Physiologie (4) : intestin grêle, côlon - Fichier

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UE : Appareil digestif – Physiologie
Date : 25 octobre 2011
Promo : DCEM 1
Plage horaire : 8h-10h
Enseignant : Dr P. Deliac
Ronéistes :
PUEL Marie : ma—[email protected]
RABARY Jennifer : [email protected]
Physiologie (4) : intestin grêle, côlon
I. Généralités sur l'intestin grêle
A. Introduction
B. Les cellules intestinales
C. Fonctions physiologiques de la muqueuse intestinale
1. Les hormones intestinales
2. Transport des substances hydrosolubles
3. Absorption des substances liposolubles
II. Absorption intestinale
1. Digestion et absorption des hydrates de carbone
2. Digestion et absorption des protéines
3. Mouvements de l'eau et des électrolytes
4. Absorption des vitamines
III. Immunologie du tube digestif
http://www.cdbx.org/site/spip.php?page=roneo
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le prof dit qu'il nous fera un polycop (début décembre) avec les schémas importants dans lequel il puisera les questions de l'exam.
Bon courage...
I. Généralités sur l'intestin grêle
A. Introduction
L'intestin grêle est un tube d'environ 3m de long qui relie l'estomac au colon.
L'intestin comporte 3 parties:
- le duodénum, avec un «clapet» entre l'estomac et le duodénum: le pylore
il mesure 25cm de long et 3cm de diamètre, et est enroulé autour de la tête du
pancréas
- le jéjunum
- l'iléon
Ces 2 dernières parties forment l'intestin grêle.
Le diamètre du grêle diminue progressivement de 3cm à 2 cm de l'angle duodénuo-jéjunal à la valvule de
Bauhin (valvule iléo-caecale), qui fait le lien entre la fin de l'intestin grêle et le début du colon.
Cet intestin grêle est vascularisé par l'artère mésentérique supérieure et drainé par veine
mésentérique supérieure, elle même drainée par la veine porte.
Il existe autour de cet intestin un important réseau lymphatique qui part de la sous muqueuse et qui se
draine dans les ganglions mésentériques, vers les gg pré-aortiques, pour rejoindre le canal thoracique. Ce
canal thoracique débouche au niveau du carrefour des veines jugulaires et sous clavières gauches.
Cet intestin a une surface importante, c'est une structure extrêmement plissée, avec des plicatures,
ayant pour but d'augmenter la surface d'échange qui est d'environ 100 à 150m2.
Il y a 30 à 70 villosités par mm2 ; ce qui correspond à 10 millions de villosités pour l'ensemble de l'intestin.
Ces villosités ont une hauteur de 300 à 600 microns, une longueur de 70 à 20 microns, et une surface
d'environ 3 10^23 cm2.
Elles sont très nombreuses au niveau du duodénum et du jéjunum, et diminuent progressivement à mesure
qu'on s'approche de l'iléon.
La surface totale de la muqueuse est 250 cm2 part cm de longueur du jéjunum et 200 cm2 par cm de
longueur de l'iléon. (à retenir!)
Entre les villosités, il y a des ouvertures qu'on appel les cryptes de Lieberkhün où se passent un certain
nombre de sécrétions.
Et on trouve de petits nodules lymphatiques au niveau de la sous muqueuse: les plaques de Peyer qui
jouent un rôle dans l'immunité de l'intestin.
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B. Les cellules intestinales:
Il y a différents types de cellules:
- Les cellules épithéliales, qui n'ont pas d'activité sécrétoire, mais assurent l'absorption. Elles ont
une grande surface d'absorption grâce à leur microvillosités.
- Les cellules caliciformes, qui sécrètent du mucus ayant un rôle protecteur et lubrifiant.
- Les cellules de Paneth, à la base des cryptes, ayant une fonction sécrétoires. Elles sécrètent des
enzymes; notamment des polysaccharides et des phosphatases acides, qui jouent un rôle important dans la
glycoroconjugaison (mécanisme permettant de faciliter l'absorption).
- Les cellules endocriniennes de l'intestin, cellules du système APUD (amines précursor uptake and
Elles sont capables de capter et de stocker des amines et leurs précurseurs. Elles ont la
même origine embryologique que la crête neurale.
