Un PGCD de aet de bn’est en g´en´eral pas unique : il est unique `a multiplication par un ´el´ement
inversible de Apr`es. On a fait un choix dans Zen les prenant dans Nce qui les a rendus uniques. On
fait un tel choix aussi dans K[X], mais il n’y a pas en g´en´eral un choix meilleur que les autres .
Comme dans le cas de Z, on peut d´efinir la notion d’´el´ements premiers entre eux : leurs seuls diviseurs
communs sont les ´el´ements inversibles. Alors 1Aest un PGCD, i.e. aA+bA =A. On a donc le th´eor`eme
de B´ezout dans ce cadre, dont d´ecoule le th´eor`eme de Gauss :
2.18 Th´eor`eme de B´ezout. Soit Aun anneau principal. Soient a, b ∈A. Alors aet bsont premiers
entre eux si et seulement s’il existe u, v ∈Atels que au +bv =1.
2.19 Th´eor`eme de Gauss. Soit Aun anneau principal. Soient a, b, c ∈A. Si adivise bc et est premier
`a b, alors adivise c.
Le rˆole des nombres premiers est ici jou´e par les ´el´ements irr´eductibles.
2.20 D´efinition. Soit Aun anneau int`egre. Un ´el´ement a∈Aest dit irr´eductible s’il n’est pas
inversible et dans toute d´ecomposition a=bc un des deux facteurs bou cest inversible.
2.21 Proposition. Soient Aun anneau principal et a∈Anon nul. Alors aest irr´eductible si et
seulement si l’anneau quotient A/aA est un corps.
Pour ´etablir la d´ecomposition en produit d’´el´ements irr´eductibles dans un anneau principal, la difficult´e
est de d´emontrer que tout ´el´ement non nul et non inversible poss`ede un diviseur irr´eductible, et qu’il
n’en poss`ede qu’un nombre fini. Nous esquissons une preuve ci-dessous :
2.22 Lemme. a) Soit Aun anneau principal. Toute suite croissante d’id´eaux de Astationne.
b) Toute suite d´ecroissante d’id´eaux d’intersection non nulle stationne.
D´emonstration. Soit Inune suite d’id´eaux de A.
a) On suppose que la suite Inest croissante, c’est `a dire que, pour k, ∈Navec k,onaIk⊂I�.
On veut d´emontrer qu’il existe ntel que, pour kon a Ik=In.
Comme la suite Inest croissante, on v´erifie que la r´eunion des Inest un id´eal Jde A.
Puisque Aest principal, il existe a∈Atel que J=aA. Alors a∈Jet il existe n∈Ntel que
a∈In(par d´efinition d’une r´eunion). On a alors J=aA ⊂Indonc J=In(puisque Jest la
r´eunion de Ik). Pour kn,onaIn⊂Ik⊂J=In.
b) On suppose que la suite Inest d´ecroissante, c’est `a dire que, pour k, ∈Navec k,onaIk⊃I�.
Soit aun ´el´ement non nul de l’intersection
k∈N
Ik. Pour k∈N, il existe bktel que Ik=bkA(A
´etant principal). Comme a∈Ik, il existe ck∈Atel que bkck=a. Pour k,onaIk⊃I�, de
sorte que bk∈I�: il existe x∈Atel que bk=xb�. Comme bkck=a=b�c�, il vient xck=c�, soit
ck|c�. Posons Jk=ckA. La suite Jkest croissante, donc stationne d’apr`es a). Il existe donc ntel
que, pour knon ait Jk=Jn. Pour kn,onack∈Jn, donc il existe y∈Atel que ck=ycn;
comme bkck=a=bncnil vient bn=ybk, donc In⊂Ik, et l’on a l’´egalit´e.
2.23 Th´eor`eme. Soient Aun anneau principal et a∈Aun ´el´ement non nul et non inversible.
a) Il existe un ´el´ement irr´eductible p∈Atel que p|a.
b) Il existe un ensemble fini Fd’´el´ements irr´eductibles de Atels que tout ´el´ement irr´eductible de A
qui divise aest associ´e `a un ´el´ement de F; pour tout irr´eductible p, il existe n∈Ntel que pn|a.
Une fois ce th´eor`eme ´etabli, on en d´eduit imm´ediatement l’existence de la d´ecomposition en facteurs
irr´eductibles. L’unicit´e est plus difficile `a ´enoncer mais se d´emontre comme dans le cas de Z:
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