Villes et Pays d’Art et d’Histoire laissez-vous conter le grand ensemble Dufau -Tourasse à Pau Le Corbusier L'architecture est le jeu savant, correct et magnifique des formes assemblées dans la lumière. Puissent nos bétons si rudes révéler que, sous eux, nos sensibilités sont fines… Le quartier Dufau-Tourasse est le premier et le plus grand ensemble construit dans la ville de Pau pendant les années soixante. L'enjeu est de répondre à une demande croissante de logements et à l'arrivée en ville de nouvelles populations, conséquence de mutations socio-économiques majeures. Le ministère de la Construction désigne comme chef du projet l'architecte André Remondet, primé et expérimenté, qui a déjà eu à répondre à ces nouvelles interrogations urbaines. Le programme est mis au point en 1960 et sa réalisation dure une dizaine d'années. Cet ensemble compose encore le paysage urbain d'aujourd'hui… 1ère de couverture : vue aérienne de l'ensemble, fin des années 1960 & une façade des résidences Carlitos Vue aérienne de l'ensemble aujourd'hui HLM Les chênes, vers 1970 Construction de l'église Saint-Pierre HLM le Manoir Un programme qui répond à l'urgence de la construction en février 1970 École primaire Jean Sarrailh, Les cheminées vers 1970 de l'école aujourd'hui L'industrialisation du secteur du logement social. Et quoique bâtiment va soutenir la cadence controversée, les formes et de construction au « temps des l'esthétique de cette époque telle est l'injonction du temps chemins de grues», tant elles témoignent de l'optimisme et de la confiance en un avenir Après la Seconde Guerre de l'Insee dévoile ainsi que 90% Un gigantesque élan va L'époque est de plus caractérisée Mondiale, la France est délabrée, des logements ne comportent alors être impulsé par l'État par des mutations successives confrontant les « sinistrés de la ni douche, ni baignoire. C'est Providence qui comprend qui transforment durablement Construire vite et beaucoup : guerre» à des situations du exactement le cas à Pau, où rapidement la nécessité d'allier la société française : la fin de quotidien éprouvantes de « les mal logés de la paix» sont l'effort de reconstruction à une l'Empire colonial, la création qui voit les grands ensembles étaient nombreuses à s'élever précarité. Sans nier l'impact des finalement bien plus nombreux dynamique de constructions de l'Union européenne ou encore s'imposer comme l'emblème du dans le ciel des villes françaises. à inventer : la conception du combats, il faut néanmoins que les sinistrés de la guerre, qui neuves dans tout le pays. Dans l'accélération de l'exode rural progrès et la solution à la crise La marque la plus significative secteur Dufau-Tourasse par admettre que ces destructions n'a que peu impacté les villes du l'immédiat après-guerre, la et l'explosion démographique dans les années 1960. Leur dans le domaine de l'architec- l'architecte Rémondet s'inscrit dans cette modernité. n'ont fait qu'aggraver une crise Béarn. Ainsi, au début des France entre dans l'ère de la sont autant d'éléments qui conception incarne aussi un ture est en effet le recours du logement structurelle, années 1950, la destruction des planification économique et contribuent à l'évolution des accès généralisé au confort : systématique à la préfabrication : installée depuis le début du XXe îlots insalubres menaçant ruine urbaine. Une croissance sans mentalités. Ce virage décisif chauffage, cuisine équipée, salle elle autorise alors les réalisations Nous vous invitons à travers la siècle. La vétusté du parc de du Hédas, nécessitant la précédent marque cette période d'une France qui se veut de bain… Autant d'éléments spectaculaires tout en permet- lecture de ce Laissez-vous conter à porter un nouveau regard sur logement français est préoccu- construction d'une cité de transit dite des Trente Glorieuses, soute- moderne se traduit dans du confort moderne dont peut tant de réduire au maximum les pante, caractérisée par une avenue des Lilas pour reloger nue par l'aide américaine l'urbanisme et l'architecture bénéficier désormais le plus coûts de construction. L'immeu- cette architecture novatrice en absence notable de