MAHMOUD EL TANEKHY INFRASTRUCTURE PUBLIQUE, EXTERNALITÉ ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN ÉGYPTE Approche en Équilibre Général Calculable Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en économique pour l’obtention du grade de Maître ès arts (M.A.) DÉPARTEMENT D’ÉCONOMIQUE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC 2013 © Mahmoud El Tanekhy, 2013 Résumé L’investissement public en infrastructure est un facteur clé pour faire face au ralentissement de l’économie mondiale et stimuler la croissance économique. En général le niveau des infrastructures dans les pays en développement est relativement faible, et l’Égypte souffre de ce symptôme aggravé par une inégalité forte de la distribution de l’investissement public à travers les régions. Cette situation nous a amenés à évaluer le rôle de l’investissement en infrastructure dans la croissance économique et la création d’emploi. La méthode utilisée pour simuler l’impact de ce type d’investissement sur l’économie égyptienne est le modèle d’équilibre général calculable (EGC). La raison primordiale qui nous a incités à utiliser ce type de modèle plutôt que d’autres méthodes est le manque des bases de données historiques longues et fiables de plusieurs indicateurs économiques tels que le PIB, l’investissement, la consommation, les indices des prix, etc. À partir des conclusions de la littérature affirmant que l’augmentation de capital public favorise la croissance économique (Arslanalp et al. 2010; Loayza et Odawara 2010), nous postulons des externalités positives des infrastructures sur la productivité des investissements privés. Un modèle EGC, inspiré du modèle PEP1-1, élaboré par Decaluwé et al. (2009) a été appliqué à l’économie égyptienne afin d’analyser l’impact de l’infrastructure publique sur la croissance. La base empirique principale de notre modèle est la matrice de comptabilité sociale (MCS 2006/2007) construite par l’Institut National de Planification. Nos simulations étudieront les impacts d’un accroissement des investissements publics en infrastructure financés alternativement par le crédit intérieur, les taxes indirectes et l’épargne étrangère. Les résultats obtenus démontrent des effets favorables pour l’économie égyptienne; le PIB est à la hausse, alors que le taux du chômage est à la baisse dans les trois scénarios. Cependant, l’ampleur de ces effets varie d’une simulation à l’autre, avec plus d’impact relevé pour le scénario financé par l’épargne étrangère. Mots clés : Infrastructure publique, croissance, modèle EGC, Égypte. ii Abstract Public investment in infrastructure is a key factor in fighting the global economy’s downturn and for stimulating economic growth. In general, the level of infrastructure in developing countries is relatively low, and Egypt in particular suffers from this symptom worsened by high inequality in the distribution of public investment across regions. This led us to evaluate the role of investment in infrastructure on economic growth and jobs creation. The method used to simulate the impact of such investments on the Egyptian economy is the general equilibrium (CGE) model. The main reason of using this modeling approach instead of using other methods is the lack of historical databases of long and reliable series for the different economic indicators such as GDP, investment, consumption, price indices, etc. Building on the findings of the literature suggesting that the increase in public capital fosters economic growth (Arslanalp et al. 2010; Loayza and Odawara, 2010); we postulate positive externalities of infrastructure on the productivity of private investment. The CGE model, inspired from the standard model PEP1-1 developed by Decaluwé et al. (2009) is applied to the Egyptian economy in order to analyze the impact of public infrastructure on growth. The main empirical basis of our model is the social accounting matrix (SAM 2006/2007) built by the National Institute of Planning. Our simulations analyze the impact of an increase in public investment in infrastructure financed alternatively by domestic credit, indirect taxes and foreign savings. The results show positive effects for the Egyptian economy; the rate of GDP growth rises, while the unemployment rate declines in the three scenarios. However, the magnitude of these effects varies from one simulation to another, with more impact observed for the scenario financed by foreign savings. Keywords: Public Infrastructure, growth, CGE, Egypt. iii Remerciements S r d l’univers, le Très Clément, le Très Miséricordieux». Au terme de ce travail, j’aimerais exprimer ma plus grande reconnaissance tout d'abord à mon directeur de recherche, Bernard DECALUWÉ. Je le remercie sincèrement pour la confiance qu’il a placée en moi en acceptant de diriger ce mémoire. Je le remercie ensuite pour ses précieux conseils, son soutien, sa patience et ses qualités humaines dans son comportement envers ses étudiants ; tout ce cela a été une aide très précieuse pour moi dans la réalisation de ce travail. J'exprime également ma gratitude aux professeurs du département d’économique de l’Université Laval pour tout l’enseignement et l’encadrement reçus, aux membres du réseau de recherche PEP pour leur collaboration indéfectible et conviviale, à tous mes amis et collègues du