
Vers la fin de décembre, j'ai commencé à sentir que mon ventre était un peu enflé,
comme si j'étais 'ballonnée'. Je me souviens en avoir parlé à ma mère le 25 décembre et
nous avons toutes les deux pensé que c'était quelque chose que j'avais mangé. Alors
pendant tout le temps des fêtes, j'ai mis ma petite bedaine arrondie sur le dos des
interminables bouffes du temps des fêtes et aussi de l'entraînement que j'avais arrêté
pendant les vacances.
Janvier arrive. Je recommence à m'entraîner et à mieux manger mais mon ventre continue
de grossir. J'ai de la difficulté à me pencher pour attacher mes bottes et j'ai l'air d'être
enceinte de 3 ou 4 mois. À la mi-janvier, je décide d'aller consulter. Et c'est le 17 janvier
que ma vie et celle de Daniel a basculé lorsqu'on nous a appris que j'avais le cancer de
l'ovaire et qu'il était urgent qu'on m'opère. On m'a donc enlevé les ovaires, l'utérus,
l'appendice, quelques ganglions et un liquide qu'on appelle 'ascite' qui était responsable
de ce gonflement de mon abdomen. J'en suis maintenant à ma deuxième série de
chimiothérapie.
Le petit kyste que le médecin a vu sur mon ovaire à la fin novembre était en fait le
début du cancer. Et le liquide qui était aussi en place à ce moment, était de l'ascite
qui commençait à s'accumuler (le cancer produit l'ascite). En un mois et demi, mes
ovaires avaient doublé de grosseur et le cancer était rendu à un stade avancé.
Le cancer de l'ovaire est un cancer 'silencieux' et insidieux et il est souvent diagnostiqué à
un stade avancé et dans mon cas, il s'est développé très très rapidement. Les
gynécologues ne semblent pas encore 'entraînés' à remarquer les premiers symptômes et
c'est pourquoi je tiens à vous transmettre ce que j'ai appris de cette expérience pour que
vous puissiez vous-mêmes être attentifs aux premiers symptômes et avoir quelques trucs
pour prévenir le développement du cancer. Le cancer des ovaires est difficile à guérir
lorsqu'il est rendu à un stade avancé. Il se transforme en maladie chronique c'est-à-dire
qu'on réussit à le contrôler pendant quelque temps, puis il revient. D'autres traitements de
chimio sont alors nécessaires. Lorsqu'il est diagnostiqué tôt, les chances de guérison sont
beaucoup plus élevées. Ne vous sentez pas à l'abri si vous êtes jeune. On voit aussi le
cancer de l'ovaire dans la jeune vingtaine.
Voici ce que je vous recommande:
- Lors de votre examen annuel gynécologique, demandez à avoir une prise de sang pour
que l'on vérifie vos marqueurs CA-125. Votre gynécologue vous dira probablement que
ce n'est pas nécessaire alors INSISTEZ! Il vous dira que vous n'avez aucune
prédisposition pour ce cancer mais INSISTEZ! Je n'avais aucune prédisposition pour ce
cancer (un cancer peu fréquent, un cancer très rare à mon âge, je n'ai aucun cancer de
l'ovaire ou même cancer du sein dans ma famille, j'ai toujours eu une bonne alimentation
et j'ai toujours fait de l'exercice régulièrement, je n'ai pas pris d'hormone pour tomber
enceinte.)
(Les CA-125 sont des marqueurs présents dans le sang et qui indiquent la présence du
cancer de l'ovaire. Lorsque vous n'avez pas le cancer ce marqueur se situe autour de 20.)