confort décemment les habitants, est débloquée dans le cadre du Plan pour répondre à la demande grand nombre ! ble-barre et la tour sont les son temps, le seul exemple de généralisée : en 1956, une étude emblématique de l'urgence de Marshall (1948 – 1952). croissante de logements et modèles architecturaux qui grand ensemble à Pau. d'équipements. caractérisent cet âge d'or du la lutte contre la taudification… Villa des Chênes La villa Henriette au milieu Villa Noulibos de l'ensemble (actuel tribunal administratif ) André Remondet Coulée verte et avenue Dufau L'origine du projet À Pau, dans les années 1950, la De nos jours, les grands crise du logement se fait ensembles sont souvent assimilés d'autant plus ressentir que la 1960, deux projets majeurs à un urbanisme brutal, fait de région attire une main d'œuvre marquent le développement lignes et de béton, marquant nombreuse, spécifiquement urbain : celui de la cité Ousse- massivement les paysages de nos depuis la découverte des-Bois (860 logements pour 5 Un premier avant-projet est masse de l'opération dressé par l'architecte Jean d'urbanisme projetée à Pau. facilitée, la ville de Pau achète Maneval, qui sera par ailleurs un Architecte en chef des bâtiments 34 parcelles dont de grandes des architectes de la construction civils et palais nationaux, prix propriétés présentes au nord de de la ville nouvelle de Mourenx de Rome en 1936, il est alors un À proximité, il a réalisé le lycée climatique d'Argelès-Gazost en villes contemporaines. Pourtant, d'importants gisements de gaz à 000 habitants) et le grand l'avenue Alsace-Lorraine : les en 1956. Cet avant-projet est architecte d'expérience dans aussi décriés que soient ces Lacq et alentour. ensemble Dufau-Tourasse. deux plus importantes sont les probablement abandonné à l'industrialisation du bâtiment et 1955, bâtiment inscrit au titre Afin de permettre la réalisation domaines de la villa « Le cause de l'instauration la préfabrication en béton, des monuments historiques en de ce dernier, une série de Manoir» (appelé Stuart dans un des « Zones à urbaniser en caractéristiques du « temps des 2008. Il est également l'auteur de l'ambassade de France à héritages de la seconde moitié du XXe siècle, il est nécessaire Si Pau a pris à l'époque d'en comprendre les fondements, un retard certain en termes mesures foncières et financières plan de 1874 et West-Cottage priorité», ou ZUP, procédure chemins de grues». Il a par les raisons de leur mise en de constructions neuves par est alors mise en place grâce à la dans des plans de 1884 et 1893) administrative d'urbanisme exemple travaillé entre 1953 et Washington en 1982. André œuvre, mais aussi les attentes de rapport au formidable essor loi Courant de 1953, visant à et de la villa « Les Chênes» mise au point par l'État en 1954 en collaboration avec Rémondet sera le chef progrès et de confort auxquelles démographique que connaît lutter contre la pénurie de (appelée aussi Sers, dans un plan 1958, toujours pour favoriser l'architecte Denis Honegger d'orchestre de l'aménagement du secteur Dufau-Tourasse. ils répondaient dans un contexte la ville, elle va cependant logements à loyer modéré en la construction de logements. pour la construction historique de crise du logement progressivement mettre en promouvant la construction. Le Ministère de la Construction d'immeubles de logements aigüe, pour leur donner tout leur œuvre un projet global de Dans ce cadre d'une politique nomme en juillet 1958 André sociaux à Pantin dans l'actuelle sens dans nos villes planification urbaine afin d'acquisition grandement Remondet (1908 – 1998) pour Seine-Saint-Denis. d'aujourd'hui. de répondre à la demande croissante. Au début des années de 1874). la mise au point du plan de Extension réseau d'égout avenue Villa le Manoir Vue aérienne du territoire Les limites de la ville repoussées vers le nord Plan de Pau, 1874 Page suivante : plan de masse du projet Dufau y boulevard Tourasse , 1952 Au début des années 1950, de « La Coudères», aujourd’hui déjà une grande voie de la limite nord de la ville était rue Honoré-Baradat. Le chemin développement de la ville jusqu'à le boulevard