- FÉVRIER 1936 FOUR ÉLECTIUQUE A HAUTE FRÉQUENCE 49 UN FOUR ÉLECTRIQUE À HAUTE FRÉQUENCE ALIMENTÉ PAR UN GÉNÊRATEUR À LAMPES ... Sommaire. L'article donne la description d'un four à induction, semblable à ceux employés par les Usines Philips pour Ie traitement 'de matières premières (pièces de faibles dimensions). Un courant de hautefréquence est nécessairepourl'alimentation du four. Ce'courant est pro duit par une lampe émettrice capable de fournir une puissance utile de :250 kW. Depuis quelques années les Usines Philips c) Afin de réduire l'évaporation des éléments possèdent leur propre fonderie afin de pouvoir volatils il faut éviter autant que possible répondre elles-mêmes aux demandes de leurs diune température, qui dépasserait Ie point de verses branches. Dans cette fonderie, on prépare fusion des matières t.raitées. Pour la même notamment un alliage de fer au chrome, dont raison, la durée de la fusion ne doit pas dépasser l'emploi dans la construction d'un grand nombre 15 minutes. d'appareils divers est très important, puisque ses On a été conduit par ces trois conditions à appropriétés spéciales permettent de Ie souder herpliquer la méthode de chauffage par induction. métiquement au verre. La tache dévolue à cette , Dans un four à induction le contenu du creuset est fonderie exige fréquemment une étude particuchauffé au moyen des-v courants de F 0 u c a uIt, lière des conditions à réunir pour opérer sur qui sont induits à I ' int' ér i e u r des m a t i è res à des quantités relativement faibles de matières fondre par des champs magnétiques alternatifs. premières mais en observant intégralement . les Par ce procédé les .matières en .fusion ne vierment exigences les plus sévères sur l'exactitude absolue en contact 'ni ayec des' gaz de fumées ni avec les ' de la· composition. Il est indispensable aussi de électrodes. De plus là;;~r~mpérature de la charge' garantir la' reproduetion exacte d'un même alliage en fusion dans Ie creus~i est la plus élevée de l'enautant de fois qu'il est nécessaire. Or il _faut resemble du four, de soi+é quii! n'y a pas de temmarquer que certains éléments constitutifs des pératures plus élevées que celle de la masse en alliages présentent des difficultés particulières soit fusion. qu'ils brûlent à l'air, comme Ie carbone dans les Les premiers essais pour arriver à une application alliages de fer, 'soit qu'Ils :s'évaporent comme Ie pratique de la méthode de chauffage par induction zinc et le' cadmium aux. alliages de laiton. Le four datent d'i! y a une trentaine d'années. (Société électrique à are, employé au début pour toutes les Sch~eider-Creusot et O. Zander, 1905). Dans opérations de fonte, n'est pas en mesure de réles années qui .ont suivi, cette méthode fut ensuite pondre aux sérièuses exigences posées par ces développée théoriquement et pratiquement par opérations, car une forte évaporation des matières N orthru pl),Rib e a u d 2), Wever et Fis ch erS) volatiles se produit aux électrodes, dont la temBurch et Davis4), Strutt5) et d'autres enpérature s'élève à 4000°C environ. Il était done core. A la fin du présent article nous aurons encore nécessaire de créer une nouvelle installation de l'occasion de donner quelques précisions SUl' les fonderie susceptible de remplir les conditions dont phénomènes électriques qui interviennent dans ou vient de parler, Nous pouvons résumer ces conle four à induction. On a reconnu que d'une façon ditions comme suit: générale, le rendement du èhauffage par induction a) Le creuset doit pouvoir admettre une cllafge de 50 kilos de fer, restant entendu qu'on 1) No r th r u p, J. Frankl. Inst. 20, 240, 1926. pourra faire usage de débris de fer et de dé2) M G. Rib ea ud, La technique moderne, No. 19, 8-9, 1929. chets de matériaux. 