7/9/2015 Journal Electronique 1 er septem bre 2 01 5 article suivant Hausse du braconnage de rhinocéros... Climat : les pays tentent de combler leur retard A m oins de cent jours de la COP21, une nouv elle session de négociations s'ouv re lundi 31 août à Bonn M oins de cent jours séparent désormais les délégués des 1 96 membres de la Conv entioncadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), réunis à Bonn depuis lundi 31 août, de la 21 e conférence mondiale sur le climat ou COP21 . Programmée du 30 nov embre au 1 1 décembre à Paris, la réunion onusienne v ise un accord univ ersel pour contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C supplémentaires. Or, trois mois semblent bien peu au regard des nombreux points de div ergence qui persistent. " Les négociations climatiques avancent à une vitesse d'escargot, mais les Etats membres savent désormais que Paris est la date butoir, confiait il y quelques jours au Monde le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon. Nous n'avons plus de temps à perdre. " " Si l'on veut que la planète reste vivable, il ne faut pas que le réchauffement climatique augmente de plus de deux degrés, a renchéri dimanche 30 août le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, lors de l'émission Le Grand Rendez-V ous Europe 1 , Le Monde, i-Télé. Et ce qui est prévu spontanément, c'est 4, 5, 6, 7 degrés. " Selon les données recueillies par l'agence américaine océanique et atmosphérique, les sept premiers mois de 201 5 sont les plus chauds enregistrés à la surface du globe depuis le début des relev és météorologiques en 1 880. L'année 201 4 av ait déjà été la plus chaude dans les annales, après de précédents records en 2005 et 201 0. Le chef de la diplomatie française v eut faire v enir les chefs de gouv ernement à l'ouv erture de la COP21 , le 30 nov embre, pour donner " une impulsion politique " aux négociations et non à la fin comme à Copenhague en 2009, où les chefs d'Etat arriv és en sauv eurs des négociations av aient participé à l'échec de la conférence. " Ensuite, ce sera à nous, les ministres, de négocier ", assuret-il. A condition, d'ici là, d'y v oir plus clair dans le tex te soumis aux délégations. C'est tout l'enjeu http://www.lemonde.fr/journalelectronique/donnees/protege/20150901/html/1213614.html 1/3 7/9/2015 Journal Electronique de la session de négociations prév ue à Bonn du 31 août au 4 septembre, la deux ième de l'année, av ant une ultime halte, du 1 9 au 23 octobre, toujours dans la cité rhénane. " D'ici à fin octobre, un grand saut qualitatif est possible, autrement dit, un texte resserré, ne comportant que peu d'options ", av ance l'ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique, Laurence Tubiana. La négociatrice en chef de la France fonde son optimisme sur le document de trav ail dont disposent depuis fin juillet les représentants des parties de la CCNUCC. Consensus Dev ant l'incapacité des délégués à simplifier le tex te de négociations lors de leur premier rendezv ous en juin à Bonn, mission av ait été confiée aux coprésidents des débats (les " co-chairs ") de proposer un " toilettage " du document. Dans la v ersion communiquée le 24 juillet, de 83 pages – au lieu de 1 30 pour le corpus présenté en juin –, le tex te distingue les principes qui pourraient dessiner un accord à Paris et les décisions en mesure d'être adoptées dès 2020, date de mise en v igueur de l'accord. " Les coprésidents ont remis cet été une proposition de texte pour la négociation, bien structuré et clarifié. La table est donc dressée, confirme Pierre Cannet, responsable du programme climat et énergie au WWF. Il faut maintenant que les pays se mettent rapidement d'accord sur le menu, c'est-à-dire les options à retenir vers l'accord de Paris. C'est tout l'objet de ces cinq jours de négociations à Bonn. " Si un consensus s'est dégagé sur le principe d'un accord de longue durée, la question de son actualisation fait toujours débat. " On parle d'un mécanisme de révision tous les cinq ans, mais est-ce compatible avec l'urgence climatique à laquelle nous devons faire face aujourd'hui ? ", s'interroge Matthieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas-Hulot (FNH). Le niv eau d'ambition des Etats est un deux ième point sensible. Seuls 56 pay s ont jusqu'à présent remis leur scénario de lutte contre le réchauffement climatique -(contribution nationale), ce qui représente, selon les modes de calculs, entre 58 et 62 % du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre. " Une nouvelle livraison devrait intervenir au moment de l'Assemblée générale des Nations unies mi-septembre, assure Laurence Tubiana. L'objectif reste d'avoir sur la table 90 % des émissions mondiales avant la COP21 . Nous ne sommes pas en retard. " " Il va être intéressant bien sûr de suivre les nouvelles contributions. Celle de l'Inde, de l'Indonésie et du Brésil en particulier, qui représentent à eux trois 1 5 % des émissions mondiales. Mais une tendance se dégage d'ores et déjà, estime Matthieu Orphelin. Selon les engagements actuels, la planète va émettre, d'ici à 2030, 56 milliards de tonnes équivalent CO2, alors qu'il ne faudrait pas dépasser les 46 milliards pour rester sous la barre des 2 °C.Si les chefs d'Etat et de gouvernement pensent réellement que le réchauffement climatique est le défi de ce siècle, ils doivent faire un effort supplémentaire pour freiner les émissions nationales. " Dans son analy se des engagements mise à jour le 28 août, la FNH rev ient sur un autre sujet qui dev rait nourrir les débats à Bonn : les enjeux de financement. Les pay s en dév eloppement ex igent que soit précisée la manière dont les pay s industrialisés respecteront l'engagement pris en 2009 à Copenhague : v erser 1 00 milliards de dollars par an d'ici à 2020 aux pay s du Sud pour financer notamment leur v irage v ers les énergies propres. On en est très loin." Les 1 00 milliards ne représentent que 0,2 % du PIB des pays de l'OCDE, mais les investissements qu'ils généreront représentent 6 % du PIB des 8 pays en développement qui ont chiffré leurs besoins, détaille le porte-parole de la FNH. Les pays riches sont vraiment à l'heure des choix. " Sim on Roger © Le Monde http://www.lemonde.fr/journalelectronique/donnees/protege/20150901/html/1213614.html 2/3 7/9/2015 Journal Electronique article précédent Dix membres présumés de Boko... http://www.lemonde.fr/journalelectronique/donnees/protege/20150901/html/1213614.html article suivant Hausse du braconnage de rhinocéros... 3/3