UV 501 - Ent Paris 13

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ANATOMIE
UV 501
ANATOMIE
DES MEMBRES
ET DU RACHIS
P. PILARDEAU
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GENERALITES
L’anatomie simplifiée des membres comprend une partie descriptive (ostéologie, myologie) et une
partie physiologique pour chacune des articulations et des muscles décrits.
Les figures originales de ce polycopiées ont été réalisées dans un soucis de simplification en
éliminant volontairement les trajets des artères, des veines et des nerfs.
Chaque figure est représentée sous différents angles (face, dos, profil) ou coupes (sagittale,
frontale, horizontale).
La nomenclature anatomique obéit à des termes biens spécifiques, destinés à préciser sans
cause d’erreur possible le trajet, l’insertion, les rapports aux autres organes ou la fonction d’un os,
d’un muscle ou de tout autre organe.
TYPES D’OS
Long : Ex le fémur
Plat : Ex : Scapula
Court : Ex : astragale
ASPERITES OSSEUSES
Apophyses (généralement au niveau de l’insertion d’un tendon)
Epines (généralement en regard de l’insertion d’un ligament)
Gouttière (formée d’une tranchée osseuse, fermée par une lame fibreuse)
DIFFERENTES PARTIES DE L’OS
Col : Partie la plus étroite des os longs située vers une extrémité
Diaphyse : Partie centrale de l’os
Epiphyse : Région germinative
Métaphyse : extrémité des os longs
TYPES D’INSERTIONS MUSCULAIRES
Par un tendon : Ex : Biceps
Par une aponévrose : Ex : Tenseur du fascia Lata
Par des fibres charnues : Ex : Sous scapulaire.
MOUVEMENTS DES SEGMENTS OSSEUX
Flexion : raccourcissement de l’angle situé entre deux segments osseux
Extension : augmentation de l’angle situé entre deux segments osseux
Rotation interne : le segment distal est tourné vers l’axe du corps
Rotation externe : le segment distal est tourné à l’opposé de l’axe du corps
Abduction : mouvement écartant un membre de l’axe du corps
Adduction : mouvement rapprochant un membre de l’axe du corps
Supination : mouvement tournant une paume vers l’avant
Pronation : mouvement tournant une paume vers l’arrière
Inclinaison : déplacement d’un côté ou de l’autre de l’axe du corps dans le plan
frontal
Antépulsion : déplacement d’un membre en avant dans le plan sagittal
Rétropulsion : déplacement d’un membre en arrière dans le plan sagittal
I - CEINTURE SCAPULAIRE
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La ceinture scapulaire est formée de deux os symétriques les omoplates et les clavicules, et d'un
os paire, le sternum. Ces trois structures osseuses sont reliées entre elles par quatre articulations, les
articulations acromio-claviculaires et les articulations sterno-claviculaires. Chaque omoplate s'articule
avec l'humérus par l'intermédiaire d’une énarthrose, l'articulation scapulo-humérale.
L'architecture de cette ceinture a subi de très nombreuses évolutions depuis l'époque reculée où nos
ancêtres partirent à la conquête de la terre ferme. De chacune de ces étapes nous gardons
aujourd’hui des souvenirs indélébiles, résultats d'adaptations successives à la lutte antigravitaire, à la
brachiation, à la libération de la main...
La fonction primitive de la ceinture scapulaire chez les reptiles mammaliens du Permien
inférieur était la lutte antigravitaire. A cette époque, la scapula, la ou les coracoïdes et la clavicule
formaient encore un ensemble massif sur lequel venait se fixer un humérus large et épais, parfaitement
adapté pour résister à la pression exercée par le poids de l'animal sur ses membres antérieurs. La
tête humérale de ces animaux était articulée à la scapula suivant un axe vertical ou sensiblement
incliné vers l'arrière.
Au cours des périodes suivantes plusieurs modifications évolutives vont se manifester:
+ Dans un premier temps la fixation définitive de la coracoïde sur la scapula. Cette
structure évoluant différemment chez les mammifères suivant leur mode de locomotion, régressant
chez les quadrupèdes, se développant et s'antériorisant chez les brachiateurs (procimiens).
+ Dans un second temps l'individualisation de la clavicule, phénomène lié à une plus
grande mobilité du membre supérieur.
La ceinture scapulaire moderne résulte de ces évolutions:
+ Elle conserve une épine postérieure (déjà en place chez les premiers amphibiens et
reptiles du secondaire), séparant sa face postérieure en deux fosses.
+ Son articulation scapulo-humérale admet un maximum de congruence lors de
l'antépulsion du bras (position primitive de la quadrupédie).
+ Elle présente une apophyse coracoïde saillante fixée à la scapula, mais encore
reliée à cette dernière par un ligament (ligament acromio-coracoïdien) dont le caractère vestigial
pourrait expliquer son absence réelle de fonction dans la physiologie de l'épaule moderne.
Ces particularités de l'épaule simiesque donnent à la ceinture scapulaire une étonnante
mobilité, mais aussi des capacités à assurer des exercices en traction (évolution récente) et en
pressions (vestige de la quadrupédie). Le complexe articulaire de l'épaule constitue une articulation
particulièrement mobile présentant neuf degrés de liberté (abduction, adduction, flexion, extension,
rotation interne, rotation externe, circumduction, élévation, abaissement). La participation de chacune
des trois articulations est diversement appréciée par les auteurs mais classiquement on attribue 50% de
mobilité à l'articulation scapulo-humérale, 40% à l'acromio-claviculaire et 10% à la sternoclaviculaire.
L'anatomie de la ceinture scapulaire comprend sept os (omoplates, clavicules, sternum et
extrémités supérieures de l'humérus), six articulations et les muscles leur correspondant.
1.1 OSTEOLOGIE
+ Omoplate (Illustration n°1)
L'omoplate présente deux faces, une cavité articulaire et deux apophyses, l'acromion et la
coracoïde.
. La face antérieure est excavée, elle donne insertion sur presque sa totalité au muscle
sous-scapulaire. Sur son bord interne du haut en bas s'insère le grand dentelé. La longue portion du
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triceps prend naissance sur son bord externe, sous la cavité glénoïde, tandis que le long biceps s'insère
au-dessus de cette cavité.
. La face postérieure est divisée en deux fosses par l'épine de l'omoplate. Ces deux
fosses donnent naissance au sus et au sous-épineux. Sur le bord externe s'insèrent de haut en bas la
longue portion du triceps, le petit rond, le grand rond et le grand dorsal. Sur son bord interne elle
donne insertion à l'angulaire et aux rhomboïdes. Sur l'épine de l'omoplate s'insèrent en haut le muscle
trapèze et en bas le deltoïde.
. L'acromion prolonge l'épine de l'omoplate. Il présente sur sa face antéro-interne une
facette articulaire destinée à la clavicule. Le seul muscle s'insérant sur cette apophyse est le deltoïde.
. L'apophyse coracoïde est formée de deux parties, une branche verticale et une
branche horizontale orientée d'arrière en avant de l’intérieur vers l'extérieur. A l'extrémité de cette
apophyse s'insèrent par un tendon commun le court biceps et le coraco-brachial. Sur la face interne de
cette branche s'insère le petit pectoral.
. Le bourrelet glénoïdien est constitué d'un anneau fibro-cartilagineux placé sur le
pourtour de la cavité glénoïde de l'omoplate.
Il s'agit d'un cartilage triangulaire présentant trois faces (périphérique, articulaire et osseuse).
Dans sa partie supérieure le bourrelet est seulement uni au bord de la cavité glénoïde, sa face interne,
libre, est seulement appliquée sur le cartilage glénoïdien, et présente de ce fait les caractéristiques d'un
ménisque. Le bourrelet glénoïdien a pour fonction d'augmenter la profondeur de la cavité. C'est un
stabilisateur de l'articulation gléno-humérale.
+ Clavicule
La clavicule s'étend de l'acromion au sternum. Sa stabilité est assurée par les articulations
acromio-claviculaire et sterno-claviculaire, mais aussi par les ligaments trapézoïde, conoïde et coracoclaviculaires.
La clavicule sert de point d'appui à de nombreux muscles; au trapèze, au deltoïde, au grand
pectoral et au sterno-cleido-mastoïdien sur sa face supérieure, au sous-clavier et au sterno-cleidohyoïdien sur sa face inférieure.
+ Sternum (illustration n°12)
Le sternum est formé de trois pièces osseuses impaires et symétriques qui ne participent à la
ceinture scapulaire qu'au niveau de l'articulation sterno-claviculaire. Le sternum tel que nous le
connaissons actuellement est le résultat de la soudure de pièces osseuses indépendantes, les sternèbres.
Le manubrium s'articule avec la première côte et la clavicule en haut, la deuxième côte au niveau de
sa jonction avec le corps sternal. Le corps, plat et allongé, compte six échancrures sternales de chaque
côté. L'articulation du manubrium et du corps forment un angle dièdre saillant en avant. L'articulation
xiphoïde est souvent cartilagineuse. Sur sa face antérieure le manubrium et le corps donnent insertion
aux muscles sterno-cleïdo-mastoïdien et au grand pectoral.
+ Tête humérale (Illustration n°5)
L'extrémité supérieure de l'humérus présente, outre la tête de l'humérus (zone articulaire),
deux tubérosités séparées par le col anatomique. Le trochiter est situé en dehors de la tête sur le
prolongement du bord externe de l'os, tandis que le trochin est positionné sur la face antérieure de
l'humérus. Ces deux tubérosités sont séparées par une gouttière ostéo-fibreuse dans laquelle coulisse le
tendon du long biceps.
Le trochiter présente à sa face supérieure et postérieure trois facettes qui donnent
respectivement insertion aux muscle sus-épineux, sous-épineux et petit rond. Sur le trochin s'insère le
muscle sous-scapulaire. Les berges de la gouttière bicipitale donnent insertion du côté externe au
grand pectoral et du côté interne au grand rond et au grand dorsal.
1.2 ARTICULATIONS
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Les articulations de la ceinture scapulaire sont au nombre de trois (deux articulations
interosseuses et le plan de glissement de l'omoplate contre le thorax, habituellement considéré comme
une quatrième articulation).
+ Scapulo-humérale (illustration n°5)
L'articulation scapulo-humérale est la plus mobile des trois articulations de la ceinture
scapulaire, elle comprend trois degrés de liberté. La tête humérale représente environ le tiers d'une
sphère. Elle répond à une surface pratiquement plane, la glène humérale. La stabilité de ce système est
assuré par la présence d'un bourrelet glénoïdien, des ligaments et de la capsule, ainsi que par les
nombreux muscles participant à la constitution de la coiffe.
= Bourrelet glénoïdien
Il s'agit d’un anneau fibro-cartilagineux qui entoure le bord externe de la cavité glénoïde. Son
rôle physiologique est d'augmenter la surface articulaire et d'en accroître la profondeur.
= Ligaments
Ils ont deux origines possibles, la coracoïde ou la glène. On distingue:
- Le ligament coraco-huméral est une lame fibreuse qui relie l'apophyse coracoïde aux
apophyses humérales (trochin et trochiter). Ce ligament provient de la régression fibreuse de la
partie externe du muscle petit pectoral. Cette disposition très particulière rappelle le temps où,
encore soumis à la quadrupédie, notre apophyse coracoïde n'était qu'un vestige de notre ancien
os coracoïde, tandis que notre muscle petit pectoral s'insérait directement sur l'humérus pour
participer à la propulsion de l'animal. Le développement de la brachiation a transformé
récemment cette disposition en donnant à l'apophyse coracoïde un développement
considérable, très intéressant sur le plan mécanique (éloignement du point d'appui de l'axe de
la force) et au muscle petit pectoral un rôle de stabilisateur antérieur de l'omoplate. Le
ligament coraco-huméral joue un rôle de suspenseur de la tête humérale. Son action est
essentiellement passive, notamment lors des mouvements de traction vers le bas (soulèvement
d'une charge).
- Le ligament coraco-glénoïdien unit le bord externe de l'apophyse coracoïde au bourrelet
glénoïdien. Son origine serait identique à celle du ligament gléno-huméral.
- Les ligaments gléno-huméraux (supérieur, moyen et inférieur).
. Le ligament gléno-huméral supérieur relie la partie supérieure du
bourrelet glénoïdien au trochin sur lequel il s'unit par une structure commune
avec le ligament coraco-huméral.
. Le ligament gléno-huméral moyen s'attache sur le bourrelet
glénoïdien, à la partie voisine du col de l'omoplate, puis se dirige vers
l'extérieur pour s'insérer sur la partie inférieure du trochin.
. Le ligament gléno-huméral inférieur relie la partie inférieure du
bourrelet glénoïdien (jusqu'au pôle inférieur de la glène) à une région située à
l'extrémité inférieure du trochin.
La fonction essentielle de ces trois ligaments est de servir de frein lors des mouvements de
rotation externe et d'abduction.
+ Acromio-claviculaire (Illustration n°1)
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Cette articulation permet d'assurer un point fixe à l'omoplate lors de son glissement sur
l'espace interscapulo-thoracique.
= Structure
. Articulation
Les surfaces articulaires séparant ces deux os sont pratiquement planes, de structure rugueuse,
et d'aspect inégal. La clavicule s'appuie sur la face acromiale, expliquant la facilité de luxation vers le
haut de cet os.
. Ligaments
- Le ligament acromio-claviculaire est placé à la face supérieure de l'articulation. Les
faisceaux les plus externes de cette structure proviennent de la transformation fibreuse des fibres
musculaires acromiales du trapèze.
- Les ligaments coraco-claviculaires, au nombre de quatre, prennent tous naissance
sur l'apophyse coracoïde.
*Le ligament trapézoïde unit la partie extéro-inférieure de la clavicule au bord
interne de l'apophyse coracoïde. Il maintient l'extrémité de la clavicule en bas et en
dedans.
* Le ligament conoïde prend naissance sur la face inférieure de la clavicule et
se termine sur la partie verticale de l'apophyse coracoïde. Ce ligament est situé dans
un plan perpendiculaire au ligament trapézoïde. Cette disposition "croisée" confère à
l'ensemble une structure de couple, particulièrement efficace.
* Le ligament coraco-claviculaire interne relie le bord interne de la coracoïde
à la face inférieure de la clavicule.
* Le ligament coraco-claviculaire externe naît, le plus souvent, d'un
épaississement de l'aponévrose pectorale.
L'ensemble de ces structures ligamentaires ont pour objet de maintenir la clavicule vers le bas.
Toute atteinte de ce système se manifestera par une luxation acromio-claviculaire, la clavicule faisant
saillie vers le haut.
+ Sterno-claviculaire (Illustration n°12)
Cette articulation permet de rigidifier la ceinture scapulaire et de fournir un point d'appui
antérieur fixe, indispensable pour développer la force musculaire. L'articulation sterno-claviculaire fait
également intervenir la première côte. Les différentes pièces osseuses sont réunies par un fibrocartilage et des ligaments. Cette articulation présente deux degrés de liberté, suivant un axe vertical
(abaissement ou élévation de la clavicule) et suivant un axe antéro-postérieur (antépulsion et
rétropulsion). L'association des déplacements engendrés par le trapèze suivant ces deux axes, donne un
mouvement de circumduction.
+ Espace de glissement scapulo-thoracique
Le grand dentelé est séparé de la paroi thoracique par un vaste espace celluleux qui joue le rôle
d'un plan de glissement pour l'omoplate. Lors des mouvements d'abduction du bras au-delà de 90°
l'omoplate glisse sur ce plan celluleux en déplaçant sa pinte vers l'extérieur et le haut ce qui a pour
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effet d'orienter ainsi la cavité glénoïde vers le haut. Ce glissement est indispensable à l'abduction au
delà de 90°.
1.3 MUSCLES DE LA CEINTURE SCAPULAIRE
Les muscles participant à un côté de la ceinture scapulaire sont au nombre de 16, ils peuvent être
divisés en trois groupes:
= Postérieur (sus-épineux, sous-épineux, petit et grand rond, petit et grand rhomboïdes, grand
dentelé, grand dorsal et angulaire de l'omoplate).
= Supérieur (trapèze et deltoïde).
= Antérieur (grand et petit pectoraux, sous-scapulaire, coraco-brachial et biceps).
Muscles postérieurs (Illustrations n°2, et 4)
+ Sus-épineux
Le sus-épineux s'étend de la fosse sus-épineuse à l'extrémité supérieure de l'humérus. Pendant
son trajet il passe au-dessous de l'articulation acromio-claviculaire et du ligament acromiocoracoïdien, et au-dessus de l'articulation scapulo-humérale. Il se termine par un tendon adhérent à la
partie supérieure de la capsule sur la face supérieure du trochiter. Le sus-épineux présente trois
fonctions essentielles:
- Il est abducteur du bras.
- Il applique la tête humérale sur la cavité glénoïde lors de l'abduction et permet ainsi
de stabiliser l'articulation lors de la contraction du deltoïde.
- Il joue un rôle de ligament actif de l'articulation de l'épaule.
+ Sous-épineux
Le sous-épineux relie la fosse sous-épineuse au trochiter sur lequel il s'insère en dehors de sa
facette moyenne par un tendon aplati Il est séparé de la capsule articulaire par une bourse séreuse. Le
sous-épineux est rotateur externe et abducteur du bras. Comme le sus-épineux il contribue à maintenir
en contact les surfaces articulaires de l'articulation gléno-humérale.
+ Grand rond
Ce muscle allongé s'étend de l'angle inférieur de l'omoplate à la coulisse bicipitale. Pendant
son trajet le grand rond se porte en avant, passe sous le muscle sous-scapulaire et se fixe à un tendon
aplati et large sur la face antérieure de l'humérus. Comme le grand dorsal, le grand rond est rotateur
interne et d'adducteur du bras. Quand l'humérus joue le rôle de point fixe le grand rond élève le
moignon de l'épaule et l'angle inférieur de l'omoplate.
+ Petit rond
Le petit rond est placé sous le sous-épineux qu'il suit dans son trajet du bord externe de
l'omoplate à la face postérieure de la tête humérale. Il s'insère sur la facette inférieure du trochiter. Le
petit rond est rotateur externe et abducteur du bras.
+ Grand dorsal
Le grand dorsal est un muscle aplati, très large qui s'étend de la région dorsale et lombaire à la
coulisse bicipitale. Il s'attache aux apophyses épineuses des six dernières vertèbres dorsales et des cinq
vertèbres lombaires, aux crêtes sacrée et iliaque, à la face externe des quatre dernières côtes pour
gagner le fond de la coulisse bicipitale. Le grand dorsale est adducteur, rotateur interne et à l'origine
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d'une rétropulsion du bras. Quand le point d'appui est le bras, le grand dorsal devient élévateur du
tronc.
+ Rhomboïdes
Le petit et le grand rhomboïdes s'insèrent sur les apophyses épineuses et le ligament
interosseux correspondant à la septième cervicale et au quatre premières vertèbres dorsales. Ses fibres
s'orientent en bas et en dehors pour se terminer sur le bord spinal de l'omoplate, de l'épine à l'angle
inférieur. Les rhomboïdes sont un élévateur de l'omoplate et des abaisseurs du moignon de l'épaule.
+ Angulaire de l'omoplate
L'angulaire de l'omoplate est un muscle allongé qui s'étend de l'angle supéro-interne de
l'omoplate aux cinq premières vertèbres cervicales. Quand le point fixe est l'angle de l'omoplate, ce
muscle incline la colonne cervicale. A l'inverse quand le point fixe est cervical, l'angulaire bascule
l'omoplate en bas et en dehors en abaissant le moignon de l'épaule.