Elles sécrètent des hormones: de l'ACTH, de la calcitonine, du glucagon, de la gastrine, des catécholamines..
Ces hormones sont soit des amines (comme la sérotonine) ou alors des polypeptides (cholécystokinine,
somatostatine, motiline par ex )
decarboxylation).
Dans le tube digestif, il existe des plexus (nerveux):
- les plexus myentérique, participent à l'activité motrice du TD, avec 2 types de mouvements:
- un mouvement sur place, permettant le fonctionnement des villosités (qui jouent un peu le rôle
d'une éponge), et donc l'absorption dans les capillaires, de ce qui se trouve dans le TD;
- et un mouvement longitudinal qui permet la progression du bol alimentaire dans le TD.
- et les plexus sous-muqueux, qui participent à une activité enzymatique.
Ces 2 plexus sont des ensembles de neurones très importants, car il y a pratiquement autant de neurone
dans le TD que dans moelle épinière!!!
On peut aussi parler du « cerveau entérique », ce qui explique que lorsqu'on a des soucis, on peut avoir des
perturbations du fonctionnement intestinal, lorsqu'on est stressé, on peut avoir une accélération du transit
et donc une diarrhée ou au contraire un ralentissement: constipation.
Les cellules de la muqueuse intestinale sont de celles qui se renouvellent le plus rapidement, elles
ont une durée de vie de 3 à 5 jours , quand elles desquament, elles libèrent leur contenu enzymatique, c'est
une endocrinie loco-régionale.
Le nombre de cellules desquamées par jour est d'environ 5^10 chez l'homme, ce qui correspond à peu près
à 10-15g de protéines, et 200 milliard de cellules intestinales.
Le TD est ouvert à ses 2 extrémités, son contenu est indépendant du reste de l'organisme, c'est pour cela
qu'il peut y avoir des bactéries, qui sont très importantes au niveau du colon. Mais certaines peuvent être
pathogène, notamment si elles effractent la muqueuse digestive (appendicite aigüe, grandes diarrhées)
Ces bactéries participent à l'absorption de la vit K.
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la photo du prof était sur un transparent + rétroprojecteur.. il la mettra dans son poly qui sort en décembre, en attendant j'en ai
trouvé une qui ressemble.
La vascularisation de la villosité est extrêmement
importante;
il y a des artérioles, capillaire et veinules, on remarque
un gros capillaire lymphatique central qu'on appel
capillaire chylifère
on peut voir les différentes couches de l'intestin,
notamment la musculeuse de la muqueuse (ou
« musculaire-muqueuse »)
le prof n'a pas plus détaillé.. mais voilà une autre image pour comprendre:
Les villosités, en augmentant la surface de contact, jouent un rôle important dans les phénomènes
d'absorption, mais aussi dans le phénomène de contre courant villositaire; phénomène qui créé un
gradient osmotique d'eau qui va de la base à la pointe de la villosité, la pointe devient plus hypertonique
que lors de l'absorption des molécules (sodium, glucose ) et plus hypotonique que lors de l'absorption
d'eau pure. (j'ai pas trop compris, mais c'est ce qu'il a dit...)
Ces larges variations toniques expliquent la desquamation des cellules de la pointe des villosités.
Retenez simplement que ce contre-courant villositaire est extrêmement important car il créé des
modification osmotiques entre la base et la pointe de la villosité.
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C. Fonctions physiologiques de la muqueuse intestinale:
Le contenu du grêle constitue ce qu'on appel le chyme (cad ce qui sort de l'estomac, et qui est passé par le
pylore et le duodénum)
Le rôle principale de la muqueuse, est le transport de l'eau et des nutriment, c'est le plus souvent un
phénomène d'absorption.
Quelquefois, en conditions , on peut avoir un phénomène de sécrétion qui domine --> diarrhée.
Les mécanismes de transport vont de la lumière intestinale vers liquide interstitiel.
2 types d'aliments:
- aliments hydrosolubles (hydrates de carbone et protéines)
- nutriments liposolubles (lipides), n'ont pas de problèmes pour traverser la membrane qui
est lipidoprotidique.