département d’économique pour leurs aides, leurs soutiens permanents et leurs encouragements tout au long de mes études ; qu’il trouve en ce travail l’expression de ma plus profonde reconnaissance. Je tiens également à remercier tous ceux qui m’ont aidé à obtenir les données utilisées dans cette recherche, particulièrement Abd El-Hamid EL-ESSAWY et Chahir ZAKI en Égypte. Je tiens à remercier aussi tous ceux et celles qui m’ont aidé de près ou de loin à compléter ce mémoire. Les mots me perdront pour traduire ma reconnaissance à mes chers parents, à qui je dédie ce mémoire; sans eux, je ne saurais arriver où je suis aujourd’hui. Je tiens également à remercier mes frères et sœurs pour leurs soutiens et leurs encouragements continus. J’exprime aussi ma gratitude à ma belle-famille, pour ses encouragements et son soutien. Enfin, je remercie infiniment mon épouse pour son soutien permanent, sa patience et son dévouement. Grâce à son soutien sincère et continu, j’ai pu arriver à terme de ce travail. Table des matières Résumé.....................................................................................................................................i Abstract .................................................................................................................................. ii Remerciements...................................................................................................................... iii Table des matières .................................................................................................................iv Liste des tableaux...................................................................................................................vi Liste des figures .................................................................................................................. viii I. Introduction ..................................................................................................................... 1 II. Contexte de l’économie égyptienne ................................................................................ 8 1. Aperçu de l’Égypte ..................................................................................................... 8 1.1. Géographie .......................................................................................................... 8 1.2. Démographie ....................................................................................................... 8 1.3. Économie ............................................................................................................ 8 2. Application des modèles EGC à l’économie égyptienne.......................................... 11 2.1. Énergie .............................................................................................................. 11 2.2. Commerce international .................................................................................... 12 2.3. Autres approches............................................................................................... 13 3. La Matrice de Comptabilité Sociale de l’Égypte, MCS 2006/2007 : Description des données principales ........................................................................................................... 14 3.1. Structure de la matrice ...................................................................................... 14 3.2. Estimation du stock de capital (KG) ................................................................. 15 3.3. Autres sources des données et calibrage ........................................................... 17 4. Analyse et interprétation de la MCS 2006/2007 ....................................................... 17 4.1. La production .................................................................................................... 17 4.1.1. Intensité capitalistique () ............................................................................ 17 4.2. Revenu et Épargne ............................................................................................ 20 4.2.1. Gouvernement ............................................................................................... 20 4.2.1.1. Sources de revenu du gouvernement ............................................................ 20 4.2.1.2. Dépenses du gouvernement .......................................................................... 20 4.2.2. Ménages ........................................................................................................ 21 4.2.2.1. Sources de revenu des ménages .................................................................... 21 4.2.2.2. Dépenses des ménages .................................................................................. 21 4.2.3. Firmes ........................................................................................................... 22 4.2.3.1. Sources de revenu des firmes........................................................................ 22 4.2.3.2. Dépense :....................................................................................................... 23 4.2.4. Reste du monde (ROW) ................................................................................ 23 4.3. La demande : ..................................................................................................... 