Pulsar
04/10/2016
Un pulsar interroge les connaissances sur la matière
1. Le télescope Chandra a révélé dernièrement le refroidissement inhabituellement
rapide d’un pulsar. Ce phénomène suggère qu’il contient une matière beaucoup
plus dense que ce qui était prédit auparavant. La température relativement basse
du pulsar ainsi que la vaste toile magnétique de particules de hautes énergies qui
l’enveloppe sont susceptibles d’avoir des implications en termes de physique
subatomique ou encore d’origine des champs magnétiques des objets cosmiques.
2. Une équipe internationale de scientifiques a utilisé les données recueillies par
Chandra afin de mesurer la température du pulsar situé au centre de 3C58. Ce
pulsar est composé des restes d’une étoile dont l’explosion a été observée en
1181. L’image de 3C58 obtenue par Chandra permet en outre de distinguer de
spectaculaires jets, anneaux et boucles de particules de hautes énergies générées
par le pulsar. Il s’avère qu’en un peu plus de 800 ans, la surface du pulsar 3C58
s’est refroidie jusqu’à une température se situant à un peu moins d’un million de
degrés Celsius, indique Patrick Slane, du Harvard-Smithsonian Center for
Astrophysics (Cambridge, Massachusetts). Un million de degrés peut sembler très
chaud. Mais pour une jeune étoile à neutrons, c’est très froid, précise-t-il.
3. Les pulsars se forment quand le cœur d’étoiles massives s’effondre pour créer un
objet dense de 20 à 30 kilomètres de diamètre, composé presqu’entièrement de
neutrons. Les collisions entre les neutrons et autres particules subatomiques à
l’intérieur de cet objet produisent des neutrinos qui, en s’échappant de l’étoile,
transportent de l’énergie. Ce processus de refroidissement dépend de la densité et
du type de particules. La température relativement froide du pulsar 3C58 indique un
refroidissement rapide dû à des conditions inattendues à l’intérieur de l’étoile à
neutrons. Une explication possible consisterait en la survie, au phénomène
d’effondrement, d’une quantité relativement importante de protons, ou peut-être en
la présence d’une forme exotique de particules sub-nucléaires.
Janvier 2005
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