemple par le Général de Gaules dans
son discours à Phnom-Penh au Cambodge, ou encore avec le festival de Woodstock en 1969,
symbole de la génération contestataire hippie.
Ce sera d'ailleurs à l'orée de la fin de cette guerre, en 1972, que seront signés les accords du SALT,
illustration officielle du ralentissement de la course aux armements, mais aussi de l'incapacité
américaine à continuer dans cette voie.
L'affaiblissement de la puissance américaine se fera sentir aussi sur le plan économique,
puisqu’après les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979, le dollar connaîtra une forte dévaluation, et
les accords de Bretton Woods seront abandonnés. Après ces déconvenues majeures, les Etats-Unis
décideront de se mettre en retrait sur le plan international : cette attitude aura pour conséquence de
permettre au mouvement communiste de s'étendre, notamment dans les pays d'Afrique noire
comme au Mozambique en 1975 ainsi qu'en Asie, avec par exemple le cas de l'Afghanistan en 1979.
Les décennies 1960-1980 furent pour les Etats-Unis des années de controverse importante, et
une période de défaites tant politiques, militaires, qu’économiques. La puissance, la capacité de
sécurisation et d'extension du modèle libéral furent sensiblement impactées, bien que l'Amérique ait
essayé de rester efficace dans les relations internationales, comme avec les accords de Camp David
en 1978.Cependant dans les années qui suivirent, les Etats-Unis firent leur grand retour sur le devant
de la scène internationale, notamment grâce à l'impulsion du président Ronald Reagan.
C. 1980-1991. America is back. Un leader qui s’impose et fait triompher le monde libre.
L'arrivée au pouvoir du président Ronald Reagan en 1981 marque un changement décisif dans la
politique internationale américaine.
Comme symbole du « America is back », deux heures seulement après son élection, les otages de
l'ambassade américaine en Iran sont relâchés.
En effet, les Etats-Unis, bien qu'encore fragilisés économiquement, vont relancer une course
à l'armement contre l'URSS avec pour but la ruine de l'adversaire communiste. Les Etats-Unis
réaffirment clairement leur objectif qui est de refouler le communisme, et non plus uniquement de
l'endiguer (ce que prévoyait Truman à l'origine). Le président Reagan va surfer sur la vague néolibérale de l'époque, afin de rebâtir l'économie américaine, notamment en s'alliant avec Margaret
Thatcher, alors premier ministre de Grande-Bretagne.
L'ennemi soviétique s'affaiblissant progressivement, les Etats-Unis vont s'impliquer plus
fortement dans les affaires avec le Proche Orient. Le pays va ainsi s'allier économiquement avec
l'Egypte, et avec les monarchies pétrolières de la péninsule arabique, bien que ces pays ne soient pas
démocratiques.
L’Amérique redevient donc une puissance politique, économique et militaire, ce qui poussera
le leader soviétique Mikhaïl Gorbatchev à signer des traités avec les Etats-Unis. On citera par
exemple les Accords de Washington en 1987 sur le contrôle des armes nucléaires, ou encore les
Accords du START en 1991 sur la réduction des armes stratégiques.
Ce renouveau américain, et la victoire du capitalisme, sera très nettement symbolisé par la
chute de du mur de Berlin en 1989 (précédant celle de l'URSS en 1991). Les Etats-Unis seront alors
les seuls à dominer la scène internationale, pratiquant une politique ultra-interventionniste ; le pays
n'ayant plus aucun concurrent direct. On la qualifiera de politique de « Gendarmes du monde » :
l'Amérique interviendra dans de nombreuses régions du monde, motivée par son seul intérêt. Cette
politique sera vivement critiquée par la suite. Bien que le pays ait connu un déclin pendant une
vingtaine d'années, les Etats-Unis (et par là même l'idéologie qu'ils incarnent, le capitalisme) sortent
grand vainqueur du conflit que fut la « Guerre Froide ».
L'Amérique apparaît comme une hyperpuissance incontestable et à son apogée.
II. Des gendarmes du monde aux attaques terroristes du 11-09: sécuriser le
monde ou son territoire?