Pour les sucres et les AA, le passage à travers membrane cellulaire pose problème, ils ont besoin de
systèmes de transport, de transporteurs qui sont consommateur d'énergie.
1. Les hormones intestinales:
Il y a la sécrétine, la gastrine, la cholécytokine qu'on est sensé avoir vu.
- le glucagon, à forte dose il inhibe la sécrétion pancréatique chez l'homme, et l'ingestion de
glucides et d'acides gras provoque la libération d'entéroglucagon, de même que l'ingestion d'un repas chez
l'homme.
- la calcitonine: inhibe réponse enzymatique du pancréas
on retrouve dans l'intestin (puisqu'on parle de cerveau entérique), les mêmes peptides qu'on a dans le
système nerveux.
- l'insuline: potentialise la réponse enzymatique à la sécrétine et à la cholécystokinine.
- VIP (vasoactive intestinal peptide): il est fabriqué dans le duodénum, appartient à la famille
structurale de la sécrétine, du glucagon. Il est localisé dans le colon, dans l'iléon, le jéjunum et aussi dans le
pancréas
Il est libéré par une perfusion intra-duodénale d'acide chlorhydrique, de lipides, par l'ingestion d'alcool, et
par la stimulation électrique du nerf pneumogastrique (X).
C'est un agoniste partiel de la sécrétine, un agoniste de la sécrétion pancréatique, et c'est un inhibiteur
compétitif de la sécrétine. (un élève lui fait remarquer son erreur, mais non ce n'est pas une erreur, car agoniste PARTIEL)
Il augmente la sécrétion intestinale globale et inhibe la sécrétion acide de l'estomac, ainsi que la motricité
gastrique.
Il entraine par ailleurs une vasodilatation (dans les villosités), il est donc hypotensif.
Et il stimule la glycolyse et la glycogénolyse.
[ Parenthèse: Il y a une grande évolution de la pathologie digestive,
On explore fonction de l'intestin grêle en donnant des repas calibrés, et on voit ce qui ressort, on voit ce qui
a été absorbé.
On sait que le colon n'est pas impliqué dans le digestion proprement dite, c'est un réservoir qui a pour but
de sécher et stocker les matières fécales.
On peut aussi l'étudier avec des traceurs radioactifs.
Et puis il y a un appareil, la navette (grosse capsule qu'on avale, qui suit tout le trajet très contourné de
l'intestin grêle et qui va pouvoir prendre des prélèvements, des mesures... )
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- La mucoviscidose (''mucus visqueux'') :
maladie qui cause des problèmes au niveau respiratoire, avec des infections bronchiques à répétition ; mais
aussi au niveau du mucus du TD, avec des sécrétions qui sont épaissies, qui circulent mal, ce qui va donner
des phénomènes de malabsorption, stéatorrhée...
Alors on leur donne des enzymes pour essayer de compenser les déficits du fonctionnement des enzymes,
car ceux-ci ne fonctionnent bien qu'avec l'intervention du mucus, et notamment, grâce à l'intervention du
glycocalix: genre de feutrage fibreux au dessus des villosités qui contient des enzyme et ac de surface. ]
- bombésine: polypeptide qui a été extrait de la peau d'un batracien, qui se trouve dans les fibres
nerveuses des plexus sous muqueux et myentériques. Elle est donc libérée par la stimulation vaguale (nerf
X)
Sa ½ vie est de 5min, et stimule la sécrétion acide de l'estomac par action directe sur les cellules pariétales
et indirecte par l'intermédiaire de la libération de la gastrine. (bombésine à savoir!)
- polypeptide pancréatique: fabriqué par le pancréas, libérée par le repas, sa libération est stimulée
par l'arrivée des protéines au niveau du duodénum. ½ vie: 5 min 30, libération inhibée par l'atropine.
- somatostatine (growth hormone inhibiting factor) : se trouve au niveau de l'hypothalamus, mais
aussi au niveau du TD: dans le pancréas, muqueuse de l' estomac et intestin. Libérée au moment des repas,
la stimulation électrique du pneumogastrique entraîne sa libération.
