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u chapitre 15 de l’épître aux
Romains, Paul complète sa
discussion sur la façon dont
les chrétiens qui ont une foi
affermie devraient aider ceux
qui sont faibles dans la foi. Il
rappelle à ses lecteurs que Dieu appelle
les non-Juifs au salut, et que ces der-
niers constituent l’objectif de son
ministère. Paul leur fait part de son plan
de rendre visite aux croyants juifs de
Jérusalem pour leur apporter une offran-
de de la part des non-Juifs.
Celui qui est fort devrait aider celui
qui est faible
Au chapitre 14, Paul explique que les
chrétiens qui ont une foi affermie croient
que toute nourriture est pure et peut être
consommée, tandis que ceux qui sont
faibles dans la foi sont prudents en ce
qui concerne leur régime et attribuent
une importance toute spéciale à certains
jours. Puisque cette différence d’opinion
constituait un problème sérieux pour les
Églises romaines, Paul consacre une
partie considérable de sa lettre à traiter
de ce sujet. Les chrétiens prudents ne
devraient pas condamner ceux qui sont
plus permissifs, et ceux qui se sentent
libres ne devraient pas faire pécher ceux
qui sont faibles en les pressant de faire
des choses contre leur conscience.
« Nous qui sommes forts dans la foi,
nous devons porter les faiblesses de
ceux qui ne le sont pas, sans chercher
notre propre satisfaction » (15.1). Les
gens qui sont certains de leur salut en
Christ doivent être tolérants envers les
erreurs doctrinales des autres. Leur foi
étant déjà suffisamment faible, nous ne
devrions pas les affaiblir davantage en
les chargeant d’un fardeau. Paul a
enseigné que tous les aliments sont
purs, mais il limitait parfois sa liberté
(1 Corinthiens 8.13 ; 9.20).
Paul donne ensuite un principe général :
« Que chacun de nous recherche la
satisfaction de son prochain pour le bien
de celui-ci, en vue de l’aider à grandir
dans la foi » (v. 2). Il se sert de Jésus-
Christ comme modèle à suivre : « Car le
Christ n’a pas cherché sa propre satis-
faction [...] ». Paul appuie ses dires en
citant Psaumes 69.10, un psaume mes-
sianique : « […] comme le déclare l’Écri-
ture : Les insultes de ceux qui t’insultent
sont retombées sur moi » (v. 3). Puisque
Christ a accepté la persécution, ceux qui
sont forts devraient accepter d’être un
peu dérangés.
Certaines personnes peuvent se
demander pourquoi Paul se sert de
l’Ancien Testament. Il s’en est déjà servi
une douzaine de fois, mais maintenant il
explique : « Or tout ce qui a été consigné
autrefois dans l’Écriture l’a été pour
nous instruire, afin que la patience et
l’encouragement qu’apporte l’Écriture
produisent en nous l’espérance » (v. 4).
Paul fait ressortir deux leçons que nous
pouvons tirer de l’Ancien Testament : la
patience et l’encouragement. Nous
devons supporter les difficultés, et Dieu
est fidèle envers nous.
Les non-Juifs louent Dieu
Paul insère une courte prière : « Que
Dieu, source de toute patience et de tout
réconfort, vous donne de vivre en plein
accord les uns avec les autres,
conformément à l’enseignement de
Jésus-Christ. Ainsi, d’un même cœur et
d’une seule voix, vous célébrerez la gloi-
re du Dieu et Père de notre Seigneur
Jésus-Christ » (v. 5,6). Autrement dit,
que Dieu vous donne l’humilité qui
conduit à adorer ensemble.
Paul conclut ainsi : « Accueillez-vous
donc les uns les autres, tout comme le
Christ vous a accueillis, pour la gloire de
Dieu » (v. 7). Tout comme Jésus a cédé
ses privilèges pour nous servir, nous
aussi devons accepter de céder
quelques-uns des nôtres, pour que les
gens louent Dieu. La réconciliation avec
Dieu devrait conduire vers la réconcilia-
tion avec les autres.
