Collège Louis Pasteur Saint-Lô Manche (50) Histoire des Arts Fiche HDA : Centenaire 14-18 L'As des As René Fonck - Le Poilu victorieux Comprendre le Patriotisme et l'importance de la Nation dans l'opinion Étude sur la période historique 1789 - 1920 Contexte d'enseignement - Objet d'étude : Portrait de l'As des As René Fonck. - Type d’œuvre : Photographie. - Thématique : La mémoire (art/espace/temps). - Période historique : du XX siècle à notre époque 1914-1919. - Domaine artistique : Arts visuels. - Disciplines concernées : Technologie, Anglais et Histoire (3ème) - Objet d'étude : le Poilu victorieux - Type d’œuvre : Statue publique commémorative - Thématique : La mémoire de la Grande Guerre (art/espace/temps) - Période historique : du XX siècle à notre époque 1921 – Domaine artistique : Arts de l’espace – Disciplines concernées : Technologie et Histoire (3ème) Culture générale – Contexte historique des deux objets d'étude 1) Fin du XVIII siècle : La fin du XVIII siècle en France est marquée par la révolution française de 1789, la prise de la bastille le 14 juillet 1789 et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789. Après l'abolition de la Royauté le 21 septembre 1792, la première République Française est proclamée (sans président). Le drapeau tricolore prend sa forme définitive le 15 février 1794, symbole du patriotisme. La Nation a ses couleurs. En 1792, un officier français en poste à Strasbourg, Rouget de Lisle compose, dans la nuit du 25 au 26 avril, le "Chant de guerre pour l'armée du Rhin". La Marseillaise est déclarée chant national le 14 juillet 1795, chant de guerre révolutionnaire et hymne à la liberté. Le XVIII siècle se termine en 1799 avec le coup d’état de Napoléon Bonaparte. 2) Le XIX siècle : Les bouleversements scientifiques et techniques changent la société française. Le XIXe siècle en France est une période de profonds changements et d’instabilité politique : • Deux empires (1803-1814 ; 1852-1870) • Trois monarchies (1815-1824 ; 1825-1830 ; 1830-1848) • Deux républiques (1848-1852 ; 1870) • Trois révolutions (1830, 1848, 1871) La première République prend fin en 1804 lorsque Napoléon instaure le Premier empire. Il est couronné empereur le 2 décembre 1804. Son apport à la société française sera alors énorme et ses victoires militaires rappelleront les plus grands conquérants de l'Histoire du monde. Il est l'homme des réformes politiques et administratives de l’État et celui qui aura instauré les bases de ce qui fait aujourd'hui la France : légion d'honneur, le Sénat, la Banque de France, le lycée, le code civil, le Conseil des Prud'hommes, le retour de l'université, la Cour des Comptes, le baccalauréat, le Code Pénal, ... La France est une des nations dans lesquelles la guerre a tenu une place essentielle. 1814 - Napoléon Ier abdique. Les coalisés (Angleterre, Autriche et la Russie) lui accordent la souveraineté de l'île d'Elbe. Le Sénat vote la déchéance de Napoléon et proclame Louis XVIII "roi des Français". Il s'échappe le 26 février 1815. 1815 – Waterloo. Défaite de l'empereur. Louis XVIII, qui avait fuit Paris lors du retour de Napoléon 1er, reprendra le trône. Napoléon prisonnier débarque à Sainte-Hélène. Il mourra le 5 mai 1821. 1815 – Monarchie (1 et 2) : Louis XVIII puis Charles X. 1830 – Révolution patriote et éviction de Charles X. Retour du drapeau tricolore. Monarchie (3) - Louis Philippe 1836 – Fin de l'arc de triomphe qui célèbre la gloire des armées, militaire et des guerriers de la grande nation France. La passion pour la gloire revient dans l'opinion. 1840 – Retour des cendres de Napoléon 1er. Un million de personnes y assiste. 1848 – La France a une culture du passé par des représentations très diffusées, souvenirs et légendes napoléoniennes (image de prestige de Napoléon 1er) : ferveur de la société --> Importance de la grandeur de la nation, sa mission et des sacrifices. C'est la revanche contre l'humiliation de 1815, du traité de Vienne et de ses effets. 1848 – 2ème république. Charles-Louis Napoléon Bonaparte (son neveu), incarne le patriotisme et utilise l'image prestigieuse de Napoléon 1er pour faciliter sa prise de pouvoir. Il deviendra le premier Président de la république française de l'histoire. Coup d’État en 1851. 