Elle inhibe sécrétions digestives et pancréatiques.
- neurotensine: dans cellules endocrines du TD et du système nerveux, inhibe la sécrétion
pancréatique.
- substance P: stimule les sécrétions salivaires et entraîne une contraction de la musculature
intestinale. C'est aussi le neuromodulateur de la douleur (P comme pain), on la trouve dans corne
postérieure de la moelle épinière et elle participe au contrôle des afférences douloureuses.
–
motiline : c'est aussi un peptide , entraîne une hypermotricité de l'antrum et du fundus de
l'estomac, elle aide donc à l'évacuation de l'estomac. Elle inhibe réponse hydrobicarbonaté du
pancréas lorsqu'elle est produite par la sécrétine.
2. Transport des substances hydrosolubles:
Elles se font grâce à des pores, avec 2 types de contrôles:
- un contrôle qui est en rapport avec la taille des molécules.
- l'autre qui est en rapport avec la charge de ces molécules.
2.1 cas des électrolytes
Il y a un transport actif pour le sodium , tandis que l'eau et les cations et anions vont suivent selon les lois
de la diffusion passive, du flux osmotique ou du gradient électrique.
Le sodium diffuse passivement au pôle apical, et est transporté activement à travers les membranes basales
et latérales des cellules intestinales.
2.2 les non électrolytes (hydrosolubles):
Ils bénéficient d'un transport spécifique dans la membrane apicale, dont l'activité dépend du sodium, et
diffusent passivement à travers membranes latérales et basales.
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Le sodium est très important car il oriente la polarité de la cellule intestinale.
L'influence des faibles concentrations de sodium sur la dissociation du complexe transporteur/molécule
transporté, va entraîner l'accumulation de la molécule dans le liquide intracellulaire.
Il y a une absorption aidée du glucose par le sodium, lorsqu'on veut réhydrater un bébé qui a une diarrhée
importante, on va lui donner une solution qui contient à la fois du sel et du sucre. Car ces 2 substances vont
être agonistes l'une de l'autre, c'est le phénomène de symport.
Petit résumé de l'essentiel:
Dans les conditions physiologiques, l'essentiel du travail d'absorption est réalisé par le jéjunum, l'iléon
n'interviens que peu, sauf dans 2 circonstances:
- Quand la teneur du repas est trop importante et qu'elle dépasse les possibilités d'absorption du jéjunum.
[ Parenthèse: Le vomissement est un mécanisme qui au départ est d'origine respiratoire, avec une
expression digestive. Il peut provoquer une douleur dans les muscles intercostaux et le diaphragme, c'est un
mécanisme produit par les muscles respiratoires.
- Mécanismes du vomissement: Certaines racines du pneumogastrique (nerf X qui innerve le TD) vont partir
vers le bulbe rachidien, jusqu'au centre de vomissement.
Ce centre du vomissement peut être alerté par des influx:
- digestifs, quand la quantité alimentaire est trop importante ou par un aliment toxique
- olfactifs, par des odeurs fétides
- visuels, (exemple: la vue du sang)
- émotionnels (cf ''la cité de la peur'')
- mais aussi par une augmentation de la pression intracrânienne comme lors de méningites,
vomissements caractéristique, en jets et sans efforts.
Au niveau digestif, cela va obliger à l'ouverture de 2 sphincters: le pylore et le sphincter de l'œsophage, le
vomissement en lui même est provoqué par la contraction des muscles respiratoires, principalement le
diaphragme, mais aussi les intercostaux. ]
- L'iléon peut avoir à absorber spécifiquement la vitamine B12 et les sels biliaires, c'est le cycle entérohépatique.
Les dernières phases de la digestion et les premières phase d'absorption sont intimement liées, au niveau
de bordure en brosse de l'entérocyte. De nombreux enzymes se trouvent au niveau de la bordure en
brosse, au niveau du glycocalyx, et flottent donc dans la lumière intestinale. Leur action est donc à la foi
endoluminale et entérocytaire. Et les enzymes présents dans la muqueuse du grêle sont particulièrement
nombreux.
