START-UP Philippe Lourenço, président et fondateur de Mister Bell. Mister Bell, expert en marketing mobile à la performance DR PUBLICITÉ En à peine quatre ans, cette start-up a su s’imposer sur le marché de la publicité mobile grâce à un concept convaincant pour les annonceurs : pas de résultat ? Alors pas de facture. n 2010, le marché des mobiles est en plein essor, un phénomène qui ne fera que s’amplifier au fil du temps, renforcé par l’explosion des ventes des smartphones et des tablettes dans le monde. À cette époque, Philippe Lourenço, rodé dans le domaine marketing et commercial, se rend compte que le terminal mobile suscite beaucoup d’espoir chez les annonceurs, pour diffuser la publicité de leurs clients et donc les aider à développer les ventes. Avec ses propres moyens, cumulés à ceux d’un business angel, il parvient à réunir 200 000 euros pour créer Mister Bell fin 2010. Un nom faisant référence à Graham Bell, l’inventeur du téléphone. Objectif de cette start-up : devenir un réseau publicitaire mobile fonctionnant à la performance. Que peut cacher ce concept né aux États-Unis, communément appelé « reverse advertising » et qui se différencie des actions classiques menées par les régies publicitaires ? « Sur Internet, que ce soit sur les ordinateurs ou E 48 • IT for Business juillet-août 2014 les mobiles, les annonceurs tra- naute a cliqué sur le site du venvaillent souvent sur la notoriété, deur, nous ne facturerons pas l’image de leurs clients à travers l’annonceur », résume Philippe les messages publiLourenço. citaires. Dans un Un pari un peu NOUS NOUS schéma classique, ENGAGEONS risqué de prime l’annonceur déabord mais rendu SUR LE pense puis regarde possible grâce à RÉSULTAT a posteriori les rédes investissesultats de sa cam- AVANT MÊME ments en R&D dès DE pagne. Avec Misle début du projet. ter Bell, c’est tout COMMENCER Initialement seul le contraire : nous LA CAMPAGNE dans son bureau, nous engageons Philippe Lourenço sur le résultat avant même de construit brique à brique son commencer la campagne. En entreprise. Il fait appel à un d’autres termes, si aucune vente développeur – aujourd’hui n’est réalisée après que le mobi- ils sont une douzaine – pour LE BOOM DE LA PUBLICITÉ SUR LES TERMINAUX MOBILES L e marché mondial de la publicité sur les terminaux mobiles devrait atteindre 18 milliards de dollars en 2014 (Md$) contre 13,1 Md$ en 2013, selon la dernière étude du cabinet Gartner de janvier 2014. Cette étude prend en compte les dépenses pour les vidéos, bandeaux publicitaires et autres qui sont affichés sur smartphones et tablettes. Les prévisions de Gartner à un horizon de trois ans sont encore plus optimistes : le marché aura triplé par rapport à 2013, atteignant les 41,7 Md$, selon le cabinet d’études. De 2015 à 2017, les chercheurs de Gartner prévoient que la consolidation du secteur, l’harmonisation des mesures d’audience ou encore les nouvelles technologies de ciblage des consommateurs soutiendront cette forte croissance. créer une solution développée avec le langage Scala – un langage mixant programmation objet et fonctionnelle. « Grâce à nos algorithmes et à des accords de partenariat avec les grands groupes de média, des régies, des sites d’e-commmerce, il est possible d’agréger en temps réel des audiences, d’analyser les données et de relayer les publicités sous forme de bannières, d’intersticiels ou autres formats vers les mobinautes censés être concernés. À titre d’exemple, Mister Bell est en mesure de lancer 50 millions d’événements par seconde et par instance », assure Philippe Lourenço. Après deux ans de tour de chauffe, une levée de fonds de 3,5 millions d’euros auprès d’A Plus Finance et d’Omnes Capital, cette start-up est en croissance constante. Elle a relayé l’an dernier près de 400 campagnes dans le monde et a gagné la confiance de plus de 80 clients. En 2013, l’entreprise a enregistré une croissance de 300 % soit un CA proche de 5 millions d’euros, son fondateur de 37 ans prévoyant un taux de croissance de + 100 % par an sur les trois prochaines années. Sur sa lancée, Mister Bell a ouvert des filiales à Londres, Berlin et cette année à Rio de Janeiro au Brésil, pays dans lequel elle vient de signer un accord de partenariat exclusif avec Afilio, leader du marketing digital en Amérique du Sud. Une croissance rapide pour une start-up qui, en un an, est passée de 15 à 45 collaborateurs au siège parisien et a recruté à l’international. « Outre la qualité de notre plateforme technologique que nous ferons évoluer, c’est aussi la cohésion et l’implication de l’équipe qui expliquent notre réussite en France et à l’international », conclut Philippe Lourenço. • Martine Triquet-Guillaume