d'Alsace-Lorraine. Tourasse est devenu le boulevard la forêt de Bastard. Dans une Au-delà, les parcelles étaient Tourasse et Jean Sarrailh, proposition d'extension de 1947, encore destinées principalement anciennement domaine de cette idée est conservée : ces à l'exploitation agricole, alors nombreux maraîchers qui plans envisagent les possibilités liées au bourg par la rue des approvisionnaient la ville. d'expansion de la ville vers le Cultivateurs, l'actuelle rue nord. Carnot. Quelques exceptions L’ensemble Dufau-Tourasse émaillent ce territoire : des villas s’inscrit dans cette périphérie du Cette grande voie en caractérisées par leurs grands centre historique de la ville de prolongation de la rue Carnot parcs arborés, vestiges de grands Pau, suivant un axe de croissance n'est donc pas une idée nouvelle, domaines du XIXe siècle, et la urbaine vers le Nord. Cette mais c'est réellement avec le zone pavillonnaire du quartier dynamique est caractéristique de projet « Dufau-Tourasse» en Saint-Joseph, située plus à la seconde moitié du XXe siècle, 1960 que cette croissance prend l'ouest. mais avait déjà été évoquée dès corps, en confortant l'avenue le début du siècle. Ainsi, le plan Dufau présente sur le territoire Hérité de ce parcellaire, d'aménagement, dès le XIXe siècle. De fait, le tissu urbain reprend d'embellissement et d'extension l'ensemble s’organise dans la l’aligné du ruisseau et chemin de la ville de Pau de 1928, continuité d'un tracé qui esquisse « La Herrère», actuelle avenue dessiné par l'urbaniste Léon la transition d'un paysage rural Saragosse et celui du ruisseau Jaussely, jamais réalisé, prévoyait vers un paysage urbain. Nord Les 2241 logements sont répartis dans des — 11 Barres rectilignes de 4 étages + RDC Équipements : un secteur commercial, immeubles de 15 et 5 niveaux : — 5 Barres zigzag de 4 étages + RDC administratif, culturelle, cultuel et scolaire. — 1 Tour (+ de 15 niveaux) au nord du projet — 9 Barres de 14 étages + RDC : Ordonnés La tour de 20 niveaux initialement prévue en 3 groupes de 3 n'a pas été réalisée. Page précédente : Construction du Centre social Résidence Camors et Cité Équipements prévus le long isométrie du projet La Pépinière, 1972 – 1973 des fonctionnaires, vers 1970 du boulevard Tourasse, 1966 Un programme ambitieux de logements collectifs et d'équipements publics Vue aérienne de l'ensemble, 1966 Le programme du grand Le schéma s’organise à partir ensemble Dufau-Tourasse est d’un axe principal nord – sud en le type de la barre, déjà des barres parallèles à celui-ci et ambitieux et correspond à un continuité de la dynamique expérimenté pour les grands souligne le périmètre de la zone plan global d'urbanisme d’expansion de la ville. Il ensembles de Nancy par avec trois groupes de barres de s'étalant sur 35 hectares, projette une parallèle à l'avenue exemple (Haut-du-Lièvre, par quinze niveaux aux trois points comprenant plus de deux mille Dufau : entre ces deux artères l'architecte Zehrfuss). Il combine cardinaux : sud, est et ouest et logements collectifs et un certain qui vont assurer la distribution ces barres alignées avec d'autres une tour de vingt niveaux au nombre d'équipements publics du quartier, il propose un en zigzag pour créer des lieux point le plus septentrional de (un groupe scolaire pour 1 000 terre-plein boisé qu’il appelle séparés plus « intimes», pensés l'ensemble. élèves, un centre cultuel, un « coulée de verdure». pour la vie collective. Ces Il renforce l'axe principal par espaces propres à chaque Ce projet dessine un paysage Ainsi, la présence d'espaces verts bâtiment rompent la monotonie de la modernité dans les formes appartenant à d'anciennes villas du grand ensemble, favorisant architecturales qu'il propose, Remondet, dans son projet, compose sûrement pour ainsi les rencontres et composant comme dans les changements doit alors composer avec les Remondet un cadre idéal pour des lieux de détente pour les de modes de vie qu'il traduit. diverses variables qui construire des logements, si on habitants. Une zone La prégnance des voies de caractérisent le lieu : un terrain tient compte de la préoccupation d'équipements public