Cher confrère, Tourcoing, le 19 février 2015 Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse Une glycémie élevée, indicateur de gravité dans l'insuffisance cardiaque Doser le taux de sucre dans le sang serait un moyen simple et peu coûteux de repérer les malades à risque. «Une personne sur quatre qui entre à l'hôpital avec une insuffisance cardiaque va mourir et une sur quatre sera ré hospitalisée.» Le constat du Pr Faiez Zannad, cardiologue au CHU de Nancy, a de quoi effrayer tous ceux dont le cœur n'arrive plus à pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins de l'organisme. L'insuffisance cardiaque aiguë apparaît de manière soudaine avec des symptômes d'emblée sévères. Mais doser le taux de sucre dans le sang des patients lors de leur arrivée aux urgences serait un moyen simple et peu coûteux de repérer les plus à risque pour les surveiller plus particulièrement, comme le démontre une étude de chercheurs canadiens publiée dans le journal spécialisé «The European Heart Journal». Mieux orienter les patients En effet, une personne hospitalisée pour insuffisance cardiaque aiguë, non diabétique avant son hospitalisation mais dont la glycémie excède 1 gramme de glucose par litre de sang lors de son entrée aux urgences, a un risque plus élevé de mourir précocement ou d'être à nouveau hospitalisée, selon les chercheurs de l'université de Toronto. En analysant les données de plus de 16.000 personnes, l'équipe a constaté une augmentation du risque de mort précoce de 26 % pour des glycémies entre 1 et 1,26 g/l et de 50 % pour les glycémies à 2 g/l. Des résultats qui pourraient aider à améliorer la prise en charge des patients. «Ce dosage de glycémie, simple à réaliser, additionné à d'autres indicateurs, pourrait aider les urgentistes à savoir quels patients orienter en priorité dans les services de cardiologie. Dans un contexte de manque de places, cela peut être une aide», estime le Pr Michel Galinier, cardiologue au CHU de Toulouse. Pas de traitements D'autant que le nombre de personnes en insuffisance cardiaque aiguë est en augmentation constante. Alors que les progrès réalisés depuis trente ans dans l'insuffisance cardiaque chronique ont permis d'en diviser la mortalité par trois, l'insuffisance cardiaque aiguë demeure, selon les spécialistes, «la cendrillon de la cardiologie». «C'est une véritable bombe, plus fréquente que l'infarctus du myocarde et contre laquelle nous n'avons pas de traitements», explique le Pr Faiez Zannad. Elle peut être causée par la décompensation d'une insuffisance cardiaque chronique, ou survenir de novo chez des individus dont la santé est fragilisée depuis plusieurs années par des troubles cardiaques ou respiratoires ou par de l'hypertension. En Lorraine, le réseau de soins de prise en charge de l'insuffisance cardiaque, Icalor, a permis de diminuer de 5,7 % le nombre d'hospitalisations. «Malheureusement, l'Agence régionale de santé a décidé de diminuer drastiquement le budget du réseau qui ne peut plus fonctionner. Nous avions pourtant fait la preuve de notre efficacité médicoéconomique. Pour 1 euro dépensé, le réseau en faisait économiser 4», déplore Faiez Zannad. Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse Hypertension artérielle dans le diabète de type 2 Cibler moins de 130 mmHg pourrait être bénéfique chez certains diabétiques Les auteurs d’une méta-analyse publiée dans la revue « JAMA » suggèrent qu’abaisser la tension artérielle en dessous de 130 mmHg pourrait bénéficier à certains patients diabétiques de type 2. La définition de l’hypertension artérielle (HTA) est la même pour tout le monde et n’a pas changé depuis des décennies : une TA supérieure à 140/90 mm Hg est signe d’hypertension et le patient présente un risque cardiovasculaire accru. Cette définition est valable que le patient soit diabétique ou non. Les recommandations en matière de contrôle de la TA chez les patients diabétiques de type 2 ont, elles, été sujettes à des remaniements au cours de ces dernières années. Les diabétiques, souvent hypertendus, ont davantage de facteurs de risque cardiovasculaire. S’il était recommandé de cibler une TA inférieure ou égale à 130/80 mm Hg chez ces malades, à l’aide de traitements hypotenseurs, les instances internationales ont, depuis 5 ans, à la faveur des résultats de l’étude ACCORD, revu ces valeurs à la hausse. Ils préconisent de traiter les diabétiques comme le reste de la population hypertendue, c’est-à-dire de cibler une valeur inférieure à 140/90 mm Hg. La Société française de l’hypertension artérielle (SFHTA), elle, va encore plus loin : « Les recommandations de la SFHTA, parues en 2014, estiment qu’il faut