A. Le triomphe de l’Amérique.
1. Intervenir pour protéger:
-le « vilain »/ la «victime » -(Irak/Koweït)
Les années 1990 représentent l’apogée de la puissance des États-Unis, au cours de laquelle
ils tentent d’instaurer un « nouvel ordre mondial » après la guerre froide. Sans adversaire susceptible
de s’opposer à eux, ils s’efforcent alors de promouvoir un système fondé sur la coopération et
l’acceptation par tous les pays de règles communes dont le respect est confié à l’ONU. Tout en se
posant en modèle, les États-Unis semblent mettre leurs moyens au service de cet ordre international,
au point d’être qualifiés de « gendarmes du monde » ; les expressions telles que « hyperpuissance »
(Hubert Védrine) ou « puissance globale » (Z. Brzezinski) ont tenté de rendre compte du rôle
dominant joué par les E.-U. dans le monde de l’après-Guerre froide. Tempête du désert, la 1ère
Guerre du Golfe. En février 1991, les E-U interviennent au Koweït sous mandat Onusien aidé d'une
coalition de 29 pays pour déloger l'armée irakienne de Saddam Hussein. Les bombardements
intensifs et l’offensive dans le désert font capituler l’armée irakienne. A la fin de cette guerre, George
Bush annonce un nouvel ordre mondial qui a vu triompher la coalition et l’Amérique sous l’égide de
l’ONU.
-l’enlargement selon B. Clinton.
Avec l'arrivée au pouvoir de Bill Clinton, la politique étrangère connaît une inflexion dans le
cadre de l'enlargement, une politique de promotion de la paix, et de l'économie de marché, à travers
le monde qui se manifeste par de nouvelles interventions militaires (rôle décisif dans le conflit
yougoslave : Dayton 1995, Kosovo 1999). Néanmoins les États-Unis sous Clinton demeurent méfiants
vis à vis des instances internationales et des risques que celles-ci pourraient faire peser sur leur
souveraineté nationale (refus de reconnaître la Cour pénale internationale en 1998).
B. Le soft power sécurise-t-il le monde?
Le soft power comme réponse au déclinisme?
Le deuxième pilier de la domination états-unienne est la puissance de son économie. Les
Etats-Unis, selon le principe wilsonien, considèrent que l'ouverture accrue des marchés est un
élément essentiel de stabilisation planétaire et de renforcement de leur domination. L'ALENA entre
en vigueur en 1994 sous l'initiative américaine Ils favorisent donc le processus de mondialisation qui
par bien des aspects prend la forme d'une "américanisation" du monde. Le soft-power apparaît
comme un élément essentiel d'imposition de la puissance par la capacité de séduction d'un modèle
triomphant.
Entre 1993 et 1995, les Etats-Unis jouent par exemple un rôle moteur dans la création de
l'Organisation Mondiale du Commerce, dans laquelle ils voient dans l'OMC une possibilité de pacifier
le monde, à leur bénéfice, grâce à l'ouverture économique et l'intégration des Etats dans une
institution commune. Cela explique pour partie les efforts de Clinton pour faire entrer la Chine dans
l'OMC (déc. 2001) = diplomatie du $.
Cet interventionnisme consacre les États-Unis dans leur rôle de « gendarmes du monde ». Ils
assument ce rôle avant tout au nom de la sécurité de leur territoire. Les États-Unis s'appuient sur de
nombreux alliés avec lesquels ils signent des alliances politico-militaires. L'OTAN demeure ainsi un
élément clé de leur présence en Europe. Lors de l'effondrement de l'URSS, les ex-membres du pacte
de Varsovie comme la Pologne et la Hongrie intègrent l'OTAN par l'intermédiaire du « Partenariat
pour la paix ». Au final, ce système d'alliances procure aux États-Unis un large soutien international.
Les alliés s'accommodent fort bien de la protection américaine et confortent les États-Unis dans leur
rôle de « gendarme ». Si ce rôle de « gendarme » est attribué aux États-Unis, le monde depuis 1991
semble néanmoins répondre davantage à une gestion multilatérale.
- « processus de paix » israélo-palestinien à Oslo et Washington en 1993.
C. Les limites à la sécurité internationale et même nationale.
- une puissance fragilisée
La dissémination des armes de destruction massive peut à l'avenir s'aggraver si les branches
du terrorisme international s'en emparent. Depuis les attentats de New York en septembre 2001, le
terrorisme, dans sa dimension internationale, s'est révélé aux yeux du monde. Il est celui de
fanatiques religieux, les islamistes, et s'est nourri de la guerre du Golfe et de l'aggravation du conflit
israélo-palestinien. Le terrorisme islamiste se nourrit donc de la haine de l'Occident, incarné par les
États-Unis et son allié « sioniste », Israël. Ce terrorisme a accentué l'interventionnisme américain au
Moyen-Orient. Il a envenimé les relations des États-Unis avec les pays de la région mais aussi avec
ses alliés traditionnels.
-La prolifération des armes de destruction massive, l’Amérique embourbée, le monde perturbé.
Si depuis la fin de la guerre froide la menace d'un conflit nucléaire est moins pesante, la
prolifération des armes de destruction massive reste une des sources de l'instabilité mondiale. C'est
d'ailleurs à ce sujet qu'a éclaté le conflit avec l'Irak en 2003. Au nom de la force de dissuasion, de
nombreux pays cherchent à se doter de l'arme nucléaire.
