Dierenartsenwereld
dierenartsenwereld | #157| februari 2016 22p
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Cette anomalie entraine une
insuffisance cardiaque congestive
gauche secondaire à une surcharge en
volume du cœur gauche associée ou
non à une hypertension pulmonaire.
Dans les cas les plus avancés, une
décompensation cardiaque se met alors
en place, avec un souffle de grade 4/6
ou plus, audible à l’auscultation lors
de l’examen clinique (Hutton
et al.
,
2015). Dans notre cas, l’insuffisance
cardiaque congestive se manifestait
principalement par une tachypnée
et la présence d’un épanchement
péricardique. L’épanchement
péricardique est un signe classique
de décompensation cardiaque gauche
chez le chat. Selon Hutton (2015), le
souffle est détecté plus précocement
dans l’espèce féline que dans l’espèce
canine. En effet, les 28 chats vus dans
cette étude rétrospective avaient moins
de un an lors de la détection d’un
souffle cardiaque alors que d’autres
études concernant l’espèce canine
décrivent qu’environ un tiers des chiens
sont diagnostiqués après l’âge d’un an.
Afin d’éviter le développement
d’une décompensation cardiaque
et d’une hypertension artérielle
pulmonaire, il est nécessaire de traiter
en fermant le canal. Deux types de
procédures sont décrites chez le
chat : la ligature du canal artériel via
une thoracotomie comme réalisée ici
(méthode extravasculaire invasive) et
l’embolisation d’une spirale via l’artère
fémorale ou l’artère carotide pour
créer une occlusion du canal (méthode
intravasculaire moins invasive) (Fossum,
2013). En cas de non fermeture du
canal, un traitement médical peut
être initié mais la plupart des chats
développeront des symptômes relatifs
à la persistance du canal artériel et
décéderont de cette pathologie (Hutton,
2015). Une étude rétrospective portant
sur 98 chiens souffrant de persistance
de canal artériel rapporte 90 % de
traitement par fermeture réalisés
contre 6% de traitement médical et
4% d’absence de traitement (Van
Israël
et al.
, 2002). Les principales
complications rencontrées sont les
suivantes : rupture du canal (dans 6 à 15
% des cas), reformation du shunt et flux
résiduel (Fossum, 2013), embolisation
pulmonaire des spirales, saignement au
niveau du site de cathétérisme. L’étude
de Van Israël et al. (2002) a permis de
donner un taux de flux résiduel de 43 %
en post-opératoire avec une tendance
plus importante pour les fermetures
par spirale par rapport à la ligature
chirurgicale. Elle a également permis
de montrer qu’il n’y a pas de différence
significative entre les deux types de
procédure en termes de complications
et de taux de survie (95% un mois après
la chirurgie).
Une complication en particulier est
rapportée dans plusieurs articles
(Van Israël
et al.
, 2002 ; Hutton
et al.
,
2015 ; Adamovich-Rippe
et al.
, 2015).
Il s’agit du développement d’une
paralysie laryngée liée à un trauma du
nerf laryngé récurrent gauche (dont
l’origine est le nerf vague gauche) lors
de l’intervention (méthode invasive
par ligature du canal). Il en résulte
une absence de mobilité du cartilage
aryténoïde gauche. Une laryngoscopie
n’a pas été réalisée en post-opératoire
dans notre cas mais aucun signe
clinique de paralysie laryngée n’a été
observé.
Quelques rapports de cas félins ont
décrit une présentation similaire à
notre chaton (retard de croissance,
intolérance à l’effort, souffle cardiaque
à l’auscultation) et le diagnostic s’est
dans tous les cas fait par radiographie
et échocardiographie. Une thoracotomie
pour ligaturer le canal a été réalisée
sur chacun d’eux. La méthode par
embolisation n’était techniquement
pas envisageable vu le faible poids des
sujets (Summerfield
et al.
, 2005 ; Novo-
Matos
et al.
, 2014 ; Aoki
et al.
, 2013 ;
Adamovich-Rippe
et al.
, 2013).
Le pronostic chez le chat après
fermeture du canal artériel est bon.
Cependant, selon Hutton et al. (2015),
le taux de survie chez le chat n’atteint
pas celui du chien. On parle de 94%
de succès après fermeture par ligature
chez le chien (taux de mortalité de
5,6%). Cette étude sur un faible nombre
de chats révélait un taux de mortalité
de 13% en peropératoire. La petite
taille des sujets a été pointée, rendant
l’intervention (ligature ou embolisation)
plus difficile à réaliser. Chez le chien,
un canal artériel non traité résulte en
une insuffisance cardiaque congestive
dans l’année suivant sa détection et est
associé à un taux de mortalité de 64 %
(Hutton et al., 2015).
ConClusion
La persistance de canal artériel est
peu fréquente chez le chat. Le retard
de croissance observé, l’intolérance à
l’effort rapportée et le souffle cardiaque
détecté à l’auscultation peuvent aiguiller
le vétérinaire généraliste vers ce type
d’anomalie congénitale. Le diagnostic
est ensuite posé par échocardiographie.
La fermeture chirurgicale précoce du
canal artériel a été réalisée avec succès
chez ce chaton.