CÉSAR
ET
DIEU,
intrigues de la politique impériale, incapables du
reste de
s'unir
dans
un
but
généreux et
vraiment
patriotique, on
ne
peut
qu'admirer
la sagesse toute
divine avec laquelle
Jésus-Christ
refuse de se laisser
engager dans l'inextric::ible conflit des rêves politi-
ques des Juifs.
Au
reste, ses adversaires
le
sentirent, et,
mal-
gré leur haine, son attitude
leur
arrach<l
une
excla-
mation
de surprise et
d'admiration.
Dix-huit
siè-
cles ont passé, et cette parole
du
Christ
est plus
vraie, plus lumineuse, plus instructive que jamais.
C'est
ce
que
je
vais essayer de vous faire compren-
dre
en la méditant avec vous.
Cette parole
était
absolument
nouvelle. Elle
mettait
fin
à la théocratie qui avait été jusque-là
l'idéal religieux d'Israël. Qu'était-ce que la théo-
cratie? C'était la subordination de la société civile
à l'ordre sacerdotal, Dieu
régnant
directement
par
ses mandataires et faisant
servir
tous les
moyens
dont
l'État
dispose à l'accomplissement
de sa vofonté. Mes frères, la théocratie est
un
idéal sublime : il y a quelque chose
d'infiniment
grand
dans cette domination suprême de l'idée
sur
la matière et de
l'esprit
sur
la forme.
Je
dirai volontiers que le règne de Dieu tel
qu'il