Mais certains États ne rassurent pas entièrement la communauté internationale dans ce domaine.
C'est le cas avec la Corée du Nord, qui détient déjà l'arme nucléaire, et l'Iran, qui souhaite
développer son nucléaire civil. Autre exemple que l'on peut rattacher à « l'arc des crises » : l'Inde et
le Pakistan qui au sujet du Cachemire rentrent souvent en conflit. Ces deux États détiennent
officieusement l'arme nucléaire et menacent la sécurité de la région. En plus de l'arme nucléaire,
d'autres armes peuvent entraîner des dégâts considérables. Les armes chimiques, bactériologiques
constituent de réelles menaces d'autant plus que leur fabrication est plus simple et accessible que
celle de la bombe atomique.
III. L’Autre Amérique.
Depuis que la grande puissance étatsunienne a été touchée lors des attentats du 11 septembre
2001, de nombreuses mesures ont été prises afin de protéger et renforcer la sécurité de cette
nation. Mais ces prises de décisions ont été contestées pendant cette période de post-Attentats.
Qu’est ce que le 11 Septembre 2001 a engendré ?
Dans un premier temps nous verrons en quoi le 11 septembre est un élément déclencheur, puis
nous travaillerons sur le fait que depuis les attentats les Etats-Unis appliquent une politique
intransigeante et parfois brutale et pour finir nous évoquerons les contestations de cette hyperpuissance.
A la suite des attentats de 2001, comparable à Pearl Harbor, l’Amerique perd son statut de
sanctuaire et voit son influence s’affaiblir. Le poids des néoconservateurs influence Georges Bush
dans le discours ? il y a l’évocation d’un « axe du mal » qui regroupe l’Iran, l’Irak, et l’Afghanistan qui
selon lui sont des régimes hostiles ? en relations avec des groupes terroristes. Les Etats-Unis sont
confrontés à des adversaires multiples, ils se voient dans l’obligation de réagir à toutes ces menaces
et de mettre en place un système de coalition . C’est ainsi que dans le discours de G.B on peut
entendre « justice will be done » ou encore « ces actes brisent l’acier, mais ils ne peuvent pas
entamer celui de la détermination américaine » qui annonce explicitement les futurs conflits en Irak
et en Afghanistan ainsi que le plan de lutte anti-terroriste du nom de « Homeland security »
Au lendemain des Attentats de New-York et du Pentagone le conseil de sécurité place les EtatsUnis dans une position de légitime défense et les autorisent à détruire le régime des talibans en
Afghanistan : Al-Qaïda. C’est ainsi qu’il applique ce qu’on appelle le « hard-power »ou « méthodes
fortes » en attaquant l’Irak en 2003 en prétextant la présence d’armes de destructions massives sur
ce territoires, accusations infondées. Cette présence américaine attire Al-Qaïda en Irak et cause la
mort de 100 000 civils Irakiens. Encore aujourd’hui les conflits ne sont pas terminés, mais quelques
soit leurs issues ils auront défini la limite de la capacité militaire Américaine.
A. La crise des subprimes- monde fragilisé par la crise économique américaine.
Les conflits en Irak et en Afghanistan (opération longue et coûteuse) ainsi que les politiques de
guerre préventive ont endetté les Etats-Unis. Les Etats-Unis s’enlisent dans une crise qui montre aux
yeux du monde une vision fragilisée et vulnérable de cette nation. En effet, 10% de la population est
pauvre dans l’un des pays les plus riches du monde et les choses empirent car le chômage est en
hausse et la production industrielle en baisse. Avec l’apparition des pays émergents la Chine et le
Brésil le modèle économique Américain est fortement contesté. L’Américanisation et le « soft
power » est également critiqué en Europe il est même qualifié d’impérialisme.
Associés à cette fragilité politique, diplomatique et surtout militaire, les Etats-Unis sont frappés de
plein fouet par la crise des subprimes : une crise financière qui fait date.
Cette crise financière qui a commencé aux Etats-Unis sur le marché du crédit immobilier après la
forte augmentation du nombre de saisies d’hypothèques, en majorité de type “subprime“, qui
amena à la faillite de nombreux prêteurs hypothécaires, banques et fonds spéculatifs a eu des
conséquences sur l’économie mondiale.
On a également parlé de “débâcle des subprimes”.
Les économies partenaires des Etats-Unis ont ainsi par ricochet été fragilisées.
B. L’élection de B. Obama- Retour au multilateralisme.
En 2008 Barack Obama, incarne tous les espoirs de redressement d’une nation en déclin, c’est le
retour au multilatéralisme. Le monde voit un scénario de repli des Etats-Unis se confirmer et observe
la reconfiguration de la géopolitique mondiale. L’image des Etats-Unis est dégradée particulièrement
dans le monde Arabo-musulmans.