24 III. Présentation du modèle d'EGC ................................................................................. 25 1. Hypothèses principales du modèle ........................................................................... 25 2. Introduction des infrastructures dans un MCEG. ..................................................... 27 3. Fermeture du modèle ................................................................................................ 32 IV. Simulations et résultats ............................................................................................. 35 1. Choc sur le stock de capital public (KG) versus choc sur l’investissement public (IT_PUB) .......................................................................................................................... 35 v 2. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par le crédit intérieur 37 2.1. Les prix et la production ....................................................................................... 37 2.2. Revenus et Épargnes ............................................................................................. 42 2.2.1. Revenus ......................................................................................................... 42 2.2.2. Épargne et Investissement ............................................................................ 44 2.3. Demande ............................................................................................................... 45 3. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par les taxes indirectes ........................................................................................................................... 47 3.1. Les prix et la production ....................................................................................... 47 3.2. Revenus et Épargnes ............................................................................................. 52 3.2.1. Revenus ......................................................................................................... 52 3.2.2. Épargne et Investissement ............................................................................ 55 3.3. Demande ............................................................................................................... 56 4. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par l’épargne étrangère............................................................................................................................ 58 4.1. Les prix et la production ....................................................................................... 59 4.2. Revenus et Épargnes ............................................................................................. 64 4.2.1. Revenus ......................................................................................................... 64 4.2.2. Épargne et Investissement ............................................................................ 66 4.3. Demande ............................................................................................................... 67 V. Conclusion .................................................................................................................... 71 Bibliographie ........................................................................................................................ 73 Annexe A : Comparaison entre deux matrices de comptabilité sociales de l’Égypte : MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007 .............................................................................................. 76 Annexe B : Résultats des simulations ................................................................................... 86 Annexe C : Équations, Ensembles, variables et paramètres ................................................. 99 C-1 : Équations ................................................................................................................. 99 C-2 : Ensembles .............................................................................................................. 104 C-3 : Variables ................................................................................................................ 105 C-4 : Paramètres.............................................................................................................. 108 Liste des tableaux Tableau 1: L’intensité du capital (k) et les parts des facteurs (L et K) dans la valeur ajoutée (VA) répartie par secteur ----------------------------------------------------------------------- 18 Tableau 2 : Valeur ajoutée (VA) Consommations intermédiaires (CI) et Subvention (SUB) ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 19 Tableau 3 : Les sources du revenu du gouvernement (YG) ------------------------------------ 20 Tableau 4: Les destinations du revenu du gouvernement (YG) ------------------------------- 21 Tableau 5: Sources de revenu des ménages ------------------------------------------------------ 21 Tableau 6: Allocation du revenu total (YH) et celle du revenu disponible (YDH) des ménages ------------------------------------------------------------------------------------------- 22 Tableau 7: les parts relatives