3) F. Wever et W. Fischer, Inst. f. Eisenforsch. 8, 149, 1926. b) La charge doit rester absolument pure pendant la fusion; pour cela il .importe d'éviter tout 4) C. K. Bureh et N. R. Davis, Arch. f., El. 20, 211, 1928. contact soit avec les gaz des fumées, soit 5) M. J. O. Strutt, Ann. d; Phys. 82, 605, 1927; Arch. f. avec les électrodes. h El. 19, 424, 1928, i ',' I .'~ •. ; REVUE TECHNIQUE 50 s'accroit en fonction de la fréquence. Plus les dimensions des pièces à fondre sont petites, plus les fréquences requises doivent être élevées. A:6n d'arriver à fondre avec un rendement suffisant, des débris dont le diamètre n'est que de quelques cm, il faut recourir à des fréquences de 5000 à 10000 pis. La production d'un courant de fréquencc aussi haute pal' des machines n'est plus pratique. Pour cette raison on emploie comme source de courant un générateur comprenant un tube émetteur Philips TA 20/250, susceptible de fournir, sur une résistance de charge d'anode bien adaptée, une puissance utile de 250 kW (V.fr = 14000 volts, I.fr = 18 Amp.). Cette puissance est plus que suffisante pour faire fondre Ie continu du creuset en 15 minutes. Description du Four PHILlPS TOME 1, W 2 sur le générateul'. Ainsi l'instalJation électrique est constamment en service. Les dimensions des fours étant très petites, eenx-ei sont très maniables de sorte qu'il est possible d'opérer sans creusets de coulée. Le contenu est versé directement dans les formes ou les coquilles disposées au-dessous du four. Pendant ce temps le second four est chauffé et les scories sont enlevées. Ainsi l'instaIlation fonctionne sans inter- à Induction La capacité de fusion de l'instaUation est prévue p0ur 200 kg par heure, la puissance prise au ré'eau à eet effet est de 250 kW environ. L'installation peut supporter un maximum de 300 kW, eUe a donc été prévue largement. Le creuset a une contenance de 121/2 litres (20 cm de diamètre et 40 cm de hauteur), ce qui permet une charge de 50 kg d'acier en tenant compte d'un facteur de remplissage de 0,5 pour Ie métal à fondre. Si l'on profite du temps de fusion pour compléter la Fig. 2. Le four à induction, les parois latérales i i B A Fig. 1. Aspect extérieur du four à induction. Sur le c6té droit on remarque les pivots A et B permettant de suspendre Ie four pendant son fonctionnement. Le four est suspendu aux pivots A pendant Ie chauffage, aux pivots B pendant Ie coulage. charge, celle-ci peut être portéc à 100 kg. Le temps requis pour le repos avant la coulée, l'enlèvement des scories et la coulée elle-même, étant approximativement égal au temps de fusion, deux fours orrt été prévus qui sont branchés alternativement étant déposées. ruption, ce qui constitue précisément l'un des avantages des petites charges. Dans Ie cas de charges plus grandes, Ie métal, après une durée d'échauffement plus longue, doit être réparti rapidement au moyen d'un ou de plusieurs creusets intermédiaires de coulée dans les différentes formes; rapidement, a:6n d'éviter que le métal ne soit ni trop chaud au début de la coulée, ni trop froid à la :6n. La fig. 1 montre un aspect extérieur du four, la fig. 2 Ie montre les parois latérales étant déposées. La plaque d'en-dessous et ceIle d'au-dessus sont en matière isolante, elles sont reliées entre elles par des cornières en laiton. Ces plaques portent le creuset de terre réfractaire, qui est entouré par la bobine d'induction. Dne garniture de pierres et d'amiante pour l'isolement calorifuge, est interposée entre Je creuset et cette bobine d'induction. Celle-ci possède une self-induction de 0,125 mHo EIle est bobinée à couche unique et formée de FÉVRIER 1936 FOUR ÉLECTRIQUE À HAUTE FRÉQUENCE 51 Fig. 3. Aperçu de l'installation. Derrière les fours on remarque Ie tableau de distribution de I'installation ëlect r.que, qui chauffe les fours alternativement. La porte portant la mention "Hoogspanning" conduit à la cabine de transformation. 