ple et rapide. De plus, contrairement au tri par cytométrie
en flux, il n’y a pas d’interférence avec les mouvements
d’ions et la sélection d’une population de cellules viables
en grande quantité est effectuée très rapidement.
Récemment, l’automatisation des techniques de tri cellu-
laire par billes magnétiques a permis la standardisation et
l’obtention en routine d’une méthode de tri de cellules
viables.
Le tri cellulaire phénotypique
Généralement on décrit deux types de séparation magnéti-
que.
La première consiste à séparer des cellules contenant as-
sez de substances magnétiques pour être retenues par
l’aimant. Cela n’est possible que pour deux types cellulai-
res : les érythrocytes, dont l’hémoglobine contient une
forte concentration d’une substance paramagnétique et les
bactéries magnétotactiques contenant de petites particules
magnétiques [1].
La deuxième consiste à marquer avec une particule magné-
tique un ligand, la plupart du temps un anticorps, recon-
naissant une structure cellulaire de surface.
Technique de séparation monoparamétrique
Le principe du tri par billes magnétiques repose sur un
marquage de la sous-population à isoler (ou à éliminer)
par un anticorps spécifique couplé à une bille magnétique.
Après marquage avec cet anticorps spécifique, les cellules
sont introduites dans une colonne qui traverse le champ
magnétique créé par un aimant. Les cellules, qui sont en-
tourées de billes métalliques, sont retenues sur la colonne
par cet aimant, alors que les cellules non marquées sont
éluées et récupérées dans un premier tube à essai. Les
cellules marquées par les billes sont ensuite récupérées par
gravité après avoir retiré l’aimant dans le deuxième tube
(figure 1). Il est ainsi possible d’effectuer une sélection
positive en marquant les cellules d’intérêt, celles-ci étant
alors retenues dans la colonne. L’autre alternative consiste
à effectuer une sélection négative lorsqu’il y a un risque de
modification de la fonction cellulaire par l’anticorps ou
qu’il n’existe pas de marqueur de ce type cellulaire. On
utilise alors une technique de déplétion en marquant toutes
les cellules non désirées, celles-ci étant alors retenues dans
la colonne.
Un exemple d’utilisation courante du tri cellulaire dans le
domaine médical est l’utilisation pour les greffes de moelle
osseuse ou de précurseurs hématopoïétiques du sang péri-
phérique. Les techniques de sélection sont utilisées pour
les autogreffes de sauvetage chez les patients atteints de
cancer et bénéficiant d’une chimiothérapie intensive. La
sélection négative sert alors à éliminer les cellules tumora-
les du greffon. Les techniques de sélection positive sont
utilisées pour les allo- et les autogreffes et servent à la
sélection des progéniteurs hématopoïétiques exprimant la
molécules de surface CD34 [2].
Les techniques de sélections négatives ont trois objectifs :
– éliminer toutes les cellules cibles non désirées de la
suspension cellulaire de départ ;
– récupérer toutes les cellules non marquées dans un état
viable ;
– éliminer toutes les microbilles de la suspension cellu-
laire.
Ces trois objectifs nécessitent d’utiliser un excès de micro-
billes et d’anticorps reconnaissant les cellules à éliminer
puis l’exposition à un champ magnétique intense pour
s’assurer qu’aucune cellule non désirée ou bille reste dans
la suspension cellulaire.
Les techniques de sélections positives ont trois objectifs :
– récupérer toutes les cellules marquées,
– éliminer toutes les cellules non désirées,
– éliminer les microbilles des cellules sélectionnées.
L’élimination des billes peut être obtenue par méthode
physique ou enzymatique. Les billes colloïdales sont spon-
tanément biodégradables.
Il existe deux types de tri cellulaire monoparamétrique.
La première méthode de tri cellulaire par méthode immu-
nomagnétique a été décrite au début des années 1980 par
John Ugelstad and John Kemshead [3]. Ils utilisent des
particules de polystyrène poreux de1à4µmetcontenant
de l’oxyde de fer. Le polymère de surface protège les
cellules de la possible toxicité du fer. Ces particules sont
des éléments superparamagnétiques, c’est-à-dire qu’elles
ne présentent des propriétés magnétiques que lorsqu’elles
sont soumises à un champ magnétique. Pour permettre un
tri cellulaire efficace, ces billes doivent remplir des critè-
res importants [4] :
– elles doivent rester stables et ne pas s’agréger dans le
milieu de sélection ;
– elles ne doivent pas rester magnétiques après avoir été
soumises au champ magnétique ;
– elles ne doivent pas se lier de manière non spécifique
aux cellules ;
– elles doivent permettre une rapide et quasi totale sépara-
tion des cellules ayant fixé les billes ;
– elles doivent être d’une taille qui limite au maximum la
phagocytose.
Ces billes magnétisables sont bloquées par le champ ma-
gnétique et se dispersent librement sans agrégation quand
le champ magnétique est retiré. Cette interaction entre la
bille et la cellule peut alors être responsable d’une dépres-
sion de la membrane plasmique et ainsi de la formation de
pseudopodes.
Le second procédé de tri cellulaire par microbilles magné-
tiques a été développé à l’université de Cologne par Milte-
dossier
Ann Biol Clin, vol. 62, n° 1, janvier-février 200474
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