des sources du revenu des firmes (YF) ------------------------ 22 Tableau 8: Les parts relatives des dépenses des frimes ----------------------------------------- 23 Tableau 9: Parts en % des sources du revenu de reste du monde (ROW) réparties par les agents locaux et les produits importés -------------------------------------------------------- 23 Tableau 10: Parts en % des dépenses du ROW, réparties par les agents locaux et les produits importés -------------------------------------------------------------------------------- 24 Tableau 11: La demande totale et ses composantes --------------------------------------------- 24 Tableau 12: Les trois scénarios pour les deux types de chocs --------------------------------- 35 Tableau 13: L’effet des différents chocs sur les quatre variables (PIB & IT & IT_PUB & IT_PRI) ------------------------------------------------------------------------------------------- 36 Tableau 14: Prix des valeurs ajoutées (PVA) répartie par secteur ---------------------------- 37 Tableau 15: Parts d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale (XS) ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 38 Tableau 16: Variation (%) de travail demandé (LDj) par secteur et celle du taux de chômage (UR) ----------------------------------------------------------------------------------- 39 Tableau 17: Part de demande intermédiaire (DIi,j) dans la consommation intermédiaire (CIj) répartie horizontalement par secteur. --------------------------------------------------- 41 Tableau 18: Variation (%) des exportations (EXj) répartie par secteur/produit ------------- 42 Tableau 19: Pourcentage des transferts «YHTR» et revenu total des ménages «YH» ----- 42 Tableau 20: pourcentage de l’augmentation des revenus disponibles des autres agents. -- 42 Tableau 21: Variation en % de Taux de rendement du capital par secteur (Rj) ------------- 43 Tableau 22: Ordre décroissant de j et de variation (%) de «Rj attendu & Rj réalisé et PVAj» --------------------------------------------------------------------------------------------- 43 Tableau 23: Les variations (%) du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par agent ----------------------------------------------------------------------------------------------- 45 Tableau 24: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des ménages (CH) réparties par produit ----------------------------------------------------------- 45 Tableau 25: Variation (%) des prix composites et celle de la demande des biens d'investissement --------------------------------------------------------------------------------- 46 Tableau 26: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi » ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 47 Tableau 27: Les variations (%) des prix (de la valeur ajoutée, du producteur et du marché) ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 48 Tableau 28: Le signe de variation de la valeur de la productivité de travail dépend de la variation de ses composants (∆PVA+∆VA), les variations sont en %. ------------------ 49 vii Tableau 29: La variation (%) de la demande de travail LD répartie par secteur ------------ 49 Tableau 30: La part d'importation (IM) et celle de la demande des produits locaux (DD) dans la demande composite (Q) --------------------------------------------------------------- 50 Tableau 31: Les parts d’importations (IM) et de la demande des produits locaux (DD) dans la demande composite (Q) sont semblables pour les deux simulations après le choc. 51 Tableau 32: La variation de prix relatif d’exportations [PE/PL ou (∆ PE - ∆ PL)] répartie par produit. --------------------------------------------------------------------------------------- 52 Tableau 33: Pourcentage des transferts aux ménages «YHTR» et leur revenu total «YH» 52 Tableau 34: Les parts des transferts dans le revenu des transferts aux ménages ------------ 53 Tableau 35: La variation dans les parts du revenu des firmes (YF) --------------------------- 53 Tableau 36: Variation (%) de la rémunération de capital (Rj) et celle de la quantité demandée de travail (LDj) par secteur et en total ------------------------------------------- 54 Tableau 37: Les parts et les variations des transferts au gouvernement (YGTR) ----------- 55 Tableau 38: Les poids et les variations des composants du revenu de gouvernement (YG) ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 55 Tableau 39: Les variations du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par agent ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 56 Tableau 40: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des ménages (CH) réparties par produit ----------------------------------------------------------- 57 Tableau 41: Variation (%) des prix composites (PC) et celle de la demande des biens d'investissement (INV) ------------------------------------------------------------------------- 57 Tableau 42: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi » ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 58 Tableau 43: Parts (%) d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale (XS) pour tous les produits exportés---------------------------------------------------------- 60 Tableau 44 : Variation (en %) de la demande de travail (sectoriel LDj et total LD) et celle du taux de