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Particularité, notamment chez les bactéries : les variations phénotypiques ne dépendent pas que des
variations génétiques. Donc il y a des variations phénotypiques qui ne sont pas d’origine génotypique.
Par exemple la diauxie. La diauxie est un mécanisme retrouvé chez Escherichia coli. Diauxie = capacité
à réguler l’utilisation de différents sources nutritives.
On cultive E. coli sur un milieu minimum, càd un milieu de base suffisant à la croissance bactérienne.
Cela se fait assez facilement : on met les bactéries dans un milieu liquide et régulièrement vous prenez un
échantillon et vous faites une mesure de la densité optique ce qui vous permet d’avoir une mesure a 600nm
de la densité des bactéries présentes.
Quand vous cultiver des bactéries sur un milieu qui contient du glucose et du lactose : 2 sources
nutritives. Vous avez d’abord une phase de démarrage relativement lente (d’adaptation) où la bactérie
active des gènes pour pouvoir exploiter ce milieu qu’elle ne connait pas puis une phase exponentielle
de croissance : les bactéries se divisent à intervalles réguliers et après vous avez un ralentissement de la
croissance (appauvrissement du milieu) et après il y a la même structure de croissance exponentielle et
puis à nouveau ça sature = phase plateau.
Cette croissance biphasique (alors qu’avec une source
nutritive = courbe monophasique) est liée à une adaptation
des bactéries en fonction des sources nutritives qu’elles ont
dans le milieu. Lorsqu’il y a du glucose dans le milieu,
l’opéron lactose qui permet d’utiliser le lactose est réprimé.
Lorsque le glucose arrive à épuisement, il y a une levée de
l’inhibition de l’utilisation de l’opéron lactose, ce qui
permet à la bactérie à ce moment-là d’utiliser le lactose.
Tout ça est quantifiable. La bactérie n’utilise pas toutes les
substances nutritives en même temps.
Il n’y a pas de mutation ici. On peut avoir une variation
phénotypique chez une bactérie, sans que ça n’indique une
variation génétique. Il s’agit simplement de la mise en
action de mécanismes « physiologiques » dépendant de
l’environnement dans lequel évolue la bactérie.
QUESTION 2017 : Qu’es-tce qui fait qu’elle ne peut pas utiliser deux voies métaboliques à la fois ?
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Son mode de fonctionnement fait qu’elle va d’abord utiliser le glucose. C’est le plus souvent lié à un
cout énergétique : c’est plus rentable pour la bactérie d’utiliser du glucose que du lactose.
On peut également retrouver d’autres variations phénotypiques qui ne dépendent pas de variation
génotypiques pour d’autres capacités des bactéries :
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Auxotrophe / prototrophe (Leu+ / Leu-)
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Thermosensibilité / résistance (Ts / Tr)
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Sensibilité / résistance aux bactériophages (ex Phage lambda de E. coli)
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Sensibilité / résistance aux antibiotiques (cf plasmides). La résistance aux ATB est du souvent aux
plasmides bactériens mais il existe des cas ou il est inséré directement dans le génome bactérien :
le plasmide possède le matériel d’intégration : ça devient un caractère acquis.
Prototrophe (toujours par rapport à quelque chose) : organisme vivant capable de proliférer dans un
milieu de base (= milieu minimum) sans nécessité la présence de facteurs de croissance (acides aminés
particuliers par exemple). Un organisme prototrophe est capable de synthétiser les substances nécessaires à
sa prolifération à partir de ce milieu minimum.
Ex : une bactérie qui est dans un milieu qui ne contient pas de Leucine mais qui arrive à en synthétiser
est dit prototrophe, donc elle va avoir le phénotype Leu+, puisqu'elle dispose de la machinerie et donc du
gène qui permet de produire la Leucine.