1852 – Rétablissement de l'empire qui avait été abattu par l’étranger en 1814 et 1815 : patriotisme fort, fête populaire immense (foules) et valeur nationale forte. Il devient empereur sous le titre de Napoléon III : culte de la nation ; pour réconcilier les divisions profondes issues de la révolution Française → grandeur nationale. Quelques guerres limitées pour redevenir un pays puissant avec un accroissement territorial et venger Waterloo. Il réalisera aussi de grandes œuvres dans l'urbanisme et dans le développement ferroviaire français. Embellissement de Paris, modernisation du pays, expo universelle, … 1855 – Les troupes défilant lors de la victoire sont un moment intense d'émotion collective populaire, une commémoration à chaud de la victoire militaire et du sacrifice du soldat mort aux combats, image d’héroïsme. Les blessés défilent devant, puis suivent les troupes en tenue de combat du champ de bataille (loque) laissant les places vacantes des camarades morts bien visibles dans les alignements ; avec les drapeaux abîmés et noircis. L’empereur est à la tête de ses troupes. La France vit dans la certitude de sa supériorité militaire retrouvée. 1870 - Guerre franco-prussienne (crise internationale). Union nationale très forte avec chants, façades pavoisées et manifestation. Napoléon III est vaincu et fait prisonnier à Sedan. C'est une énorme surprise, un abattement et une souffrance → pleurs (souffrance patriotique). Sous la défaite, il capitule : l'honneur de la nation est bafoué. Humiliation nationale très forte. Il perd sa légitimité et l'empire est dissout en quelques heures par la seule révolution non violente sans barricade ni arme avec femme et enfant. Il y a peu de soldat prisonnier (acharnement des combats et nombre de morts) donnant une image d’héroïsme guerrier qui devient un mythe par son courage individuel (commémoration) → patriotisme est très fort. 1870 - 4 septembre : Proclamation de la 3ème République. La patrie est en danger en raison des prussiens → sursaut républicain avec des volontaires pour protéger Paris. Ils demandent des armes et s'engagent pour combattre. 1871 – Désertions, fuyards, dissolution d'armée… Paris capitule le 5 janvier. Le 10 mai : Traité de Francfort, la France perd une partie de son territoire : l'Alsace et la Lorraine. Une majorité de Français, sans rien renier de son patriotisme, veut surtout croire à la paix. L'ennemi est un occupant ce qui renforce le sentiment national en France : haine de l'occupant. Le patriotisme frontalier est fort. Maintenant, l'ennemi et la menace vitale contre la nation sont outre-Rhin. 1880 – 1914 : Réussite républicaine. Ministère Jules Ferry : Décret sur l'enseignement gratuit, laïc et obligatoire de 6 à 13 ans. Culture écrite dans les campagnes, service militaire universel et quasi-disparition de l'analphabétisation viennent construire un sentiment d'appartenance à la nation, ceci dans la durée. L'opinion française est ambiguë au XIX siècle : • elle est hostile à la guerre et refuse de payer le prix de la gloire, de la grandeur et de la puissance. La durée de l'engagement favorise la lassitude ou le découragement. Le retour des troupes redonne un très vif espoir de paix rapide. • des retournements d'opinions ou propagandes favorisent le soutien patriotique, soutien à la guerre voire de l’enthousiasme aux départs des troupes. Ils acceptent les sacrifices au nom de la nation, de l'armée ou de la défense du territoire national. Ils veulent la gloire, la grandeur et de la puissance passée de la nation (Napoléon). 3) Le XX siècle : 1914 - Début de la Première Guerre mondiale. Apogée de l'évolution sur l'importance de la nation dans la société. Les Français réunis dans l'Union Sacrée acceptent l'immensité des sacrifices d'une guerre des nations contre l’ennemi. 1918 - 11 novembre : signature de l'armistice. Plus que la victoire, les Français, après 1918, commémorent d'abord leurs morts et veulent espérer la disparition des guerres. 