Tableau III Répartition des fréquences (Fr) en fonction
du coefficient d’abondance-dominance (A/D) observé.
Les cases grisées correspondent aux valeurs pouvant êtreconsidérées comme cohérentes
A/D
(nombrededonnées)
Fr
012-5 6-25 26-50 >50 Moyenne
(sans les Fr =0)
+(418) ............... 72 %16% 9% 3% 00 0,57 (2,11)
1(144) ............... 15 %46% 36 %3%0 5,56 (6,61)
2(84) ................ 5% 6% 74 %15% 014,54 (15,26)
3(14) ................ 00036 %28% 36 %38%
Rev. For. Fr. LXII -3-4–2010 413
Session 3-Laphytosociologie, un outil incontournable pour les gestionnaires des milieux naturels
fait du faible nombre de valeurs. On peut néanmoins noter que ces espèces très présentes ne
sont jamais absentes des lignes permanentes.
DISCUSSION
Cette étude, basée sur l’analyse d’un jeu de données diachroniques permet de comparer les
résultats de deux méthodes de relevés couramment utilisées en écologie végétale et notamment
en écologie de la restauration. Le fait que ces données n’aient pas été spécifiquement réalisées
àcet effet nous paraît un atout. En effet, cette comparaison n’est pas de l’ordre de l’expéri-
mentation mais bien de la pratique courante. Elle intègre ainsi les erreurs minimes de relevés ou
de report pouvant exister dans ce type d’étude.
Afin d’analyser les caractéristiques, atouts et contraintes de chacune des deux techniques, nous
pouvons nous baser sur les critères proposés par Cairns
et al.
(1993) pour définir un bon indi-
cateur biologique, en étendant cette réflexion aux méthodes. L’indicateur considéré est ici le
relevé floristique par chacune des deux méthodes.
Un certain nombre de caractéristiques liées aux critères de Cairns
et al.
(1993) s’avèrent
communes aux deux méthodes considérées. Il s’agit notamment de la pertinence biologique et
sociale, ou du caractère intégrateur. En effet l’objet du relevé, dans les deux cas le couvert
végétal, va refléter en partie les conditions stationnelles et est facilement perçu par le public
comme une caractéristiquedel’état de dégradation du milieu. De même, les deux méthodes sont
non destructrices et répondent àdes protocoles standardisés depuis longtemps. La capacité
d’utilisation dans des conditionsvariées et pour analyser l’effet de différents stress est égale-
ment attestée dans les deux cas par la bibliographie.
Dans le cas présent, au vu de nos résultats on peut s’interroger sur les différences existant entre
ces deux méthodes sur des critères de Cairns
et al.
qui paraissent particulièrement importantset
notamment :sensibilité, capacité de diagnostic, interprétabilité, reproductibilité dans le temps,
rapport temps/efficacité.
Tout d’abord,les résultats obtenus montrent que la sensibilité des deux méthodes est similaire.
En effet, les variationsdecouvert suivent les mêmes tendancesetles variationsrelatives sont
du même ordre de grandeur. Il peut néanmoins être noté que, lorsque le recouvrement approche
ou atteint 100 %, les relevés effectués par la méthode de la ligne permanente permettent de
mettre en évidence des variations de la densité du couvert végétal. Cette densité est liée àla
somme des fréquencesdes espèces. Pour les relevés phytosociologiques,ilpourrait être envisagé
d’utiliser, de façon similaire, la somme des coefficients d’abondance-dominance mais la décli-
naison par “classe” de ces indices fausse largement la démarche.