20 spires en tube de cuivre d'une section reetangulaire de 12,5 sur 25 mm. I/eau de réfrigération circule dans ce tube pendant Ie fonctionnement. Le diamètre ainsi que la longueur de la bobine sont de 40 cm. Les pièces métalliques employé es pour la construction du four sont isolées les unes des autres, de sorte qu'aucun circuit ne puisse s'y former, car il s'y créerait de forts courants de F 0 u c a u I t. De cette manière les pièces en laiton s'échauffent à peine, alors que le fer, dans lequel les courants de F 0 u c a u It trouveraient une plus grande résistauce pourrait être porté au rouge. La fig. 3 donne un aperçu de l'ensemble de l'installation. Le four de gauche est porté à la température prévue tandis que celui de droite est vidé. Pendant l'échauffement le four est soutenu sur deux pivots (on peut voir un de ces pivots sur la fig. I), qui se trouvent fixés légèrement audes sus du centre de gravité afin de faciliter la rotation. Un cable de Jevage permet de basculer Je foul' pour les opérations de la coulée. La gueule du four décrit une trajectoire circulaire vers l'avant tout en s'inclinant vers Ie sol, jusqu'au moment oil les deux autres supports (que l'on remarque également sur la fig. 1) vierment reposer sur les appuis correspóndants. Cette pOSItIOn est celle du four de droite représenté par la fig. 3. En tirant davantage sur le cable de levage, le four tourne sur ces seconds pivots, dont l'axe traverse l'embouchure. De cette façon Ie point de sortie de la coulée reste tonjours à la même place et il n'est pas nécessaire de déplacer la forme durant les opérations de coulage. L'installation électrique La jig. 4 donne un schéma de principe de l'installation électrique. La tension alternative du générateur à lampes est abaissée par un transp,S, c IS251 Fig, 4. Schéma de principe de l'installation. formateur à air de 12500 Veff à 5000 Veff• Un condensateur eest relié à l'enroulement secondaire REVUE 52 TECHNIQUE du transformateur parallèlement à la bobine du four de manière à former un circuit oscillant dans lequcl s'écoule Ie courant déwatté de la bobine d'induction. La self-induction du four est représentée schématiquement par L et la résistance par R. La chaleur dissipée dans la résistance R se compose en fait de celle développée dans la masse en fusion, des pertes par la résistance ohmique de la bobine et des pertes diélectriques du condensateur. Le circuit oscillateur du générateur du courant alternatif est formé par la bobinc L et Ie condensateur C eux-mêmes; ainsi il fonctionne constamment SUl' la fréquence. propre du circuit formé par L et C. Pour cette fréquence le générateur est chargé par une résistance pure qui serait traversée inutilement par des courants déwattés. La valeur de cettc résistance peut être changée en modifiant la capacité C 6). Cette faculté est mise à profit pour maintenir la résistance qui est fonction de la nature et de la température de la charge du creuset, approximativement constante durant la fusion. La possibilité TOME PHILIPS 1, N° 2 de faire varier la valeur de la résistance de charge constitue un grand avantage de la lampe