
E
n 2010, le marché des 
mobiles est en plein es-
sor, un phénomène qui 
ne fera que s’amplifier au fil 
du temps, renforcé par l’ex-
plosion des ventes des smart-
phones et des tablettes dans le 
monde. À cette époque, Phi-
lippe Lourenço, rodé dans le 
domaine marketing et com-
mercial, se rend compte que le 
terminal mobile suscite beau-
coup d’espoir chez les annon-
ceurs, pour di user la publicité 
de leurs clients et donc les aider 
à développer les ventes. Avec 
ses propres moyens, cumulés 
à ceux d’un business angel, il 
parvient à réunir 200 000 eu-
ros pour créer Mister Bell  n 
2010. Un nom faisant réfé-
rence à Graham Bell, l’inven-
teur du téléphone. Objectif de 
cette start-up : devenir un ré-
seau publicitaire mobile fonc-
tionnant à la performance. Que 
peut cacher ce concept né aux 
États-Unis, communément ap-
pelé « reverse advertising » et 
qui se différencie des actions 
classiques menées par les régies 
publicitaires ? « Sur Internet, 
que ce soit sur les ordinateurs ou 
NOUS NOUS 
ENGAGEONS 
SUR LE 
RÉSULTAT 
AVANT MÊME 
DE 
COMMENCER 
LA CAMPAGNE
Le marché mondial de la publicité sur les terminaux mobiles devrait 
atteindre 18 milliards de dollars en 2014 (Md$) contre 13,1 Md$ 
en 2013, selon la dernière étude du cabinet Gartner de janvier 2014.
Cette étude prend en compte les dépenses pour les vidéos, bandeaux 
publicitaires et autres qui sont af chés sur smartphones et tablettes.
Les prévisions de Gartner à un horizon de trois ans sont encore plus 
optimistes : le marché aura triplé par rapport à 2013, atteignant les 
41,7 Md$, selon le cabinet d’études. De 2015 à 2017, les chercheurs 
de Gartner prévoient que la consolidation du secteur, l’harmonisation 
des mesures d’audience ou encore les nouvelles technologies de 
ciblage des consommateurs soutiendront cette forte croissance.
LE BOOM DE LA PUBLICITÉ 
SUR LES TERMINAUX MOBILES
Philippe Lourenço,
président et fondateur 
de Mister Bell.
les mobiles, les annonceurs tra-
vaillent souvent sur la notoriété, 
l’image de leurs clients à travers 
les messages publi-
citaires. Dans un 
schéma classique, 
l’annonceur dé-
pense puis regarde 
a posteriori les ré-
sultats de sa cam-
pagne. Avec Mis-
ter Bell, c’est tout 
le contraire : nous 
nous engageons 
sur le résultat avant même de 
commencer la campagne. En 
d’autres termes, si aucune vente 
n’est réalisée après que le mobi-
naute a cliqué sur le site du ven-
deur, nous ne facturerons pas 
l’annonceur », résume Philippe 
Lourenço.
Un pari un peu 
risqué de prime 
abord mais rendu 
possible grâce à 
des investisse-
ments en R&D dès 
le début du projet. 
Initialement seul 
dans son bureau, 
Philippe Lourenço 
construit brique à brique son 
entreprise. Il fait appel à un 
développeur – aujourd’hui 
ils sont une douzaine – pour 
créer une solution développée 
avec le langage Scala – un lan-
gage mixant programmation 
objet et fonctionnelle. « Grâce 
à nos algorithmes et à des ac-
cords de partenariat avec les 
grands groupes de média, des 
régies, des sites d’e-commmerce, 
il est possible d’agréger en temps 
réel des audiences, d’analyser les 
données et de relayer les publi-
cités sous forme de bannières, 
d’intersticiels ou autres formats 
vers les mobinautes censés être 
concernés. À titre d’exemple, 
Mister Bell est en mesure de lan-
cer 50 millions d’événements par 
seconde et par instance », assure 
Philippe Lourenço.
Après deux ans de tour de 
chau e, une levée de fonds de 
3,5 millions d’euros auprès d’A 
Plus Finance et d’Omnes Capi-
tal, cette start-up est en crois-
sance constante. Elle a relayé 
l’an dernier près de 400 cam-
pagnes dans le monde et a ga-
gné la con ance de plus de 80 
clients. En 2013, l’entreprise a 
enregistré une croissance de 
300 % soit un CA proche de 
5 millions d’euros, son fonda-
teur de 37 ans prévoyant un taux 
de croissance de + 100 % par an 
sur les trois prochaines années. 
Sur sa lancée, Mister Bell a ou-
vert des  liales à Londres, Berlin 
et cette année à Rio de Janeiro 
au Brésil, pays dans lequel elle 
vient de signer un accord de 
partenariat exclusif avec A lio, 
leader du marketing digital en 
Amérique du Sud. Une crois-
sance rapide pour une start-up 
qui, en un an, est passée de 15 à 
45 collaborateurs au siège pari-
sien et a recruté à l’international. 
«Outre la qualité de notre plate-
forme technologique que nous 
ferons évoluer, c’est aussi la cohé-
sion et l’implication de l’équipe 
qui expliquent notre réussite 
en France et à l’international », 
conclut Philippe Lourenço. •
 Martine Triquet-Guillaume
 PUBLICITÉ 
Mister Bell, expert en marketing 
mobile à la performance
DR
48 • IT for Business juillet-août 2014
START-UP
En à peine quatre ans, cette start-up a su s’imposer sur le marché 
de la publicité mobile grâce à un concept convaincant pour les 
annonceurs : pas de résultat ? Alors pas de facture.