Résumé
On s’intéresse dans ce travail à la modélisation et la simulation numérique des phéno-
mènes de charge auxquels sont sujets les satellites évoluant dans les orbites basses LEO
(Low Earth Orbit) et polaires PEO (Polar Earth Orbit). Cette thèse fait suite à des
études consacrées spécifiquement à l’environnement géostationnaire. Suivant l’orbite, les
caractéristiques du plasma environnant changent et des modèles différents peuvent être
exploités afin de décrire les interactions entre les particules chargées et les surfaces de
l’engin spatial. Une bonne description de ces interactions est nécessaire afin de prévenir
les phénomènes de charge électrique qui peuvent provoquer la perte de la mission. Les
descriptions les plus complètes sont basées sur des équations de Vlasov-Botzmann ou
Vlasov-Fokker-Planck couplées aux équations de Maxwell. Le phénomène de charge est
intimement lié aux conditions imposées sur les surfaces du satellite ; ces conditions non
standards où interviennent des dérivées en temps du champ électrique font l’originalité
de ces modèles.
Une analyse dimensionnelle des équations permet de dériver des hiérarchies de modèles
et d’adopter certaines simplifications suivant les caractéristiques physiques du plasma.
Dans le cas de l’orbite PEO, comme pour l’orbite GEO, une approche cinétique est pro-
posée vu que le plasma n’est pas très collisionnel à ces altitudes. Le modèle est constitué
de l’équation de Vlasov pour décrire l’évolution des particules, couplée à l’équation de
Poisson pour le potentiel électrostatique. Par contre, on suppose que le plasma LEO est
collisionnel et un modèle bifluide est proposé. Il est constitué des équations d’Euler pour
la conservation de la masse, de la quantité de mouvement, de l’énergie et de l’équation
de Poisson pour le potentiel électrostatique. En fait, il est pertinent de considérer des
versions stationnaires de ces équations, mais où la variable de temps intervient toujours
via les termes de bord. Outre la dérivation des ces hiérarchies de modèles, on aborde plus
précisément l’étude, au moins dans des situations simplifiées, de certaines propriétés ma-
thématiques des modèles hydrodynamiques LEO et on propose des schémas numériques,
basés sur des méthodes volumes finis et des stratégies de splitting, pour en permettre la
simulation. En particulier, on introduit une définition des flux numériques pour l’hydro-
dynamique prenant en compte la formation de couche de Knudsen.