
Corridors biologiques
des traits d’union à préserver
LES CORRIDORS BIOLOGIQUES DE BIÈVRE-VALLOIRE...
2
800 espèces végétales et plus de 40 % des
mammifères indigènes, des oiseaux, des repti-
les ou des papillons sont menacés d’extinction
totale. Face à ce constat, il est important dagir
rapidement et de la manière la plus efcace
possible.
La modication des habitats naturels et leur
fragmentation sont considérées comme l’une
des principales causes de régression de la biodi-
versité dans le monde. Face à un tel constat, et
avec l’appui de la loi Grenelle de l’environne-
ment, de plus en plus de collectivités intègrent
dans leurs projets d’aménagement la nécessi
de maintenir les corridors biologiques permet-
tant à la faune et à la ore de circuler. Encore
faut-il pour cela avoir une bonne connaissance
du patrimoine naturel des territoires concernés
et de la localisation des secteurs à enjeu. Cest
à cette n que le Syndicat mixte du Pays de
Bièvre-Valloire a commandé, avec le soutien du
Conseil général de l’Isère, une importante
étude conduite sur trois ans, visant à mieux
apphender le patrimoine naturel.
Les continuums comprennent divers espaces
naturels, certains très riches en matière de bio-
diversité (les zones réservoirs ou zones nodales)
et d’autres de qualimoindre mais présentant
néanmoins de limportance car pouvant abriter
des espèces spécialisées (zones de développe-
ment). Les continuums sont reliés entre eux par
des zones de connexion : les lisières et les cor-
ridors biologiques.
Une autre approche des milieux
naturels : les réseaux biologiques
Un seau biologique est constitué d’un
regroupement de plusieurs grands ensembles
paysagers formés de milieux naturels sembla-
2
Bien connaître l’état du patrimoine naturel de Bièvre-Valloire
4
Exemples d’aménagement de corridors biologiques
5
L’étude de territoire de Bièvre-Valloire
6
Priorités et enjeux écologiques identiés sur la zone d’études
7
Conclusions de l’étude
8
Les corridors biologiques, un enjeu à plusieurs échelles
Bien connaître l’état du patrimoine
naturel de Bièvre-Valloire
La biodiversité décline de plus en
plus vite. En Europe, 50 % des zones
humides et la plupart des terres
agricoles à haute valeur naturelle
ont disparu depuis 1950.
Les éléments constitutifs du réseau écologique :
l’exemple du continuum forestier
Préserver la biodiversité réclame
une attention particulière. Cest
pourquoi le Syndicat mixte a porté,
avec le soutien du Conseil général
de l’Isère, une étude consacrée
principalement à l’identication
des corridors biologiques. Ces
espaces de connectivité qu’il nous
faut protéger sont indispensables
à la circulation, la reproduction et
l’alimentation des espèces animales
et végétales et sont les garants de la
richesse identitaire et patrimoniale
du Pays de Bièvre-Valloire.
Ce document à vocation
pédagogique est le fruit d’un
travail concerté avec les services
de la Région, du Conseil général
et du Conservatoire des espaces
naturels de l’Isère (AVENIR).
Il met en lumière les enjeux
environnementaux qui sont les
nôtres, les solutions en place ou à
mettre en œuvre pour maintenir
ces « couloirs de vie » et réafrme
l’engagement du Syndicat mixte
pour la mise en œuvre d’un projet
de territoire concerté et durable,
en lien avec les orientations validées
dans la Charte de pays.
Christian Nucci,
Président du Syndicat mixte
de Bièvre-Valloire
3
,,,DES TRAITS D’UNION À PRÉSERVER
À SAVOIR
bles : les continuums écologiques (par exem-
ple : continuum forestier, continuum aquatique,
continuum agricole de plaine...) et leurs espa-
ces de connexion (corridor, zone relais, zone
d’extension). Dans un paysage, on distingue
plusieurs types de réseaux qui se complètent
et qui satisfont les besoins de plusieurs grou-
pes d’espèces différentes.
Létude du patrimoine de Bièvre-Valloire pré-
sentée ici prend en considération les milieux,
à travers lutilisation qu’en font la faune et la
ore, et identie les corridors biologiques
reliant ces espaces.
Dans l’ensemble de mailles qui constituent les
réseaux biologiques, les corridors sont les plus
fragiles et donc les plus importants à
préserver.
Pourquoi les corridors biologiques
sont-ils si importants ?
Dans le cadre de la reproduction, de la recher-
che de nourriture ou d’abris, des migrations
saisonnières, de la propagation des graines/
pollen, les espèces animales comme les espè-
ces végétales sont amenées à circuler (ou se
disperser) sur de plus ou moins grandes dis-
tances pour maintenir leur population. Lorsque
l’articialisation du territoire a réduit leurs
espaces de vie, les corridors biologiques res-
tent les seuls espaces relictuels où leur dépla-
cement est possible.