est communication donne toute sa pratiquement plat, de forme des architectes de l'époque planifiée sur l'emplacement de place à la voiture qui à l'époque irrégulière, une voie nord – sud d’inscrire leurs constructions l'ancienne pépinière de la ville. envahit progressivement les qui le traverse – l'avenue dans un cadre vert et arboré. villes, emmenant avec elle une Dufau – et la présence de parcs Il utilise alors principalement certaine idée du progrès. centre culturel et un centre commercial). à l’anglaise. L'église Saint-Pierre en Panneau du chantier Début du chantier de l'église, construction, décembre 1969 École Jean Sarrailh en deuxième plan l'école Du plan au chantier L'implantation des nouvelles La construction du grand constructions des secteurs A et B Dans le même temps, le groupe ensemble commence aux a principalement entraîné la scolaire Jean-Sarrailh est réalisé menée comme prévue, faute de alentours de 1961 – 1962. La entre différents cabinets Le premier groupe d'immeubles disparition de deux villas, suivant les plans de 1963 des financement, ici comme ailleurs SEMAUPAU (société d'économie d'architecture de la région, est édifié à partir de 1961 dans « Les Chênes» et « Le Manoir». architectes André Remondet et en France. Ce défaut mixte pour l'aménagement qui dessinent plusieurs barres, les secteurs E, F et G, Pour conserver la mémoire des Romain Delahalle. Entre 1969 et d'équipements publics est Postérieurement malgré tout, le urbain de la ville de Pau) était respectant le plan d'ensemble. caractérisés par les bâtiments de lieux, le nom de ces villas a 1970, l'église Saint-Pierre, aujourd'hui souvent pointé du centre social de la Pépinière voit chargée de préparer le terrain Robert Debroise, René Roux- quatorze étages (Résidences été légué aux bâtiments que également dessinée par André doigt comme étant une des le jour au milieu des années aux futures réalisations. Dufort et Henri La Fonta Carlitos) et la grande barre en nous connaissons encore Remondet, est à son tour érigée. causes du mauvais 1970, complété par une crèche, L'édification des différents dessinent « Lyautey I – III» zigzag de cinq niveaux d'aujourd'hui. Ainsi, l'immeuble fonctionnement de ces grands un petit centre commercial et bâtiments est à la charge et « Lyautey II» . Le cabinet (Résidence Camors). Les quatre « Le Manoir» inaugure la D'autres équipements publics ensembles. une poste dans les années 1980, principalement de l'office public Lesgourgues projette les autres édifices, alignés nord – construction du secteur A en étaient prévus comme un centre de l'habitat à loyer modéré résidences « Des Chênes I» sud dans le plan-masse de 1960, 1963. Un an plus tard, les culturel, avec un « théâtre Au final, la grande tour d'une conception globale pour (HLM) et de sociétés de et « Dufau I». Les architectes ont été réalisées en « L» travaux du secteur B débutent d'essai» de 300 places, un initialement prévue au nord est les intégrer au quartier. construction privées. Si Crouzat, Anninos et Noutary (Résidences les Cèdres et les par la première tranche de cinéma, une bibliothèque remplacée par la Maison de Remondet a dessiné le plan- ont quant à eux la charge de Tilleuls) ; le dernier a été doublé « Lyautey I – III», suivie de municipale, une salle l'agriculture, et les bâtiments du masse et dressé les grandes la conception de l'immeuble (Résidence Bernés-Cambot). l'attribution des permis de d'exposition, des salles de secteur C par la création d'une lignes du projet, il est fait appel « Les Chênes». construire en décembre 1964 réunion et un foyer-bar, ainsi cité administrative, conçue pour des résidences « Dufau I», qu'un centre commercial et être un nouveau centre de la réalisation des bâtiments. Leur « Les Chênes», « Des Chênes I» administratif, jamais réalisé. ville. élaboration est ainsi répartie et « Lyautey II». Vers 1968, ces Leur construction n'a pas été à d'autres architectes pour la constructions sont achevées. sans néanmoins faire l'objet L'avenue Lyautey et la coulée verte Orme de Sibérie Cèdre de l'Himalaya Hêtre commun pleureur Les espaces verts Pin Parasol (n°7 sur le plan) (n°4 sur le