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CONJONCTURE ECONOMIQUE
La reprise se fera avec les banques ou ne se fera pas
La contribuon des banques au financement de l’économie est-elle compable avec l’évoluon
de leurs résultats ?
La tenue des assemblées générales des différentes banques de la place et la publicaon, dans
la foulée, de leurs chiffres d’exercice ont été une occasion pour certains analystes et des
représentants de la société civile de dénoncer l’aisance des indicateurs de rentabilité du sect-
eur face à une contribuon au souen de l’acvité économique qualifiée de « modeste ». Qu’en
est –il au juste ?
En cee conjoncture difficile, le financement de l’économie revêt une importance parculière.
Cela nous amène à nous interroger sur le rôle joué en la maère par les banques tant pour ce
qui est du volume des moyens financiers fournis pour la relance de notre appareil producf que
de leurs adéquaons avec les objecfs de croissance fixés. Car qu’on le veuille ou non, la péren-
nité de notre économie reste, en grande pare, tributaire de la contribuon financière du sect-
eur bancaire.
Fortes de leur pouvoir d’intermédiaon, les banques restent, quoi qu’on dise, les premiers
financeurs de l’économie tunisienne. Certes, la morosité de la conjoncture et l’effet de quasi
stagflaon qui se dessine ont fait reculer quelque peu la distribuon des crédits, parculière-
ment desnés aux invesssements producfs. L’incapacité ou la difficulté des entreprises à se
financer, par les temps qui courent, sur le marché bancaire rend encore plus difficile le redé-
marrage de l’économie naonale. D’ailleurs, nombre de firmes ont vu leur financement ban-
caire s’arrêter net ou rompu brutalement, ce qui les a contraint à un réajustement rapide de
leurs coûts, ce qui alimente la hausse des prix.
Parce que notre économie a les caractérisques d’une économie d’endeement, c’est-à-dire
dont le financement reste tributaire du secteur bancaire (contrairement à l’économie des mar-
chés financiers, vu la faible contribuon de ce secteur audit financement), les banques connu-
ent de jouer un rôle prépondérant dans ce contexte et restent les premières concernées par le
financement de l’économie dans nos contrées.
Or, une queson s’impose : les banques font-elles l’effort nécessaire pour contribuer au
financement de l’économie ou se suffisent-elles d’un rôle de rener, privilégiant leurs intérêts
et leurs profits stricts ?
Certes, les banques tunisiennes, publiques et privées, se sont engagées à poursuivre, en cee
conjoncture difficile, le financement de l’économie naonale, mais force est de constater que
l’accroissement de leur contribuon au financement de l’économie aura été, au terme de
l’année 2015, le plus faible sur les dix dernières années (voir graphique).
Sur un autre plan, les indicateurs de rentabilité : taux de marge (c’est le rapport de l’excédent
brut d’exploitaon à la valeur ajoutée), ROA (rendement des acfs), ROE (rentabilité des fonds
propres), Rao de couverture des immobilisaons et des non-valeurs par les fonds propres