émettrice SUl'les générateurs mécaniques. En effet afin d'arriver à utiliser toute la puissance d'un générateur Fig. 6. Une moitië de la batterie de condensateurs. condensateurs (chacun de 0,083 [lF) sont disposés colonnes. Les 72 selon 8 il faut que la résistance de charge ait une valeur déterminée. Avee un générateur mécanique il est très difficile d'influencer la résistance de charge puisque la fréquence est fixe en général. On devrait donc faire varier, en même temps que la capacité C, la self-induction L de manière que la fréquence propre 1 f = 2 st V LC du circuit oscillant soit maintenue constante et en accord avec la fréquence de la machine. Sur la fig. 3 on voit à I'arrière plan Ie tableau de distribution de l'installation émettrice. La porte portant la mention "Hoogspanning" conduit vel'S Ie transformateur et la batterie de condensateurs. Cette batterie comporte 72 éléments de condensateur, chacun de û.Oêê p.F. Uncommutateur permet de réaliser diverses combinaisons de couplage des condensateurs. Dans les quatre positions de ce commutateur tournant, la capacité totale possède les valeurs suivantes: 0,75 Fig. ment daire terie 5. Transformateur du four à haute fréquence. Enrouleprimaire (extérieur ) 12000 volts. Enroulement secon5000 volts. A droite on remarque une partie de la batde condensateurs. flF; 1,5 !-LF; 4,5 flF; 2 6) Naturellement il se pro duit alors une variation de la frëquence du courant alternatif parcourant la bobine du four. 6 !-LF. Les condensateurs, qui sont employés en I'occurence ont un angle de perte, déterminé par tg Cl = 0,007. À cause de la haute tension, îls produisent des pertes diélectriques considérables. Les pertes N d'un condensateur sont déterminées par N=wCVeff tg 0 = V C 2 I. Veff tg Ö _ -.' . FÉVRIER 1936 FOUR ÉLECTRIQUE A vee les valeurs suivantes: Veff = 5000 volts, C = 6 {LF, L' = .0,09 mI{, on obtient une perte di~lectrique maximum de N = 45 kW. .~. .• .~... r . ,. ~ • .' .~ données ; Tableau No. 1. Donn,ées dll;'four à haute frëquence. • I Capacitë •du conden-j . sateur C 0,75 IfF fLF 4,5 fLF 6,0 fLF: , I;," Fréquence du courant .. alternatif " i.s :'t- ",,!, , ' 16300~_à 11600 à 6700. à 5800 à 18000 p.p.s, 12800 p.p.s: 7400 p.p.s. 6400 p.p.s, Self-induction de la bobi~e(0,09 à 0,125 mH (elle dépend de la charl?e. du creus,et. Tensiori. aux bornes de la ~elf: . Puiss~nce apparente: '. .".", Puissance utile totale: . . . Puissance utile dans l~ creuset: . HAUTE FRÉQUENCE 53 alors que la résistance de la masse en fusion s'accroît jusqu'à quatre fois -environ la valeur initiale. Quelques considérations .~o~r à haute' fréquence Le tableau No. 1 précise les principales du four à haute f!équerice. . r r A sur le fonctionnement du ~i nous faisonS abstraction, pour le moment, de l'étude des phénomènes lócaux dans Ie four à haute fréquence., no us pouyons nous représenter eet appareil sous la forme d'une .impédance de charge présentant une self-induction L, et une résistance R. Nous avo us obtemi de cette manière Ie schéma d~,là fig. 4. À la fréquence d~ résonance, les bornes secondaires SI ~t S2 du transformateur ne sont chargées que par {me rësistance ohmique Ws.' Pour une résistance d'amórtissement R suffisamment faible 7), du circuit oscillant, sa valeur est "I, W- 5000 Veft' max. 6400 kVA max. 200·kW 130 kW " L CR "0' Comme nous l?avo~s déjà expliqué, on .choisira la capacité réglable C de telle façon que la résistance Ws se rappr,och'e.le plus possible .de' sa Les 15 minutes prévues pour le chauffage sont valeur' optimum. Dan'~::~~'cas présent' cette- valeur _ plus que suffisantes pour la fusion du fer. En tenant optimum de Ws = 121;i9h~s: L~' rési"stànce .