plan) (n°16 sur le plan) à l’intérieur de l'îlot (n°10 sur le plan) Le paysage urbain en héritage de la modernité Les îlots A et B, qui ont respecté Le grand ensemble Dufau- les dispositions paysagères et alternant plein et vide Tourasse est surtout caractérisé architecturales du plan de masse de manière harmonieuse, par une ambiance urbaine projeté en 1960 par André tout comme la hauteur des particulière, née de l'équilibre Remondet, ont été intégrés immeubles, pensée en fonction a – L'axe principal nord – sud. c – Les espaces semi-publics. À l'heure actuelle, ils font l'objet subtil entre espaces bâtis et à la Zone de protection du de leur emplacement, sont Voie monumentale d’accès nord Les barres en zigzag permettent Ce patrimoine paysager est entre d'un plan de gestion : leur zones libres : il témoigne avec patrimoine architectural urbain identifiés comme composantes de la ville. C'est un espace boisé, le développement d'espaces autres caractérisé par la présence implantation au cœur d'espaces force d'une conception de la et paysager de Pau (ZPPAUP) essentielles d'un patrimoine du où subsistent différentes essences séparés, ménageant un cadre d'arbres remarquables, car rares de vie, comme leur état modernité qui a su composer en 2007 dans le secteur des XXe siècle qui mérite qu'on lui d'arbres, hérités des anciens intime propre à chaque et/ou anciens, répertoriés par le phytosanitaire parfois dégradé avec l'héritage des parcs des « collectifs jardins» du plan de porte une attention particulière. parcs de grandes villas. bâtiment. Les espaces boisés service des espaces verts de la sont des éléments majeurs qui villas pour valoriser le génie protection. Dans le rapport de C'est donc à la conjonction de entre les bâtiments constituent ville. Leur verticalité imposante déterminent aujourd'hui les du lieu. la ZPPAUP, ils sont considérés ces deux facteurs que se trouve quasiment des espaces « secrets». rompt avec l'horizontalité des modalités d'intervention, de comme éléments à protéger, la justification de sa protection à bâtiments, comme l’Orme de l'élagage à l'abattage si l'arbre Le patrimoine arboré du du fait de leur qualité et l'origine. Sibérie, le Noyer de Caucase et représente un trop grand danger quartier s'impose comme le authenticité. Les espaces boisés le groupe des trois Cèdres de dans l'espace public. témoin des jardins à l'anglaise du cours Lyautey et du grand L'espace est organisé par des anciennes villas, mémoire ensemble sont désignés comme l'alternance de différents motifs b – L'axe secondaire est – ouest. d – Les espaces communs à d'un autre temps réadaptée ou remarquables pour leur valeur qui composent et structurent le Voie de desserte des îlots. Elle l’intérieur de l'îlot. En intérieur réinventée. patrimoniale, héritage du XIXe paysage urbain actuel. est caractérisée par la présence d'îlot se trouvent regroupés de mails d'arbres alignés. quelques équipements siècle. En revanche, le traitement communs à l'ensemble, comme des terrains de jeux. l’Himalaya, diverses essences qui animent l’espace (voir carte). Intérieur de l'église Volets en bois d'origine La pépinière de nos jours Jeux dans les espaces collectifs Si certains aspects de la construction semblent dépassés, L'ère de la modernité xxxxxxxxxxxxx à l’intérieur de l'îlot cette réalisation reste à bien Pépinière) invite à se passer de des égards un témoin de la la voiture au sein d'un quartier modernité et trouve un écho qui devient lieu de vie. dans de nombreuses villes de France qui, à l'heure des Trente La fin des années 1960 et le Glorieuses, durent répondre à la début des années 1970 signent même explosion démographique pourtant le terme des grands et demande de logements. ensembles. Leur construction est Aujourd'hui, les espaces interdite par la « circulaire semi-privatifs proposent une Guichard» du 21 mars 1973, qui alternative entre le collectif et vient limiter notamment la taille l'intime à l'heure où se pose la des logements collectifs et question de la densification de encourager la mixité sociale : la ville avec acuité. De même, c'est le triomphe du modèle l'intégration des commerces et pavillonnaire