+ Grand dentelé
Le corps musculaire du grand dentelé et ses insertions ne sont pratiquement jamais lésés lors
de l'exercice physique. La seule pathologie fréquemment rencontrée concerne son nerf, encore appelé
nerf de Charles-Bell. Le grand dentelé est un muscle large, aplati, mince qui est appliqué sur la paroi
latérale du thorax. Il s'enroule sur le thorax, du bord spinal de l'omoplate aux dix premières côtes. Ce
muscle est séparé de la paroi thoracique par un espace celluleux qui a pour fonction de faciliter les
mouvements de glissement de l'omoplate sur le thorax. La fonction de ce muscle est double:
. Quand il se contracte en prenant appui sur les côtes, il attire l'omoplate en
avant et en dehors, en lui imprimant un mouvement de rotation qui élève l'angle externe de l'omoplate
et le moignon de l'épaule.
. Inversement, quand le point fixe est constitué par l'omoplate, il élève les
côtes et joue dans ce cas un rôle d'inspirateur.
Muscles supérieurs (Illustration n°4)
+ Trapèze
Le trapèze est un muscle plat et triangulaire qui relie le rachis cervico-dorsal à l'épaule.
Il naît du ligament cervical postérieur, des apophyses épineuses de la septième cervicale à la dixième
dorsale. L'ensemble des fibres musculaires se portent en dehors pour se terminer sur la clavicule,
l'acromion et l'épine de l'omoplate. L'action de ce muscle est complexe car elle dépend des faisceaux
musculaires concernés. les fibres supérieures portent l'épaule en haut et en dedans, les fibres moyennes
portent l'omoplate en dedans et montent le moignon de l'épaule, les fibres inférieures abaissent le bord
spinal de l'omoplate tout en élevant le moignon de l'épaule.
+ Deltoïde
Le muscle deltoïde recouvre le moignon de l'épaule. Il relie la ceinture scapulaire à la face
externe de l'humérus. Il a pour origine des fibres prenant naissance sur le bord antérieur de la
clavicule, le sommet de l'acromion et l'épine de l'omoplate. Ces fibres forment une masse épaisse
fusiforme qui recouvre l'articulation scapulo-humérale. Il se termine sur la face externe de l'humérus.
Le deltoïde est le plus puissant des abducteurs du bras.
Muscles antérieurs (Illustration n° 3 et 6)
+ Sous-scapulaire (3)
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Ce muscle, situé sur la face antérieure de l'omoplate, s'étend de la fosse sous scapulaire à
l'extrémité supérieure de l'humérus. Il se termine par un tendon et des fibres tendineuses sur la partie
supérieure de la crête sous-trochantérienne. Il est séparé de l'apophyse coracoïde par une bourse
séreuse dite " sous-coracoïdienne", et de la capsule articulaire par une deuxième bourse appelée sousscapulaire. Le sous-scapulaire est un rotateur interne du bras.
+ Grand pectoral (6)
Le grand pectoral s'étend du bord antérieur de la clavicule, de la moitié du sternum, des six
premiers cartilages costaux et de la gaine des grands droits de l'abdomen à la lèvre antérieure de la
coulisse bicipitale. Le grand pectoral est adducteur et rotateur interne du bras.
+ Petit pectoral (6)
Le petit pectoral s'étend des troisième, quatrième et cinquième côte de l'apophyse coracoïde.
Quand il prend son point fixe sur les côtes, le petit pectoral abaisse le moignon de l'épaule.
Inversement il devient inspirateur quand le point d'appui est coracoïdien.
+ Coraco-brachial (6)
Le coraco-brachial est un muscle fusiforme qui s'insère sur l'apophyse coracoïde en dedans de
l'insertion de la courte portion du biceps. Il longe ce dernier jusqu'à son insertion sur la face interne de
l'humérus.
Le coraco-brachial porte le bras en avant et en dedans. Ce muscle n'est qu’exceptionnellement
lésée lors de la pratique sportive. Seule la tendinite d'insertion haute peut être parfois mis en évidence.
1.4 PHYSIOLOGIE
1.4.1 Physiologie des articulations
+ Articulation scapulo-humérale
Cette articulation peut réaliser:
= Des mouvements suivant un axe transversal passant par le centre de la tête humérale et
parallèle au plan de l'omoplate:
. Le mouvement de flexion (antépulsion) est réalisé par le coraco-brachial, le faisceau
antérieur du deltoïde, la courte portion du biceps, le faisceau supérieur du grand pectoral. Il est arrêté
par la tension du ligament coraco-huméral. Son amplitude maximale est de 50°, la scapulo-humérale
suffit à sa réalisation, au-delà de cet angle il existe un rotation interne de l'omoplate.
. Le mouvement d’extension (rétropulsion) est provoqué par la contraction du grand
rond, du petit rond et des faisceaux postérieurs du deltoïde. Si la rétropulsion est prolongée les
rhomboïdes, le grand dorsal et le trapèze participent au mouvement. L'extension est arrêtée par la
tension du ligament coraco-huméral. Son amplitude maximale est de 30°
= Des mouvements réalisés autour d'un axe antéro-postérieur passant par le centre de la tête
humérale et perpendiculaire au plan de l'omoplate.
. Le mouvement d’abduction est provoqué par la contraction simultanée du deltoïde
qui est le seul abducteur actif et le sus épineux dont le rôle est de plaquer la tête humérale contre la
cavité glénoïde et d'éviter ainsi son élévation. Ce dernier mécanisme est renforcé par la voûte capsuloligamentaire. Le mouvement est limité par le contact du trochiter contre la cavité glénoïde (90°), puis
par la mobilité de l'omoplate. Son amplitude maximale est de 180°. Jusqu'à 90° seule l'articulation
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gléno-humérale participe au mouvement. Au-delà de cette valeur la rotation de l'omoplate est
indispensable.
. Le mouvement d'adduction est provoquée par la contraction du grand pectoral, du
grand dorsal et du sous-scapulaire. Il s'agit d'un mouvement réalisé le plus souvent lors des tractions,
c'est-à-dire quand le bras est déjà en abduction. Son amplitude maximale est de quelques degrés.
L'adduction est limitée par la rencontre du bras avec le tronc.
= Des mouvements réalisés autour d'un axe passant par le centre de la tête humérale et
parallèle à celui du corps.
. La rotation externe est provoquée par le sous-épineux et le petit rond. Son amplitude
maximale est de 30°. La rotation externe est limitée par la tension de la capsule articulaire et les
muscles rotateurs internes.
. La rotation interne est provoquée par la contraction du sous-scapulaire, du grand
pectoral, du grand rond et du grand dorsal. Son amplitude maximale est de 90°. Elle est limitée par la
tension de la capsule et les rotateurs externes.
= Des mouvements complexes intégrant l'abduction/adduction et la flexion/extension
Ce type de mouvement, appelé circumduction nécessite la participation de toutes les articulations de la
ceinture scapulaire.
+ Articulation acromio-claviculaire
Cette articulation présente la particularité de pouvoir effectuer des mouvements de glissement
de très faible amplitude, mais dans tous les plans de l'espace. Ces mouvements permettent à l'omoplate
d'effectuer des rotations et des mouvements de bascule autour de ce point. Le mouvement d'ouverture
de l'omoplate par rapport à la clavicule est limité par le ligament conoïde, la fermeture par le ligament
trapézoïde.
1.4.2 Physiologie des chaînes musculaires
Les chaînes musculaires de la ceinture scapulaire peuvent être dissociées suivant que l'on
considère leurs points d'appui, leur physiologie, ou leur localisation anatomique. Ces trois paramètres
résultant du processus évolutif propre à cette ceinture, l'étude de leur physiologie chez l'homme
moderne se trouve confrontée à une juxtaposition de fonctions dont l'efficacité répond en grande partie
à leur capacité adaptative. C'est pourquoi les classiques fonctions physiologiques de cette ceinture ne
seront pas envisagées uniquement sous l'angle abstrait de leur biomécanique moderne, mais comme le
résultat instantané d'une succession d'étapes évolutives.
Trois grandes fonctions peuvent être individualisées au niveau de la ceinture scapulaire chez
l'homme; la traction (issue de la brachiation), la pression et la propulsion antéro-postérieure (en
rapport avec la quadrupédie au repos et pendant les déplacements), la mobilité (relevant de l'abandon
de la bipédie et secondairement de la brachiation par libération de la main). Le sportif ne fait
qu'utiliser au mieux ces différentes fonctions en cherchant à privilégier celle qui lui permettra d’être
le plus performant dans sa discipline. Les nouvelles contraintes appliquées à ces structures sont à
l'origine de l'ensemble des pathologies rencontrées dans ce domaine.
+ Traction
Cette fonction, issue de la brachiation est assurée par deux types de groupes musculaires
travaillant en chaîne, soit directe (liaison entre l'humérus et le thorax ou le rachis), soit indirecte
(liaison intermédiaire sur l'omoplate et/ou la clavicule).
= Chaînes directes
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Ce système fait appel aux muscles s'insérant directement sur le thorax et sur l'humérus en
court-circuitant les articulations de l'épaule. Trois systèmes peuvent être décrits:
. La chaîne antérieure constituée par le grand pectoral.
. La chaîne intermédiaire par le deltoïde
. La chaîne postérieure par le grand dorsal.
Ces trois muscles assurent une fonction de traction de l'humérus vers le thorax. Il s'agit de trois
muscles puissants, prenant de multiples appuis sur le thorax et/ou le rachis.
= Chaînes indirectes
Ces chaînes sont formées de plusieurs groupes musculaires qui utilisent l'omoplate ou la
clavicule comme relais mécanique. Ces deux derniers os permettant de moduler ou d'orienter
différemment la force initiale.
Les trois axes de travail déjà décrits pour les chaînes directes sont identiques à ceux utilisés
par les chaînes indirectes :
. La chaîne antérieure est constituée du petit pectoral dont la fonction est de
stabiliser l'omoplate lors de la traction en lui assurant un point fixe sur le thorax, du coraco-brachial,
de la courte portion du biceps et du sous-scapulaire dont les rôles consistent à assurer l'équilibre des
forces de traction et à rapprocher le membre suspenseur du tronc.
. La chaîne supérieure comprend le trapèze et le deltoïde pour fixer l'omoplate
et la clavicule lors de la mise en tension des muscles sus-épineux, et de la longue portion du biceps.
. La chaîne postérieure est formée du trapèze, de l'angulaire de l'omoplate, des
rhomboïdes et du grand dentelé chargés d'haubaner l'omoplate au tronc, et des muscles "tracteurs"
proprement dits, c'est-à-dire des muscles sous-épineux, petit rond et grand rond.
Ces trois groupes musculaires permettent d'équilibrer les forces s’exerçant sur les parties
antérieures et postérieures du tronc et d'assurer une force de traction considérable. Les pathologies
rencontrées à ce niveau peuvent avoir pour origine un déséquilibre antéro-postérieur ou une
insuffisance des muscles stabilisateurs (muscles de la chaîne supérieure).
+ Pression déplacement
= Muscles antigravitaires
Les muscles qui assuraient la lutte contre la pesanteur chez nos ancêtres quadrupèdes sont
essentiellement les stabilisateurs de la tête humérale. Les deux principaux sont le deltoïde et le sus
épineux pour la partie antérieure, le sous-épineux et le grand dorsal pour la partie postérieure. C'est à
dire ceux "fermant vers le haut et vers l'arrière la coiffe humérale.
= Muscles de la propulsion
Ils peuvent être divisés en deux groupes suivant leur physiologie, les propulseurs à proprement
parler c'est à dire les muscles dont la contraction participe activement au déplacement de l'animal
(rotateurs internes et rétropulseurs), et les "rameneurs" dont la fonction consiste à antérioriser le
membre lors de la phase dite de suspension (rotateurs externes et antépulseurs). Les propulseurs
constituent naturellement du fait de leur fonction le groupe des muscles les plus puissants (sousscapulaire, grand rond, grand pectoral, grand dorsal), tandis que les muscles chargés de ramener le
membre en avant sont beaucoup plus faibles et moins nombreux (sous-épineux, petit rond). Cette
disparité se retrouve au niveau de la ceinture scapulaire de l'homme moderne, chez lequel les rotateurs
externes sont beaucoup plus faibles que les rotateurs internes. Cette inégalité est à l'origine de
nombreuses pathologies chez le sportif utilisant de façon régulière l'antagonisme rotateurs
internes/rotateurs externes.
+ Mobilité
11
La mobilité est certainement le caractère le plus moderne de l'épaule humaine. Elle répond à la
libération définitive du membre supérieur vis à vis de la locomotion. Cette fonction, indépendante de
la notion de force, intègre la totalité des muscles de l'épaule et des degrés de liberté des trois
articulations (9 degrés de liberté). Son acquisition répond beaucoup plus à un mode d'intégration des
informations par le cerveau qu'à une modification structurelle de la ceinture scapulaire. L'acquisition
des séquences gestuelles, de la précision et de la position spatiale du membre supérieur n'ont
certainement pas restructuré les éléments fondamentaux de la biomécanique de l'épaule au cours de
son évolution. Les pathologies liées à la mobilité pourront répondre à deux étiologies bien distinctes,
la recherche de la force dans des conditions articulaires ou musculaires extrêmes et la répétition
itérative de mouvements de faible intensité.
1.4.3 Mécanique de la ceinture scapulaire
Lors de la pratique sportive il n'existe qu’exceptionnellement un mouvement isolé de l'une des
articulations de la ceinture scapulaire. La dynamique de l'épaule est le résultat de mouvements
combinés des trois articulations et du déplacement de l'omoplate sur son plan de glissement.
On peut distinguer:
+ Des mouvements de glissement frontaux de l'omoplate. Ces mouvements
s'accompagnent d'une projection antérieure de la clavicule lors du glissement externe de l'omoplate
(saisissement d'un adversaire à "bras le corps" en lutte, soulèvement d'une barre placée au sol), et
inversement d'une projection postérieure de la clavicule et d'un glissement interne de l'omoplate vers
le rachis (mouvement de préparation au volley ou au basket avant le tir, armé du bras au handball,
joueurs participant à la mêlée au rugby...).
+ Des mouvements de rotation, "sonnette de l'omoplate". Dans ce cas l'omoplate
tourne suivant un axe perpendiculaire au plan de l'os en passant par l'angle supéro-interne. La rotation
en dehors oriente la glène vers le haut. Ce mouvement s'accompagne d'une élévation du moignon de
l'épaule et/ou d'une abduction du bras au delà de 90° (tous les exercices réalisés bras tendu en
abduction, suspension, équilibre...). La rotation en dedans oriente la cavité glénoïde en dehors et vers
le bas.
II - BRAS (STYLOPODE)
Le squelette du bras est constitué de l'humérus. Celui-ci s'articule en haut avec l'omoplate au
niveau de la cavité glénoïde, et en bas avec le radius et le cubitus par un condyle et une trochlée.
Comparativement aux autres mammifères, primates exceptés, l'humérus humain est
exceptionnellement long. Il donne de ce fait au rapports MS/MI ou MS/taille une valeur très élevée.
Ce phénomène admet certainement pour origine la phase arboricole de notre développement. En effet
les humérus des animaux ayant à lutter contre la gravitation présentent une longueur moindre et un
diamètre relatif plus important destinés à résister à la pression, tandis que l'humérus des bipèdes non
brachiateurs reste grêle et court.
12
Le développement de cet os, en éloignant le coude et la main du corps donne une très grande
agilité au membre supérieur.
2.1 OSTEOLOGIE (Illustration n° 5)
+ Humérus
Le corps de l'humérus est pratiquement rectiligne. On lui reconnaît trois faces, externe, interne
et postérieure.
= Face externe
Elle reçoit l'insertion de deux muscles essentiels de l'épaule, le deltoïde qui s'insère sur une
crête en forme de V, et le brachial antérieur dont l'encrage se situe juste sous le V deltoïdien.
= Face interne
La face interne comprend sur sa partie supérieure la coulisse bicipitale entourée des insertions
du grand pectoral, du grand rond et du grand dorsal, la facette d'insertion du sous scapulaire. Dans sa
partie moyenne cette face reçoit les tendons et les fibres musculaires du coraco-brachial et du brachial
antérieur.
= Face postérieure
Cette face est divisée en deux par la gouttière radiale. Le sous épineux et le petit rond
s'insèrent à la partie postérieure du trochiter tandis que la presque totalité de l'os donne naissance aux
fibres du triceps brachial (vaste externe, vaste interne et au muscle brachial antérieur.
2.2 MUSCLES (Illustrations n°3, 2 et 6)
Les muscles du bras se répartissent en deux loges:
= Les muscles antérieurs, coraco-brachial, brachial antérieur et biceps brachial.
= Les muscles postérieurs, vaste externe, vaste interne et longue portion du triceps, dont
l'union forme le triceps brachial.
+ Muscles antérieurs (3)
= Biceps brachial
Le biceps brachial est un muscle fusiforme constitué de deux insertions hautes, les court et
long biceps. Il s'étend de l'omoplate à l'extrémité supérieure du radius. La longue portion prend
naissance à la partie supérieure du bourrelet glénoïdien. Son tendon traverse l'articulation glénohumérale, coulisse dans la gouttière bicipitale, (canal ostéo-fibreux fermé par le ligament huméral
transverse et le tendon du grand pectoral).
La courte portion du biceps naît de l'apophyse coracoïde, descend en dedans du long biceps
auquel il s'unit vers la partie moyenne du bras. Au bras, le tendon du court biceps donne naissance à
un corps charnu qui longe en dehors, puis en avant le coraco-brachial. Le tendon du long biceps se
prolonge en dessous de la coulisse bicipitale par un corps charnu fusiforme. Ces deux chefs se
réunissent à la partie moyenne et antérieure du bras pour donner un corps musculaire unique. Il se
termine au pli du coude sur la moitié postérieure tubérosité bicipitale du radius. Le biceps est
fléchisseur de l'avant bras. Si ce dernier est en pronation, il est d'abord supinateur, puis fléchisseur.
= Brachial antérieur
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Il fait partie du groupe des muscles antérieurs du bras formé par le biceps, le brachial antérieur
et le coraco-brachial. Il s'étend des faces interne et externe de l'humérus jusqu'à son insertion
constituée d'un large tendon aplati sur la face inféro-interne de l'apophyse coronoïde du cubitus. Au
coude, il passe en avant de la capsule articulaire. Le brachial antérieur est fléchisseur de l'avant bras
sur le bras.
= Coraco-brachial
Le coraco-brachial prend naissance au niveau de l'apophyse coracoïde (voir épaule). Il se
dirige en bas et en dehors, en arrière du tendon du grand pectoral et en avant de celui du sousscapulaire. Il descend jusqu'au tiers supérieur de l'humérus sur lequel il se fixe. Il est adducteur et
antépulseur du bras.
+ Muscles postérieurs (2)
= Triceps brachial
C'est le seul muscle de la loge postérieure du bras. Ce muscle prend naissance au niveau de la
partie inférieure de la cavité glénoïde de l'omoplate pour sa longue portion, et sur la face postérieure
de l'humérus pour le vaste externe et le vaste interne. Ses trois faisceaux se terminent sur la face
supérieure de l’olécrane par un tendon commun. Seule la longue portion franchit deux articulations. Le
triceps est extenseur de l'avant bras sur le bras. Par sa courte portion il est adducteur du bras.
III COUDE
3.1 OSTEOLOGIE (Illustrations n°5 et 7)
Trois os participent à l'articulation du coude, l'humérus, le radius et le cubitus.
