Votre laboratoire de biologie médicale ab nfo Votre bulletin d'information sur la biologie médicale Edito Au travers de LabInfo, les biologistes du réseau Labster vous tiennent informé des dernières évolutions techniques ou règlementaires en biologie médicale. Rappelons que la biologie contribue à plus de 60% des diagnostics médicaux. Il est donc fondamental que vous, praticiens et prescripteurs, ayez une vision actualisée de notre discipline. Ce numéro illustre parfaitement cette démarche avec l’exemple des chlamydia trachomatis. Tous les jours vous êtes confrontés à la recherche de cette MST, grande pourvoyeuse d’infertilité chez la jeune femme. Limité d’abord à la culture cellulaire et à la sérologie, le diagnostic a ensuite bénéficié des techniques de biologie moléculaire, l’hybridation simple tout d’abord puis l’amplification génique avec la PCR. Le recul concernant la PCR et sa diffusion dans le réseau des laboratoires a conduit la commission de nomenclature à réévaluer toutes les techniques de dépistage et à privilégier essentiellement la PCR. La sensibilité et la spécificité de la PCR améliorent considérablement l’efficacité de la biologie et simplifient le prélèvement (1er jet d’urine au lieu de prélèvement urétral, auto prélèvement possible chez la femme). Certains tests permettent même la recherche combinée du gonocoque. Tout cela dans le sens d’une meilleure sécurité et d’un meilleur confort pour vos patients. Document édité par SAS LABSTER 335 rue du Chêne Vert - 31 670 LABEGE Tél : 05 61 55 91 08 - Fax : 05 61 00 17 99 Société fondée par R. Fabre, J. Canarelli, J-F. Roubache, B. Rousset-Rouvière et B. Sébé Directeur de la Publication : R. Fabre Imprimé par l'imprimerie Ménard 2721 La Lauragaise 31670 Labège Parution le 02/05/2012 - Numéro ISSN : 2104 - 2136 Nr 17 Dépistage des infections à chlamydia trachomatis Jusqu’à récemment, la nomenclature comptait cinq actes pouvant contribuer au diagnostic de l’infection à chlamydia trachomatis. Trois en ont été exclus par décision de l’Assurance maladie datée du 7 juillet 2011, publiée au Journal officiel le 5 octobre, en raison de leur trop faible sensibilité. Seules subsistent la recherche d’acides nucléiques par amplification génique et dans certains cas, la sérologie bactérienne. Rappel chlamydia trachomatis est une des bactéries les plus impliquées dans les infections sexuellement transmissibles (IST). La prévalence de l’infection dans la population générale est imprécise car elle diffère selon le lieu de recrutement des individus concernés. Elle est maximale chez les femmes de 18-24 ans et chez les hommes de 25-30 ans. Les infections uro-génitales provoquées par la bactérie sont asymptomatiques chez 75% des femmes et 50% des hommes, ce qui favorise le retard de diagnostic. Aucun vaccin n’existe pour le moment et les réinfections sont possibles. Deux méthodes de détection biologique > 1. Biologie moléculaire avec amplification génique Cette méthode est recommandée dans l’ensemble des situations cliniques nécessitant la recherche de la bactérie. Sa sensibilité est supérieure à 95%. La nature du prélèvement dépend du contexte. Femme asymptomatique Prélèvement de l’endocol (+ urètre ou vagin) Femme asymptomatique (dépistage) Auto-prélèvement vulvo-vaginal Homme (symptomatique ou dépistage) 1er jet d’urine MEMO Hommes, femmes et nourrissons Les manifestations cliniques sont variables d’une infection à l’autre, tout comme les complications potentielles : > chez les hommes : urétrites mucopurulentes menant à une stérilité, rectites, syndrome oculo-urétro-synovial (Fiessinger-Leroy-Reiter), lymphogranulomatose vénérienne (LGV ; maladie de Nicolas et Favre). > chez les femmes : infections génitales basses (70% des cas) ou hautes, rectites menant à des algies pelviennes chroniques, grossesses extra-utérines. > chez le nouveau-né : en cas de transmission de la bactérie pendant la grossesse ou l’accouchement : kératoconjonctivite, pneumopathie atypique du nourrisson, trachome menant à la cécité. Nourrisson Prélèvement de la conjonctive, gorge, secrétions bronchiques En savoir plus > Diagnostic biologique de Chlamydia trachomatis. Avis sur les actes. HAS, juillet 2010. > Décision du 7 juillet 2011 de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (UNCAM) relative à la liste des actes et prestations pris en charge par l’assurance maladie. Journal officiel de la République française, 5 octobre 2011. > 2. Tests immuno-enzymatiques (séro-diagnostic) Le sérodiagnostic est réservé à des indications précises : - diagnostic des infections hautes (IgG ou totales marquant une infection récente ou en cours) - diagnostic étiologique d’une ulcération génitale ou d’une rectite évoquant une lymphogranulomatose vénérienne - bilan d’hypofertilité d’un couple - diagnostic d’une arthrite réactionnelle ou d’un syndrome de Reiter - pneumopathie atypique du nourrisson (IgM) Le dosage des IgA est inutile. Les techniques utilisant des peptides MOMP sont recommandées. Dépistages des infections à chlamydia trachomatis Existe-t-il des symptômes vus en consultation OUI lesquels ? NON Existe-t-il un ou plusieurs facteurs de risque (âge, célibat, nombre de partenaires, absence d’utilisation de préservatif) NON Infection génitale basse Infection génitale haute ou infertilité ou rectite ou ulcérations génitales ou syndrome de Reiter OUI Dépistage -> prélèvement Dépistage col (femmes) -> prélèvement ou urine (hommes) + sérologie Dépistage + biologie moléculaire ou biologie -> auto-prélèvement Glycémievulvo-vaginal à jeûn > 0,92 g/L Glycémie à jeûn moléculaire < 0,92 g/L avec amplification + Biologie moléculaire ou Glycémie 1h > 1,80 g/L génique ou Glycémie 1h < amplification 1,80 g/L avec avec amplification génique ou Glycémie 2h >1,53 g/L ou Glycémie 2h <1,53 g/L génique Diagnostic DGconfirmé Pas de dépistage Keratoconjonctivite ou pneumopathie atypique d’où prise en charge DG pour atteindre glycémie à jeûn < 0,95g/L + surveillance post-partum (normalisation des glycémies) + dépistage DT2 post-partum, avant nouvelle grossesse et tous les 1 à 3 ans durée > 25 ans. Pas de DG => RAS Dépistage -> prélèvement + biologie moléculaire avec amplification génique + sérologie IgM (si pneumopathie) Diagnostic confirmé -> traitement antibiotique Absence de diagnostic -> RAS