dans les années des équipements culturels de 1980. proximité (l'école Jean Sarrailh et le centre social de la L'architecture des grands ensembles : une problématique d'actualité Saint-Pierre Le cas du secteur DufauTourasse illustre une question Cette architecture du XXe siècle pour n'en protéger qu'une infime plus générale, celle de la place de fait depuis peu l'objet portion, la réflexion sur l'AVAP l'architecture du XXe siècle au d'attentions particulières, parfois questionne l'opportunité de ce notamment avec les quartiers sein du projet urbain. Au-delà paradoxales, entre la tentation zonage. voisins de l'Université et du du critère esthétique pur, elle de la destruction et celle de la témoigne d'un moment protection au titre du nouveau Conformément à la logique architecture revient à penser la particulier de l'histoire urbaine label « Patrimoine du XXe d'ensemble qui avait présidé à conservation et la valorisation où il était nécessaire d'agir vite siècle», à l'image des barres leur émergence, c'est une de ses atouts urbains et et massivement pour proposer Breuer à Bayonne.Elle interroge approche globale qui doit guider paysagers, mais aussi d'envisager des solutions urgentes aux en somme les différentes voies les opérations de réhabilitation de renforcer la liaison avec le problèmes de logement des qui s'offrent à nous pour et de renouvellement urbain. centre-ville pour créer les Français. En expliquer le sens façonner la ville de demain. Insérer le cas du grand ensemble conditions d'une urbanité Dufau-Tourasse dans une contemporaine. général permet son inscription Hameau. S'attacher à cette conception élargie de « la ville dans l'histoire de la ville en Si la mise en place de la ZPPAUP dépassant les représentations avait scindé le secteur Dufau- du XXe siècle» permet ainsi d'en négatives qu'elle véhicule Tourasse dans son périmètre de éclairer les logiques et les généralement, autorisant la protection en excluant une dynamiques, dans ses liens réconciliation des habitants avec grand partie de la réalisation cet héritage. Allées ard Avenue de L’Universit é ault Loup Courte Coudères Eugène Lorca du R t Garcia de Avenue Aristide Rue Fede ri Loup du Ch. Les immeubles d'habitat 1 Le Manoir 2 Résidence Le Manoir 3 Le Manoir 4 Dufau II 5 Les Chênes 6 Lyautey II 7 Résidence Les Chênes I 8 Résidence Dufau I 9 Lyautey I – III 10 Anglas 11 Arrémoulit 12 Résidence Les Chênes II 13 Résidence Hermès II – III 14 Résidence Hermès 15 Résidencede Fonval 16 Les Cèdres 17 Les Tilleuls 18 Bernès Cambot 19 Carmors 20 Carlitos I 21 Carlitos II 22 Carlitos III Les arbres remarquables Feuillus Résineux 1 Chêne pédonculé fastigié 2 Sequoia toujours vert 3 Laurier d’Apollon 4 Cèdre de l’Himalaya 5 Peuplier noir d’Italie 6 Chêne pyramidal 7 Orme de Sibérie 8 Cèdre de l’Himalaya 9 Tilleul argenté 10 Pin parasol 11 Noyer du Caucase 12 Osmanthe 13 Cèdre de l’Atlas Bleu 14 Chêne pédonculé 15 Groupe de 3 cèdres de l’Himalaya 16 Hêtre commun pleureur Les secteurs sur le plan-masse de 1960 co Avenue Verne Rue Briand centre ville Aven ue Pasteur du Rue Rue La Honoré Henri Paul Rue Golda Rue 8 du Ernest Avenue Baradat é Carn ot Lecoeu r Rue Borde u 2 ue Aven Carrière oré Hon Villas conservées a Villa Noulibos (actuel Rue tribunal administratif ) d Bouud Lt Cnl o b Villa Henrietteube c Villa Dampier (dite Baradat aussi Livingstone) d Villa Ader / Coligny e Villa Calixte Moureu f Villa Blottière g Villa Alexandra Jean sace 5 Rue 1 2 Anciennes villas démolies 6 Emplacement de la villa « Le Manoir» 6 Emplacement de la villa « Les Chênes» Jules S iro 3 Castain g sse Dunan t ine Chano d'Al 1 Rue Sarago Rue 5 Henri actuelle av. Dufau et cours Lyautey de du Guynemer 4 Avenu e Rue i Boule vard t-Maur f s al Juin 4 Rue h Maréch Ancien chemin vers le bois de Pau Saragos se 12 7 3 g d 11 Avenu e Gabard e nu ve Charle s Lorencez Bremon A 16 l’Abbé du Rue Rue Ber th e lot a de Ancienne rue des cultivateurs 9 10 6 Rue Gal Rue 9 6 Rue du b 8 Loup du Av. actuelle rue Carnot M. 7 Rue Du fa Lya ute y u des Lamaignère Ancien affluent et chemin de « La Coudères» Pauline e Magn du Gaston actuelle avenue Saragosse de 9 Co ur Sergen t