= Extrémité inférieure de l'humérus
L'extrémité inférieure de l'humérus est aplatie d'avant en arrière, elle est formée d'une surface
articulaire et de deux saillies latérales l'épicondyle (externe) et l'épitrochlée (interne). L'épicondyle est
une saillie rugueuse qui donne naissance, par un tendon unique, aux muscles épicondyliens (2 e radial,
14
extenseur commun des doigts, extenseur propre du V, cubital postérieur), et sur sa face postérieur à
l'anconé. L'épitrochlée est située en dedans de la trochlée donne naissance, par un tendon commun,
aux muscles épitrochléens (rond pronateur, grand et petit palmaires, cubital antérieur). L'extrémité
articulaire de l'humérus est constituée par une trochlée interne, un condyle externe séparés par une
gouttière condylo-trochléenne.
. La trochlée présente deux versants et une gorge qui décrit un arc en hélice. Elle est
surmontée en avant par la fossette coronoïdienne et en arrière par la cavité olécrânienne.
. Le condyle est un segment sphérique qui regarde en avant et en bas.
= Extrémité du radius
L'extrémité supérieure du radius est formée de la tête (zone articulaire), d'un col et d'une
tubérosité sur laquelle s'insère le tendon du biceps brachial. La tête du radius supporte deux
articulations dont les surfaces cartilagineuses sont en continuité l'une avec l'autre. La cupule radiale
répond au condyle huméral, la partie interne du bord de la cupule s'articule avec la petite fosse
sigmoïde.
= Extrémité du cubitus
L'extrémité supérieure du cubitus est formée par deux apophyses l’olécrane et l'apophyse
coronoïde.
. L’olécrane présente une face antérieure articulaire et une face postérieure rugueuse.
La partie supérieure de cette dernière donne insertion au tendon du triceps brachial.
. L'apophyse coronoïde présente une face supérieure articulaire, une face inférieure
dont la partie basse donne insertion au brachial antérieur, une face interne sur laquelle s'insère le
ligament latéral interne et une face externe articulaire.
L'extrémité supérieure du cubitus présente deux cavités articulaires dont l'une occupe la face
antérieure de l’olécrane (grande cavité sigmoïde olécrânienne), et l'autre la surface supérieure de
l'apophyse coronoïde (petite cavité sigmoïde coronoïdienne). Les surfaces articulaires de ces deux
cavités sont perpendiculaires. Le sillon transversal qui les partage verticalement répond à la gorge
trochléenne. La petite cavité sigmoïde est située sur la phase externe de l'apophyse coronoïde, elle
s'articule avec la cupule radiale.
3. 2 ARTICULATION DU COUDE
L'articulation du coude est formée de trois articulations, entre l'humérus, le cubitus et le radius.
Ces trois articulations existent déjà à la fin du primaire et chez les amphibiens et les reptiles du
secondaire. Il s'agit d'un caractère très ancien, propre à l'ensemble des vertébrés. Les trois articulations
sont enfermées dans une même capsule qui s'étend de l'humérus aux deux os de l'avant bras. Cette
dernière est renforcée par les ligaments antérieur, latéral interne, latéral externe, postérieur, annulaire
et le ligament radio-cubital.
. Le ligament antérieur s'étend sur tout l'humérus de l'épitrochlée à
l'épicondyle au bord externe de l'apophyse coronoïde et au ligament annulaire.
. Le ligament latéral externe est formé de trois faisceaux qui prennent
naissance sur l'épicondyle et s'étendent au bord externe de la grande cavité sigmoïde.
. Le ligament latéral interne comprend également trois faisceaux qui prennent
naissance sur l'épitrochlée et divergent vers le bord interne de la grande cavité sigmoïde.
. Le ligament annulaire entoure la tête radiale sans présenter d'insertion sur
cette dernière. Cette conformation permet lors de la prono-supination le glissement de la tête radiale au
sein du ligament.
15
. Le ligament radio-cubital, ou ligament inférieur, relie le bord inférieur de la
petite cavité sigmoïde au bord interne radius, juste sous sa surface articulaire
. Le ligament postérieur, très peu développé relie l'extrémité supérieure de
l’olécrane aux bords latéraux de la fossette olécrânienne.
3.3 PHYSIOLOGIE
L'articulation du coude réalise des mouvements de flexion/extension de l'avant bras grâce à
l'articulation de l'humérus avec le cubitus et le radius, et des mouvements de torsion appelés pronation
et supination avec l'articulation radio-cubitale. Ces derniers mouvements nécessitent le bon
fonctionnement de l'articulation radio-cubitale inférieure. En extension (160°) le cubitus ne se trouve
pas exactement dans l'axe de l'humérus. Ce valgus physiologique est d'environ 170°. La flexion
maximale est de 20 à 30°. La supination (paume de la main vers le haut) est de 90°, la pronation
(paume de la main vers le bas) de 80°.
IV – AVANT BRAS
L'avant bras est une région relativement préservée chez le sportif, comparativement à son
homologue inférieur, la jambe.
Dans la nouvelle position anatomique la main est présentée pronation.
4.1 OSTEOLOGIE (Illustration n°7)
L'avant bras est constitué de deus os longs et frêles, le radius et le cubitus. Contrairement aux
deux longs de la jambe il existe une symétrie inverse entre la tête et l'extrémité de ces deux pièces
osseuses. Le radius présente une tête et un col assez peu développés tandis que sa base est massive.
16
L'inverse peut être observé pour le cubitus. Cette disposition particulière rend aisé les mouvements de
prono-supination et leur assure une grande amplitude. L'acquisition du croisement du radius et du
cubitus est très ancienne. Beaucoup d'animaux du trias (première période du secondaire) présente déjà
cette particularité qu'ils soient bipèdes ou quadrupèdes. Il semble que cette modification ait été rendue
nécessaire lors du rapprochement des membres antérieurs de l'axe du corps. L'absence de facette
articulaire entre le cubitus et la première rangée du carpe n'est visible que chez les bipèdes qui
n'exercent pas de pression dans l'axe de l'avant bras lors de leur déplacement
+ Radius
Le radius comprend un corps et deux extrémités. Il décrit une courbe concave en dedans et en
avant.
L'extrémité supérieure est formée d'une tête entièrement occupée par du cartilage, d'un col de forme
cylindrique, et d'une tubérosité qui donne insertion au tendon du muscle biceps brachial. Le corps est
constitué de deux faces.
= Une face antérieure qui donne insertion au court supinateur dans son
tiers supérieur, au fléchisseur superficiel et au long fléchisseur propre dans son tiers moyen, et au carré
pronateur dans son tiers inférieur.
= Une face postérieure qui donne naissance au court supinateur dans
son tiers supérieur et au long abducteur du pouce, rond pronateur et court extenseur du I dans son tiers
moyen.
L'extrémité inférieure est volumineuse. Elle est occupée par une surface articulaire divisée en deux par
une crête mousse. Le radius s'articule sur la partie externe avec le scaphoïde et sur sa partie interne
avec le semi-lunaire.
+ Cubitus
Le cubitus est un os long, situé à la partie interne du radius. Il comprend deux extrémités qui
s'articulent en haut avec l'humérus et le radius et en bas avec le radius par l'intermédiaire du ligament
triangulaire. Sa face antérieure donne insertion en haut et en dedans au court supinateur, sur les 2/3
supérieurs au fléchisseur commun profond, et dans son dernier tiers au carré pronateur. Sa face
postérieure est séparée par une crête longitudinale qui donne naissance:
= du côté interne, au fléchisseur commun profond, au cubital antérieur et au
cubital postérieur.
= du côté externe, à l'anconé, au court supinateur, au long abducteur du pouce,
au long extenseur du pouce, au court extenseur du pouce et à l'extenseur propre de l'index.
6.2 MUSCLES (Illustration n°8 et 9)
Comme au niveau du membre inférieur les muscles de l'avant bras se divisent en trois groupes,
antérieur, postérieur et externe. On compte 20 muscles si l'on, excepte les lombricaux au niveau de
l'avant bras, pour seulement 14 muscles au niveau de la jambe. Cette différence provient d'un
régression, puis d'une disparition d'un certain nombre de muscles du membre inférieur, devenus
inutiles du fait de la perte de la prono-supination. Mais dans les deux cas ce sont les fléchisseurs
(muscles de la propulsion quadrupédie) qui sont les plus puissants.
+ Muscles antérieurs (9)
On distingue un plan profond et un plan superficiel:
17
= Plan profond
. Carré pronateur. Ce muscle court et aplati s'étend du cubitus au radius juste audessus de l'articulation radio-cubitale inférieure. Son action est pronatrice de la main.
. Fléchisseur commun profond des doigts. Ce muscle long et volumineux s'étend du
radius et du cubitus (3/4 supérieur de la face interne, ainsi que du ligament interosseux situé au-dessus
du carré pronateur, jusqu'aux troisièmes phalanges de chacun des doigts. Au niveau du
carpe il glisse dans les gaines fibreuses des fléchisseurs. Il est fléchisseur des phalanges et de la main.
. Le long fléchisseur du pouce prend naissance à la face antérieure du radius et à la
phase externe de l'apophyse coronoïde. Il descend verticalement, franchit le carpe en se réfléchissant
au niveau du trapèze et se fixe à la base de la deuxième phalange du pouce. Il est fléchisseur de la
deuxième et la première phalange.
= Plan superficiel
. Le fléchisseur commun superficiel s'insère en haut sur l'apophyse coronoïde et
l'épitrochlée ainsi que sur le bord antérieur du radius, formant ainsi une arcade. Il descend
verticalement dans l'avant-bras et se divise en quatre tendons, qui se terminent sur les bords latéraux
des deuxièmes phalanges des quatre derniers doigts. Il est fléchisseur des phalanges et du carpe.
. Le rond pronateur est un muscle court. Il s'étend de l'épitrochlée et de l'apophyse
coronoïde à la partie moyenne de la face externe du radius. Il est pronateur de l'avant bras.
. Grand palmaire. Ce muscle prend naissance au niveau de l'épitrochlée. Il se fixe en
s'élargissant sur les bases des deuxième et troisième métacarpiens. Il est fléchisseur et pronateur de la
main.
. Petit palmaire. Ce muscle inconstant s'étend de l'épitrochlée à l'aponévrose
palmaire. Il est fléchisseur de la main.
. Le cubital antérieur est un muscle fusiforme qui s'étend de l'épitrochlée et du
cubitus à la face antérieure du pisciforme. Il est fléchisseur et adducteur de la main.
+ Muscles externes (8)
. Court supinateur. Ce muscle court et large s'étend de l'épicondyle et de la crête
sous sigmoïdienne cubitale à la face externe du radius au-dessus de la tubérosité bicipitale. C'est un
muscle supinateur.
. Le premier radial s'étend du bord externe de l'humérus et de l'épicondyle au
deuxième métacarpien. Il est extenseur et abducteur de la main.
. Le deuxième radial est un muscle court et aplati qui s'insère en haut sur
l'épicondyle et gagne l'apophyse styloïde du troisième métacarpien. Il est extenseur et abducteur de la
main.
. Le long supinateur prend naissance sur l'épicondyle et à l'extrémité inférieure du
bord externe de l'humérus. Il se termine sur la base de l'apophyse styloïde du radius. Il est fléchisseur
de l'avant bras sur le bras et supinateur quand l'avant-bras est en pronation complète.
+ Muscles postérieurs (8)
= Plan profond
18
. Long abducteur du pouce. Ce muscle s'étend des deux os de l'avant-bras (partie
moyenne) à l'extrémité supérieure du premier métacarpien. Il est abducteur du pouce.
. Court extenseur du pouce. Ce muscle s'insère comme le long abducteur du pouce
dont il suit le trajet jusqu'à l'éminence thénar. Il se termine sur la première phalange du pouce. Ce
muscle est extenseur et abducteur du pouce et du premier métacarpien.
. Long extenseur du pouce. Il unit la partie moyenne du cubitus à la deuxième
phalange du I. Il est extenseur de la deuxième et de la première phalange ainsi que du carpe.
. Extenseur propre de l'index. Ce muscle fusiforme s'étend du cubitus au tendon de
l'extenseur commun destiné à l'index. Il est extenseur de l'index.
= Plan superficiel
. L'anconé est un muscle plat et court placé à la face postérieure du coude. Il s'insère
derrière l'épicondyle et se dirige en oblique vers la face latérale externe de l'olécrane. Il est extenseur
de l'avant bras.
. Extenseur propre du V. C'est un muscle grêle qui s'étend de l'épicondyle jusqu'au
tendon de l'extenseur commun destiné au V. Il est extenseur des deux dernières phalanges du V.
. L'extenseur commun des doigts s'insère sur l'épicondyle et sur plusieurs
aponévroses tendineuses. Il se divise rapidement en quatre tendons qui franchissent le carpe dans une
gouttière creusée à la face postérieure du radius. Il se termine sur les trois phalanges des quatre
derniers doigts. Il est extenseur des deux dernières phalanges et du carpe.
. Cubital postérieur. Ce muscle fusiforme s'étend de l'épicondyle au tubercule interne
du cinquième métatarsien. Il est extenseur et adducteur de la main.
V - POIGNET
Le poignet est une articulation complexe et exposée qui peut être l'objet de traumatismes
violents (chute, choc) et surtout de nombreux microtraumatismes (gymnastique, handball, basket,
lancers, tennis, tennis de table, aviron....).
5.1 OSTEOLOGIE (Illustration n°10)
Le carpe est formé de deux rangées d'os qui s'articulent entre le radius d'une part et les
métacarpes d'autre part.
+ Rangée supérieure du carpe
Elle comprend quatre os: le scaphoïde en dehors, le semi-lunaire et le pyramidal au centre et le
pisiforme en dedans.
19
= Scaphoïde
Le scaphoïde (en forme de barque) est un os allongé de haut en bas et qui présente deux faces,
un pôle et un pied. La face palmaire donne insertion au niveau de son tubercule au ligament latéral
externe de l'articulation radio-carpienne. Il s'articule en haut avec le radius, en bas avec le trapèze et le
trapézoïde et sur son bord latéral avec le grand os et le semi-lunaire. Le scaphoïde constitue avec le
premier métacarpe et le trapézoïde la colonne du pouce, élément architectural massif mais soumis lors
des luxations de ce dernier à des contraintes de pression très importantes. Le scaphoïde donne
insertion sur sa face antérieure au court abducteur du pouce.
= Semi-lunaire
Le semi-lunaire s'articule par sa face externe avec le scaphoïde et par sa face interne au
pyramidal. Sa face antérieure est convexe. Cet os s'articule par sa face supérieure au radius et par sa
face inférieure au grand os.
= Pyramidal
C'est l'os le plus interne de la première rangée du carpe si l'on exclut le pisiforme du fait de sa
position antérieure. Il présente une face supérieure convexe qui s'articule avec le ligament triangulaire
(et non pas directement avec le cubitus). Sa face inférieure s'articule avec l'os crochu. Cet os présente
sur sa face antérieure une dépression recouverte de cartilage qui correspond à la face postérieure du
pisiforme. Le pyramidal s'articule avec le semi-lunaire par sa face externe.
= Pisiforme
Cet os, uniquement articulé par sa face postérieure avec le pyramidal, présente deux zones
d'insertion tendineuse pour le cubital antérieur et l'adducteur du V. Il constitue le "talon" de la main.
Chez les quadrupèdes le pisiforme donne naissance au calcanéum. Compte tenu de nos antécédents, il
est probable que notre pisiforme moderne soit le vestige d'un os autrefois beaucoup plus important.
+ Rangée inférieure du carpe
= Trapèze
Le trapèze est placé sous le scaphoïde avec lequel il s'articule. C'est le plus externe des os du
carpe. Il s'articule sur sa face inférieure avec la base du premier métacarpien et sur sa face interne avec
en haut le trapézoïde et en bas avec le deuxième métacarpien. Sa face palmaire donne insertion à
l'opposant et au court fléchisseur du pouce.
= Trapézoïde
Cet os est placé entre le trapèze et le grand os. Il s'articule sur ses faces interne (grand os),
inférieure (deuxième métacarpien), externe (trapèze) et supérieure (scaphoïde). Sa face palmaire donne
insertion au court fléchisseur du pouce et au premier interosseux palmaire.
= Grand os
Le grand os est comme son nom l'indique le plus volumineux du carpe. Il est placé suivant un
axe vertical entre le semi-lunaire et le troisième métacarpien avec lesquels il s'articule. Il répond sur sa
face externe au scaphoïde en haut et au trapézoïde en bas. La totalité de la face interne s'articule avec
l'os crochu. Il donne des insertions au court fléchisseur du pouce et au premier interosseux palmaire.
= Os crochu
20
L'os crochu a la forme d'un prisme triangulaire. Il présente à sa face antérieure l'apophyse
unciforme sur laquelle s'insèrent le court fléchisseur et l'opposant du cinquième doigt. Sa face interne
est creusée d'un sillon dans lequel passe la branche profonde du nerf cubital et l'artère cubito-palmaire.
L'os crochu est le plus interne des os du carpe. Il s'articule de bas en haut et de l'intérieur vers
l'extérieur avec le pyramidal, les cinquième et quatrième métacarpiens et le grand os.
5..2 ARTICULATIONS DU POIGNET (Illustration n°10)
Le carpe est solidement maintenu par un réseau très dense de ligaments. Ne seront décrits dans
cet ouvrage que ceux présentant un risque lésionnel lors de la pratique sportive.
= Ligament triangulaire
Ce ligament horizontal unit le bord de la cavité sigmoïde du radius à la partie externe de
l'apophyse styloïde du cubitus. Ce ligament présente deux fonctions essentielles. D'une part il s'articule
avec le pyramidal permettant les mouvements de flexion-extension, d'autre part avec le radius et dans
ce cas assure l'union de ces deux os.
= Ligament latéral externe
Il relie l'apophyse styloïde du radius au scaphoïde. Sa fonction est de limiter l'adduction du
carpe.
= Ligament antérieur
Il s'agit d'une large lame fibreuse formée de plusieurs faisceaux qui unit le radius et le cubitus
au semi-lunaire, au pyramidal et au grand os.
= Ligament postérieur
Ce ligament oblique de haut en bas et de dehors en dedans, relie la base du radius à la face
postérieure du scaphoïde.
= Ligament latéral interne
Il unit le côté interne de l'apophyse styloïde du cubitus au pyramidal et au pisiforme. Il limite
l'abduction du carpe.
= Ligaments unissant les première et deuxième rangées du carpe.
Parmi ces ligaments on retiendra sur la face postérieure, le pyramido-trapézo-trapézoïdien, le
scapho-pyramidal, le pyramido-unciformien. Pour la face palmaire le pisi-unciformien, le ligament
palmaire médio-carpien.
5.3 MUSCLES (Illustration n°11)
Deux types de muscles peuvent être distingués au niveau du poignet, ceux qui franchissent
cette région sous forme de tendons mais ne participent qu'indirectement aux mouvements du carpes
(extenseurs et fléchisseurs des doigts), et les muscles prenant leur insertion à ce niveau mais utilisant
le carpe comme point d'appui pour mobiliser les doigts. L'étude de ces différents muscles met en
évidence le rôle d'articulation "intermédiaire" du poignet. En effet sa mobilisation par rapport à
21
l'avant-bras n'est obtenue, à une seule exception près (le cubital antérieur dont l'insertion se situe sur le
pisiforme), que par l'effet des muscles anti-brachiaux sur les métacarpiens et les doigts.
5.4 PHYSIOLOGIE DU POIGNET
L'absence d'insertion musculaire sur la première rangée du carpe assure à cette structure une
très grande mobilité, mais génère une grande fragilité dynamique. L'articulation du poignet peut
réaliser des mouvements de flexion extension (85°), d'inclinaison cubitale et d'inclinaison radiale, de
rotation (très faible amplitude) et de circumduction. En inclinaison cubitale le scaphoïde se verticalise
et la première rangée des os du carpe se place en extension.
VI – MAIN
La main admet pour charpente cinq rayons osseux prenant appui sur la deuxième rangée du
carpe. Cette disposition très archaïque (il est assez rare dans l'évolution animale de conserver ses cinq
doigts primitifs) présente des caractères très modernes de mobilité et de préhension, assurés par une
innervation sensitive et motrice d'une grande richesse. La main est utilisée dans la presque totalité
des activités sportives (à l'exception d'activité comme le patin ou la luge), et présente de ce fait un
risque traumatique élevé.
6.1 OSTEOLOGIE (Illustration n°10)
+ Métacarpiens
Les métacarpiens sont des os longs formés de quatre faces et deux extrémités (la base et la
tête). Ils s'articulent au niveau du carpe avec le trapèze (I, II), le trapézoïde (II), le grand os (II, III) et
l'os crochu (IV et V). Au niveau de la tête ils présentent une extrémité articulaire convexe qui s'articule
avec la première phalange. Le premier métacarpe est le plus court et le plus massif, le deuxième est le
plus long.
22
+ Phalanges
Chaque doigt, à l'exception du pouce (deux phalanges) est constitué de trois phalanges. Ces
dernières s'articulent avec le métacarpe correspondant par leur base (pour la première rangée) et la
phalange suivante.
6.2 ARTICULATIONS
Les métacarpiens sont unis aux carpes par des ligaments dorsaux, palmaires et interosseux. En
ce qui concerne le premier métacarpien le ligament le plus important est le ligament dorsal. Les
articulations métacarpo-phalangiennes et inter-phalangiennes sont unies par des ligaments latéraux
interne et externe et un ligament palmaire. La face dorsale de l'articulation n'est unie que par la capsule
et renforcée par les tendons extenseurs.
6.3 MUSCLES (Illustration n°11)
Les muscles destinés à la mobilité de la main sont naturellement très nombreux. Cette
multiplicité donne aux doigts une relative indépendance et de nombreux axes de travail à la main.
Deux types de muscles participent à cette mobilité, les muscles issus d'insertions hautes (long
extenseur, fléchisseur, palmaires...), et les muscles "courts" prenant leur insertion au niveau du
poignet. Seuls ces derniers seront décrits dans ce paragraphe.
+ Muscles thénariens
= L'adducteur du pouce est un muscle large et aplati. Ce muscle s'insère sur le trapézoïde, le
grand os, le trapèze et de la base des deuxième et troisième métacarpiens. Son insertion basse se
termine par un tendon qui s'insère sur l'os sésamoïde interne et la partie supérieure de la première
phalange.
Il est adducteur du pouce.
= L’opposant du pouce relie le trapèze à la face antérieure du premier métacarpien. Il est
antépulseur et adducteur du pouce.
= Le court fléchisseur du pouce prend naissance sur le trapèze, le trapézoïde et le grand os.
Il s'insère sur le sésamoïde externe et la face externe de la première phalange du pouce. Il est
adducteur du pouce.
= Le court abducteur du pouce naît sur le tubercule du scaphoïde. Il se termine sur le
tubercule externe de la première phalange. Contrairement à son nom il est adducteur du pouce.
+ Muscles hypothénariens
= Opposant du V. Ce muscle court, et aplati est le plus fort des muscles hypothénariens. Il
naît de l'apophyse unciforme de l'os crochu et gagne le bord interne du cinquième métacarpien. Il est
antépulseur et abducteur du V.
= L’adducteur du V, muscle fin, prend naissance sur le pisiforme et sur une expansion du
cubital antérieur. Il se fixe sur la partie interne de la base du V. Il est adducteur du V.
= Palmaire cutané. Il s'agit d'un muscle peaucier tendu entre l'éminence thénar et
l'aponévrose palmaire. Il plisse la peau de l'éminence hypothénar.
+ Muscles interosseux
Ce groupe de muscles comprend les interosseux dorsaux et ventraux. Chacun de ces muscles s'insèrent
sur les faces latérales des métacarpiens et gagne la première phalange correspondante. Les interosseux
palmaires fléchissent la première phalange tout en étendant les deux autres. Ils rapprochent les doigts
de l'axe de la main. Les interosseux dorsaux fléchissent également les phalanges mais écartent
également les doigts de l'axe de la main.
23
VII – RACHIS ET PAROI ABDOMINALE
Le rachis, ou colonne vertébrale, est constitué de vertèbres issues du mésoderme entourant la
corde dorsale (axe de symétrie cartilagineux des premiers vertébrés dont il ne subsiste chez les
mammifères que le noyau central du disque appelé nucleus pulposus).
7.1. OSTEOLOGIE DU RACHIS (Illustration n°13)
Le rachis s’organise autour de la corde à partir du mésenchyme. Il se divise en métamères qui
donneront les vertèbres. Le disque interposé entre deux vertèbres successives présente deux faces qui
peuvent être, suivant les espèces, biconcaves, biconvexes ou parallèles comme chez les mammifères.
Le corps vertébral se forme dans un premier temps par une chondrification du mésenchyme
(transformation du mésenchyme en cartilage) qui s’ossifie dans un second temps suivant un mode
enchondral. Au cours de l’évolution, le rachis subit une succession de transformations quantitatives
(réduction du nombre des vertèbres) et qualitatives qui modifient la structure d’ensemble (articulations
vertébrales, rapports aux ceintures) sans réellement changer le système vertèbre/disque.
+ Rachis cervical
Le corps des vertèbres cervicales est allongé transversalement et plus épais dans la région antérieure.
Un pédicule unit cette partie de la vertèbre à l’apophyse articulaire correspondante. A la limite entre le
24
pédicule et la base de l’apophyse transverse s’ouvre le trou transverse qui n’existe qu’à ce niveau du
rachis. Les apophyses articulaires forment une colonne osseuse qui s’étend latéralement de chaque
côté de l’axe principal du rachis. Les surfaces articulaires sont orientées en arrière et en haut pour la
supérieure, et en avant et en bas pour l’inférieure. Chaque vertèbre comprend deux apophyses
transverses et une apophyse épineuse qui donnent insertions aux ligaments et aux muscles chargés de
haubaner cette structure. Le trou vertébral est compris entre le corps, les pédicules et les lames, il est
triangulaire à sommet postérieur. Les apophyses épineuses humaines sont généralement orientées à
45° vers le bas, tandis que celles du chimpanzé sont horizontales. Lors de la découverte de l’homme
de la chapelle aux saints en 1910, on s’étonna de trouver chez un néandertalien une morphologie très
proche de celle observée chez les grands singes. Il s’en suivit naturellement une polémique qui ne fut
terminée que lorsque l’on démontra définitivement que la disposition des apophyses épineuses était
d’une extrême variabilité et pouvait tout à fait se retrouver chez l’homme moderne. Deux vertèbres
présentent une structure spécifique, l’atlas ou première cervicale, chargée comme son nom l’indique
de soutenir le crâne (comparé modestement au globe terrestre), et l’axis (axe en latin) ou deuxième
vertèbre cervicale. L’atlas est plus large que les autres vertèbres cervicales. Elle présente deux surfaces
articulaires supérieures, dites surfaces glénoïdes chargées de s’articuler avec les surfaces articulaires
correspondantes (condyles occipitaux) placées en avant du trou occipital. Cette vertèbre s’articule en
dessous avec l’axis par trois articulations (deux latérales et une placée sur l’arc antérieur). L’axis
présente un corps volumineux surmonté d’une apophyse en forme de dent (odontoïde) qui s’articule
avec l’atlas.
+ Rachis dorsal
Le corps des vertèbres dorsales est plus épais que celui des vertèbres cervicales. A la partie
postérieure des faces latérales on peut observer deux demi facettes articulaires : une supérieure, l’autre
inférieure. Ces facettes forment avec leurs équivalents sur les vertèbres sus et sous-jacentes,
l’articulation destinée à recevoir l’extrémité de la côte correspondante. Les apophyses épineuses sont
longues et inclinées vers le bas. Les apophyses articulaires sont plus petites et leur facette articulaire
située plus près du trou vertébral que sur les vertèbres cervicales. Le trou vertébral est circulaire. La
présence des côtes limite la mobilité de ce segment rachidien.
+ Rachis lombaire
Les vertèbres lombaires sont les plus volumineuses de l’ensemble du rachis, les pédicules sont
très épais, de même que l’apophyse épineuse. Les apophyses transverses, ou costiformes
correspondent aux reliquats des côtes lombaires. Au niveau de la face postérieure, on peut observer un
tubercule (dit accessoire) qui pour certains, seraient l’homologue de l’apophyse transverse des
vertèbres dorsales et pour d’autres une simple apophyse d’insertion des muscles spinaux. L’apophyse
transverse la plus développée est celle de la troisième vertèbre lombaire. Les apophyses articulaires
sont aplaties transversalement. Les facettes articulaires inférieures sont orientées en dehors et en avant,
les facettes supérieures regardent en bas et en arrière. Le trou de conjugaison a la forme d’un triangle
équilatéral. Les disques intervertébraux sont d’autant plus épais que l’articulation est basse, exception
faite pour l’espace L5/S1 qui est sensiblement plus réduit. L’espace séparant deux vertèbres est occupé
par le disque intervertébral. Ce dernier est d’autant plus grand qu’il est éloigné de L1. Une exception
cependant pour le disque L5/S1 qui est légèrement inférieur à celui de L4/L5 ; La charge supportée par
le disque est d’autant plus grande que l’on se rapproche du sacrum. Le dernier espace (L5/S1) occupe la
place d’une zone charnière entre le rachis lombaire et la pièce sacrée, localisation délicate qui semble
avoir posé à la nature de multiples hésitations.
+ Sacrum (Illustration n°14)
Le sacrum résulte de la fusion des cinq vertèbres sacrées. Il s'articule au dessus avec la
cinquième vertèbre lombaire et sur les côtés avec les os iliaques. Il comprend une face antérieure
25
concave et une face postérieure convexe, séparées par la crête sacrée. De chaque côté il existe cinq
orifices qui donnent naissance aux nerfs sacrés. Les deuxième, troisième et quatrième vertèbres
donnent insertion sur leur face antérieure au muscle pyramidal. Sur la face postérieure s'insèrent les
muscles spinaux et les grands fessiers.
+ Coccyx
Le coccyx est une pièce osseuse triangulaire formée par la réunion de quatre à six vertèbres.
L'articulation sacro-coccygienne peut être mobile. Le coccyx ne donne insertion à aucun muscle.
7.2 PAROI ABDOMINALE (illustration n°16)
Ces muscles puissants assurent la continuité entre la région thoracique et la ceinture pelvienne
au niveau de la région dorsale de l’animal. Ils ont pour fonction d’incliner la colonne lombaire et
d’assurer le maintien du rachis lombaire en synergie avec les abdominaux. Chez l’homme le carré des
lombes (quadratum lumborum) est un muscle aplati tendu de la crête iliaque à la douzième côte. Il se
situe en avant des muscles spinaux et prend des insertions sur les quatre premières apophyses
transverses lombaires. Les muscles spinaux sont situés dans la gouttière vertébrale dorsale (ou
postérieure chez les bipèdes). Ces muscles symétriques comprennent le transversaire épineux, le long
dorsal, le sacro-lombaire et l’épi-épineux. Ils s’étendent du rachis cervical ou dorsal au sacrum. Leur
physiologie est différente suivant les faisceaux concernés, mais leur action est essentiellement
d’infléchir le tronc et de provoquer une des mouvements de rotation latérale.
+ Muscles abdominaux
Chez l’homme, les muscles abdominaux comprennent le grand droit, les petit et grand
obliques, le pyramidal et le transverse.
= Grand droit
Le grand droit est un muscle allongé et plat qui s’étend de la ligne médiane du pubis à la partie
inférieure du gril costal. Au niveau pubien, le tendon est divisé en deux faisceaux, le faisceau externe
s’attache à la crête du pubis et à la crête pectinéale, le faisceau interne s’entrecroise au delà de la ligne
blanche (ligne médiane tendineuse reliant les deux grands droits entre eux) avec celui du côté opposé.
Si le point d’appui est sur le bassin, le grand droit abaisse les côtes, dans le cas contraire il est
élévateur du bassin. Le grand droit contribue, par la compression abdominale qu’il provoque, à
l’expulsion lors de la parturition et à la défécation.
= Grand oblique
Le grand oblique est le plus superficiel des muscles recouvrant les parois latérales de
l’abdomen. Il s’insère en haut sur les 5, 6 7, et 8 ème côtes par des digitations qui s’engrènent dans
celles du grand dentelé. Il s’unit au centre sur la ligne blanche avec le grand oblique opposé. Ses
insertions basses concernent l’arcade fémorale et le pubis où elles constituent le pilier de l’orifice
superficiel du canal inguinal. Ses insertions pubiennes croisent la symphyse pour se mêler au rideau
fibreux constitué par les insertions des grands droits, des pyramidaux, des petits obliques et même plus
bas des adducteurs.
= Petit oblique
Le petit oblique s’étend de la crête iliaque aux dernières côtes. Ce muscle large et aplati
recouvre la presque totalité du muscle transverse. Au niveau de son insertion basse une partie des
fibres s’unit à celle du muscle transverse de l’abdomen pour former le crémaster.
= Pyramidal
26
Le pyramidal est un muscle inconstant qui relie le pubis à la ligne blanche. Il s’agit d’un
muscle court, charnu, oblique en bas et en dehors qui renforce les dix derniers centimètres de la ligne
blanche. Son action consiste à tendre la partie distale de cette structure fibreuse.
= Transverse
Le transverse s’étend chez l’homme entre la face interne des six derniers arcs costaux et des
apophyses transverses des quatre premières vertèbres lombaires à la crête iliaque et au tiers externe de
l’arcade fémorale. A ce niveau les fibres se portent en avant et forment une lame triangulaire dont la
base est appelée aponévrose antérieure du transverse qui s’étend jusqu'à la ligne blanche. Quelques
fibres issues de l’arcade fémorale s’unissent à des fibres du petit oblique pour former le crémaster
externe (une des enveloppes du testicule). Chez les mammifères présentant un canal inguinal ouvert
même chez l’adulte (rongeurs et insectivores), le muscle crémaster (évagination trans inguinale du
transverse de l’abdomen et de l’oblique interne) permet la remontée des testicules dans la cavité
abdominale.
+ Psoas iliaque (Illustration n°19)
Le psoas iliaque est formé de trois muscles réunis à leur extrémité distale par un seul tendon,
le grand et le petit psoas (psoas major et minor), et le muscle iliaque (iliacus).
- Le grand psoas est un muscle épais, fusiforme qui s’insère par des faisceaux
tendineux de la douzième vertèbre dorsale à la cinquième lombaire, ainsi que sur les apophyses
transverses correspondantes. Il descend verticalement pour se fixer sur le fémur au niveau du petit
trochanter. Le psoas est fléchisseur de la cuisse et fléchisseur du tronc. En position verticale, il tend à
accentuer la lordose lombaire.
- Le petit psoas est un muscle inconstant et grêle qui descend de la
douzième vertèbre dorsale à l’éminence ilio-pectinée. Le petit psoas est fléchisseur du bassin sur le
tronc.
- L’iliaque présente une forme d’éventail, il s’étend de la fosse iliaque
qu’il recouvre, au petit trochanter auquel il s’unit par un tendon commun avec le psoas. L’iliaque
fléchit la cuisse sur le bassin. Inversement il fléchit le tronc sur le bassin.
Chez l’homme, le psoas iliaque présente une fonction de “ raidisseur ” de la colonne lombaire.
Il travaille dans le système agoniste/antagoniste avec les muscles abdominaux et les paravertébraux
lombaires (épi-épineux, long dorsal, sacro-lombaire, petit oblique). Contrairement à ce qui peut être
observé chez les quadrupèdes, le psoas des bipèdes, du fait de sa position verticale (arrêt ou marche),
travaille non plus en course interne, mais pratiquement dans un état d’extension complète, le travail en
course interne ne se manifestant à nouveau que pendant les phases de course rapide.
27
VIII – BASSIN
Le bassin assure chez les bipèdes le double rôle de point fixe pour les membres moteurs, et de
soutien à la structure rachidienne. Chez le sportif, les troubles en rapport avec la ceinture pelvienne
sont directement en rapport avec cette double fonction.
8.1 OSTEOLOGIE (Illustration n°15)
Le bassin est formé de quatre os : les iliaques, le sacrum et le coccyx.
+ Os iliaques
L'os iliaque est un os plat, formé de trois os soudés entre eux : l'ilion, le pubis et l'ischion.
Anatomiquement on distingue trois segments à l'os iliaque, les ailes iliaques, la cavité cotyloïdienne et
le segment entourant l'orifice obturateur, formé lui-même du pubis en avant et de l'ischion en arrière.
= Aile iliaque
L'aile iliaque présente deux faces, externe et interne. Chacune de ces faces donne insertion à
de très nombreux muscles.
La face externe donne naissance:
- Sur sa crête, et d'arrière en avant, aux grand fessier, grand dorsal, transverse, petit et
grand obliques.
. Sur son épine antéro-supérieure au tenseur du fascia lata (TFL) et au couturier.
28
. Dans sa fosse aux muscles moyen et petit fessiers.
. Sur son épine antéro-inférieure au droit antérieur.
Sa face interne donne naissance:
. Sur sa crête de derrière en avant, au sacro-lombaire, au carré des lombes, au grand
dorsal, au transverse..
. Dans sa fosse à l'iliaque, à l'obturateur interne et au petit psoas.
= Cotyle
La cavité cotyloïde est située sur la face externe de l'os iliaque, elle regarde en avant, en bas et en
dehors. La cavité est limitée vers le haut par un rebord saillant, le sourcil cotyloïdien. Le fond de cette
cavité destinée à recevoir la tête humérale comprend une partie profond irrégulière (arrière fond), et
une surface articulaire circulaire entourant l'arrière fond.
= Branche ischio-pubienne
L'ischion et le pubis délimitent une cavité globalement ovalaire, appelée trou ischio-pubien (ou
obturateur). Le pubis est formé de trois segments:
- Une branche horizontale qui donne insertion au pectiné sur sa face externe et au releveur de
l'anus sur sa face interne.
- Une lame aplatie d'avant en arrière au niveau de l'angle antérieur du pubis qui donne naissance
au grand droit et au moyen adducteur sur sa face externe, et au releveur de l'anus sur sa face interne.
- Une branche verticale présentant de très nombreuses insertions musculaires, obturateur externe,
moyen et petit adducteur, et droit interne sur sa face externe, obturateurs externe et interne sur sa face
interne.
L'ischion est formé de deux segments verticaux appelés branche ascendante pour le segment antérieur
et, descendante pour le segment postérieur.
- La branche descendante comprend de très nombreuses insertions musculaires sur sa face
externe. Ce sont de haut en bas les jumeaux supérieur et inférieur, le demi-membraneux, le carré
crural, le long biceps, le demi-tendineux.
- La branche ascendante donne des insertions pour l'obturateur externe, le grand adducteur et le
droit interne sur sa face externe, l'obturateur interne, le transverse profond et l'ischio-caverneux sur sa
face interne.
8.2 MUSCLES DU BASSIN (illustration n°19)
+ Muscles moteurs du membre inférieur
Les muscles du bassin unissent la ceinture pelvienne au membre inférieur. Trois régions
peuvent être distinguées: antéro-interne (psoas-iliaque), externe (tenseur du fascia-lata) et de la
région fessière (petit, grand et moyen fessier, jumeaux interne et externe, obturateur externe et
interne, pyramidal, carré crural).
Ces muscles font l'objet d'une description dans les paragraphes rachis lombaire pour le psoas
iliaque, et hanche pour les muscles fessiers et externes). Les muscles de cette région à l'origine des
mouvements volontaires de nutation ou de contre nutation sont le psoas iliaque, les spinaux, le
pyramidal et le grand fessier.
+ Muscles périnéaux
Le périnée, encore appelé plancher pelvien chez l’homme, a pour fonction de fermer le bas de
l’excavation pelvienne chez les bipèdes. Le périnée est formé de trois plans superposés, un plan
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profond comprenant le releveur de l’anus et l’ischio-coccygien, un plan moyen constitué du transverse
profond et du sphincter externe de l’urètre, et d’un plan superficiel comprenant le transverse
superficiel, l’ischio-caverneux, le bulbo-caverneux et le sphincter externe de l’anus.
8.3 PHYSIOLOGIE
Le bassin comprend trois articulations, la symphyse pubienne et les articulations unissant les
ailes iliaques au sacrum.
+ Articulations du bassin
= Symphyse pubienne
Il s'agit d'une amphiarthrose fixée par un ligament interosseux (fibro-cartilage unissant les
surfaces articulaires), et un manchon fibreux périphérique formé des ligaments postérieur, antérieur et
supérieur. Le ligament antérieur est formé de fibres horizontales mais aussi de fibres obliques
provenant des tendons des muscles abdominaux (grands droit, pyramidal de l'abdomen, grands
obliques), et des membres inférieurs (droit interne, moyen adducteur). L'articulation pubienne est très
peu mobile. On lui connaît des mouvements d'écartement en fin de grossesse et peut-être quelques
mouvements de torsion lors de l'extension brutale de la cuisse, la jambe étant tendue et l'autre membre
en position anatomique.
= Sacro-iliaques
Primitivement l'articulation iliaque était une diarthrose-amphiarthrose. Ce caractère vestigial,
encore retrouvé chez le fœtus (ligament intra-articulaire reliant les surfaces entre elles) disparaît chez
l'adulte pour laisser place à une diarthrose. Cette particularité répond aux modifications évolutives très
importantes de l'articulation sacro-iliaque imposées par la bipédie. La nécessité de "porter" le poids du
segment supérieur du corps a, selon toute vraisemblance, limité la mobilité articulaire des sacroiliaques au profit d'une plus grande résistance et d'une meilleure stabilité.
. Moyens d'union
L'articulation sacro-iliaque présente un aspect auriculaire, allongé, formé de deux segments.
Un premier segment dont l'axe est parallèle au plateau sacré, et un deuxième segment, perpendiculaire
au premier, longeant le bord latéral du sacrum. La surface articulaire iliaque correspond exactement à
cette disposition. Cette articulation est très fortement haubanée par les ligaments sacro-iliaque
antérieur et sacro-iliaque postérieur. Les ligaments sacro-sciatiques ne jouent qu'un rôle accessoire
dans la stabilité de cette articulation :
- Le ligament sacro-iliaque antérieur est intimement lié à la capsule
articulaire. Il s'étend sur la totalité de la face antérieure de l'articulation. Sa fonction est de freiner les
mouvements de nutation de l'articulation.
- Le ligament sacro-iliaque postérieur est formé de trois plans antéropostérieurs. Ces ligaments unissent la tubérosité iliaque aux tubercules sacrés postéro-internes
(superficiel), la crête de la tubérosité iliaque aux tubercules conjugués postérieurs (moyen), et la
pyramide iliaque aux deux premières fosses criblées du sacrum (profond).
+ Mobilité du bassin
Le sacrum s'insère entre les os iliaques comme un "coin", formant une clé de voûte au bassin.
Cette disposition transforme les forces verticales qui s'appliquent sur le plateau sacré (30 à 50 kg)
suivant le poids du sujet en forces latérales tendant à "ouvrir" le bassin. Ces forces sont
30
contrebalancées par des forces résistantes opposées qui prennent leur point d'appui au niveau de la
symphyse pubienne et des articulations sacro-iliaques.
L'articulation sacro-iliaque est la seule à présenter une certaine mobilité au niveau de la
ceinture pelvienne. Elle se mobilise autour d'un axe horizontal et transversal, passant par le premier
tubercule conjugué sacré. Si le point fixe est l'ilium, le sacrum peut donc basculer d'avant en arrière,
suivant des mouvements appelés "nutation" quand la base bascule en avant et le coccyx en arrière, et
"contre nutation" pour le mouvement opposé. Ces mouvements jouent un rôle très important
d'amortisseurs lors des sauts, des réceptions ou simplement de la course. Cet effet amortisseur est
d'autant plus faible que le plateau sacré est horizontal. Il s'associe aux mouvements de
flexion/extension du rachis lombaire.
IX - HANCHE
La hanche est constituée de deux os (iliaque et fémur), d'une articulation (coxo-fémorale) et de
très nombreux muscles (psoas-iliaque, petit, moyen et grands fessiers, pyramidal, obturateurs externe
et interne, jumeaux, carré crural et tenseur du fascia lata). Il s'agit d'une articulation très mobile
destinée à lutter contre la gravitation et à donner appui aux muscles propulseurs de la cuisse.
9.1 OSTEOLOGIE (Illustrations n°17 et 18)
Seules les régions concernées directement par l'articulation de la hanche seront traitées dans ce
paragraphe, c'est-à-dire le cotyle et la tête fémorale.
+ Cotyle
Le cotyle est situé sur la face externe de l'os iliaque, au carrefour de l'aile iliaque du pubis et
de l'ischion. La cavité cotyloïde regarde en dehors, en avant et en bas. Elle est limitée vers le haut par
un épais bourrelet osseux appelé sourcil cotyloïdien. La cavité elle-même est divisée en deux parties,
une région centrale non articulaire, rugueuse (ou arrière fond de la cavité cotyloïde) qui donne
insertion au ligament rond, et la région articulaire périphérique, lisse en forme de croissant ouvert en
bas et en avant.
+ Tête fémorale
L'extrémité supérieure du fémur est formé d'une tête, d'un col et de deux apophyses, le grand et le petit
trochanter.
31
= La tête fémorale est formée par une saillie lisse représentant environ les 2/3 d'une sphère.
Elle est orientée vers le haut, en arrière et en dedans pour répondre à la cavité cotyloïde.
= Le col du fémur unit la tête aux trochanters et aux lignes intertrochantériennes. Il présente
une forme grossièrement cylindrique orientée en bas et en dehors. Son angle est d'environ 130° avec
l'axe fémoral.
= Le grand trochanter est une saillie aplatie de dedans en dehors et prolongeant le bord externe
de l'os. Sa face interne donne insertion au pyramidal, à l'obturateur interne, aux jumeaux et à
l'obturateur interne et au petit fessier. Sur sa face externe se fixe le moyen fessier.
= Le petit trochanter est situé à l'union du col et de la face interne du corps fémoral. Il donne
insertion au muscle psoas iliaque.
9.2 ARTICULATION
Les moyens d'union sont nombreux et particulièrement résistants, ce sont: le bourrelet
cotyloïdien, le ligament rond (intra-articulaire), la capsule articulaire, les ligaments extra-articulaires et
les muscles.
= Le bourrelet est un fibro-cartilage souple et élastique, inséré sur le pourtour de la cavité
cotyloïdienne. Sa hauteur varie de 6 à 10 mm suivant sa région (plus grand en haut et en arrière). Sa
forme est celle d'un prisme. Il augmente la profondeur de la cavité et couvre ainsi une plus grande
surface de la tête fémorale.
= Le ligament est un ligament très épais et très résistant qui unit le fond de la cavité cotyloïde
au centre de la tête fémorale, sur laquelle il s'insère au niveau d'une dépression appelée fosette du
ligament rond.
= La capsule est formée de deux types de fibres, longitudinales entre le fémur et l'iliaque, et
transversales ou annulaires. La capsule s'étend du pourtour cotyloïdien au col fémoral en englobant les
face interne du grand trochanter et externe du petit trochanter.
= Les ligaments sont au nombre de trois, le ligament ilio-fémoral (antérieur), le ligament
pubo-fémoral (inférieur), le ligament ischio-fémoral (postérieur).
9.3 MUSCLES (Illustration n°19)
Classiquement on sépare les muscles de la région fessière du muscle psoas-iliaque. Le trajet et
la fonction de ce dernier sont décrits dans le paragraphe consacré au rachis lombaire).
+ Muscles du plan profond
= Petit fessier
Le petit fessier est un muscle triangulaire, épais et plat, qui prend naissance par des fibres
charnues dans la partie inférieure de la fosse iliaque. En descendant vers l'extérieur il recouvre la face
supérieure de l'articulation et se fixe au bord antérieur du grand trochanter. Le petit fessier est
abducteur de la cuisse et rotateur externe ou interne suivant les fibres mises en action.
= Pyramidal
Ce muscle triangulaire et allongé unit la face antérieure du sacrum. Après son insertion située
au niveau du deuxième au quatrième trou sacré, ce muscle sort du bassin à travers la grande
échancrure sciatique et se fixe sur le bord supérieur du grand trochanter dans sa partie moyenne. Le
pyramidal est abducteur de la cuisse et rotateur externe.
= Obturateur interne
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L'obturateur interne prend naissance sur la face interne de la membrane obturatrice, la face
interne de la branche ischio-pubienne et sous le trou ischio-pubien. Ce muscle présente la particularité
de se "couder" à angle droit au niveau de la petite échancrure sciatique. Il se dirige ensuite en dehors et
en haut et s'insère sur la face interne du grand trochanter. L'obturateur interne est rotateur en dehors.
= Jumeaux supérieur et inférieur
Les jumeaux sont deux muscles accessoires qui unissent la face externe de l'épine sciatique à
la face interne du grand trochanter. Les jumeaux sont rotateurs externes.
= Obturateur externe
L'obturateur externe prend naissance sur le pourtour osseux externe du trou ischio-pubien. Il se
dirige en haut et en dehors pour se fixer dans le fond de la cavité digitale du grand trochanter. C'est un
rotateur externe de la cuisse.
= Carré crural
Le carré crural présente l'aspect d'un quadrilatère tendu transversalement de la face externe de
la tubérosité ischiatique à la ligne rugueuse fémorale. Il est rotateur externe et adducteur de la cuisse.
+ Muscle du plan moyen
= Moyen fessier
Le moyen fessier est un muscle triangulaire épais et large qui s'insère dans une grande partie
de la fosse iliaque externe. Ce muscle recouvre la totalité du petit fessier et va s'insérer sur la face
externe du grand trochanter. Le moyen fessier est abducteur de la cuisse et rotateur externe ou interne
suivant les faisceaux mis en jeu.
+ Muscles du plan superficiel
= Grand fessier
Le grand fessier est un muscle large et épais qui recouvre la totalité de la région fessière. Il
prend naissance de la crête iliaque, de la crête sacrée, des tubercules sacrés et des bords latéraux de cet
os et du coccyx. Ces fibres descendent vers la ligne âpre fémorale sur laquelle elles s'insèrent. Les
fibres les plus superficielles s'unissent à l'aponévrose du TFL. Le grand fessier est extenseur de la
cuisse et rotateur externe. En fonction des faisceaux considérés, il est également abducteur et
adducteur de la cuisse.
= Tenseur du Fascia Lata (TFL)
Le TFL est un muscle plat allongé, comprenant une grande partie tendineuse qui s'étend de la
crête iliaque (extrémité antérieure) et de l'épine iliaque antéro-supérieure au tubercule de Gerdy sur le
tibia. Le TFL recouvre la totalité de la face externe de la hanche. Sur le bord postérieur de son corps
charnu, il s'unit à une lame fibreuse verticale, la bandelette de Maissat. Cette dernière reçoit une partie
des fibres du grand fessier et se confond avec le tendon du TFL. Le TFL est essentiellement un
extenseur de la jambe, mais il peut également être rotateur externe et abducteur. Il joue également un
rôle très important de stabilisateur de la hanche en appuyant la tête fémorale sur le cotyle.
9.4 PHYSIOLOGIE
La hanche a subi de nombreuses transformations depuis nos ancêtre les plus reculés et notre
proche grand mère Lucy. Les modifications les plus importantes ont porté sur deux phases essentielles
33
de notre évolution, le début de la bipédie (ou bipédie sporadique) et le redressement des préhominiens
(bipédie exclusive).
Chez les bipèdes sporadiques le bassin est étroit, très incliné vers
l'avant pour donner appui à un rachis lombaire déjà lordosé mais très antéversé. L'orientation des
fémurs engendre une position en varus à la cuisse qui se trouve toujours en position de légère flexion
lors de la marche. Cette disposition anatomique donne à ces individus une démarche chaloupante,
difficile à maintenir longtemps du fait de la fatigue musculaire. A chaque pas le bassin bascule d'un
côté, tandis que la cuisse prend différents angles de flexion sans jamais passer par l'extension
complète.
Chez Lucy, et chez l'homme moderne, l'acquisition de la bipédie est à
l’origine d’une adaptation partielle de ces structures aux nécessités du redressement. Si la localisation
du cotyle, acquise bien avant la station debout, est de toute évidence d'ordre inductif, il est maintenant
certain que les modifications du bassin et de la hanche observées chez les bipèdes exclusifs soient
d'ordre génétique. Le bassin moderne est large, moins ouvert que celui des grands singes, basculé en
avant, ce qui donne aux muscles périnéaux une meilleure assise pour résister au poids des organes
contenus dans l'abdomen et le bassin.
Lors de la marche, le dos est droit de même que l'axe des membres inférieurs. La forme du
bassin et l'inclinaison en valgus des têtes fémorales limitent les mouvements de bascule du bassin. La
rectitude des membres inférieurs impose de nouvelles contraintes à l'ischion qui se trouve en
permanence sollicité par les muscles ischio-jambiers.
Sur le plan musculaire on retiendra l'importance des rotateurs externes par opposition aux
rotateurs internes. Ce schéma est précisément l'opposé de celui décrit au niveau du membre supérieur.
+ Commande musculaire et limitations ligamentaires et osseuses
Mouvements
Muscles moteurs
Limitations du mouvement
Abduction
Moyen fessier
Petit fessier
TFL
Ligaments pubo-fémoral et
ilio-trochantérien
Adduction
Adducteurs
Pectiné
1/2 membraneux
Carré crural
Ligament ilio-fémoral
(faisceau supérieur)
Rencontre de l'autre cuisse
Ligament rond
Rotation
Petit et moyen
fessiers , TFL
Rotation
externe
Pyramidal
Obturateurs
interne et externe
Jumeaux, TFL
Carré crural
Petit, moyen et grand fessiers
Ligaments ischio-fémoral
et pelvi-trochantérien
antérieur
Ligament rond
Flexion
Droit antérieur
Psoas iliaque
Couturier
Jambe fléchie: Capsule et
abdomen. Jambe tendue:
Muscles ischio-jambiers
Ligament rond
Ligament ilio-fémoral interne
(faisceau ilio-prétrochantérien)
34
Extension
Grand fessier
ischio-jambiers
Muscle psoas-iliaque
Ligaments ilio et pubo-fémoral
+ Caractéristiques de la hanche moderne
Angulations de la hanche et du fémur
Antéversion
Valgus fémoral
15°
3°
Obliquité du cotyle
10°
Couverture du cotyle 25°
Amplitudes articulaires
Flexion
130°
Extension 15°
Rotation interne 45°
Rotation externe 60°
Abduction
Adduction
45°
25°
Circumduction: Ce mouvement est le résultat de l'association des mouvements de
flexion/extension et d'abduction/adduction. Sa commande motrice et ses limitations sont celles
données pour ces mouvements.
+ La hanche lors de la course
Lors de la course le sujet projette son centre de gravité en avant. Dans cette position, et
notamment au moment du départ, la lordose lombaire tend à s'effacer, la hanche est fléchie. Pendant
la phase propulsive le sujet pousse violemment avec ses muscles postérieurs (ischio-jambiers, grand
fessier) et ses rotateurs externes (légère rotation externe de la cuisse). Ces deux groupes musculaires
sont constitués par des muscles nombreux et puissants. Pendant la phase de suspension, le sujet fléchit
la cuisse sur la hanche (mouvement qui nécessite seulement de lutter contre la gravitation et de
ramener légèrement la cuisse en dedans). Ce mouvement est assuré par un nombre limité de muscles
de faible puissance (couturier et droit antérieur) si l'on excepte le psoas iliaque. Entre ces deux
mouvements la jambe s'étend, provoquant une extension brutale des muscles postérieurs s'insérant sur
l'ischion.
35
X CUISSE
Depuis la sortie de l'eau des premiers vertébrés, la cuisse a toujours été le segment de membre
le plus développé à la fois sur le plan osseux et musculaire. Ce phénomène retrouvé dans tous les
genres (amphibiens, oiseaux, mammifères, reptiles...), n'a disparu que chez les vertébrés ayant, au
cours de l'évolution perdu leurs membres (ophidiens, cétacés, pinnipèdes...). Chez les primates, la
cuisse constitue le membre propulseur le plus puissant. A cette fonction essentielle s'ajoute, chez les
bipèdes la lutte antigravitaire.
La cuisse est formée de trois loges musculaires réparties devant, derrière, et sur le côté interne
du fémur.
10.1 OSTEOLOGIE (Illustration n°18)
+ Fémur
Le fémur est un os long comprenant trois faces, trois bords et deux extrémités. L'anatomie de
ces deux dernières est développée dans les paragraphes hanche et genou.
= La face antérieure est lisse, elle donne insertion sur ses deux tiers supérieurs au muscle crural.
= La face postéro-externe ne donne insertion qu'au muscle crural
= La face postéro-interne ne comporte aucune insertion musculaire
= Bord postérieur. C'est la région anatomique du corps fémoral qui donne le plus d'insertions
musculaires. Le bord postérieur, ou ligne âpre, comprend trois parties:
. En haut, une trifurcation qui donne insertion sur sa branche externe au grand
fessier et au grand adducteur, sur sa crête moyenne au pectiné, et une branche interne sur laquelle
s'insère le vaste interne.
36
. Au milieu, la ligne âpre donne insertion au vaste externe sur son bord externe
et au vaste interne, au grand, petit et moyen adducteurs, et à la courte portion du biceps.
. En bas, la ligne âpre donne naissance à deux lignes externe et interne. Il
n'existe pas d'insertion musculaire à ce niveau.
10.2 MUSCLES (Illustration n°20)
+ Muscles antérieurs
Ce sont le quadriceps et le couturier.
= Quadriceps
Le quadriceps est le plus gros muscle de l'organisme humain. Il est formé de quatre muscles se
terminant sur un tendon commun, les vastes externe et interne, le crural et le droit antérieur.
. Le crural est le plus postérieur des quatre muscles. Il prend naissance des
faces antérieur et externe de la partie supérieure du corps fémoral, descend verticalement pour donner
naissance au tendon quadricipital.
. Le vaste externe prend naissance sur la face antérieure du grand trochanter,
sur la crête du grand fessier et sur le bord externe de la ligne âpre. Il se dirige en bas et légèrement en
dedans et se fixe par son aponévrose postérieure au tendon quadricipital.
. Le vaste interne s'insère sur la partie interne de la ligne âpre du fémur. Il
descend verticalement sur la face antéro-interne de la cuisse et se termine sur le tendon quadricipital.
. Le droit antérieur est le seul muscle biarticulaire du quadriceps. Il prend ses
insertions sur l'épine iliaque antéro-inférieure (tendon direct) et au dessous du sourcil cotyloïdien
(tendon réfléchi). Ces deux tendons s'unissent sur une lame tendineuse médiane qui s'étend jusqu'à la
moitié de la cuisse. Il franchit ensuite l'arcade crurale, descend verticalement devant la cuisse et
s'insère sur le tendon quadricipital. Le tendon quadricipital s'insère sur la rotule, franchit en partie cet
os qu'il enveloppe et se confond avec le tendon rotulien fixé sur la tubérosité tibiale antérieure.
Le quadriceps est le seul extenseur de la jambe. Il est également fléchisseur de la cuisse sur le bassin
par le droit antérieur.
= Couturier
Le couturier est un muscle long et fusiforme qui s'étend de l'épine iliaque antéro-supérieure au
tibia, sur lequel il se fixe au niveau de la patte d'oie. Il croise obliquement le quadriceps de dehors en
dedans, puis contourne le condyle interne avant de s'insérer sur le tibia par un tendon commun avec le
demi-tendineux et le droit interne. Le couturier est un fléchisseur de la jambe sur la cuisse et de la
cuisse sur le bassin.
+ Muscles postérieurs
Les muscles postérieurs sont au nombre de trois, le demi membraneux, le demi-tendineux et le
biceps. Ces trois muscles, du fait de leur insertion sur l'ischion et la jambe constituent le groupe des
ischio-jambiers.
= Demi-tendineux
Le demi-tendineux est un muscle fusiforme qui prend ses insertions au niveau de l'ischion par
un tendon commun à la longue portion du biceps à la face postérieure de la tubérosité ischiatique. Le
demi-tendineux descend obliquement vers le condyle interne et s'attache sur le tibia en arrière du
couturier, au niveau de la patte d'oie. Son tiers inférieur est constitué d'un tendon fin et long. Le demi-
37
tendineux est fléchisseur de la jambe, extenseur de la cuisse sur le bassin et rotateur interne de la
jambe.
= Demi-membraneux
Le demi-membraneux est un muscle aplati et mince. Il s'insère en haut sur la partie externe de
la tubérosité ischiatique par une membrane tendineuse qui se prolonge jusqu'au milieu de la cuisse. Au
niveau du condyle interne son tendon terminal se divise en trois: le premier, ou tendon direct, gagne la
partie postérieure de la tubérosité interne, le second (tendon réfléchi) passe sous le ligament latéral
interne du genou, et se fixe en avant dans la gouttière horizontale de la tubérosité interne tibiale, enfin
le troisième, ou tendon récurrent, constitue le ligament poplité oblique. Le demi-membraneux est
extenseur de la cuisse sur le bassin, fléchisseur et rotateur interne de la jambe.
= Biceps
Le biceps est le plus volumineux des muscles postérieurs de la cuisse. Contrairement au biceps
brachial sa courte portion est mono-articulaire. La longue portion du biceps s'insère avec le demitendineux sur la face postérieure de la tubérosité ischiatique. La courte portion prend naissance au
niveau de la ligne âpre entre le grand adducteur et le vaste externe. Ces deux muscles se rejoignent au
tiers inférieur de la cuisse pour former un tendon commun qui s'insère sur la tête du péroné et sur
l'apophyse styloïde, mais aussi sur la tubérosité externe du tibia. Le biceps est fléchisseur de la jambe.
Cette manœuvre étant réalisée il devient extenseur de la cuisse sur le bassin par sa longue portion et
rotateur externe de la jambe.
+ Muscles internes
Tous les muscles de cette région sont des adducteurs de la cuisse. Ils sont classés en fonction
de leur profondeur. D'arrière en avant se trouvent respectivement le grand adducteur, le petit
adducteur, le pectiné, le droit interne et le moyen adducteur.
= Grand adducteur
Le grand adducteur est un muscle triangulaire et qui s'étend des deux tiers postérieurs de la
branche ischio-pubienne et de la tubérosité ischiatique à la ligne âpre fémorale et au tubercule du
grand adducteur (au-dessus du condyle interne). Lors de son trajet le grand adducteur se divise en trois
faisceaux qui se croisent comme une draperie. Le faisceau supérieur, pratiquement horizontal, se
termine sur la lèvre interne de la branche externe de la ligne âpre, le faisceau moyen, plus oblique,
décrit un trajet très similaire à celui du précédent pour se fixer sur la ligne âpre, enfin le faisceau
inférieur, encore appelé grande portion, se dirige verticalement vers le tubercule du grand adducteur.
Le grand adducteur est adducteur de la cuisse sur le bassin.
= Moyen adducteur
Le moyen adducteur est un muscle triangulaire, aplati, situé à la partie superficielle de la loge
interne, sous le pectiné. Il s'insère en haut à l'angle du pubis, descend obliquement en dehors pour se
fixer sur la partie moyenne de la ligne âpre. Son insertion pubienne se confond avec les muscles
abdominaux (grand droit, grand oblique et pyramidal de l'abdomen), formant un rideau tendineux
prépubien, particulièrement vulnérable. Le moyen adducteur est adducteur, fléchisseur et rotateur
externe de la cuisse.
= Petit adducteur
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Le petit adducteur s'insère sur la branche ischio-pubienne par un court tendon. Le muscle se
divise ensuite en deux faisceaux qui gagnent la branche externe de la ligne âpre. Il est situé entre le
moyen adducteur en avant et le grand adducteur en arrière. L'angle qu'il forme avec le fémur lui donne
une très grand force d'adduction. Comme le grand adducteur il est également fléchisseur et rotateur
externe de la cuisse.
= Pectiné
Le pectiné prend naissance au niveau du pubis par une insertion en V ouvert en haut et en
dehors. Les deux corps charnus issus de cette insertion fusionnent juste avant de s'insérer sur le fémur,
au niveau de la branche moyenne de la trifurcation de la ligne âpre. Comme le petit et le moyen
adducteur le pectiné est également rotateur externe et fléchisseur de la cuisse.
= Droit interne
Le droit interne est un muscle aplati situé à la partie la plus interne de la cuisse. Il prend
naissance au niveau de la lame quadrilatère du pubis, le long de la symphyse pubienne, descend
verticalement pour gagner son insertion commune avec le demi-tendineux et le couturier (patte d'oie).
Le droit interne est adducteur et fléchisseur de la jambe.
+ Muscle externe
Un seul muscle longe la cuisse sur son bord externe, le tenseur du fascia lata. Ce muscle, qui
ne présente aucune insertion fémorale, est décrit dans les paragraphes destinés à la hanche pour son
extrémité supérieure et dans celui consacré au genou pour son insertion inférieure.
10.3 PHYSIOLOGIE
Les muscles de la cuisse sont soumis à deux types de stimulation. La première correspond à la
lutte antigravitaire, c'est-à-dire aux contractions réflexes permanentes des muscles antérieurs et
postérieurs (agonistes et antagonistes), tandis que la seconde est en rapport avec le mouvement
volontaire de l'individu, et dans le cas du sportif, très différent d'un athlète à l'autre, en fonction de sa
discipline. A ces deux contraintes s'ajoutent celles engendrées par l'allongement des chaînes
musculaires postérieures survenues lors du changement de mode de locomotion.
+ Lutte antigravitaire
La lutte antigravitaire s'est considérablement modifiée lors du passage de la position bipède
sporadique à celle de bipède permanent. Chez les premiers individus la marche debout, la jambe et la
cuisse fléchies de quelques degrés donne au quadriceps un rôle majeur de lutte contre la gravitation.
Le muscle est volumineux, puissant et le rapport quadriceps/ischio-jambiers très élevé. Inversement
chez les bipèdes permanents, la rectitude de la cuisse et de la jambe reculent l'axe des forces verticales
engendrées par la gravitation, les structures osseuses étant pratiquement situées dans l'axe de ces
forces. La position verticale est alors assurée par des contractions antérieures et postérieures sans
donner une véritable prédominance à l'un ou l'autre groupe. Dans ces conditions le quadriceps est
spontanément plus faible et le rapport quadriceps/ischio-jambiers moins élevé.
+ Contractions volontaires
Les contractions volontaires des muscles de la cuisse sont en rapport avec le type d'activité
pratiquée. Le risque de déséquilibre antéro-postérieur, et les pathologies qui en résultent sont donc
fonction de l'importance des stimulations musculaires et de l'intérêt que le sujet porte à maintenir cet
équilibre.
39
= Stimulation du quadriceps
Le quadriceps est particulièrement stimulé lors de la pratique des exercices d'extension de la
jambe sur la cuisse et des flexions en charge.
= Stimulation des ischio-jambiers
Les ischio-jambiers sont utilisés pour propulser le corps en avant lors des déplacements
rapides (course) ou pour fléchir la jambe lors des mouvements de flexion/extension du cyclisme.
Ces déséquilibres musculaires relatifs à l'activité elle-même, doivent être combattus par des
programmes de musculations spécifiques destinés à assurer l'intégrité des masses musculaires les plus
faibles. La musculation interviendra toujours après une phase d'étirement des structures musculaires.
+ Physiologie des adducteurs
Les adducteurs sont très sensibles aux brusques déplacements latéraux, et aux
microtraumatismes engendrés par des appuis plantaires de mauvaise qualité lors de la course. Ils sont
d'autre part soumis à des étirements excessifs dans de nombreuses activités pratiquées en souplesse
(danse, gymnastique...). Au cours de l'évolution la physiologie de ses muscles s'est considérablement
modifiée. Chez les primates l'obliquité externe du fémur, à l'origine du varus du genou confère à ces
muscles un rôle antigravitaire important. Cette position assure à ces muscles une très grande force
d'adduction. Le valgus physiologique acquis chez les bipèdes modifie totalement la biomécanique de
cette région. La contraction des adducteurs est à l'origine d'une force pratiquement verticale dont la
composante horizontale (adductrice) est très faible. Cette particularité explique la grande fragilité de
ces muscles et leurs difficultés physiologiques à gérer les contraintes imposées par l'activité sportive.
La pubalgie basse est le reflet de cette incapacité à résister aux tractions verticales de ces muscles sur
le réseau tendineux prépubien.
+ Contraintes musculaires postérieures
Les contraintes musculaires postérieures résultent de l'allongement des chaînes musculaires de
cette région, rendu indispensable par le travail en extension de la jambe en position debout. Malgré un
étirement quasiment permanent de ces structures lors de la marche ou des mouvements réalisant des
flexions antérieures du tronc, jambes tendues, les ischio-jambiers tendent à se raccourcir par un
processus très rapide et difficilement réversible. Leur stimulation lors de la course notamment
accentue ce phénomène. Ces différences de caractéristiques mécaniques entre les muscles antérieurs et
postérieurs sont à l'origine d'un déséquilibre très dangereux pour l'intégrité de ces structures qui
devront perpétuellement être étirées. L'ensemble de ces modifications évolutives décrites sous le nom
de "Syndrome de Lucy" par l'auteur retentissent sur le fonctionnement dynamique des articulations sus
et sous-jacentes (genou, hanche, sacro-iliaque). Elles sont à l'origine de très nombreuses pathologies
macro ou microtraumatiques du membre inférieur:
40
XI GENOU
Le genou est une articulation portante, limitée dans ses différents mouvements, autres que la
flexion/extension, par des structures ligamentaires originales et les ménisque. Cette relative fixité est à
l'origine d'une plus grande fragilité aux mouvements torsion ou de latéralité imposés par la jambe lors
des chutes.
L'anatomie du genou comporte les trois pièces osseuses de l'articulation fémoro-patello-tibiale,
ainsi que l'extrémité supérieure du péroné.
11.1 OSTEOLOGIE (Illustrations n°21 et 22)
+ Extrémité fémorale
l'extrémité inférieure du fémur est constituée de deux condyles séparés par une échancrure.
Les surfaces inférieures et postérieures des condyles sont occupées par une surface articulaire. La
trochlée fémorale est séparée des surfaces condyliennes par deux rainures condylo-trochléennes
obliques d'avant en arrière. La trochlée est composée de deux versants latéraux convexes. Le versant
externe est plus étendu et plus large en avant que l'interne. L'échancrure condylienne présente sur ses
faces latérales les empreintes des insertions des ligaments croisés. Le grand adducteur s'insère sur la
partie supérieure de la face antérieure du condyle interne. La face postérieure donne insertion aux
jumeaux (externe et interne), au grand adducteur sur son tubercule, au plantaire grêle (au dessus du
jumeau interne) et au muscle poplité (en dessous du jumeau interne).
+ Extrémité tibiale
L'extrémité supérieure du tibia est formée d'un plateau, de deux tubérosités latérales, de la
tubérosité antérieure et d'une facette articulaire destinée au péroné. La face supérieure du plateau tibial
comprend deux cavités glénoïdes, qui répondent aux condyles fémoraux, et un espace rugueux
interglénoïdien.
41
Chaque cavité glénoïde présente au niveau de son bord central une saillie appelée épine tibiale.
L'épine tibiale interne est plus haute et plus antérieure que son homologue externe. L'espace
interglénoïdien donne attache aux ligaments croisés et aux ménisques.
La tubérosité interne présente à sa face postérieure une gouttière pour le tendon réfléchi du
demi membraneux. Les insertions du tendon direct et du tendon réfléchi sont respectivement situées au
milieu et à l'extrémité postérieure de cette gouttière. Sur la face antérieure cette tubérosité ne donne
qu'une insertion à une expansion du vaste externe. La tubérosité externe est occupée sur la presque
totalité de sa face postérieure par la facette articulaire du péroné. Sur sa face antérieure elle donne de
très nombreuses insertions pour les muscles vaste interne, tenseur du fascia-lata, extenseur commun
des orteils, biceps et long péronier latéral. Elle est séparée de la tubérosité antérieure par le tubercule
de Gerdy.
La tubérosité tibiale antérieure, donne insertion au tendon rotulien. Sur son bord interne,
s'insèrent les tendons de la patte d'oie (droit interne, couturier et demi-tendineux).
+ Ménisques
Les deux ménisques sont des fibro-cartilages, disposés horizontalement entre le plateau tibial
et les condyles fémoraux pour améliorer la congruence articulaire. En coupe ces fibro-cartilages sont
triangulaires, le sommet étant au centre de l'articulation.
Ils comprennent: une face supérieure concave, une face inférieure en rapport avec le plateau
tibial, une face externe adhérente à la capsule (surtout pour le ménisque interne), un bord central
tranchant et deux extrémités ou cornes, fixées sur l'espace interspinal. Le ménisque externe présente
une forme d'un O, tandis que le ménisque interne, plus ouvert, est comparé à un C.
+ Tête du péroné
L'extrémité supérieure du péroné présente la forme d'un cône à base supérieure. Sa face
supérieure présente une surface articulaire qui regarde en haut en dedans et en avant. En arrière et en
dehors de cette surface articulaire se tient une apophyse rugueuse, dite styloïde. L'apophyse styloïde
donne attache au biceps et au ligament latéral externe. Sur la partie externe et antérieure du col s'insère
le long péronier latéral.
+ Rotule (21)
La rotule est un os sésamoïde développé dans le tendon du quadriceps.
Elle présente une forme triangulaire. Sa base donne insertion au tendon quadricipital et son
sommet au tendon rotulien. Sur toute sa surface antérieure convexe, les fibres des vastes et du droit
antérieur se croisent avant de se confondre avec celles du tendon rotulien. La face postérieure, concave
est articulaire, elle est séparée en deux par une crête mousse. La facette latérale externe est plus large,
plus longue et plus excavée que l'interne.
11.2 MUSCLES
+ Muscles participant à l'articulation du genou
Le genou est entouré de nombreux muscles et/ou tendons:
Sur la face antérieure, les tendons quadricipital et rotulien, les expansions des vastes.
Sur la face externe, le TFL et le biceps.
Sur la face interne, le demi-tendineux, demi-membraneux, couturier, le droit interne et le grand
adducteur.
Sur la face postérieur, les jumeaux, plantaire grêle et le poplité.
+ Muscle poplité
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Parmi ces muscles seul le poplité est strictement annexé à l'articulation du genou. Le poplité
est un muscle court et aplati qui s'étend du condyle fémoral externe, croise de dehors en dedans et de
haut en bas le creux poplité pour s'insérer sur la face postérieure du tibia au-dessus de la ligne oblique.
Le poplité est un fléchisseur de la jambe et un rotateur interne.
11.3 ARTICULATION
+ Articulation fémoro-tibiale
= Synoviale
La synoviale recouvre la totalité de la face profonde de la capsule. Elle tapisse également les
culs de sac en rapport avec la capsule (sous-quadricipital, prétibial, poplité). Sur les faces latérales du
tibia et sous le tendon poplité, la synoviale forme des replis, ou franges, d'une épaisseur de cinq à six
millimètres.
= Moyens d'union
L'articulation est stabilisée par une capsule des ligaments (latéraux et croisés) et deux
ménisques.
. La capsule est une gaine fibreuse mince et lâche, à l’exception de sa face postérieure
tendue sur les condyles fémoraux et étroitement liée aux tendons des jumeaux. Sur les côtés la capsule
est unie à la face latérale des ménisques. Cependant, du côté externe, cette insertion peut être
segmentaire et ne concerner qu'une partie du ménisque. En regard du tendon du muscle poplité il
existe un hiatus qui fait communiquer l'intérieur de la capsule avec la bourse séreuse de ce tendon.
Lors de l’arthrographie cette particularité donne des images de juxtaposition qu'il faudra dissocier des
lésions méniscales. L'intérieur de la capsule est tapissé d'un tissu synovial.
. Ligaments
- Les ligaments composant le plan antérieur sont nombreux et puissants. Ce sont: les
ailerons rotuliens interne et externe, les ligaments ménisco-rotuliens, le tendon rotulien, les
aponévroses d'insertion du tenseur du fascia-lata et les tendons des expansions des vastes.
- Le ligament externe est formé d'un cordon arrondi qui unit le condyle fémoral
externe à la tête du péroné (partie antéro-externe). Il est indépendant de la capsule articulaire.
- Le ligament latéral interne est formé de deux faisceaux, un faisceau antérieur tendu
du condyle fémoral au tibia, large et résistant, et un faisceau accessoire plus mince, postérieur au
précédent. Ces deux faisceaux sont étroitement liés au bord latéral du ménisque interne.
- La partie postérieure n'est constituée que d'un rideau fibreux uni aux aponévroses
tendineuses des jumeaux et du demi- membraneux. La capsule est renforcée à ce niveau par des
faisceaux fibreux dont les plus importants sont le ligament poplité arqué et poplité oblique.
- Les ligaments croisés sont des cordons fibreux courts, intra-articulaires, qui
s'étendent de l'espace interglénoïdien à la surface intercondylienne du fémur. Pendant leur trajet ils
s'entrecroisent dans le sens postéro-antérieur et transversal.
* Ligament croisé antéro-externe
Il s'insère sur la moitié postérieure de la face intercondylienne du condyle externe fémoral,
descend suivant un trajet antérieur et interne pour se fixer sur le tibia entre le tubercule interne de
l'épine tibiale et l'attache antérieure du fibro-cartilage interne.
43
* Ligament croisé postéro-interne
Ce ligament s'insère en haut sur la partie antérieure de la face intercondylienne du condyle
interne, descend suivant un trajet postérieur et externe pour se fixer en arrière des insertions des
ménisques externe et interne.
+ Articulation péronéo-tibiale supérieure
Cette arthrodie est maintenue en place par les ligaments péronéo-tibiaux antérieur (très
résistant) et postérieur.
La synoviale communique parfois avec celle du genou.
11.4 PHYSIOLOGIE
STATIQUE DU GENOU
La statique du genou s'apprécie cliniquement et radiologiquement. Chez le sujet debout de
face les faces internes des genoux et les deux malléoles internes doivent se toucher. De profil l'axe de
la cuisse doit être le même que celui du tibia. La hauteur respective des deux jambes peut être mesurée
au niveau du creux poplité par comparaison des plis poplités.
+ Axe fémur/tibia
Le genou présente un valgus physiologique d'environ 3°. Cette angulation, spécifique à la
bipédie exclusive reporte l'axe des forces verticales sur le plateau tibial interne, contrairement aux
grands singes dont le varus très accentué déplace cet axe vers le condyle fémoral interne.
+ Rotation de la tubérosité tibiale antérieure
La tubérosité tibiale antérieure est légèrement oblique en dehors. Cette disposition, associée à
un genu valgum tend à subluxer la rotule. La tomodensitométrie permet de mesurer précisément
l'extériorisation de cette apophyse. La technique consiste à mesurer la distance entre la base de la
tubérosité et la projection de son sommet sur une ligne frontale passant par les plateaux tibiaux. Chez
le sujet normal cette distance est toujours inférieure à 15 mm.
+ Angle condylo-trochléen
Cet angle est formé par l'intersection des lignes reliant les extrémités des trochlées d'une part
et les bases condyliennes. il apprécie la différence de hauteur des deux berges trochléennes. Il doit être
supérieur à 3°.
+ Angle trochléen
L'angle trochléen apprécie l'ouverture de la trochlée, mesurée à 15° de flexion de la jambe. Il
est normalement égal ou inférieur à 130°.
DYNAMIQUE DU GENOU
La fonction essentielle du genou moderne est la flexion extension. Cette limitation des libertés
articulaires a été acquise au cours de l'évolution. En effet, chez la majorité des animaux de l'ère
secondaire, le genou primitif présentait une articulation proche de celle du coude, c'est-à-dire capable
de réaliser des mouvements de rotation très amples. La perte de cette fonction visible dès le jurassique
dans la grande majorité des espèces terrestres, a pour origine vraisemblable la nécessité de stabilité de
la principale articulation portante. A la grande mobilité de la ceinture scapulaire et du membre
44
supérieur s'opposent, au cours de l'évolution, la fixité des os du bassin et la limitation des degrés de
liberté des articulations du membre inférieur. Cette stabilité a été en partie réalisée par un abaissement
de la tête du péroné. Ce dernier, qui participait jadis à l'articulation du genou, au même titre que le
radius au coude, n'a conservé qu'une articulation tibiale destinée à la rotation, laissant à l'articulation
fémoro-tibiale la fonction exclusive de flexion/extension.
+ Articulation fémoro-tibiale (23)
L'articulation fémoro-tibiale moderne présente des mouvements de:
Flexion/ extension 130° à 150°
Rotation externe/interne < 8°
Latéralité < 5°
Lors de la flexion le tibia est l'objet d'une rotation interne, et inversement lors de l'extension.
Ce mouvement est en rapport avec les différents axes des courbures condyliennes et glénoïdes. Il
donne aux muscles de la loge interne de la cuisse une force plus importante. Pendant la flexion les
condyles fémoraux glissent en avant et roulent en arrière. Ce dernier mouvement tend à pousser en
arrière les ménisques rapprochant ainsi les cornes postérieures. L'extension est limitée par la rotule, les
ligaments croisés et les ligaments latéraux. La flexion est stoppée par le tendon rotulien et les ailerons
rotuliens ainsi que par la rencontre de la jambe sur la cuisse. Les mouvements de rotation sont nuls
lors de l'extension, du fait de la tension des ligaments croisés et latéraux. Ils n'existent que lors de la
flexion de la jambe. Les ligaments croisés freinent la rotation interne, les ligaments latéraux la rotation
externe. Les mouvements de varus rotation interne sont limités par le ligament croisé antérieur, la
bandelette de Maissiat et le biceps. Les mouvements de valgus rotation externe sont limités par le
ligament croisé antérieur, les muscles ischio-jambiers et le muscle poplité.
+ Articulation fémoro-patellaire (21)
La rotule coulisse de haut en bas dans la trochlée fémorale. En extension, le sujet étant debout,
la rotule se trouve positionnée au dessus de cette trochlée. Lors de la flexion la rotule s'abaisse pour
glisser entre les berges de la trochlée. La position en valgus du genou est à l'origine d'une pression
importante de la facette externe de la rotule sur la berge trochléenne externe. Ce phénomène est le
résultat de la bipédie exclusive et de la valgisation du membre inférieur au cours de l'évolution.
Inversement tous les grands vertébrés du secondaire, du tertiaire et du quaternaire présentent un
condyle fémoral interne plus développé que l'externe. Ce phénomène apparaît moins marqué chez les
grands reptiles bipèdes (iguanodon, tyrannosaure...), que chez les quadrupèdes (tricératops,
diplodocus...).
Chez tous les grands singes bipèdes sporadiques, la marche en varus/flexion provoque un effet
identique c'est-à-dire une pression de la rotule sur le côté interne du genou à l'origine d'une symétrie
des condyles et des facettes rotuliennes ou d'un aplatissement de la face articulaire rotulienne qui peut
perdre sa crête mousse.
Des travaux récents menés par l'auteur ont montré que la morphologie du genou moderne était
en rapport avec la marche bipède. En effet chez des enfants n'ayant jamais marché pour différentes
raisons neurologiques, la rotule apparaît lenticulaire et les condyles fémoraux de même hauteur. Cette
observation confirme le caractère adaptatif, et non pas génétique, du modelé du genou par la station
debout et la marche. C'est l'appui de la facette externe de la rotule sur la berge externe de la trochlée
qui est à l'origine de l'asymétrie des facettes rotuliennes, du développement en épaisseur de la rotule et
de l'hypertrophie du condyle fémoral externe. Ce développement de la rotule et du fémur interviennent
certainement très tôt dans l'enfance, au moment du passage de la position en varus (moins de quatre
ans) à la verticalisation de la jambe (5 à 7 ans). L'apparition du valgus physiologique, au-delà de cet
âge n'est certainement pour rien dans le modelé du genou.
+ Articulation péronéo-tibiale supérieure
45
L'articulation péronéo-tibiale supérieure est très peu mobile. Elle constitue une survivance de
l'ancienne articulation du genou telle qu'elle peut être retrouvée chez l'iguanodon,, l'allausorus ou le
diplodocus....
Cette articulation présente des mouvements antéro-postérieurs de faible amplitude, et de peu d'intérêt
physiologique. Elle participe avec la péronéo-tibiale inférieure et la fémoro-tibiale aux quelques
degrés de rotation de la jambe. Lors des mouvements de flexion dorsale du pied, la tête du péroné
glisse légèrement vers le haut et se place en rotation interne. Le mouvement inverse est observé lors de
la flexion plantaire du pied. Cette correspondance aux mouvements de la cheville rend cette
articulation vulnérable aux lésions macro et microtraumatiques de la cheville.
XII JAMBE
La jambe relie le genou à la cheville, elle est formée de deux os longs, un os interne
volumineux et résistant le tibia et un os externe grêle, le péroné. Chez les mammifères ces deux os ont
subi peu de modification.
12.1 OSTEOLOGIE (Illustration n°23)
+ Tibia
Le tibia forme avec le fémur un angle obtus ouvert en dehors. Il s'articule par son extrémité
supérieure avec le fémur et le péroné, et par son extrémité inférieur avec l'astragale et le péroné. Le
corps du tibia est formé de trois faces, interne, externe et postérieure. La face interne est lisse et
dépourvue d'insertion musculaire dans ses deux tiers inférieurs. A sa partie supérieure elle donne
insertion aux muscles de la patte d'oie (demi-tendineux, droit interne et couturier). Cette face n'est
recouverte que par le tégument.
La face externe donne insertion au jambier antérieur. La face postérieure est séparée dans sa
région supérieure par une crête oblique sur laquelle s'insère le muscle soléaire. La partie interne
délimitée par cette crête donne naissance au poplité. En dessous de la crête et sur son versant externe
s'insèrent le fléchisseur commun des orteils et le jambier postérieur.
+ Péroné
Le péroné s'étend sur le bord externe de la jambe du genou à la cheville. Il s'articule en haut
avec le tibia et en bas avec le tibia et l'astragale. Cet os frêle et peu résistant donne naissance à des
muscles sur la presque totalité de sa surface. On lui reconnaît trois faces, externe, interne et
postérieure. La face externe donne insertion aux muscles long et court péroniers latéraux. La face
postérieure est entièrement occupée par les insertions du soléaire (tiers supérieur) et du long
fléchisseur des orteils (deux tiers inférieurs). La face interne est séparée par la crête interosseuse. En
arrière de cette crête s'insère le jambier postérieur, tandis que la région antérieure donne insertion au
péronier antérieur et aux extenseurs commun et propre du gros orteil.
12. 2 MUSCLES (Illustrations 22 et 24)
46
Les muscles de la jambe, comme ceux de l'avant bras pour le poignet, ont comme fonction de
mobiliser la cheville et le tarse. Ils sont divisés, suivant leur localisation en muscles antérieurs, externe
et postérieurs. Ces muscles sont situés dans des loges ostéo-aponévrotiques séparées par le ligament
interosseux et deux cloisons intermusculaires.
+ Muscles antérieurs
= Le jambier antérieur est situé le long de la face externe du tibia sur laquelle il s'insère. Au
niveau du cou de pied son tendon passe en dessous du ligament annulaire du tarse (il s'agit du tendon
le plus interne). Il s'insère à la base du premier métatarsien et à la face interne du premier cunéiforme.
C'est un dorsifléchisseur du pied qui associe également un mouvement d'adduction et de rotation
interne du pied.
= L'extenseur commun des orteils naît des deux os de la jambe, de la face profonde de
l'aponévrose jambière et du ligament interosseux. Il descend verticalement sur la face antérieure de la
jambe et donne naissance à un tendon qui s'engage sous le ligament annulaire antérieur du tarse. A ce
niveau il se divise en quatre tendons qui s'insèrent sur les faces dorsales et latérales des deux dernières
phalanges. L'extenseur commun des orteils est dorsifléchisseur du pied, extenseur des orteils et
imprime lors de sa mise en tension un mouvement de rotation externe et d'abduction du pied.
= L'extenseur propre du I est un muscle mince et aplati qui s'insère sur la face interne du
péroné et le ligament interosseux. Son tendon descend verticalement entre l'extenseur commun à
l'extérieur et le jambier antérieur à l'intérieur, coulisse sous le ligament annulaire du tarse et se termine
sur l'extrémité postérieure de la deuxième phalange. Ce muscle est extenseur du gros orteil et
dorsifléchisseur du pied. Parallèlement il lui donne un mouvement de rotation interne.
= Le péronier antérieur est un muscle inconstant qui s'étend du péroné à la face dorsale du
cinquième métatarsien. Il est dorsifléchisseur, abducteur et rotateur externe du pied.
+ Muscles externes
= Le court péronier latéral naît de la face externe du péroné et des cloisons intermusculaires
antérieure et externe. Au niveau de la malléole son tendon glisse dans une gaine rétro-malléolaire en
compagnie du long péronier latéral. Il se termine sur le tubercule du cinquième métatarsien.
= Le long péronier latéral prend naissance sur le péroné, en arrière et en haut du court
péronier. Son tendon passe sous la malléole externe, longe la face externe du calcanéum, passe sous le
tubercule des péroniers pour s'engager dans la gouttière du cuboïde. Après avoir croisé la voûte
plantaire il s'insère sur le tubercule postérieur du premier métatarsien. Le long péronier latéral est
extenseur, abducteur et rotateur externe du pied. Lors de sa contraction il augmente la concavité de la
voûte plantaire.
+ Muscles postérieurs
= Poplité. Le trajet et l'action du muscle poplité sont traités dans le paragraphe consacré au
genou.
= Le long fléchisseur des orteils est un muscle profond, fusiforme qui s'étend de la ligne
oblique du tibia à la base des troisièmes phalanges des quatre derniers orteils. Après être descendu
verticalement le tendon glisse derrière la malléole interne, en arrière du tendon du jambier postérieur.
Il croise le LLI, longe la petite apophyse du calcanéum et gagne la région plantaire. A ce niveau il se
dirige en avant et en dehors et se divise en quatre tendons. A ce niveau il reçoit un faisceau tendineux
court et épais provenant de la chair carrée de Sylvius. Il est fléchisseur des orteils et extenseur
(plantaire) du pied sur la jambe.
47
= Le jambier postérieur prend naissance sur les deux os de la jambe et le ligament
interosseux. Au tiers inférieur de la jambe il passe en avant de l'arcade formée par le fléchisseur
commun, franchit le bord postérieur de la malléole et va s'insérer sur le tubercule du scaphoïde. Il
envoie également des faisceaux au cuboïde, aux trois cunéiformes et à l'extrémité postérieure des
deuxième, troisième et quatrième métatarsiens. Le jambier postérieur est adducteur et rotateur interne
du pied.
= Le long fléchisseur propre du I est le plus externe des muscles du plan profond. Il s'insère
sur la face postérieure du péroné et sur le ligament interosseux. Son tendon franchit successivement
deux gouttières ostéo-fibreuses, à la face postérieure de l'astragale et à la face interne du calcanéum.
Au niveau du pied il croise le tendon du fléchisseur commun et s'insère sur l'extrémité postérieure de
la deuxième phalange après être passé entre les os sésamoïdes. Il est fléchisseur des deux phalanges du
pouce.
= Le triceps sural est formé des jumeaux et du soléaire. Ces trois muscles se terminent par un
tendon commun, le tendon d'Achille.
. Le soléaire naît de la tête et la face postérieure du péroné et de la ligne oblique du
tibia. Les deux lames tendineuses s'unissent en formant une arcade fibreuse (arcade fibreuse du
soléaire). Les fibres charnues issues de l'aponévrose intramusculaire s'insèrent sur les deux faces de la
lame fibreuse terminale. Celle-ci s'unit à la face postérieure de la lame fibreuse des jumeaux.
. Les jumeaux sont deux muscles biarticulaires prenant naissance sur la face
postérieure des condyles fémoraux. Les deux corps musculaires, interne et externe, descendent
verticalement derrière le soléaire auquel ils se fixent par une lame fibreuse. Le corps charnu du jumeau
interne descend plus bas que celui du jumeau externe. Le tendon d'Achille descend verticalement pour
se fixer sur la face postérieure du calcanéum. Il est séparé de la partie haute du calcanéum par une
bourse séreuse.
Le triceps est un extenseur du pied. Il permet aussi l'adduction et la rotation interne du pied.
. Le tendon d'Achille résulte de la réunion des tendons du soléaire et des jumeaux.
C'est le plus volumineux tendon de l'organisme. Il s'insère sur la moitié inférieure de la face
postérieure du calcanéum. Cette insertion répond chez l'enfant au noyau postérieur du calcanéum dont
la soudure ne sera effective que vers l'âge de 14-15 ans.
= Le plantaire grêle est un muscle inconstant qui s'étend du condyle externe du fémur à la
face postérieure du calcanéum, auquel il se fixe en avant du tendon d'Achille.
Il est extenseur du pied.
12. 3 PHYSIOLOGIE
Si le tibia et le péroné se sont morphologiquement peu modifiés depuis nos ancêtres reptiliens,
leur physiologie a été l'objet de nombreuses adaptations rendues nécessaires par notre mode original
de déplacement. Le tibia, placé sous le fémur assure à lui seul la transmission des forces issues de la
gravitation (30 à 40 kg). L'axe de ces forces passant par le plateau tibial interne, c'est ce dernier qui
assure, en terme de pression, la plus grande partie de la charge qui est transmise en totalité au dôme
astragalien.
Sa crête antérieure présente la forme d'un S italique, reflet de sa rotation interne secondaire
aux contraintes mécaniques. Le péroné, dissocié de l'articulation du genou depuis une période qui doit
se situer à la fin du mésozoïque, ne participe pas, dans sa partie supérieure à la lutte antigravitaire.
Dans sa partie inférieure, il peut être l'objet de forces verticales de faible intensité, qui sont
intégralement transmises au tibia par l'intermédiaire des articulations péronéo-tibiales supérieure et
inférieure. Son rôle reste essentiellement celui d'un point fixe pour les muscles de la loge externe et de
mortaise externe pour l'articulation de la cheville. Sur le plan musculaire, la spécificité physiologique
48
du membre inférieur (propulsion et lutte antigravitationnelle) a concouru à la perte d'un certain nombre
de muscles (13 pour la jambe, 19 pour l'avant bras) et à la restructuration des insertions pour quatre
d'entre eux.
+ Disparition des muscles de la mobilité
Ce sont le carré pronateur, le court supinateur, le cubital antérieur, l'anconé et les extenseurs
propres de l'index et du petit doigt. Tous ces muscles, chargés de la prono/supination et de l'agilité de
la main, ne trouvent plus au niveau du membre inférieur de fonction équivalente. Leur disparition
correspond au moment de la constitution de la mortaise malléolaire et de la perte de l'articulation
péronéo-fémorale.
+ Restructuration des insertions
Ces modifications sont en rapport avec le développement postérieur du calcanéum (antérieur
au développement des mammifères). Le prolongement de cette apophyse postérieure a interrompu des
muscles de la loge postérieure de la jambe, chargés primitivement de la flexion des orteils ou du tarse.
Ces muscles sont au nombre de quatre, ce sont: le plantaire grêle, le soléaire et les jumeaux.
Le plantaire grêle, en voie de disparition correspond au muscle petit palmaire. Chez certaines espèces
modernes, ce muscle contourne le calcanéum et se confond avec l'aponévrose plantaire. Le soléaire
jouait le rôle du fléchisseur commun superficiel (muscle inexistant au niveau du pied), tandis que les
jumeaux, compte tenu de leurs insertions externe et interne peuvent être comparés respectivement au
long supinateur et au grand palmaire. Un hiatus s'est ainsi créé entre l'insertion du tendon d'Achille et
les muscles courts fléchisseurs du pied. Cette dernière structure est d'ailleurs d'apparition récente.
L'acquisition du tendon d'Achille peut être datée de la période du redressement définitif des
précurseurs de l'homme (Lucy). Chez les grands singes modernes le tendon d'Achille est absent et
remplacé par trois insertions distinctes pour le soléaire et les deux jumeaux. Le tendon d'Achille
apparaît comme un moyen destiné à allonger la chaîne musculaire postérieure, rendue indispensable
par la marche bipède.
+ Physiologie du tendon d'Achille
L'action physiologique de ce tendon est l'extension du pied (flexion plantaire) et l'adduction et
rotation du pied en dedans. Lors de la pratique sportive, le tendon d'Achille est l'objet d'étirements
actifs (saut, montée sur la pointe des pieds, course) et passifs (réception de saut, mouvement en valgus
abduction de la cheville). La structure des fibres tendineuses est spiralée, mais la partie centrale du
tendon est moins enroulée que la périphérie. Cette disposition, très efficace sur le plan de la résistance
à la traction continue présente une relative fragilité aux brusques mises en tension ou aux contractions
itératives du tendon. La biomécanique du tendon se résume en un mécanisme de levier ayant son
extrémité au niveau de la partie antérieure du pied, et son point d'appui au niveau de la charnière tibioastragalo-calcanéenne (les forces s'exercent perpendiculairement à l'axe du calcanéum, provoquant
ainsi un effet de cisaillement). La brièveté du bras de levier situé entre le point d'appui calcanéen et
l'insertion du tendon fait que des forces considérables s'appliquent à cette structure (300 kg pour un
enfant de 40 kg). Toute anomalie, même minime, de cette région peut augmenter la force de traction,
et désaxer sa direction. Une simple surélévation d'un centimètre au niveau du talon est suffisante pour
diminuer la force de traction de près de 30%. Au départ de la course, quand la jambe est tendue et
repose sur la pointe du pied, le tendon d'Achille doit supporter en fonction du poids de l'athlète et de sa
force musculaire, des charges de 400 à 5OO kg.
La pathologie en rapport avec ce tendon est différente suivant qu'il s'agit d'un enfant ou d'un
adolescent.
- Chez l'enfant avant la soudure du cartilage germinatif calcanéen postérieur, la zone
de fragilité se situe au niveau du cartilage. Cette particularité protège de façon relative le tendon
49
d'Achille qui ne présentera que de façon très exceptionnelle des claquages ou des ruptures. Les
pathologies spécifiques de la période prépubère sont la maladie de Sever et la tendinite d'Achille.
- Chez l'adolescent, le point faible du système extenseur du pied se situe au niveau de
l'insertion du jumeau interne sur la lame fibreuse du soléaire. Les ruptures tendineuses sont possibles
mais rares du fait de la relative légèreté de l'adolescent et de la bonne qualité du tendon à cet âge. Sur
le plan microtraumatique, la tendinite décrite chez le préadolescent peut se compliquer par
dégénérescence fibreuse (tendinose).
XIII TARSE
Le tarse occupe la moitié postérieure du pied. Il est constitué de sept os, disposés en deux
rangées (astragale, calcanéum, scaphoïde, cuboïde et trois cunéiformes).
13.1 OSTEOLOGIE (Illustration n°25)
+ Astragale
L’astragale *, du grec astragalos (moulure ronde séparant le fût d’une colonne de son
chapiteau) supporte la totalité du poids du corps qu’il transmet au calcanéum. Il s’agit d’un os
particulièrement complexe formé de six faces dont cinq sont articulaires. La face supérieure est formée
d’une poulie convexe d’avant en arrière et concave transversalement qui s’articule avec le tibia. Elle
permet les mouvements de flexion/extension du pied sur la jambe. La face inférieure est constituée de
deux surfaces articulaires destinées à recevoir le calcanéum. Ces deux surfaces sont séparées par le
sillon astragalien oblique d’avant en arrière. La face externe s’articule avec la malléole externe, la face
interne s’articule dans sa partie supérieure avec la malléole interne. La face postérieure, non
articulaire, comporte une gouttière oblique en bas et en dedans livrant passage au long fléchisseur
propre du gros orteil. Il existe de manière inconstante sur cette face une petite articulation en rapport
avec l’os trigone que l’on peut retrouver chez certains mammifères. La face antérieure est formée
d’une saillie convexe qui s’articule avec le scaphoïde. Les angles formés entre le tibia et l’axe des
métatarses, le tibia et le calcanéum, le calcanéum et les métatarses et ayant pour sommet le centre de
l’astragale sont d’environ 120° chacun. L’angle définit par Djian-Annonier correspondant à l’arche
interne est formé par la droite reliant le point le plus bas de l’articulation astragalo-scaphoïdienne au
pôle inférieur du sésamoïde interne et par la droite issue du même point et joignant le point le plus bas
du calcanéum. Cet angle doit être, comme le précédent de 120°.
+ Calcanéum
Le calcanéum, qui signifie talon en grec est le lus volumineux des os du tarse. Il présente six
faces.
La face supérieure s'articule en avant avec l'astragale grâce à deux surfaces articulaires
séparées par un sillon oblique en avant et en dehors. Au bord interne de la surface articulaire, le
calcanéum donne insertion au muscle pédieux. La partie postérieure de cette face est irrégulière, elle
donne insertion au plantaire grêle. La face inférieure est étroite et convexe. Elle présente trois
tubérosités formant un triangle à base postérieure. Ce sont les tubérosités postéro-externe, postéro50
interne et antérieure). Cette face donne insertion aux muscles court fléchisseur plantaire, abducteur du
V et aux insertions accessoires du fléchisseur commun. La face externe est plane, elle présente dans sa
partie antérieure le tubercule des péroniers latéraux qui sépare les deux péroniers. La face interne est
creusée d'une large gouttière (gouttière calcanéenne) dont la partie supérieure est limitée par la saillie
du sustentaculum tali (tubérosité dont la partie supérieure s'articule avec l'astragale dont le centre est
creusé d'une gouttière destinée au tendon du fléchisseur propre). La face postérieure donne insertion
au tendon d'Achille. La face antérieure s'articule avec le cuboïde.
+ Scaphoïde
Le scaphoïde (en forme de barque) est situé sur le côté interne du pied. Il présente deux faces
et deux bords. La face antérieure est articulaire. Elle est divisée en trois surfaces articulaires en rapport
avec les cunéiformes, par deux crêtes. La face postérieure s'articule avec la tête de l'astragale.
L'extrémité interne présente un tubercule qui donne insertion au jambier postérieur. L'extrémité
externe s'articule avec le cuboïde.
+ Cuboïde
Le cuboïde présente quatre faces et un bord. La face plantaire est creusée d'une gouttière pour
le tendon du long péronier latéral, elle donne insertion à l'opposant du V, au jambier postérieur et à
l'abducteur oblique du I. La face antérieure s'articule avec les quatrième et cinquième métatarsiens, la
face postérieure avec le calcanéum. La face interne s'articule avec le troisième cunéiforme et le
scaphoïde.
+ Le premier cunéiforme s'articule en arrière avec le scaphoïde, sur sa face externe avec le
deuxième cunéiforme et par sa face antérieure avec le premier métatarsien. Il donne insertion au
jambier antérieur sur sa face interne et au jambier postérieur sur sa face inférieure.
+ Le deuxième cunéiforme s'articule avec le premier sur sa face interne, le scaphoïde sur sa
face postérieure, le troisième cunéiforme sur sa face externe, et le deuxième métatarse en avant.
+ Troisième cunéiforme
Cet os s'articule en arrière avec le scaphoïde, sur ses faces latérales avec le cuboïde (externe)
et le deuxième cunéiforme (interne), et en avant avec le troisième métatarsien.
13. 2ARTICULATIONS
Les articulations du tarse comprennent:
- L’articulation tibio-tarsienne
- La sous-astragalienne entre l'astragale et le calcanéum
- L'articulation médiotarsienne, dite de Chopart
- L'articulation tarso-métatarsienne, dite de Lisfranc.
- Les articulations unissant sur une même rangée les os du tarse.
L'amplitude des mouvements réalisés au niveau de ces différentes articulations est toujours
très faible.
+ Articulation de la cheville (25)
L’articulation de la cheville joue un rôle fondamental dans la bipédie. Elle doit allier résistance
d’une part et équilibre d’autre part. Cette double fonction est assurée par les ligaments et la capsule qui
51
sont chargés de haubaner cette structure et de fournir en temps réel des informations aux centres
supérieurs de l’équilibre. L’articulation de la cheville constitue une pièce maîtresse dans le
développement de la bipédie.
- Surfaces articulaires et mobilité
Les deux os de la jambe, fibula et tibia, forment une mortaise dans laquelle glisse le corps de
l’astragale. L’articulation péronéo-tibio-astragalienne (ou fibulo-tibio-astragalienne) présente trois
surfaces articulaires. Une surface externe faisant rentrer en contact la joue externe de l’astragale et la
facette articulaire de la fibula, une surface supérieure entre la partie horizontale du tibia et le dôme
astragalien en forme de poulie, une surface interne formée de la facette articulaire malléolaire interne
et de la face articulaire interne de l’astragale. La malléole externe descend toujours plus bas que la
malléole interne. Cette disposition particulière favorise les entorses externes de cheville.
- Ligaments externe et interne de la cheville
L’articulation de la cheville est maintenue en place par la capsule articulaire et les ligaments
latéraux externe et interne.
 Ligament latéral interne
Le ligament latéral interne est un ligament formé de deux couches superposées, tendues en
éventail entre la malléole interne, l’astragale et le scaphoïde pour le faisceau superficiel (ligament
deltoïdien), sous la facette articulaire interne de l’astragale pour le faisceau profond. Il s’agit d’un
ligament très résistant à la traction.
 Ligament latéral externe
Ce ligament est formé de trois faisceaux. Le faisceau antérieur, ou péronéo-astragalien
antérieur, s’insère sur le bord antérieur de la malléole externe et sur l’astragale en avant des facettes
péronières. Le faisceau moyen unit la malléole externe à la face externe du calcanéum. Le faisceau
postérieur est tendu horizontalement de la malléole externe à la face postérieure de l’astragale. C’est le
plus résistant des trois faisceaux. La résistance globale de cette structure est excessivement faible en
comparaison des qualités mécaniques du ligament latéral interne.
- Mécanisme de l’articulation
L’articulation de la cheville ne peut réaliser que des mouvements de flexion/extension autour
d’un axe très légèrement oblique suivant celui de la poulie astragalienne. Le mouvement de flexion
rapproche le dos du pied de la face antérieure de la jambe (mouvement correspondant à la flexion
dorsale du poignet). Le mouvement est limité par les ligaments latéraux et, lors de la flexion forcée
(mauvaise réception en gymnastique), par le contact du bord antérieur du tibia avec le col de
l’astragale. L’extension (ou flexion plantaire) est limitée par les faisceaux antérieurs des ligaments
latéraux. Dans l’extension forcée, le bord postérieur du tibia peut toucher le tubercule externe de la
face postérieure de l’astragale. La différence de largeur de la poulie astragalienne (plus large en avant)
provoque, lors du mouvement de flexion un écartement du tibia et du péroné. Les mouvements de
latéralité ne sont physiologiques que de quelques degrés, ils reflètent la laxité des ligaments latéraux.
+ Sous-astragalienne
52
Elle est maintenue par trois ligaments astragalo-calcanéens (externe, postérieur et interosseux) et une
capsule.
+ Articulation de Chopart
Elle est composée de deux articulations juxtaposées (calcanéo-cuboïdienne et astragaloscaphoïdienne). Ces deux articulations sont solidement maintenues par de très nombreux ligaments:
= Calcanéo-cuboidienne : Trois ligaments participent à unir ces deux os. Le ligament
calcanéo-cuboïdien inférieur (très résistant), et les ligaments calcanéo-cuboïdiens supérieur et interne.
= Astragalo-scaphoïdienne : Cette articulation comprend une capsule renforcée par quatre
ligaments (calcanéo-scaphoïdiens inférieur et externe, astragalo-scaphoïdiens interosseux et externe).
+ Articulation de Lisfranc
Cette articulation, formée par la deuxième rangée du carpe (cuboïde et cunéiformes) et les
métatarsiens constitue une double voûte concave appelée respectivement arcade tarsienne et arcade
métatarsienne.
Les ligaments stabilisant ces articulations sont dorsaux (sept), plantaires (six) et interosseux
(trois).
13. 3 PHYSIOLOGIE
+ Evolution
La physiologie du tarse s'est considérablement modifiée avec l'évolution. Sa partie postérieure
s'est adaptée pour répondre à des forces verticales générées par le poids de la région postérieure de
l'animal. La saillie du calcanéum existe dès le début du mésozoïque chez de très nombreuses espèces
de quadrupèdes et de bipèdes. Deux os seulement (le calcanéum et l'astragale) assurent la transmission
des forces verticales du membre inférieur au sol. Ce renforcement osseux s'est accompagné d'une perte
de mobilité de l'arrière pied, uniquement assurée par l'articulation sous-astragalienne. L'allongement
postérieur du calcanéum joue deux fonction essentielles:
= D'une part, il assure une plus grande répartition des forces sur le sol.
= D'autre part, il recule l'insertion du tendon d'Achille de l'axe de la jambe, augmentant de ce
fait le moment des forces motrices destinées à mobiliser le pied.
La constitution du triangle formé par les trois tubercules de la face inférieur du calcanéum,
semble une acquisition récente en rapport avec la marche bipède permanente. Cette structure assure au
calcanéum une grande stabilité lors de l'appui au sol. La région antérieure assure la partie mobile du
tarse (articulations de Lisfranc et de Chopard), elle rappelle beaucoup la physiologie du carpe. Une
relation très étroite existe d'ailleurs entre ces deux groupes articulaires. Cette nouvelle disposition a
également énormément modifié la physiologie musculaire. Le développement hypertrophique de
l'apophyse calcanéenne postérieure s'est accompagné d'une interruption de plusieurs muscles. Le
plantaire grêle et les muscles s'insérant sur le tendon d'Achille ne franchissent plus, comme c'est
encore le cas au niveau du carpe, l'articulation du tarse.
Le petit palmaire a fait place à deux muscles, le plantaire grêle et l'aponévrose plantaire, le
fléchisseur commun superficiel au soléaire et au court fléchisseur plantaire. Il est intéressant de noter
pour ce dernier muscle que ses insertions au niveau des phalanges reproduisent exactement celles
décrites au niveau palmaire. Comme dans la main, les extrémités tendineuses du long fléchisseur
commun "perforent" les tendons du fléchisseur commun superficiel (dans le cas du pied, court
fléchisseur plantaire). La seule différence notable consiste dans l'interruption de ce dernier, d'ailleurs
53
très courte (il existe moins de deux centimètres entre les fibres les plus antérieures du tendon d'Achille
et le tendon calcanéen du court fléchisseur plantaire).
+ Mobilité
La mobilité des articulations intermétatarsienne et tarso-métatarsienne est très variable suivant
les espèces de primates. Développée chez les singes arboricoles, cette fonction s'efface
progressivement dans la lignée des australopithèques au fur et à mesure des contraintes imposées par
une meilleure stabilité verticale.
= Articulation de Chopart
La mobilité de cette articulation est indissociable de celle de la sous-astragalienne.
Il s'agit de mouvements de torsion. La torsion du pied en dedans associe:
- une faible extension du pied
- une adduction
- une rotation interne responsable d'une élévation de la voûte plantaire.
= Articulation de Lisfranc
Seuls les premier, quatrième et cinquième métatarsiens présentent une mobilité. Ils peuvent
réaliser des mouvements de flexion/extension et de latéralité. Les deuxième et troisième métatarsiens
sont pratiquement fixes, ils constituent la clé de voûte de l'arcade.
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XIV PIEDS
L'avant pied (métatarses et phalanges) constitue la partie distale du membre inférieur, c'est
l'équivalent de la main, par opposition à l'arrière pied, comparable au poignet. Alors qu'au membre
supérieur la distinction entre la main et le poignet est physiologiquement très nette, au niveau du
membre inférieur le pied est constitué de toutes les parties anatomiques situées après la cheville.
L'avant pied comprend les métatarses, les phalanges et les muscles courts s'insérant sur la
dernière rangée du tarse.
14.1 OSTEOLOGIE (Illustrations n°25 et 26)
+ Métatarses
Les métatarses sont des os longs, prismatiques qui relient la deuxième rangée du tarse (base)
aux phalanges (tête). Cette dernière est aplatie sur la face plantaire. Le premier métatarse, épais et
trapu s'articule par sa base au premier cunéiforme. Il donne insertion au long péronier latéral sur le
tubercule externe et à un faisceau du jambier antérieur sur le tubercule interne. Le deuxième
métatarsien est généralement le plus long de tous (pied grecque). Le cinquième métatarsien présente
sur le côté externe de sa base une apophyse destinée à recevoir le tendon du court péronier latéral.
+ Phalanges
Les phalanges sont des os longs au nombre de trois pour les quatre derniers doigts et de deux
pour le premier. Elles donnent insertion aux extenseurs communs et propre du I sur leur face dorsale,
au court fléchisseur du I et du V, long et court fléchisseurs communs, abducteur du I au niveau de leur
face plantaire.
+ Os sésamoïdes
Les os sésamoïdes se trouvent sur la face plantaire. Deux seulement sont constants au niveau
de l'articulation métacarpo-phalangienne du I. Ces os, inclus dans du tissu fibreux et tendineux,
s'articulent avec les facettes situées sur la face inférieure du premier métatarsien. Ils peuvent être
fragmentés en deux ou trois morceaux.
14. 2 MUSCLES (Illustrations n°26 et 27)
+ Muscles plantaires
= Muscles interosseux. Ces muscles sont situés dans les espaces intermétatarsiens. Il existe
des interosseux dorsaux et plantaires.
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Ce sont des fléchisseurs de la première phalange. Les IOD écartent les orteils de l'axe du pied, les IOP
réalisent le mouvement inverse.
= Chair carrée de Sylvius : Il s'agit d'un muscle profond, quadrilatère, situé à la partie
postérieure de la voûte plantaire. Il s'insère en arrière sur les tubérosités interne et externe du
calcanéum, se dirige horizontalement en une seule lame pour venir se fixer sur le bord externe du
tendon du long fléchisseur commun. La chair carrée corrige la rotation interne provoquée par le long
fléchisseur. Elle est également fléchisseur des quatre derniers orteils.
= Court fléchisseur plantaire : Le CFP prend ses insertions sur la tubérosité interne du
calcanéum et l'aponévrose plantaire. Il se divise en quatre tendons qui se terminent sur les bords
latéraux de la face inférieure des quatre dernières phalanges. Il est fléchisseur de la deuxième phalange
sur la première et de cette dernière sur le pied.
= Court fléchisseur du gros orteil : Le CF du I naît des bords inférieurs des deuxième et
troisième cunéiformes et du cuboïde. Au cours de son trajet il se divise en deux tendons qui s'insèrent
sur la première phalange et les sésamoïdes en se confondant avec les insertions de l'abducteur
(externe) et de l'adducteur (interne) du pouce.
Il fléchit le I.
= L'adducteur du I naît de l'aponévrose plantaire et de la tubérosité interne du calcanéum et
se termine sur la face interne de la base de P1 du gros orteil.
Il est adducteur et fléchisseur du I.
= L'abducteur du I naît de très nombreux faciaux habituellement réunis en deux chefs,
l'abducteur transverse (ligament glénoïde des articulations métatarso-phalangiennes correspondant aux
trois derniers doigts), et de l'abducteur oblique (cuboïde, base des troisième et quatrième métatarsiens,
troisième cunéiforme). Il se termine en deux faisceaux, l'un s’unissant à l'extenseur du I (faisceau
dorsal), l'autre au court fléchisseur (faisceau plantaire). L'abducteur du I est fléchisseur et abducteur.
= Le court fléchisseur du V naît de la gaine du LPL et de la base du cinquième métatarsien. Il
se termine sur la base de la première phalange du V. Il est fléchisseur de P1 du petit orteil.
= L'opposant du V naît des tubérosités postéro-externe et interne du calcanéum. Il se termine
sur le côté externe de la base de P1 du petit orteil. Il est fléchisseur et abducteur du V.
= Adducteur du V : Ce muscle inconstant unit la gaine du LPL au bord externe du cinquième
métatarsien.
Il est adducteur du V ème métatarsien.
+ Muscles dorsaux
= Le pédieux est un muscle aplati et court qui s'insère sur la partie antérieure de la face
supérieure du calcanéum, et se divise en quatre tendons pour se fixer à la base des quatre premières
phalanges.
Le pédieux est extenseur et rotateur externe des phalanges.
14. 3 PHYSIOLOGIE
Le pied de l'homme s'est adapté à la marche bipède de façon particulièrement récente en
transformant ses structures osseuses, musculaires et articulaires. Trois grandes fonctions peuvent être
décrites à ce niveau, la résistance à la pression, l'adaptation au sol et la propulsion.
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+ La résistance à la pression est assurée par le montage astragale/calcanéum, le
système de la voûte plantaire et la présence d'un panicule adipeux jouant le rôle "d'absorbeur" de
chocs.
+ L'adaptation au sol, essentielle pour le maintien de l'équilibre, est assumée par la
mobilité articulaire et les récepteurs proprioceptifs.
+ La propulsion est réalisée par les muscles releveurs et fléchisseurs ainsi que par les
très nombreux bras de leviers présents dans cette structure.
Le mécanisme de la marche comprend deux stades, une phase dite "oscillante" et une phase
portante. La phase oscillante correspond à la période de suspension du pied, elle représente lors d'une
marche à vitesse moyenne le tiers du cycle. La phase portante, ou d'appui, peut être subdivisée en trois
périodes (contact, appui et propulsion), elle représente les deux tiers d'un cycle complet. La durée
relative de cette phase tend à diminuer quand la vitesse de la marche augmente. Le mouvement du
membre inférieur lors de la phase portante peut se décomposer en prenant en compte les différents
segments articulaires de la jambe au pied
Contact
Jambe
Sous-stragalienne
Pied
Appui
Rotation interne
Propulsion
Rotation Externe
Pronation
Supination
Supination
Pronation Supination
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