3. Absorption des substances liposolubles
La constitution lipidique des membranes entraîne une diffusion non ionique.
Il existe un certain nombre d'enzymes pour les graisses. Celles-ci subissent d'abord l'action des lipases
salivaires, des lipases pancréatiques et des sels biliaires.
→ produits formés: acides gras et monoglycérides
Le fait que la membrane des entérocytes ait une structure lipidique, ces 2 produits vont s'y dissoudre.
Par contre, dès qu'ils se retrouvent dans la muqueuse et dans la cellule, ils sont aussitôt transformés en
triglycérides. Soit à partir de reste de glycérol ou par une synthèse locale de ce glycérol.
Ces graisses s'isolent ensuite en gouttelettes, puis s'unissent à des apolypoprotéines (fraction protéique
des glycoprotéines). Les gouttelette forment alors des chylomicrons, qui seront drainés par voie
lymphatique.
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Les triglycérides à chaine moyenne (autour de 10 atomes de carbone) vont être capables d'être hydrolysés
sans intervention des sels biliaires. Et les acides gras formés sont absorbés très facilement.
Certaine triglycérides peuvent être absorbés tel quel, sans hydrolyse et sans lipase, ils vont être drainés par
voie portale. Il sont utilisés en cas d'insuffisance biliopancréatique (notamment chez certains opérés à qui
on a enlevé la vésicule biliaire ou le pancréas), on leur donne des enzymes mais aussi une alimentation
particulière, avec des aliments qui ont la propriété d'être absorbés très facilement.
L'absorption des lipides est possible sur toute la longueur du grêle, mais le plus souvent, tout est absorbé
dans la première moitié, le jéjunum.
Quand il y a une pathologie de l'absorption des graisses, il y a des selles particulières, grasses: stéatorrhées
(liquides et mousseuses avec un film d'huile qui flotte sur l'eau).
/!\ diarrhée : notion de fréquence et de volume, pas de notion de consistance!
→ plus de 3 selles par jour.
Si une selle liquide par jour, ce n'est pas une diarrhée, cela se voit dans les troubles fonctionnels digestif.
II. Absorption intestinale
1. Digestion et absorption des hydrates de carbone
C'est au niveau de la membrane microvillositée intestinale que s'effectue l'hydrolyse des produits finaux de
la digestion intra-luminale de l'amidon (cela donne le maltose, le malto-xylose, les dextryls etc...).
On a également à ce niveau l'hydrolyse des sucres qui se trouvent à l'état de disaccharide (saccharose et
lactose) et on a aussi à ce niveau l'absorption des monosaccharides (galactose et glucose qui résultent de
l'hydrolyse des disaccharides) et de petites quantités de monosaccharides à l'état libre (par exemple dans
certains aliments comme les fruits, et un aliment très important le miel).
Sur le plan enzymatique, il existe des enzymes pour les sucres :
- des sucrases et des isomaltases, qui scindent le saccharose et les dextryls
- la gluco-amylase, qui attaque le maltose et les malto-oligo-saccharides.
- la lactase, qui permet de dédoubler le lactose en glucose et en galactose.
- la tréhalase, agit sur le tréhalose (sucre rencontré dans les champignons)
L'absorption des divers sucres suit un sort très différent :
- certains sucres alimentaires ne sont pas absorbés, c'est le cas du mannose,
- certains sont absorbés par diffusion simple (xylose),
- certains sont absorbés par mécanisme de diffusion facilitée, tel que le fructose)
- Le glucose et galactose sont absorbés par mécanisme de transport actif lié au sodium. Utilisant le même
transporteur, leur absorption est donc compétitive. Le sodium est indispensable à l'absorption des deux
exoses et inversement, ceux-ci facilite l'absorption du sodium : on appelle cela un phénomène de symport.
Ce mécanisme est saturable : la capacité maximale d'absorption des sucres par le grêle est de
4kg/24h. (« Donc les grands obèses qui passent leur temps à grignoter toute a journée sont certains que
tous les aliments sucrés ingérés seront rapidement absorbés. Cela signifie que l'obésité sera extrêmement
rapide dans ce cas sur 24h. »).