D’une manière générale, un corridor biologi-
que est une zone dépourvue dobstacles,
reliant deux habitats, et dans laquelle la circu-
lation despèces animales ou végétales est pos-
sible (cours d’eau et ses berges, lisière de forêt,
haie, etc.). Des chemins piétonniers peuvent
également servir de corridors.
L’urbanisation, la construction de voies de
transports (routes, autoroutes, voies ferrées)
ou les zones d’agriculture intensive conduisent
à une fragmentation des habitats naturels,
voire à l’isolement total d’espaces naturels. Les
obstacles ainsi créés dans la circulation de la
faune et de la ore compromettent par consé-
quent la survie des espèces.
La conservation de corridors
biologiques sur un territoire
donné est une condition
essentielle à la préservation
de la biodiversité de celui-ci.
À SAVOIR
LES CORRIDORS BIOLOGIQUES DE BIÈVRE-VALLOIRE...
4
Exemples d’aménagement
de corridors biologiques
Les passages à faune : il sagit de couloirs
longeant un axe routier ou autoroutier qui
conduisent à une voie, tunnel ou pont passant
sous ou sur la route en question et permettant
à la faune de traverser. Dans certains cas,
l’aménagement de « banquettes » dans des
ouvrages hydrauliques existants peut sufre.
Les passes à poissons : ces dispositifs per-
mettent aux poissons de franchir des obstacles
tels que les barrages.
La plantation des haies et la limitation des
clôtures imperables contribuent à recréer
des espaces au sein desquels la faune pourra
circuler.
Quelques exemples
Pour leur reproduction, les amphibiens doi-
vent rejoindre une mare et parcourent ainsi de
quelques tres à plusieurs kilomètres selon
l’espèce. Aussi, la reproduction peut-elle être
compromise par la création dobstacles empê-
chant ce placement, sans compter que de
très nombreux amphibiens se font écraser
chaque année pendant qu’ils traversent des
routes.
Lors de la migration de reproduction annuelle,
on estime à 90 % le nombre total d’individus
écrasés pour la circulation d’une voiture par
minute. À ce rythme, il suft de quelques
années seulement pour faire dispartre une
population entière.
Lorsque les corridors
sont trop fragmentés
et ne sufsent plus
à la libre circulation
et à la tranquillité des
espèces, la mise en place
d’aménagements est
parfois nécessaire.
Le passage à petite faune de la Réserve
naturelle de la Tourbière du Grand-Lemps
est une infrastructure réalisée par le Conseil
général de l’Isère à l’initiative d’AVENIR
(Conservatoire des espaces naturels de l’Isère)
et de la LPO (Ligue pour la protection des
oiseaux) pour permettre aux amphibiens
de la Réserve de traverser une route
départementale sans risque d’écrasement et
rejoindre leur lieu de reproduction
en contrebas de la route.
Les coteaux boisés peuvent jouer un rôle de zone relais en terrain agricole.
5
,,,DES TRAITS D’UNION À PRÉSERVER
Une étude pourquoi ?
Létude menée par le Syndicat Mixte du Pays
de Bièvre-Valloire vise à identier les différents
éléments du réseau écologique (zones réser-
voir, zones de développement, corridors, etc.)
de leur territoire d’une supercie de 850 k.
Elle permet de mettre en évidence les enjeux
environnementaux à prendre en compte pour
la préservation du patrimoine naturel. Lobjectif
est dutiliser ces éléments de connaissance an
de prendre en considération l’ensemble des
éléments spatiaux à préserver ou restaurer
an que les habitats et les échanges entre
ceux-ci soient maintenus.
Méthode et résultats
Cette analyse du territoire de Bièvre-Valloire
est la première déclinaison locale en Isère des
principes de base des études des réseaux éco-
logiques. Elle a éétablie en premier lieu de
manière non exhaustive à partir d’une syn-
thèse d’inventaires naturalistes existants et
complétés par des relevés de terrain.
Cette étude a permis :
d’élaborer la cartographie des réseaux éco-
logiques (identication des difrents élé-
ments des continuums) ;
de décrire les biocénoses (ensemble des
êtres vivants dans un même lieu) représen-
tatives de l’ensemble du paysage, à partir de
différents indices (diversité, présence despè-
ces patrimoniales, fonctions écologiques de
l’habitat...) ;
d’estimer le potentiel écologique des
milieux.
Lanalyse des résultats permettra de mettre en évidence
les problématiques et enjeux environnementaux au niveau
du territoire, den tenir compte dans l’élaboration des documents
d’urbanisme (SCOT, PLU) du Pays de Bièvre-Valloire
et de dénir un ou des programmes daction.
L’étude de territoire
de Bièvre-Valloire
forestiers
 agro-pastoraux
de coteaux 
aquatiques et palustres 
agricoles de plaines 
Dans la zone d’étude, 4 grands continuums naturels ou agricoles ont été identiés et décrits suivant
différents critères (diversité, cohérence et enjeux écologiques, mesures souhaitables de restauration et de
conservation...) :
Les 4 continuums mis en évidence par l’étude
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !