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refroidissement par film : le coefficient de transfert
thermique convectif h, qui quantifie le flux d’énergie
traversant un milieu. La température adiabatique de paroi
T
ad
, qui rend compte de la température à la paroi lorsqu’il
n’y a aucun échange thermique entre cette dernière et
l’air environnant. L’efficacité η, qui est obtenue en
normalisant T
ad
avec la température de l’écoulement
amont T
∞
et celle du jet T
j
:
η = (T
ad
− T
∞
) / (T
j
− T
∞
). (1)
Lorsque T
ad
tend vers T
j
, l’efficacité tend vers 1, cas
idéal obtenu lorsque le jet impose sa température à la
paroi. À l’inverse, lorsque efficacité égale à 0, c’est
l’écoulement amont qui dicte sa température à la paroi.
Les valeurs de T
ad
et h sont déterminées, pour une même
configuration aérothermique (vitesse et température
constantes), en utilisant la loi de refroidissement de
Newton : T
w
=
φ
conv
/ h + T
ad
(2)
avec T
w
la température de la paroi et
φ
conv
la densité de
flux thermique échangée par convection entre la paroi et
l’air environnant. Pour une configuration aérothermique
donnée, T
ad
et h demeurent constants dans (2). Il est alors
possible de simplifier l’approche visant à simuler le
système de refroidissement par film et de travailler,
comme dans cette étude, en configuration inverse [7].
C’est-à-dire d’injecter un jet d’air chaud dans un
écoulement froid et de mesurer les transferts thermiques
sur une paroi chauffée, en aval de la fente d’injection.
Cependant, une paroi chauffée ne peut constituer une
condition aux limites correcte que si tous les flux
thermiques sont eux aussi inversés (T
w
> T
j
>
T
∞
) [8].
B. Dispositif expérimental
Cette étude expérimentale est réalisée dans une
soufflerie à retour, basse vitesse et thermo-régulée. Les
mesures sont effectuées dans une veine d’essai de section
carré 30x30cm pour une longueur de 119cm. Les parois
de la veine d’essai sont toutes en plexiglass afin de
permettre les mesures optiques de vitesse, exception faite
de la paroi supérieure qui est constitué d’un verre en
saphir adapté aux mesures thermiques. Le jet, alimenté
par un réseau d’air comprimé, est injecté en amont de la
veine via une fente allongée de 100x20mm percée dans
la paroi inférieure. Un schéma du dispositif expérimental
est proposé en Fig.1. La vitesse du jet est fixée à U
j
=5m/s
tandis que la vitesse de l’écoulement amont est ajustée
afin d’obtenir différents taux de soufflage M=ρ
j
U
j/
/ρ
∞
U
∞
,
où la densité ρ et la vitesse U sont respectivement liées
au jet et à l’écoulement amont. Cette étude est réalisée
pour trois taux de soufflage de M=0.4, 0.5 et 1. Le
nombre de Reynolds, basé sur la vitesse du jet U
j
et la
largeur de la fente d’injection L, est de Re=6370. Par
convention, toutes les dimensions sont normalisées par la
demi-largeur de la fente D=L/2. L’origine du repère est
placée au milieu de la fente.
honeycomb
by-pass particule seeding electric heater
compressed
air supply
Tj
black painting
T
300mm
40mm
copper circuit
epoxy glass
IT window
∞
cross-flow
conv rad
elec cond
]
test wall
Fig. 1. Schéma du montage expérimental.
Afin de mesurer la température de la paroi T
w
en aval
de la fente, de la thermographie infrarouge est réalisée
avec une caméra FLIR Titanium MWIR, disposée 1m au-
dessus de la veine d’essai. Des images thermiques sont
successivement enregistrées selon trois positions en aval
de la fente, composant ainsi un champ de température
final de 250x160mm avec une résolution de 735µm/px.
Les mesures thermiques sont réalisées sur une paroi test
de 300x200mm, directement intégrée dans la paroi
inférieure de la veine d’essai, en aval de la fente. Cette
paroi test, constituée de verre-époxy, comporte des pistes
de cuivre sur sa face supérieure. Afin de pouvoir générer
une densité de flux thermique par effet Joule, ces pistes
sont reliées à une alimentation électrique (Agilent-
E3634A), permettant ainsi d’obtenir une température de
paroi suffisamment élevée pour valider les conditions
aux limites nécessaires à cette étude. La face supérieure
de la plaque est par ailleurs peinte en noir afin de garantir
une émissivité homogène de 0.95 sur toute sa surface.
Pour prévenir tout risque de claquage avec l’actionneur,
la paroi test est disposée 40cm après la fente d’injection.
La température de l’écoulement amont est maintenue à
T
∞
=293K à l’aide d’une unité de contrôle réfrigérante
intégrée à la soufflerie. Le jet est quant à lui chauffé à
T
j
=313K avant d’être injecté dans la veine d’essai. Des
thermocouples de type K sont utilisés pour la mesure des
températures du jet, de l’écoulement amont et de la face
inférieure de la paroi test avec une précision de ±0.2K.
Pour déterminer l’efficacité du système de
refroidissement η, la température adiabatique de paroi T
ad
et le coefficient de transfert thermique convectif h sont
calculés via une méthode multi-flux [9, 10] basée sur (2).
Cette méthode consiste à imposer une densité de flux
électrique
φ
elec
connue à la paroi test et de mesurer les
pertes par conduction
φ
cond
et par rayonnement φ
ray
en
utilisant la température de paroi T
w
, obtenu par
thermographie, ainsi que la température de la face
inférieure de la paroi, donnée par les thermocouples. Il
est ensuite possible de remonter jusqu’à la densité de flux
thermique échangée par convection entre l’air et la face
supérieure de la paroi φ
conv
grâce à la relation suivante :