" Quelle est la raison de votre visite?"
Les réponses les plus fréquentes seront : vision floue de loin ou de près, fatigue visuelle, maux de
tête lors d’un travail visuel prolongé, vision double par moments. Il faudra en général faire préciser
au patient les conditions dans lesquelles les gênes apparaissent en posant des questions ciblées en
fonction de la gêne décrite. Dans tous les cas, il faudra faire préciser:
- Quand le problème est-il apparu la première fois?
- S’il y a eu un traitement préalable? Résultats?
- Si les difficultés visuelles sont permanentes ou apparaissent à des moments particuliers? lors de
tâches précises?
1. Vision trouble
Dans certains cas, le diagnostic semble évident:
- Pour un enfant d’âge scolaire, la vision trouble à distance suggère une myopie mal
compensée.
- Pour un adulte dont l’âge est supérieur à 40 ans, une gêne après un travail prolongé
au près doit faire penser à la presbytie.
Pour d’autres situations moins évidentes, il faut avoir en mémoire les différentes
possibilités, l’hypothèse ne pouvant être formulée qu’après les résultats de l’examen
préliminaire.
- Si la vision trouble apparaît après un travail prolongé de près pour un patient n’ayant
pas atteint l’âge de la presbytie, il faut suspecter une hypéropie, un astigmatisme mal
compensé ou une insuffisance dans l’accommodation.
- Une vision trouble lorsque l’éclairage est faible peut être due à la myopie nocturne
ou à une atteinte des récepteurs rétiniens (rétinite pigmentaire par exemple). Si elle
survient par éclairage fort, la cause peut être des opacités du cristallin ou du vitré. Il ne
faudra pas l’oublier pour les cas où les gênes ne sont pas dues à un problème de
réfraction. Ces cas doivent être orientés vers un ophtalmologiste.
- Dans le cas où le client se plaint de vision double, il faut s’assurer qu’il s’agit bien
d’une diplopie binoculaire (elle disparaît si le sujet ferme un œil). En effet, dans
certains cas de compensation monoculaire non satisfaisante, quelques clients ont
l’impression de voir double (en plus de la lettre observée, ils perçoivent une " lettre
fantôme " au voisinage de la première : c’est la diplopie monoculaire). Si la diplopie
est bien binoculaire, c’est un symptôme assez fréquent dans le cas d’une hétérophorie
à la limite de la décompensation.
Après les résultats de l’examen de vue, si vous constatez:
- chez l’adulte, une modification importante de réfraction dans le sens d’une
diminution de l’hypéropie ou d’une augmentation de la myopie, il faut suspecter un
début de cataracte ou une augmentation du diabète. Dans ce dernier cas, la
modification est bilatérale.
- toujours chez l’adulte, si la modification est dans l’autre sens, il faut songer à un
oedème sous-rétinien si cette modification est unilatérale et une baisse du diabète si
elle est bilatérale.
- chez un patient âgé, si la vision trouble n’est pas due à une variation de réfraction, il
faut penser à une cataracte ou une dégénérescence maculaire.