êntre compte d'une perte d'énergie de 300/0 par conducles hornes primaires .::i;lliltr;nsforInat~u-,:." p'st~áiors " _ "tibilité de chaleur et par rayonnement, la fusion ' Wp .' W multiplié Ï>:ir I!,' Icab:é ,d~ "ràpp~~·t~;~~• s " de 50 kg de fer exigera largement 18 kWb. Comme, transformation 127:'6;25: -'-- ,720'. ohms, Elle .. dans les conditions ,les plus favorables, une puisest done égale à la ré~i&~an~~interne ail~Ja_mp~ • 'i. _".. .t. _sarice atteignant largement les 130. kW. se trouve émettrice, -amenée au creuset de fusion, on pourrait dans ce Noûs obtiendrons ün'äperçu',u.ri peu plus préçis . cas arriver à fondre son contenu eh 8,3' minutes. _ du processus d~ développement J~é chaléur dazis,' < En fait la durée réelle requise pour la fusion est . Iefour, si nous co:.?.sidéronsla.bobinedu'four' comme . . :' __ = i :: . ~ ..~. ,'.' • _ C' plus longue;: Malgré cela,. même . lorsque .la l'enroulement primaire d'un tráns.foi:má1~ûr '~ont' .. nature de la charge du éreuset est pe~ propice, ce l'enroulement se'ëóndairè ..' ~st fo'r~é par le' trajet' temps ne dépasse jamais les 10 à 15 minutes. Dans M ....•. Ie cas oû il s'agit de "traitor des métaux do~t là " conductibilité thermique est plus grande que celle du fer, il va de soi qu'une proportion plus faible !." R2·; • • -, de la puissance totale sera utilisée par la charge .:-. •. 'dans Ie creusen;" par la nature même des phénomènes. == :,,,;r~. ", . ,'. '.' I• "'1 - ,'" .' ,., • f. .. -i... ~ • ... • • .... ". Malgré tout on a pu fondre dans ce four également '15254 ", : ~ bien de l'àluminium, du cuivre, . et de l'argent. Fig: .7, Schéma équivalent du four à haute frëquence. 1; et RI Ces résultats semblent à pre.mière vue plutot sont -respectivement la selfinduction: et .la: résistance dè 'Ia surprenants, puisque logiquement on doit s'at- "bobine .du four. L2 et R2 sont respectivement la self-induction, et la. résistance du contenu du creuset. . tendre- à ce qu'une cbarge de copeaux de cuivre M est I'induction mutuelle, . ne puisse être chauffée davantage que la -bobine du courant électrique. dans la éharge de matières .. .d'induction également en cuivre, pour autant que le diamètre des _copeaux ne 'soit pas supérieur - traitëee. Le schéma 7' est ainsi ohtenu. Les indiees~ 1 et 2. se rapportent respectivement à la "bobine à celui du tube de cuivre dont la bobine est constituée. Cette constatation fait ressortir la né-. du four 'et au trajet du courant, dans Ie contenu . . '. . cessité du refroidissement par eau. Celui-ei main; 2C R ') .,~Amortissement faible'~ signifiè que la condition V,, tient la résistance de la bobine à une faihle valeur, 1 _est'rèmplie,. lit «, - ;,. .. ~. 1<' REVUE TECHNIQUE 54 du creuset. L'induction mutuelle M transfère la -résistance de la charge du creuset SUl' la bobine primaire. Afin d'obtenir un bon rendement, cette résistance RK couplée à l'enroulement primaire, devra avoir une valeur aussi élevée que possible "par rapport à la résistance propre R, de l'enroulement primaire. La' puissance d'entrée est en e:ffet de: N = 1:.0- (Rl de sorte que Ie rendement , TOME 1, N° 2 PHILIPS montage, dans lequel la résistance de couplage atteigne 900 jo seulement de sa valeur limite. En se référant à la courbe de la figure 8, on voit que la condition wL2 -, R2 devra > (2) 3 alors être réalisée, +R K) s'écrit: RK 17 = ----- s, + RK Si w représente la pulsation du courant alternatif, alors un simple calcul permet de trouver que 15258 R2 M2 w2 RK = w2L22 R22 . + L'équation (1) (1) découle des équations