Pourquoi le sodium est-il important ?
Le sodium va augmenter la perméabilité de la membrane pour le glucose et ses analogues qui sont
activement transportés. Le coefficient de couplage entre sodium et le sucre est de 1.
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La concentration intracellulaire de sodium est plus faible que celle du milieu qui l'entoure. Et cette
asymétrie permet l'accumulation du glucose contre une différence de concentration : c'est ce qu'on appelle
un phénomène de diffusion facilitée qui est indépendant sur le plan énergétique.
La sortie des sucres de la cellule correspond à leur passage dans la circulation. Durant l'absorption leur
concentration intracellulaire est plus élevée que dans le plasma. C'est donc un processus de diffusion
facilitée semblable au mécanisme de transport à travers la bordure en brosse. Et dans ce cas, il n'y a pas de
sodium-dépendance (pourquoi ? s'il y avait sodium-dépendance, la sortie du sucre dans la circulation serait
contrariée).
2. Digestion et absorption des protéines
C'est au niveau de la bordure en brosse que s'effectue la digestion terminale des tri- et oligo-peptides (3AA
ou moins). C'est là également que se fait le transfert d'un certain nombre de di-peptides et d'AA libres. Et
enfin, l'hydrolyse des peptides absorbés intactes se fait à l'intérieur de la cellule par des peptidases
solubles.
Il y a une foultitude d'enzymes dans cette bordure en brosse.
L'entérokinase initie la digestion terminale des protéines en activant les protéinases pancréatiques. Elle est
localisée au niveau du duodénum et décroit rapidement du jéjunum à l'iléon. Elle est liée à la membrane de
façon très labile et a une activité très importante dans la lumière intestinale. C'est une glycoprotéine (220
000 Da) ayant une spécificité remarquable. En ce qui concerne les systèmes de transport, il y a une
indépendance totale entre le système de transport des AA et celui des peptides. Pour les AA neutres il
existe une simple diffusion facilitée qui se fait par l'intermédiaire du sodium.
Après digestion gastrique et pancréatique les protéines vont donner des AA et oligo-peptides. Ces derniers
ne sont pas absorbables tels quels par la muqueuse du grêle. Ils vont subir dans la bordure en brosse ellemême l'action complémentaire d'une amino-oligo-peptidase et d'une dipeptidyle-peptidase.
Et ainsi vont se trouver former de nouveaux AA, et aussi des di-peptides ou tri-peptides qui, eux, peuvent
traverser directement la membrane.
C'est à l'intérieur de l'entérocyte qu'ils seront hydrolysés en AA. Comme pour les sucres, l'absorption des
AA par l'entérocyte nécessite la présence de sodium et il s'agit d'un mécanisme de transport saturable
(inhibition par excès de substrat ou inhibition compétitive entre deux substrats).
3. Mouvements de l'eau et des électrolytes
a) Le transport de l'eau: c'est une diffusion dans les 2 sens à travers la muqueuse intestinale. Il faut savoir
que le coefficient de diffusion est proportionnel au carré du rayon des pores à travers lesquels ça passe.
Rappelons qu'il y a l'effet de la pression osmotique et notamment la pression osmotique dans la lumière
intestinale et celle dans le plasma. A noter également que l'effet de la pression hydrostatique est très faible.
Dans le cas des solutions hypo- ou hypertoniques : le flux d'eau entraine une certaine quantité de sodium
et de potassium. Le mouvement des ions nécessite un mécanisme de convection qu'on appelle le solvantdrag. (il passe sur les solutions isotoniques.)
b) Le mouvement du Sodium: s'effectue dans les 2 sens à travers la muqueuse. C'est un transport actif
capable de se faire contre un gradient électrochimique. Mais il faut savoir qu'il y a aussi une possibilité de
diffusion à travers les tight-junctions (= « synapse électro-tonique »).
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En pathologie, on peut avoir des situations d'anoxie. L'absorption de sodium contre le gradient de
concentration électrochimique par exemple est abolie par l'anoxie ou par les poisons du métabolisme
cellulaire tel que le cyanure. Le sodium n'étant plus absorbé, cela peut entrainer des troubles
électrolytiques graves. En effet, le sodium et le chlore sont associés et interagissent entre eux. En l'absence
de sodium, l'absorption de chlore est diminuée, et réciproquement, l'absorption active de sodium est
réduite en l'absence de chlore.