chômage (UR) ---------------------------------------------------------------------- 61 Tableau 45: Les parts (en %) des transferts par rapport aux transferts totaux reçus par les ménages, réparties par agent ------------------------------------------------------------------- 61 Tableau 46: Les parts principales dans CIj et la variation de PDi pour les cinq secteurs qui ont connu une hausse de leurs PCIj (tous les chiffres du tableau en %). ---------------- 63 Tableau 47: Variations (%) de la part (EX/XST) et celles de la quantité exportée (EX) répartirent par secteur. -------------------------------------------------------------------------- 64 Tableau 48: Variation (%) des transferts aux ménages répartis par agent ------------------- 64 Tableau 49: Variation (%) de la demande de travail (LDj) et du taux de rémunération du capital (Rj) répartie par secteur. --------------------------------------------------------------- 65 Tableau 50: Les variations (%) du revenu disponible « YD » et d'épargne « S » des agents ----------------------------------------------------------------------------------------------------- 66 Tableau 51: Tableau 40 : variations (%) des valeurs d’investissements aux différentes simulations --------------------------------------------------------------------------------------- 67 Tableau 52: Variations (%) du prix composite (PC) et variations de la consommation des ménages (CHU et CHR) réparties par produit ------------------------------------------------- 68 Tableau 53: Variation (%) des prix composites et variations de la demande des biens d'investissement --------------------------------------------------------------------------------- 69 Tableau 54: La variation du prix de producteur (PL) et la variation de la part (IM/Q) et celle de la quantité importée (IM) répartie par produit importé. (Variation en pourcentage) -------------------------------------------------------------------------------------- 70 viii Liste des figures Figure 1: Taux de la valeur ajoutée par secteur -------------------------------------------------- 77 Figure 2: Intensité en travail de la production des branches d’activité ----------------------- 78 Figure 3: Part du travail dans la valeur ajoutée --------------------------------------------------- 78 Figure 4: Intensité sectorielle à l’exportation ----------------------------------------------------- 79 Figure 5: Compositions de la demande finale ---------------------------------------------------- 80 Figure 6: Taux de pénétration des importations -------------------------------------------------- 81 Figure 7: Le degré d’ouverture de l’économie sur l’extérieur (Ouv) ------------------------- 82 Figure 8: Les sources fiscales ----------------------------------------------------------------------- 83 Figure 9: Les subventions en 2000/2001 ---------------------------------------------------------- 84 Figure 10: Les subventions en 2006/2007 -------------------------------------------------------- 84 I. Introduction L'investissement public dans l'infrastructure représente une des principales politiques publiques utilisées dans les pays en développement pour soutenir la croissance économique. En effet, en favorisant l’accroissement de la productivité globale de l’économie, ces investissements devraient permettre de corriger la plupart des distorsions et déséquilibres dont souffrent ces économies de façon structurelle. En outre, l’amélioration de la compétitivité devrait permettre à ces économies de s’intégrer favorablement au sein des marchés mondiaux et ainsi augmenter l’emploi, les revenus moyens et le niveau de vie. L'investissement public comme outil de politique de développement se révèle également efficace pour contrer les effets des crises qui ont touché de façon périodique plusieurs économies. Ainsi, le Japon et plusieurs économies émergentes du Sud-est asiatique dont les quatre tigres (Taiwan, Singapour, Hong Kong et Corée du Sud) et d'autres pays nouvellement industrialisés (Thaïlande, Malaisie, Indonésie, etc.) ont adopté des politiques budgétaires expansionnistes comme moyen pour stimuler la demande intérieure (Wang, 2002). En effet, un investissement gouvernemental soutenu dans les diverses infrastructures comme l’électricité et les transports permettrait d’augmenter la productivité du capital privé grâce à la relation de complémentarité entre le secteur public et le secteur privé. Cela créerait une dynamique positive dont toute l’économie bénéficie en augmentant la capacité d'investissement des deux secteurs (Dumont et Mesplé-Somps, 2000). Esfahani et Ramirez (2003) mentionnent que l’effet de l’accumulation du capital public sur la croissance économique a longtemps été un sujet controversé dans la littérature de croissance et de développement économique. Concernant la relation entre le capital d’infrastructure et la croissance économique, un certain nombre d’études empiriques ont constaté des rendements élevés de l’infrastructure d’investissement (Aschauer, 1989; Easterly et Rebelo, 1993; Canning et al. 1994; Sanchez-Robles, 1998; Fedderke et Bogetic, 2009; Luoto, 2011). Cependant, la robustesse des résultats a été mise en doute dans d’autres études empiriques (Munnell, 1992; Tatom, 1993; Gramlich, 1994; Crihfield et Panggabean, 1995; Herranz-Loncán, 2007). 