L’ÉTHIQUE À L’EM STRASBOURG
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« Une éthique dans tous
ses états » : cette formule
d’Isabelle Barth, directrice
générale de l’EM Strasbourg
Business School, résume
bien l’ambition de la journée
d’échanges et de réflexions
organisée par l’école en
octobre 2013. L’éthique est-elle
abordée différemment dans le
public ou dans le privé ?
Le secteur d’activité a-t-il un
impact ? Comment, en tant
que manager, concilier impéra-
tifs de performance et respect
des valeurs ?
Des compétences plus fortes
que les stéréotypes
Valeur humaniste, socle de rela-
tions équitables et justes, l’éthique
repose sur la confiance (par
exemple, entre le manager et ses
collaborateurs), l’objectivité et une
bonne dose de recul sur soi et ses
actions. Un comportement éthique
consiste par exemple à ne prendre
en compte que les compétences
dans la sélection d’un candidat.
Or la discrimination à l’embauche,
les entretiens bâclés ou les promo-
tions de complaisance existent et
nécessitent une réaction appro-
priée, comme l’a exposé Thierry
Potier, responsable des ressources
humaines (RH) de l’EM Strasbourg.
Les recruteurs peuvent effectuer un
tri non équitable en s’appuyant sur
des stéréotypes. Et souvent sans
penser à mal, a expliqué Christophe
Moore, responsable RH chez
Roquette. Le rôle de l’accompa-
gnant, qu’il soit DRH ou conseil
extérieur, sera de faire comprendre
que ces pratiques vont à l’encontre
des bénéfices de la société, béné-
fices autant sociaux que financiers.
Cela passe par des prises de déci-
sion éthiques, nécessitant de sortir
des sentiers battus pour créer de
nouvelles dynamiques.
L’importance du dialogue avec
les parties prenantes
L’éthique doit s’imposer comme
une ligne directrice et structurante.
Dans un souci de management res-
ponsable, la fondation Vincent-de-
Paul s’est par exemple dotée d’une
charte mettant le collaborateur
au cœur de son développement.
Mais l’éthique s’applique aussi en
aval, où des consultants, comme
Muriel Kuntzmann de RH Experilis,
apportent leur expertise d’accom-
pagnement de plans sociaux
ou de reclassements.
Dans une telle situation, vécue
en 2013 par l’entreprise Clestra,
Hélène Bour, responsable formation
et recrutement chez ce fabricant
de cloisons, a rappelé la nécessité
« d’instaurer un dialogue avec
toutes les parties prenantes de
l’entreprise : les managers, les
partenaires sociaux et les salariés ».
Adapter la démarche
éthique au contexte
Engagement réciproque, confiance,
prudence morale, dialogue, transpa-
rence, moralité et persévérance :
si ces sept piliers d’une prise de
décision éthique, définis par Danut
Casoinic, enseignant-chercheur à
l’EM Strasbourg, et Niels-Ingvar
Boer, consultant chez Berenschot,
peuvent inspirer tout manager, leur
mise en œuvre peut connaître des
spécificités en fonction du secteur
d’activité.
Finalement, c’est sans doute l’inter-
vention – centrée sur le commerce
équitable – de Sihem Dekhili, maître
de conférences à l’EM Strasbourg,
qui illustre le mieux la complexité
de la démarche éthique :
« Il n’y a
pas de stratégie généralisable. »
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« L’éthique nécessite du
courage et de l’exemplarité »
Pour un management
éthique et responsable :
retour sur la journée de 2013