maintenir une pression systolique entre 130 et 140 mm Hg. Quel que soit le patient, on aura plus d’inconvénients que de bénéfices à ramener la pression artérielle systolique en dessous de 130 mm Hg », explique le Pr Jacques Blacher, président de la SFHTA, faisant référence aux risques d’hypotension orthostatique, notamment chez les sujets âgés. La plus grande méta-analyse à ce jour sur l’HTA dans le diabète Dans une étude publiée aujourd’hui dans JAMA, une équipe de chercheurs de l’Université d’Oxford, au Royaume-Uni, a analysé 40 études randomisées (rassemblant plus de 100 000 participants) évaluant le lien entre l’abaissement de l’HTA et les risques cardiovasculaires. Les résultats confirment les directives internationales actuelles : abaisser la pression artérielle en dessous de 140 mmHg permet de réduire les complications associées à l’hypertension chez les patients diabétiques, qu’il s’agisse de la mortalité, des troubles cardiovasculaires, des accidents vasculaires cérébraux, de l’albuminurie ou de la rétinopathie. Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse Un lien de causalité difficile à établir Le café protège-t-il du diabète de type 2 ? Le petit noir a le vent en poupe. Qu’il s’écoule de percolateurs ou de cafetières italiennes il ravit les consommateurs. Il aurait un bénéfique dans la prévention du diabète de type 2 qui ne doit pas éclipser les recommandations élémentaires de l’OMS. En nutrition humaine, les études épidémiologiques ne manquent pas. L’étude de Shoenfeld1 montre que sur les 50 ingrédients les plus communs d’un livre de cuisine, 80 % d’entre eux sont objets d’études épidémiologiques… qui concluent à l’association positive ou négative entre consommation et survenue de cancers. Établir une association entre la consommation d’un aliment et la santé est une chose. Étudier, interpréter, comprendre cette association et aboutir à des recommandations nutritionnelles fondées sur des preuves est beaucoup plus compliqué. Une des dernières études épidémiologiques en date, celle de Bhupathiraju et al. (2014, Diabetologia) a fait le buzz. Elle montre qu’augmenter de plus d’une tasse par jour sa consommation de café sur une période de 4 ans est associé à une diminution du risque de diabète de type 2 de 11 % ; diminuer sa consommation de plus d’une tasse par jour est associé à une augmentation du risque de diabète de type 2 de 17 %. Les auteurs concluent que l’étude apporte des preuves supplémentaires en faveur d’un lien entre modification des habitudes de consommation de café et risque de diabète de type 2 . À prendre avec des pincettes Le Dr Léopold Fezeu, épidémiologiste au sein de l’Équipe de Recherche en Épidémiologie Nutritionnelle de Bobigny souligne qu’« il s’agit d’une étude observationnelle. Elle porte sur des données déclaratives de consommation du café : fréquences de consommation, nombre de tasses. Elle évoque l’association entre la modification de la consommation de café et le diabète de type 2. Mais il est impossible d’en tirer une quelconque relation de causalité. Pour établir une relation de causalité certaine, des études randomisées sont nécessaires, avec consommation de café imposée pendant de nombreuses années. Ces études difficiles à mettre en œuvre et très coûteuses, nécessitent de quantifier la consommation de café de façon plus fiable, par exemple en mesurant les métabolites urinaires ou plasmatiques issus de cette boisson. Elles posent des problèmes éthiques : peut-on imposer à des personnes la consommation de café ? » Les substances que contient le café sont objet d’analyses. Les propriétés de certaines d’entre elles, comme les antioxydants (acide chlorogénique, dérivés de l’acide quinique) ou les polyphénols pourraient fournir une explication rationnelle à un éventuel effet protecteur vis-à-vis du diabète de type 2. Rappeler les fondamentaux Le Dr Boris Hansel, endocrinologue et nutritionniste (hôpital Bichat, Paris), retient que « les études sur le café peuvent être un argument pour ne pas stigmatiser les grands buveurs de café ». En revanche, il met en garde contre les dangers de la médiatisation de ce type d’études épidémiologiques. « Certains comprennent qu’il faut se mettre à boire du café pour se prémunir contre le diabète. De plus, cette médiatisation éclipse l’information sur les fondamentaux de la prévention du diabète de type 2 recommandés par l’OMS : contrôler son poids et son tour de taille, adopter une alimentation équilibrée, riche en fibres, et pratiquer un exercice physique d’endurance à un niveau d’intensité modéré à élevé. » Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse@Presse Avec nos sentiments dévoués