La ceinture scapulaire est formée de deux os symétriques les omoplates et les clavicules, et d'un
os paire, le sternum. Ces trois structures osseuses sont reliées entre elles par quatre articulations, les
articulations acromio-claviculaires et les articulations sterno-claviculaires. Chaque omoplate s'articule
avec l'humérus par l'intermédiaire d’une énarthrose, l'articulation scapulo-humérale.
L'architecture de cette ceinture a subi de très nombreuses évolutions depuis l'époque reculée où nos
ancêtres partirent à la conquête de la terre ferme. De chacune de ces étapes nous gardons
aujourd’hui des souvenirs indélébiles, résultats d'adaptations successives à la lutte antigravitaire, à la
brachiation, à la libération de la main...
La fonction primitive de la ceinture scapulaire chez les reptiles mammaliens du Permien
inférieur était la lutte antigravitaire. A cette époque, la scapula, la ou les coracoïdes et la clavicule
formaient encore un ensemble massif sur lequel venait se fixer un humérus large et épais, parfaitement
adapté pour résister à la pression exercée par le poids de l'animal sur ses membres antérieurs. La
tête humérale de ces animaux était articulée à la scapula suivant un axe vertical ou sensiblement
incliné vers l'arrière.
Au cours des périodes suivantes plusieurs modifications évolutives vont se manifester:
+ Dans un premier temps la fixation définitive de la coracoïde sur la scapula. Cette
structure évoluant différemment chez les mammifères suivant leur mode de locomotion, régressant
chez les quadrupèdes, se développant et s'antériorisant chez les brachiateurs (procimiens).
+ Dans un second temps l'individualisation de la clavicule, phénomène lié à une plus
grande mobilité du membre supérieur.
La ceinture scapulaire moderne résulte de ces évolutions:
+ Elle conserve une épine postérieure (déjà en place chez les premiers amphibiens et
reptiles du secondaire), séparant sa face postérieure en deux fosses.
+ Son articulation scapulo-humérale admet un maximum de congruence lors de
l'antépulsion du bras (position primitive de la quadrupédie).
+ Elle présente une apophyse coracoïde saillante fixée à la scapula, mais encore
reliée à cette dernière par un ligament (ligament acromio-coracoïdien) dont le caractère vestigial
pourrait expliquer son absence réelle de fonction dans la physiologie de l'épaule moderne.
Ces particularités de l'épaule simiesque donnent à la ceinture scapulaire une étonnante
mobilité, mais aussi des capacités à assurer des exercices en traction (évolution récente) et en
pressions (vestige de la quadrupédie). Le complexe articulaire de l'épaule constitue une articulation
particulièrement mobile présentant neuf degrés de liberté (abduction, adduction, flexion, extension,
rotation interne, rotation externe, circumduction, élévation, abaissement). La participation de chacune
des trois articulations est diversement appréciée par les auteurs mais classiquement on attribue 50% de
mobilité à l'articulation scapulo-humérale, 40% à l'acromio-claviculaire et 10% à la sterno-
claviculaire.
L'anatomie de la ceinture scapulaire comprend sept os (omoplates, clavicules, sternum et
extrémités supérieures de l'humérus), six articulations et les muscles leur correspondant.
1.1 OSTEOLOGIE
+ Omoplate (Illustration n°1)
L'omoplate présente deux faces, une cavité articulaire et deux apophyses, l'acromion et la
coracoïde.
. La face antérieure est excavée, elle donne insertion sur presque sa totalité au muscle
sous-scapulaire. Sur son bord interne du haut en bas s'insère le grand dentelé. La longue portion du