Les échanges entre la Chine et l’Amérique latine ont progressé pendant les années 90 avec un
taux à deux chiffres, le commerce ayant été multiplié par 9 entre 1990 et 2002.
Tandis qu’en 1990 la Chine absorbait moins d’un point (0,9%) des exportations de
l’Amérique latine et des Caraïbes, ce pourcentage était de 4% en 2004, représentant pour le
Brésil, Cuba, Argentine, Pérou, Chili entre 6 et 10%.
En effet les pays sud-américains qui détiennent des avantages compétitifs avérés dans le
domaine agroalimentaire et/ou disposent de réserves en minerais et en métaux, occuperont une
place de choix dans l’expansion commerciale de la Chine dans la Région. Les exportations de
l’Argentine, le Brésil et le Chili vers la Chine ont augmenté entre 1992 et 2002
respectivement 768%, 476% et 512%.
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Dans le cas de l’Argentine et le Brésil ce sont les produits de l’agro-industrie les plus
dynamiques, 74% du total exporté par l’Argentine concerne ces produits ; la Chine est
devenue d’ores et déjà le premier client des exportations agroalimentaires argentines devant
les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, la Grande Bretagne.
Quant au Brésil, ses exportations de produits agroalimentaires vers les pays émergents ont
progressé à raison de 20% par an entre 2000 et 2004 ; la progression étant de 30% à 45% vers
la Chine, la Corée, l’Inde, l’Indonésie et la Russie. Pour la première fois, en 2004, les
exportations agricoles du Brésil vers les pays en développement ont dépassé celles destinées
aux pays développés. Voici sans doute le fondement de la position intransigeante du Brésil
dans les enceintes internationales cherchant à éliminer les subventions aux exportations
agricoles pratiquées principalement par l’UE, les USA, et le Japon ; et du rôle extrêmement
actif qu’il a joué dans la création du G20 à Cancun en 2003 et qui est devenu un protagoniste
incontournable dans le Round de Doha…
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Or, les progrès dans la lutte contre la pauvreté sont modestes…
Selon le Rapport de la CEPAL, Panorama Social 2004, sur 512 millions d’habitants que
compte l’Amérique latine, 222 millions sont pauvres (44,3% de la population) dont 96
millions sont en extrême pauvreté (19,6%).
Pendant la décennie 1990 des progrès avaient été enregistrés, la pauvreté ayant diminué de 3
points en 1997. Cependant la situation s’est aggravée suite à la succession de crises
économiques et financières qu’ont traversé certains pays de la Région pendant les années
2000-2002.
Certes, ces cinq dernières années il y a eu des avancées dans la lutte contre la faim et la
mortalité infantile, ainsi que dans le domaine de l’éducation, de l’égalité des genres et de
l’accès à l’eau potable des populations. Mais concernant les niveaux de pauvreté, on est loin
d’atteindre les objectifs fixés par le Programme du Millénaire de l’ONU. Néanmoins la forte
croissance enregistrée en 2004 et les bonnes perspectives de 2005 permettraient de faire
descendre d’un point les pourcentages cités plus haut ; même si étant donné la croissance
démographique, le nombre absolu de personnes en situation de pauvreté et d’extrême pauvreté
resterait inchangé.
Le Chili est le seul pays ayant réduit de moitié la pauvreté tel que le prévoit l’objectif du
Millénaire, de même que le niveau de pauvreté extrême. Rappelons que d’autres pays ont
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Base des données Chelem.
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Le G20 créé à l’occasion de la Réunion de Cancun, dans le cadre des Négociations du nouveau Round de
l’OMC, était constitué au début par 21 pays (le Salvador l’ayant quitté par la suite) qui sont : Argentine, Brésil,
Bolivie, Chili, Chine, Colombie, Costa Rica, Equateur, Guatemala, Mexique, Pakistan, Paraguay, Philippines,
Afrique du Sud, Thaïlande, Venezuela, Egypte, Sénégal, Turquie, Indonésie et Nigeria.
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