Ainsi Barack Obama ,tente de redorer l’image de l’hégémonie Américaine et de la sécuriser en
appliquant le « smart power » notamment avec le discours du Caire par exemple lorsqu’il dit « je suis
venu ici pour rechercher un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans dans le monde »
ou encore « mais je suis convaincu que pour avancer il faut se dire ouvertement les choses que l’on a
sur le cœur, et que, trop souvent on ne dit que derrière des portes closes ».
-le discours du Caire
Le président américain Barack Obama a prononcé le 4 juin 2009 depuis l'université du Caire un
discours intitulé « Un nouveau départ » (« A New Beginning »), destiné à améliorer les relations
américaines avec les musulmans.
Certains observateurs comme Gilles Kepel considère que le discours d'Obama vise à marquer une
rupture dans les relations entre les États-Unis et le monde musulman avec l'ère Bush. Ses critiques à
l'égard d'Israël (dans le cadre de la question palestinienne) mettent « une pression considérable sur
le gouvernement Netanyahou ». Obama cherche à dialoguer avec les islamistes modérés afin
d'affaiblir l'islamisme radical. Un Occident vu positivement par le monde musulman serait un frein au
développement du discours antioccidental des radicaux. Le discours ne présente cependant aucun
point concret.
Pour Noam Chomsky, ce discours ne traduit aucun changement dans la politique américaine.
Obama s'inscrit dans la continuité de la politique menée par ses prédécesseurs dans le conflit israélopalestinien en continuant d'apporter un soutien quasi total à Israël. Chomsky souligne qu'Obama
utilise le style bien rôdé de la « page blanche » (« blank slate »), qui consiste à « ne pas dire grand
chose sur le fond, mais en le faisant d'une manière si séduisante qu'elle permet à ceux qui l'écoutent
de lire sur la page ce qu'ils veulent entendre ».
C. Le smart-power nouvelle arme de sécurisation du monde?
Hilary Clinton incarne également ce « smart power ».
Le smart power est présenté par l’administration Obama comme le mariage productif entre les
notions, bien connues mais peu opérantes isolément, de hard power (pouvoir de coercition par la
force ou la menace, incarné par le Pentagone) et de soft power (capacité d’attraction par la
persuasion, portée par Hollywood et Harvard). Le résultat de cette addition est ce mélange d’habileté
et d’expérience que l’on nomme désormais smart power (pouvoir de l’intelligence).
Ce concept innovant en matière de politique étrangère et de sécurité a été défendu par la nouvelle
Secrétaire d’État, Hillary Clinton, devant la commission sénatoriale chargée de son audition de
confirmation de la façon suivante : "Nous devons avoir recours à ce qui a été appelé ‘le pouvoir de
l’intelligence’, l’ensemble des outils à notre disposition : diplomatiques, économiques, militaires,
politiques, légaux, et culturels – il faut choisir le bon outil, ou la bonne combinaison d’outils, la mieux
adaptée à chaque situation".
Le smart power prend acte de la chose suivante : l’avenir n’appartient plus nécessairement aux
États dont les modèles économiques, culturels et sociaux sont les plus attractifs, mais aux
administrations douées d’un esprit de coopération et de pragmatisme. Il faut croire au pouvoir du
courage et de l’intelligence
Conclusion :
Depuis 1991, le monde évolue dans un cadre où les États-Unis assurent le leadership. Mais ce
nouvel ordre international ne se résume pas à la seule hégémonie américaine. La coopération
internationale s'intensifie et l'Union européenne s'affirme de plus en plus sur la scène internationale.
Quant à la multiplication des conflits régionaux et au terrorisme international, ils sont
révélateurs de la complexité du nouvel ordre, qui contraste fortement avec la très visible logique
bipolaire du temps de la guerre froide.
Depuis, le 11 septembre a bouleversé l’ordre géopolitique mondiale et a mis fin au sanctuaire
américain jusqu’alors intouchable. Cette date marque le début des tensions entre le Moyen-Orient et
les Etats-Unis même si la politique étrangère menée par B. Obama semble beaucoup moins dure et
tranchée que celle de son prédécesseur,.
Pour citer Dominique Moïsi lors de son intervention pour l’IHEDN en Janvier dernier :
« Barack Obama est très intelligent, bien plus que son prédécesseur, mais c’est un avocat. Il pèse à
charge et à décharge, mais ne tranche pas ». N’est pas ce que l’on attend d’un leader ? Qu’il
intervienne juste au bon moment, mais qu’il intervienne.
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