« Voici, en effet, ce que j’affirme : c’est,
d’abord, que le Christ est venu se mettre
au service des Juifs » (v. 8a).Paul fait
mention de cela à cause de la situation
qui prévaut à Rome : il demande à ceux
qui sont forts dans la foi (principalement
des non-Juifs) de se priver de leur
liberté lorsqu’ils sont en présence de
croyants qui sont faibles (principalement
des Juifs). Il commence ensuite à
défendre son ministère auprès des non-
Juifs.
Pourquoi Christ a-t-il servi les Juifs ?
Paul explique : « [...] pour montrer que
Étude biblique
Juifs et non-Juifs réunis
Une étude en Romains 15
de Michael Morrison
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NORTHERN LIGHT
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Dieu est fidèle en accomplissant les pro-
messes faites à leurs ancêtres ; c’est,
ensuite, qu’il est venu pour que les non-
Juifs, de leur côté, louent Dieu à cause
de sa bonté [...] » (v. 8,9). Ce n’est que
par Christ que les gens peuvent être
pardonnés et donc recevoir les bénédic-
tions des ancêtres. Mais le but de Christ
va bien au-delà des descendants phy-
siques d’Abraham : il veut aussi que les
non-Juifs glorifient Dieu.
Paul présente ensuite une série de pro-
phéties de l’Ancien Testament au sujet
des non-Juifs qui se joignent aux Juifs
pour adorer Dieu. Il commence par
Psaumes 18.49 : « [...] Je veux te célé-
brer parmi les nations et je chanterai ta
gloire ». Ensuite, il parle de la réponse
des non-Juifs à la Bonne Nouvelle :
« Nations, réjouissez-vous avec son
peuple » (Romains 15.10 ; Deutérono-
me 32.43).
Puis, les non-Juifs se joignent à la
louange : « Louez le seigneur, vous
toutes les nations, que tous les peuples
l’acclament » (v. 11 ; Psaumes 117.1).
Paul conclut avec une citation d’Ésaïe
11.10, montrant que cette louange vient
des nations qui acceptent le Messie, le
descendant de David et d’Isaï : « Un
rejeton naîtra d’Isaï. On le verra se lever
pour mener les nations, et les peuples
païens mettront en lui leur espérance »
(v. 12).
Paul fait ensuite une autre courte prière,
une bénédiction qui est bonne pour les
croyants de partout : « Que Dieu, qui est
l’auteur de l’espérance, vous comble de
toute joie et de sa paix par votre confian-
ce en lui. Ainsi votre cœur débordera
d’espérance par la puissance du Saint-
Esprit » (v. 13). En croyant en Christ,
nous avons une merveilleuse espéran-
ce.
Le ministère de Paul parmi les non-
Juifs
Avec tact, Paul explique pourquoi il écrit
à l’Église romaine : « Frères, j’ai person-
nellement la conviction que vous êtes
pleins de bonté, remplis de toute la
connaissance, et tout à fait capables,
par conséquent, de vous conseiller les
uns les autres. Cependant, je vous ai
écrit avec une certaine audace sur
quelques points ; car je désirais raviver
vos souvenirs, à cause de la grâce que
Dieu m’a accordée. En effet, il a fait de
moi le serviteur de Jésus-Christ pour les
non-Juifs » (v. 14-16a). Puisque Christ a
désigné Paul pour servir les non-Juifs,
l’apôtre a senti qu’il pouvait leur rappeler
que les principes chrétiens fondamen-
taux les aideraient à traiter leurs diffé-
rences doctrinales.
« [...] J’accomplis ainsi la tâche d’un
prêtre en annonçant la Bonne Nouvelle
de Dieu aux non-Juifs pour que ceux-ci
deviennent une offrande agréable à
Dieu, consacrée par l’Esprit Saint »
(v. 16b). Paul se sert ici de termes spé-
cifiques pour désigner sa mission
comme une œuvre d’adoration. Il est
zélé dans cette mission : « Voilà pour-
quoi, grâce à Jésus-Christ, je suis fier de
mon travail pour Dieu. Car si j’ose parler,
c’est seulement de ce que le Christ a
accompli par mon moyen pour amener
les non-Juifs à obéir à Dieu. Il l’a fait par
mes paroles et mes actes » (v. 17,18).
Paul attribue le mérite à Dieu, et non à
lui-même.