Il s'agit d'un transport actif. Cela nécessite donc de l'énergie (ATP, AMPc). La production d'AMPc
intracellulaire est stimulée par les prostaglandines. Ces dernières sont des substances ubiquitaires
retrouvées, entre autres, au niveau du cerveau, de l'hypothalamus, des parois digestive et artérielle. Leur
fabrication est inhibée par l'aspirine qui est un antipyrétique, un anti agrégant plaquettaire et un
antalgique. En effet, les prostaglandines sont impliquées dans l'inflammation (donc douleur) et dans la
régulation de la température (donc fièvre). La toxine cholérique agit également sur cette prostaglandine en
entrainant une diarrhée importante.
c) Le transport du Potassium : Il diffuse passivement de chaque côté de la membrane.
La principale fonction de l'intestin vis-à-vis du potassium est de permettre l'équilibration du potassium
entre la lumière intestinale et le plasma. Cet équilibre s'effectue plus vite s'il y a du glucose. Les flux
unidirectionnels du potassium sont accrus en présence de glucose, notamment au niveau de l'iléon.
d) Le transport de l'ion ammonium: est lié au gradient de concentration entre la lumière et le plasma.
e) Les mouvements du Fer : le fer est absorbé dans le duodénum et dans la partie supérieure du jéjunum.
Associé à des transporteurs, on dit qu'il est chélaté. Ce phénomène de chélation entraine une solubilisation
des produits. Par exemple, le jus d'orange va favoriser l'absorption du fer, alors que le jaune d'oeuf va la
réduire. Ce fer est très important, son déficit entraine notamment une anémie. Cela peut se voir par
exemple chez les femmes ayant des règles abondantes. On pourra alors supplémenter les sujets en fer.
f) Le transport du Calcium : il y a un transport actif et la concentration du calcium dans la cellule intestinale
est inférieure à celle du liquide extracellulaire. Il existe une faible diffusion passive.
g) Les mouvement du Chlore et des bicarbonates : ces 2 anions sont étroitement liés. Le transport du
chlore est passif. Le jéjunum est le lieu de prédilection du transport de ces anions. L'absorption de l'ion
bicarbonate est la conséquence d'une sécrétion active d'ions H + avec fusion secondaire du CO2. Il faut
savoir que l'absorption de l'ion HCO3- augmente l'absorption du sodium.
La sécrétion intestinale physiologique est ce qu'on appelle le succus entericus (difficile à estimer). Retenez
que l'absorption et la sécrétion existent simultanément (on avait parlé de quantités impressionnantes
autour des 7L) et qu'elles vont laisser une certaine quantité de liquide dans la cavité intestinale.
Ces phénomènes augmentent dans la période de digestion. La vue d'un aliment provoque une contraction
de toute la musculature du tube digestif qui en fait se prépare à recevoir cet aliment. C'est comme cela que
l'on a les réflexes gastro-coliques, et quelques fois même des phénomènes d'accélération de l'évacuation
colique notamment chez certains sujets, dits neurotoniques, qui présenteront alors une diarrhée postprandiale.
On observe également une accélération du transit lorsqu'il y a une sécrétion accrue de bile. On peut donner
de la bile de bœuf dans le traitement des constipations.
Pour résumer, dès que l'on voit un aliment et que l'on commence à manger il y a toute une machinerie qui
s'installe au niveau de l'ensemble du tube digestif, accompagnée de toutes les sécrétions, notamment
hormonales (3 hormones principales que sont la gastrine, la cholécystokinine et la sécrétine) et d'acide
chlorhydrique.
Dans les conditions pathologiques, la toxine cholérique et les entérotoxines entrainent l'augmentation des
phénomènes de sécrétion et la diminution des phénomènes d'absorption, provoquant une diarrhée liquide.