1919 - Traité de Versailles : l'Alsace et la Lorraine rendues à la France. Le territoire est rendu à la patrie. Défilé à Saint-Lô du 136ème régiment Réalisation du document d'usage pédagogique à partir de l'ouvrage la France, la Nation, La Guerre : 1850-1920 (éditions SEDES) JJ Becker et S Audoin-Rouzeau 4) Comprendre la propagande et la ''culture de guerre'' en 1914-1918 : a) Messages verticaux dominant (autorité) – dominé (société) : Naissance de la propagande moderne, messages encadrant l'opinion publique en temps de guerre, qui est rendue possible grâce à l’éducation de la société suite à 1871 : diffusions écrites et cinéma d'actualité sous contrôle militaire (institution). Les institutions imposent et censurent les messages vers la société. Nous voyons alors René Fonck dans les journaux posant à côté de son avion ou recevant des distinctions pour informer la population de ses exploits et donner une image de réussite guerrière (classique, au sol, aux côtés de son Spad XIII). b) Messages horizontaux entre individus : Les individus sont aussi libres de faire leur propres messages entre eux et pour eux. C'est la création de la ''culture de guerre'' très diversifiée et très riche en information grâce aux peintres, photographes, chansonniers, dessinateurs, artisans, … qui ont créé d'innombrables objets culturels représentant le conflit. C'est par exemple la photographie de René Fonck posant sur son avion lors de son exploit (étude en Histoire des arts). Il fera des poses bien différentes pour la propagande et les médias. 5) Comprendre le fort patriotisme défensif (tenir) et l'esprit de survie en 1914-1918 : a) Pour les Français, la guerre, c'est : • une lutte de la civilisation contre la barbarie des allemands et leurs atrocités lors de l'occupation du sol Français : viol de femmes, destructions massives, travail forcé, déportation, réquisition et interdictions (1870-1914). • une menace sur la république et ses racines de la révolution de1789 avec les droits de l'homme, la France, la grande nation et phare dans le monde. • une façon de survivre, défendre des valeurs communes, tenir pour protéger Paris. • c'est aussi les racines patriotiques de la défaite de 1870. Vengeance et revanche pour retrouver l'Alsace Lorraine surtout pour les soldats d'origine des territoires occupés par les allemands comme René Fonck. Création d'escadrille appelée les cigognes faisant référence à l'Alsace. • la fidélité aux copains dans les combats, être solidaire, union sacrée pour la patrie (État de guerre). • un sacrifice volontaire pour débarrasser définitivement la nation de toutes les menaces de guerre. • un sens du devoir très présent avec la sacralisation du sol de la nation. 70 % des soldats dans l’infanterie sont des paysans. • Surtout défendre son pays, sa patrie, son humanité, le sol et les ''siens''. 6) Comprendre la souffrance et les sacrifices en 1914-1918 : a) 890 morts Français par jour en moyenne en 4,5 ans de guerre. b) La majorité des Français sont en deuil. c) 50 % des pertes sont durant la période de 1914-1915 avec parfois 2000 morts par jour. d) 300 000 mutilés à la fin de la Grande Guerre e) 2 000 000 d'invalides à la fin de la Grande Guerre f) 600 000 veuves g) 760 000 orphelins h) 1 300 000 morts Français La grande guerre est un moment d'apogée du sentiment national pour défendre la nation. Les Français croient dans la patrie. C'est la clé des immenses sacrifices des Français. C'est un affrontement acharné de nations qui veulent un monde meilleur. Cette forte attente explique l'acharnement dans le conflit. Les commémorations vont tenter de faire ressortir toutes les souffrances dès 1919-1920. Ces monuments commémoratifs sont au nombre considérable de 37 708 en France aujourd'hui. Ils ont une signification patriotique, exaltent le courage et la victoire des soldats. Ils représentent la force de l'unité nationale. C'est un lieu de deuil et de regrets aussi. Le lieu national de commémoration est l'Arc de Triomphe. Réalisation du document d'usage pédagogique à partir de l'ouvrage la France, la Nation, La Guerre : 1850-1920 (éditions SEDES) JJ Becker et S Audoin-Rouzeau