Rue Rue et Meir Séguier Ancien affluent et chemin Rue du Marcadau de « LaRenHerrère» oir August e actuelle rue Honoré Baradat Cadier 8 Les traces du passé Rue Rue h Saint-Josep 10 13 A. Bernès Léonard rr He e Frères Baron Constant 14 Avenue ère o T hé du Ampère 15 La d’Isly 1945 1 d Rue an Mai 16 Schum André Danub e 15 17 Robert Bonnar d Rue Rue et 2 Cou rs Rhin Wrigh t Cambo t Lann es 18 Avenue 3 Avenue Périmètre de protection de la ZPPAUP 8 Pie rre c Avenue 19 14 Rue 4 du rd leva Bo u 10 Rue R. Fo llereau 20 r 11 Aven ue 22 Tourasse Rue d u Past. A Cad ier Alfonse Préside nt 12 u Lavoisie Rue teur Rec Périmètre du plan de masse Dufau-Tourasse – 1960 6 Lya u tet Rue Boulevard nval nie d’A Rue C h. Bo urseu des Kenned y Rue Jean 5 Dufau-Tourasse aujourd'hui 7 Place de la Commune de Paris Duffa ailh Sarr 21 13 Condo rcet Avenu e Lou is Sall enave Campus universitaire B ér Frères Mohédan du n d’Arso Léo e Vignemal Isards Rue s du Nord Ca m o r Rue des Rue Co ur D Les équipements réalisés dans le programme Rémondet 1 École Jean Sarrailh – 1966 2 Église Saint-Pierre – 1969 Les équipements réalisés ultérieurement 3 Crèche la Pépinière 4 Centre social la Pépinière 5 Centre commercial 6 La poste 7 Maison de l’agriculture 8 Archives départementales s ro 9 Théâtre Saragosse Bu 10 Cité administrative E F C G B A PLAN Glossaire AVAP (ou AMVAP) : « L'Aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine», en droit de l'urbanisme français, est une servitude d'utilité publique ayant pour objet de « promouvoir la mise en valeur du patrimoine bâti et des espaces». Les AVAP ont été instituées par la loi Grenelle II du 12 juillet 2010 en remplacement des Zones de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP). La réforme est portée par une grande ambition : adapter l'outil patrimonial le plus prisé des communes aux nouveaux enjeux environnementaux et urbains. Architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux : l’architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux était, en France, un architecte spécialisé dans la restauration d'un édifice, d'un ensemble monumental ou dans la mise en valeur d'un site et responsable des constructions d'État. Ce corps d'architectes disparaît à partir de 1991. Barre : bâtiment qui se caractérise par une volumétrie linéaire, elle représente un type architectural utilisé principalement dans les grands ensembles. Jardin à l'anglaise (ou jardin anglais) : jJardin paysager qui simule le pittoresque d’un paysage naturel varié, typologie développée au XVIIIe et XIXe siècle. Le jardin paysager est l’opposé du jardin régulier (jardin italien et à la française), qui sont les deux grands types des jardins en Occident. Mail : avenue plantée d'arbres. Résidences Carlitos Monument historique : bâtiment ou objet recevant par arrêté un statut juridique destiné à le protéger, du fait de son intérêt historique, artistique et/ou architectural. Deux niveaux de protection existent : un monument peut être classé ou inscrit comme tel, le classement étant le plus haut niveau de protection. La protection concerne, dans le cas d'immobilier, tout ou partie de l'édifice extérieur, intérieur et ses abords. Plan de masse : vue d'ensemble du projet, incluant les limites de propriété, les accès et les structures environnantes si elles ont un intérêt pour le plan. Il permet aussi de vérifier qu'un projet respecte les règles d'urbanisme. Prix de Rome : expression utilisée couramment pour désigner le Premier grand prix de Rome, lauréat du concours et de la bourse d'étude de l'Académie des Beaux-arts permettant aux jeunes artistes de se former en Italie, après la Révolution et jusqu'en 1968. Temps des chemins de grue : raccourci désignant la période d'utilisation du chemin de grue, qui peut aller de 1950 à nos jours. Le chemin de grue est un outil de construction utilisant une grue montée sur des rails permettant de construire de longues et hautes unités de construction souvent préfabriquées, les barres principalement. ZPPAUP : « Zone de protection du patrimoine architectural urbain et paysager». Servitude d’utilité publique, instaurée par 4e de couverture : vitrail & détail