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Les effets des hormones :
- l'hormone antidiurétique (ADH) agit sur le jéjunum, l'iléon et le côlon. Comme son nom l'indique, elle
diminue la diurèse. Elle va donc entrainer une diminution de l'absorption de l'eau et du sodium dans l'iléon
et surtout dans le côlon. Par contre dans le jéjunum, elle entraine une sécrétion d'eau et sodium.
- les minéralocorticoïdes (Aldostérone par exemple) entrainent l'augmentation de l'absorption de sodium
et de la sécrétion de potassium.
- l'angiotensine II (substance hypertensive) a un effet dose dépendant : à petite dose, elle stimule la
sécrétion du sodium, alors qu'à plus forte dose elle augmente l'absorption du sodium dans l'intestin.
- la thyrocalcitonine diminue l'absorption de l'eau et des électrolytes.
- le vaso-intestinal peptide (VIP) augmente la sécrétion de l'eau et des électrolytes dans le jéjunum initial.
- les prostaglandines entrainent une augmentation de la sécrétion d'eau et des électrolytes (=> diarrhée).
4. Absorption des vitamines
- Les vitamines liposolubles (ADEK) sont absorbées avec les graisses neutres et le cholestérol.
- Les vitamines hydrosolubles utilisent des transporteurs spécifiques. On sait qu'il existe une production de
toutes les vitamines hydrosolubles par les bactéries sauf une, la vitamine C.
- L'absorption de la vitamine B12 : son absence entraine la maladie de Biermer avec une anémie
mégaloblastique et des troubles neurologiques (perturbation du fonctionnement des cordons postérieurs
de la moelle). La vit B12 alimentaire est liée aux protéines et est libérée soit dans l'estomac, soit après une
action de la trypsine. Dans l'estomac, les cellules du fundus sécrètent le facteur intrinsèque (FI) de Castle
qui est indispensable. Chez la personne âgée, il apparaît un déficit en ce facteur (vieillissement des cellules
de l'estomac) et on aura une mal-absorption de la vit B12 (se méfier d'une anémie de Biermer associée à
des troubles neurologiques chez la personne âgée). Ce FI protège la B12 de la digestion au niveau du grêle,
et de l'action des bactéries. Dans l'iléon terminal, le couple B12/FI rencontre des sites spécifiques sur les
microvillosités. A ce niveau, le couple se dissocie et la B12 passe dans le sang portal et est liée à la transcobalamine alors que le FI est rejetée dans la lumière du grêle. Cette absorption est saturable. Au niveau de
cet iléon terminal on a la réabsorption des sels biliaires (servent à émulsionner les graisses, c'est-à-dire à les
rendre solubles) par un mécanisme de transport actif. C'est ce qu'on appelle le cycle entéro-hépatique qui
se produit 6 à 7 fois par jour permettant une action efficace des sels biliaires malgré leur pool faible (4g de
sels biliaires).
III. Immunologie du tube digestif
Le tube digestif et notamment l'intestin, quel qu’il soit, est un organe lymphoïde avec :
- les plaques de Peyer
- l'appendice à la partie initiale du colon
- les ganglions mésentériques qui sont recherchés dans la suspicion de cancers, notamment du côlon par
scintigraphie, scanner... Ce sont des facteurs de pronostic.
L'intestin produit des anticorps. Comme exemple on peut citer les effets de la vaccination par voie buccale
de la poliomyélite (= inflammation de la substance grise de la moelle épinière et notamment de la corne
antérieure!!) entraine des IgA spécifiques locaux et puis des IgG sériques. Les IgA sécrétoires contrôlent la
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flore intestinale. Et dans les agammaglobulinémies, il y a une pathologie qui prédomine au niveau de
l'intestin mais il n'y a pas de septicémie ! L'intestin permet le développement d'une immunité passive par
absorption d'immunoglobulines ayant gardées leurs propriétés d'anticorps. Ce transfert se fait par un
transporteur spécifique qui est saturable. Ces processus sont importants particulièrement chez le nouveauné dont l'immunité personnelle se fait en grande partie à partir l'intestin (A noter que la diarrhée chez le
nourrisson est une urgence !). Cette constitution de l'immunité par l'intestin diminue très fortement chez
l'adulte.
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