des transformateurs: /1 (Rl j L1) 12 j M Ul /1 j '" [v1 + 12 (j co L2 R2) = o. qui précisent la relation .entre la tension primaire U1 et les courants primaire et secondaire /1 et 12, En ëliminant /2 de ce système d'équations on obtient: . + + r Les troisième 'et "'" Ul = 11 Rl + Cl) " ,- j",Ll + R2 + ,,,2 ",2L22 = Cl) [v12 + • ",2 [v12 R22 -'- jwL2 ",2L22 ] +-R22 quatrième termes de, cette -expression sont la rësistance RK et la selfindiuction (négative) transformées de l'enroulement secondaire. L'allure de RK en' fonction de west représentée par Ia fig. B:Ce diagramme indique (RKIRz) (L22jMZ) en fonction de wLzjR2' La courbe montre que la valeur de RK croît d'abord avec la fréquence et tend finalement vers une valeur limite: RK ~ n; M2jL22. 1,0~~-~--------------:~ 0.8 0,6 0.4 0.2.' I ~ 0 2,5 R 3,0 1.5257 Fig. 8. Résistance de couplage RK en fonction de la frëquence Pour w L2(R~ = 3,"RK atteint les 90% de sa valeur limite asymptotique. -' . Commenous l'avons déjà expliqué, pour obtenir , un bon rendement il faudra avoir une résistance de. couplage élevée. La fréquence doit donc être choisie à une valeurassez élevée pour que la valeur limite .soit pratiquemeiit atteinte. Par ailleurs il est intéressant de pouvoir opérer avec des fréquences aussi basses que possible, car les pertes extérieures au four s'accroissent en général, à puissance donnée, avec l'augmentation de la fréquence. On se contentera done, par exemple, 'd'un Fig. 9. Densité des courants de F 0 u c a u lt engendrés dans un moreeau de métal de forme cylindrique, par un champ magnétique homogène parallèle à ·l'axe. Les petites flèches indiquent Ie sens des courants de F 0 u c a u lt. Une augmentation ultérieure de la fréquencë n'aurait plus guère d'e:ffet utile sur l'àmélioration du rendement. L'assimilation des propriétés électriques du four à une self-induction L2 et. une résistance R2 représente encore une forte schématisation. La façon dont les courants de F 0 u c a u lt sont répartis SUl' la charge de matières dans Ie creuset dépend de la fréquence du champ magnétique. De ce fait les valeurs de L2 et de R2 varient aussi aveç la fré- quence. Afin de nous former une idée de la répartition des courants de Foucault dans Ie contenu du creuset, nous prendrons comme point de départ deux cas limites, celui d'une fréquence très basse et cclui d'une fréquence très haute. À eet e:ffet nous considérons un cylindre dont l'axe est parallèle au champ magnétique. N ous admettons que le champ magnétique extérieur est homogêne. Le sens des courants induits est tel, ainsi qu'on Ie sait, qu'à l'intérieur du métal ils diminuent le champ magnétique. Cependant, si la fréquence est su:ffisamment faible les courants et les tensions induits sont si faibles, que l'affaiblissement du champ magnétique peut être négligé. Dans ce cas nous obtenons une répartition de cour ani semblable ._ à celle représenteé par fig.9. La densité du courant est nulle dans l'axe et elle s'accroît proportionnellement au rayon. Plus la fréquence est élevée, plus le champ magnétique à l'intérieur du cylindre est a:ffaibli. Alors ies courants de F o u c a u I t diminuent aussi à l'intérieur et, à fréquence croissante, la répartition du courant est représentée successivement par les courbes H, III et IV de la fig. la. Dans Ie cas limite d'une fréquence très haute Ie courant ne --------------:----;-;-----~~.-. FÉVRIER 1936 -_---- I"OUR.