Les résultats du ministère de Paul peu-
vent être visibles en ce que les non-Juifs
obéissent à Dieu. Cela ne veut pas dire
qu’ils se soumettaient à la circoncision,
aux lois alimentaires ou aux sabbats ;
les non-Juifs sont considérés comme
obéissants sans garder de telles lois.
Comment Christ a-t-il accompli ces
résultats par Paul ? « [Par] sa puissance
qui s’est manifestée dans les miracles et
les prodiges, c’est-à-dire par la puissan-
ce de l’Esprit de Dieu » (v.19a). Bien que
le livre des Actes décrive plusieurs
miracles opérés par Paul, l’apôtre en fait
rarement mention. Ses lecteurs devaient
le suivre non en opérant des miracles,
mais avec humilité et patience dans les
difficultés.
« Ainsi, à partir de Jérusalem jusqu’en
Illyrie, en rayonnant en tous sens, j’ai fait
partout retentir le message du Christ »
(v. 19b). Paul n’a pas prêché dans
chaque ville, mais partout où il prêchait,
il proclamait tout l’Évangile. Il a prêché
dans peu de villes, et après son départ,
ses convertis pouvaient par la suite
annoncer l’Évangile aux villes avoisi-
nantes.
« Je me suis fait un point d’honneur de
ne proclamer la Bonne Nouvelle que là
où le nom du Christ n’était pas encore
connu » (v. 20a). À un moment donné
dans sa vie, Paul a décidé que sa mis-
sion consistait à aller dans de nouvelles
régions. Il estimait que son travail était
un accomplissement d’Ésaïe 52.15 :
« J’ai agi selon cette parole de l’Écriture :
Ceux à qui l’on n’avait rien dit de lui le
verront, et ceux qui n’avaient pas enten-
du parler de lui comprendront. C’est
aussi cette raison qui m’a empêché bien
des fois d’aller chez vous » (v. 21,22).
Ce verset ne s’applique pas à chaque
missionnaire, mais décrit ce que Paul
faisait.
Même si Paul avait déjà voulu se rendre
à Rome, il y avait en Asie Mineure et en
Grèce un plus grand besoin de l’Évangi-
le. Paul décide alors d’aller plus loin vers
l’ouest – en Espagne –, et cela lui don-
nera l’occasion de visiter Rome. Mais il
doit d’abord s’occuper d’une mission
plus importante.
Les plans de voyage de Paul
Les lettres grecques font souvent men-
tion des plans de voyage de l’auteur, et
cette lettre le fait également. Paul com-
mence avec une exagération presque
humoristique : « À présent, je n’ai plus
de champ d’action dans ces régions. Or,
depuis plusieurs années, je désire aller
chez vous et cela pourra se réaliser
quand j’irai en Espagne. En effet, j’espè-
re vous voir en passant, et je compte sur
vous pour m’aider à me rendre dans ce
pays après avoir satisfait au moins en
partie mon désir de vous rencontrer »
(v. 23,24).
Étude biblique
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Paul ne vivrait jamais assez longtemps
pour annoncer l’Évangile à tout l’empire,
et c’est pourquoi il voulait faire un saut
décisif vers l’ouest. Non seulement il
s’invitait à Rome, mais il invitait aussi les
Romains à appuyer sa mission – peut-
être même à fournir quelques assis-
tants.
Mais d’autres plans étaient encore plus
pressants : les Églises de la Grèce fai-
saient parvenir une offrande aux
croyants de la Judée. Paul les y avait
encouragés, parce qu’il sentait qu’il était
très important de leur envoyer ce témoi-
gnage d’unité des non-Juifs avec les
Juifs. « Pour l’instant, je vais à
Jérusalem pour le service de ceux qui
appartiennent à Dieu. En effet, les
Églises de la Macédoine et de l’Achaïe
ont décidé de mettre en commun une
part de leurs biens pour venir en aide
aux croyants pauvres de Jérusalem.
C’est une libre initiative de leur part,
mais elles le leur devaient bien : car si
les non-Juifs ont eu leur part des biens
spirituels qui appartenaient aux Juifs, ils
doivent bien, à leur tour, les assister de
leurs biens matériels » (v. 25-27).