du béton banché (coffrage bois), église Saint-Pierre la loi de décentralisation du 7 janvier 1983. Elle permet d’assurer une protection du patrimoine historique, architectural, urbain et paysager adaptée à l’espace à protéger. Les travaux et les débats menés lors de son élaboration sont l’occasion d’identifier les constructions, les espaces publics, les paysages qui constituent le patrimoine de la commune. Ils permettent de déterminer un périmètre de protection adapté et d’établir un document qui définit les objectifs de mise en valeur de ce patrimoine et les prescriptions et recommandations architecturales et paysagères qui y contribuent. Dominique Bidot-Germa (dir.), Mémoires de Pau. Pau : éditions Cairn, 2011. Christine Mengin, « La solution des grands ensembles». Vingtième siècle. Revue d'histoire, n°64, octobre – décembre 1999, p. 105 – 111. ZUP : « Zone à urbaniser en priorité». Les ZUP ont été créées par le décret N°58-1464 du 31 décembre 1958, afin de permettre, dans les « communes ou agglomérations où l'importance des programmes de construction de logements rend nécessaire la création, le renforcement ou l'extension d'équipements collectifs», la planification et le financement de ces équipements et logements, afin de programmer et d'encadrer sur le territoire national le développement urbain, de répondre à la carence de logements face à l'accroissement démographique et de favoriser la résorption de l'habitat insalubre. Coordination Ville de Pau Mission de valorisation de l'architecture et des patrimoines – Ville d'art et d'histoire — Bibliographie Joseph Abram, L'architecture moderne en France. Du chaos à la croissance, 1940 – 1966. Paris : éditions Picard, 1999. Ressources iconographiques et bibliographiques www.archives.agglo-pau.fr http://earchives.cg64.fr/ — Rédaction Sukey Pagot, architecte du patrimoine Photographies Communauté d’agglomération Mathieu Thomassin | Marc Heller | Dominique Guilhamasse Adrienne Barroche | Sukey Pagot Images d’archives Réseau des médiathèques Archives communautaires Archives départementales 64 Musée des Beaux-arts Pau / CDAPP Conception graphique LM communiquer Réalisation Jean-Marc Saint-Paul Impression Imprimerie Ménard labellisé Imprim’Vert 2013 – Ville de Pau Ville de Pau Mission de Valorisation de l’architecture et des patrimoines — Ville d’art et d’histoire Pavillon des Arts 1 boulevard des Pyrénées — 64000 Pau 05 59 98 78 23 — [email protected] Retrouvez la programmation de la Ville d'art et d'histoire sur http://patrimoines-ville-pau.blogspot.fr www.pau.fr À proximité… Bayonne, Orthez, Oloron bénéficient de l’appellation Villes ou Pays d’art et d’histoire. Pau, Ville d’art et d’histoire destinées à tous et notamment aux scolaires. Installée au Pavillon La ville de Pau a signé en mars 2012 avec le Ministère de la Culture des Arts, à proximité du boulevard des Pyrénées, elle dispose et de la Communication la convention Ville d'art et d'histoire. Le label d'une galerie d'exposition permanente et libre d'accès. « Ville d'art et d'histoire» est attribué par le ministre de la Culture et de la Communication aux territoires, communes ou regroupements La ville de Pau réalise un inventaire de son patrimoine bâti, de communes qui, conscients des enjeux que représente l'appropriation initié en septembre 2010, dans le cadre d'un partenariat avec de leur architecture et de leur patrimoine par les habitants, s'engagent le Conseil régional Aquitaine (Service régional du patrimoine et dans une démarche active de connaissance, de conservation, de l'inventaire). L'inventaire s'attache à l'étude de l'architecture de médiation et de soutien à la création, à la qualité architecturale et du développement urbain palois, conçu comme un outil d'aide et au cadre de vie. à la protection des patrimoines et aux projets urbains, ainsi qu'au développement d'une offre patrimoniale et culturelle La Mission de valorisation de l'architecture et des patrimoines – nouvelle à destination de chacun. Ville d'art et d'histoire a été créée en 2012 pour faire vivre le label au présent. Elle propose toute l'année des visites et des animations http://inventaire.aquitaine.fr