ÉLECTRIQUE À HAUTE FRÉQUENCE circule plus que dans une couche superficielle de' très faible épaisseur. Nous nous proposons de revenir plus tard SUl' ~. I' I I I I I I I 55 gnétiques, en effet, une circulationtend à s'établir dans Ie bain des matières en fusion, et ces mouvemênts contrihuent : beaucoup évidemment à la rapidité et à la régularité du mélange des' éléments . constitutifs de l'alliage. La force exercée par Ie champ magnétiquesurles courants de Eo u c a u l t est dirigée vers l'intérieur, étant donné que les courants de F 0 11:,C a u l t circulent dans un sens opposé à celui du courant dans la bobine; ils sont done repoussés par ce dernier. La pres sion dans Ie liquide augmente par conséquent vers l'intérieur. La fig. 11 représente, d'une~ façon schématique, IS259 Fig. 10. Densitë des courants de Foucault engendrés dans un cylindre à des frëquences diffërentes. Par suite du champ magnétique propre des courants de F 0 u c a u I t, Ie champ magnétique total n'est pas homogène, il est plus intense à l'extérieur qu'à l'intéricur. A fréquence croissantc, la rêpartition de courant I (voir également fig. 9) devient successivement celle indiquée en 11, III et ~V. ces .phénomènes très intéres,sants. Une étude un peu plus approfondie nous apprend que Ja condition (J) L2/R2 >3 exige dans tous les cas une fréquence si élevée que l'élimination du champ magnétique du centre des pièces métalliques, destinées à la fonte, est déjà fortement marquée. Le courant circule dans une couche superficielle dont l'épaisseur, pour une fréquence donnée, ne dépend que très peu du volume des morceaux. Dans ces con: ditions l'importance de la contribution apportée à la self-induction L2 par un seul moreeau (par exemple de forme sphérique) augmentera en fonction du volume, tandis que Ja résistance R2 reste relativement indépendante de la grosseur du morceau. Done le rapport L2/R2 croîtra avec la grosseur des pièces dcstinées à la fusion. 'Plus ces morceaux sont petits, plus les fréquences requises . doivent être élevées afin de donner une valeur . suffisamment grande à wL2/R2• Avee les fréquences que nous avons adoptécs: 6000 à 7000 per/sec, la condition wL2/R2>3 est encore satisfaite, même pour des morceaux de plusieurs centimètres de Iong. En règle générale, il faudra s'efforcer à ne p~s employer des fréquences ._plus' élevées que celles qui sont absolument indispensables, parce que la production de courants alternatifs de haute fréquence, avec un bon rendement, devient de plus en plus' difficile à fréquence croissante (par exemple à' cause des pertes diélectriques) . Phénomènes se rapportant à la circulatio~ Buide qui se produisent dans Ie Lain en fusion du Le four à induction possède une propriété particulière précieuse. Grace aux forces électroma- . :rr • 't ./ IS26'0 Fig. 11. Les mouvements circulaires dans Ie hain de' mëtal en fusion. Immédiatement au-dessus, la première courhe indique la répartition du courant i; la seconde la pression p provoquée par les forces magnétiques . l'allure de la pres sion ~ l'intérieur du creuset de . fusion. La courbe peut aussi être considérée comme le contour de la surface libre. A cause de l'inhomogénéité du champ magnétique près de la surface, la pres sion en cet endroit: sera différente de celle dans les parties plus basses. II en résulte' des phénomènes de circulation indiqu~s. schématiquement dans la fig. H. Pour une .intensité déterminée des courants de F 0 u c a u l t, les forces déterminant les mouvements circulaires, sont proportionnelles au champ magnétique, Pratiquement cela signifie que ces forces' diminueront pour une fréquence croissante, car plus la, fréquence est élevée, plus faible pourra être le champ magnétique capable d'engendrer les courants de Foucault néccssaires. Élahoré par G. HELLER.