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Climat : les pays tentent de combler leur retard
A m oins de cent jours de la COP21, une nouv elle session de négociations s'ouv re lundi 31
août à Bonn
oins de cent jours séparent désormais les délégués des 196 membres de la Conv ention-
cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), réunis à Bonn
depuis lundi 31 août, de la 21e conrence mondiale sur le climat ou COP21.
Programmée du 30 nov embre au 1 1 décembre à Paris, la réunion onusienne vise un accord
univ ersel pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C suppmentaires.
Or, trois mois semblent bien peu au regard des nombreux points de div ergence qui persistent. "
Les négociations climatiques avancent à une vitesse d'escargot, mais les Etats membres savent
désormais que Paris est la date butoir, confiait il y quelques jours au Monde le secrétaire ral
des Nations unies, Ban Ki-moon. Nous n'avons plus de temps à perdre. "
" Si l'on veut que la plate reste vivable, il ne faut pas que le chauffement climatique
augmente de plus de deux degs, a renchéri dimanche 30 août le ministre des affaires
étrangères, Laurent Fabius, lors de l'émission Le Grand Rendez-Vous Europe 1 , Le Monde, i-Té.
Et ce qui est pvu spontanément, c'est 4, 5, 6, 7 degs. " Selon les données recueillies par
l'agence américaine océanique et atmosphérique, les sept premiers mois de 2015 sont les plus
chauds enregistrés à la surface du globe depuis le début des relevés météorologiques en 1880.
L'année 2014 av ait déjà été la plus chaude dans les annales, après de précédents records en 2005
et 2010.
Le chef de la diplomatie française veut faire venir les chefs de gouvernement à l'ouv erture de la
COP21, le 30 nov embre, pour donner " une impulsion politique " aux gociations et non à la fin
comme à Copenhague en 2009, où les chefs d'Etat arriv és en sauv eurs des négociations avaient
participé à l'échec de la conférence. " Ensuite, ce sera à nous, les ministres, de négocier ", assure-
t-il. A condition, d'ici là, d'y voir plus clair dans le texte soumis aux délégations. C'est tout l'enjeu
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de la session de négociations prévue à Bonn du 31 août au 4 septembre, la deuxième de l'ane,
avant une ultime halte, du 19 au 23 octobre, toujours dans la cité rhénane.
" D'ici à fin octobre, un grand saut qualitatif est possible, autrement dit, un texte resserré, ne
comportant que peu d'options ", avance l'ambassadrice chargée des négociations sur le
changement climatique, Laurence Tubiana. La gociatrice en chef de la France fonde son
optimisme sur le document de trav ail dont disposent depuis fin juillet les représentants des
parties de la CCNUCC.
Consensus
Devant l'incapacité des délégués à simplifier le texte de négociations lors de leur premier rendez-
vous en juin à Bonn, mission avait été confiée aux coprésidents des débats (les " co-chairs ") de
proposer un " toilettage " du document. Dans la version communiquée le 24 juillet, de 83 pages
au lieu de 1 30 pour le corpus présenté en juin –, le texte distingue les principes qui pourraient
dessiner un accord à Paris et les décisions en mesure d'être adoptées dès 2020, date de mise en
vigueur de l'accord.
" Les copsidents ont remis cet été une proposition de texte pour la négociation, bien structu
et clarifié. La table est donc dressée, confirme Pierre Cannet, responsable du programme climat
et énergie au WWF. Il faut maintenant que les pays se mettent rapidement d'accord sur le menu,
c'est-à-dire les options à retenir vers l'accord de Paris. C'est tout l'objet de ces cinq jours de
négociations à Bonn. "
Si un consensus s'est dégagé sur le principe d'un accord de longue durée, la question de son
actualisation fait toujours débat. " On parle d'un mécanisme de vision tous les cinq ans, mais
est-ce compatible avec l'urgence climatique à laquelle nous devons faire face aujourd'hui ? ",
s'interroge Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas-Hulot (FNH).
Le niv eau d'ambition des Etats est un deuxme point sensible. Seuls 56 pay s ont jusqu'à présent
remis leur scénario de lutte contre le réchauffement climatique -(contribution nationale), ce qui
représente, selon les modes de calculs, entre 58 et 62 % du total des émissions mondiales de gaz à
effet de serre. " Une nouvelle livraison devrait intervenir au moment de l'Assembe gérale des
Nations unies mi-septembre, assure Laurence Tubiana. L'objectif reste d'avoir sur la table 90 %
des émissions mondiales avant la COP21 . Nous ne sommes pas en retard. "
" Il va être intéressant bien r de suivre les nouvelles contributions. Celle de l'Inde, de
l'Indonésie et du Bsil en particulier, qui repsentent à eux trois 15 % des émissions
mondiales. Mais une tendance se dégage d'ores et dé, estime Matthieu Orphelin. Selon les
engagements actuels, la planète va émettre, d'ici à 2030, 56 milliards de tonnes équivalent
CO2, alors qu'il ne faudrait pas dépasser les 46 milliards pour rester sous la barre des 2 °C.Si les
chefs d'Etat et de gouvernement pensent ellement que le chauffement climatique est le défi
de ce siècle, ils doivent faire un effort suppmentaire pour freiner les émissions nationales. "
Dans son analy se des engagements mise à jour le 28 août, la FNH rev ient sur un autre sujet qui
devrait nourrir les débats à Bonn : les enjeux de financement. Les pay s en développement exigent
que soit précisée la manre dont les pay s industrialisés respecteront l'engagement pris en 2009
à Copenhague : v erser 100 milliards de dollars par an d'ici à 2020 aux pay s du Sud pour financer
notamment leur v irage v ers les énergies propres. On en est très loin." Les 100 milliards ne
repsentent que 0,2 % du PIB des pays de l'OCDE, mais les investissements qu'ils généreront
repsentent 6 % du PIB des 8 pays en développement qui ont chiff leurs besoins, détaille le
porte-parole de la FNH. Les pays riches sont vraiment à l'heure des choix. "
Sim on Roger
© Le Monde
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