Les chrétiens grecs avaient une dette à
payer. Mais que pouvaient faire les chré-
tiens romains ? Il était trop tard pour eux
d’envoyer une offrande à Jérusalem.
Paul sous-entend que les chrétiens non-
juifs de Rome devraient aider les chré-
tiens juifs de Rome. Paul veut la paix
entre les Juifs et les non-Juifs, qu’ils
soient à Rome ou à Jérusalem.
« Lorsque je me serai acquitté de ce ser-
vice et que j’aurai remis à ses destina-
taires le fruit de cette initiative, je pren-
drai le chemin de l’Espagne et passerai
donc par chez vous. Et je sais que
lorsque je viendrai chez vous, ce sera
avec la pleine bénédiction du Christ »
(v. 28,29). Paul voyait cette offrande
comme le symbole du fruit spirituel pro-
duit par l’Évangile parmi les non-Juifs.
Le message qu’il voulait envoyer à l’Égli-
se de Jérusalem était celui-ci :
« Voyez combien de non-Juifs louent
maintenant Dieu à cause de la mission
que vous avez commencée. Ils sont
reconnaissants que votre Messie est
aussi le leur, et que, comme l’Écriture l’a
prédit (Ésaïe 60.5 ; 66.20), ils envoient
des dons à Jérusalem comme une
offrande pour sanctifier le reste de la
moisson parmi les non-Juifs. »
Paul avait confiance qu’après avoir livré
cette offrande, Christ bénirait sa mission
à Rome et en Espagne. Il leur demande
de l’aider dans sa mission difficile en
priant pour lui : « Je vous le demande,
frères, par notre Seigneur Jésus-Christ
et par l’amour que donne l’Esprit : com-
battez avec moi, en priant Dieu pour
moi. Qu’il me fasse échapper aux incré-
dules de la Judée et permette que l’aide
que j’apporte à Jérusalem puisse être
reçue favorablement par ceux qui appar-
tiennent à Dieu » (v. 30,31).
Comme le confirme Actes 21, la partie la
plus dangereuse du voyage n’était pas
le voyage comme tel, mais les Juifs
désobéissants (un contraste ironique
avec les non-Juifs obéissants). Paul ne
présumait pas que les croyants seraient
heureux de le voir, mais il voulait plutôt
qu’ils prient pour qu’ils acceptent l’of-
frande qu’il leur apportait. Certains ne
voulaient pas accepter le fait que des
non-Juifs fassent maintenant partie de la
famille chrétienne.
En plus de prier pour l’offrande, Paul
voulait que les Romains prient pour une
autre requête : « Ainsi je pourrai venir
chez vous le cœur plein de joie, si Dieu
le veut, et trouver quelque repos parmi
vous. Que le Dieu qui donne la paix soit
avec vous tous. Amen » (v. 32,33). Paul
conclut par une bénédiction de paix, ce
dont les Églises de Rome avaient le plus
besoin. Il dit « amen », mais il n’a pas
encore terminé sa lettre. Dans notre pro-
chain numéro, nous discuterons des
salutations et des exhortations du cha-
pitre 16.
Étude biblique
NL
Questions pour susciter
la discussion
Quels scrupules les chrétiens qui sont
faibles dans la foi ont-ils aujourd’hui, et
de quelle façon devrions-nous les tolérer ?
(v. 1)
Comment l’Ancien Testament nous
encourage-t-il ? (v. 4)
Au verset 7, Paul se sert de Christ
comme modèle à suivre. Y a-t-il des
aspects de Jésus que nous ne devrions
pas suivre ?
Débordons-nous d’espérance quand
nous faisons confiance à Christ ? (v. 13)
À quel point nous enseignons-nous bien
les uns aux autres ? (v. 14)
Si l’évangélisation est un devoir sacer-
dotal (v. 16), s’applique-t-il à tous les
chrétiens ?
Devrions-nous aider les missionnaires
qui partent pour une autre région ?
(v. 24)
Sommes-nous obligés de partager nos
bénédictions matérielles avec les Juifs,
ou devrions-nous les partager avec
quelque autre groupe ? (v. 27)
Prions-nous pour les missionnaires qui
vivent dans des régions dangereuses ?
(v. 31)
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