2 De ces faits, l'infrastructure est un facteur clé pour contrer le ralentissement de l’économie mondiale et stimuler la croissance économique. Les pays en développement ont besoin d'augmenter leurs dépenses en infrastructures, étant donné que le niveau des infrastructures dans ces pays est relativement faible. La relation entre l’investissement public d’infrastructure et la croissance économique est également déterminée par un effet indirect à travers l’effet d’externalité d’investissement public sur la productivité des investissements privés. La question autour du signe et de la taille de la relation entre l'investissement public et privé reste une question ouverte. En outre, les canaux par lesquels l'investissement public influence l'investissement privé dans les pays en développement demeurent inexplorés. Dans ces pays, l'investissement public augmente la productivité du capital privé et conduit à une complémentarité avec l'investissement privé. Cependant, la faiblesse des institutions et l’accès limité au financement peuvent diminuer les effets positifs des projets d'investissement public et évincer l'investissement privé. Les effets de l’investissement public en infrastructure sur la croissance économique ont été beaucoup étudiés pendant les deux dernières décennies par différents outils d’analyse économique. Cependant, celles effectuées en utilisant les modèles EGC sont limitées, malgré l’intérêt de ces types de modèles. En effet, les modèles EGC permettent de modéliser l'effet des politiques économiques en tenant compte des nombreuses interactions entre les différents secteurs économiques, les marchés et les agents. En outre, ces modèles ne nécessitent généralement qu’une matrice de comptabilité sociale, pour une année de référence sans avoir besoin d’une série d’observations statistiques. Ainsi, les modèles EGC sont bien adaptés aux pays en développement qui souffrent d’importants problèmes d’accès, de disponibilité et de fiabilité de données statistiques (Zaki, 2010). Pour ces raisons, nous pensons que l’adoption d’une approche en EGC sera appropriée pour réaliser cette étude dans l’environnement égyptien. Notamment, selon notre connaissance, aucune étude n’a traité ce sujet dans le cas de l’Égypte en appliquant ce type des modèles. Dans ce travail, nous essayons de : dét rm infrastructure sur l’économie égyptienne calculable. r l’ mp ct d l’ v st ss m t p bl c ppl q t l’ ppr ch d’éq l br é ér l 3 Pour ce faire, les objectifs spécifiques du travail se présentent comme suit: Présenter la Matrice de comptabilité sociale (MCS) la plus récente de l’économie égyptienne pour une année relativement stable qui peut être considérée comme représentative de la structure de l’économe, et l’adapter selon les exigences du sujet et/ou du modèle; Estimer le stock du capital public pour l’année considérée, puisque nous n’avons pas des données suffisantes sur l’historique de l’accumulation de capital; Définir un modèle d’EGC répondant à la problématique dans le contexte égyptien en tenant compte de l’effet d’externalité lié à l’investissement public; Utiliser le modèle EGC développé pour évaluer les effets de l’investissement public d’infrastructure sur l’économie, en identifiant à la fois les canaux à travers lesquels cet investissement affecte l’économie égyptienne; Déterminer le moyen le plus approprié pour financer les projets d'infrastructure. Étant donné le rôle essentiel de l’infrastructure sur la croissance, la Banque Mondiale soutient un large éventail de services d'infrastructure touchant des secteurs aussi variés que : l’énergie, les transports, la gestion des ressources en eau, l’acheminement de l'eau potable, l’assainissement des eaux usées, la gestion urbaine, la gestion des infrastructures environnementales, les télécommunications, le pétrole, le gaz naturel et les mines. Cette assistance est fondée sur le fait que le développement des infrastructures contribue directement et indirectement à la réduction de la pauvreté dans plusieurs pays en développement. En 2010, la Banque Mondiale a réalisé un niveau record de financement qui s'élève à 28,6 milliards de dollars pour appuyer des projets d’investissement dans les infrastructures. En conséquence, cette organisation est devenue le plus important investisseur dans le développement international de l'infrastructure dans les pays en 4 développement. La part de financement de l’infrastructure présente actuellement 40 % de l'aide de la Banque Mondiale1. Le niveau des infrastructures en Égypte a connu une amélioration relativement importante au cours des cinq dernières décennies. Ce qui a sans doute soutenu la performance de croissance économique du pays, et a contribué à l'accroissement du bienêtre social et économique de ses citoyens. Malgré ces progrès, dans les dernières années il y a eu un ralentissement, voir un recul dans certains types d'infrastructure, notamment dans les secteurs de l’électricité et le transport. Associé à cette baisse, les dépenses du capital en Égypte ont été réduites durant la dernière décennie, qui fait craindre que si rien n’est fait, le pays atteigne un niveau trop bas des investissements dans les infrastructures (Loayza et Odawara, 2010). De son côté, Kamaly (2006) analyse les sources de la croissance en Égypte au cours des trois dernières décennies (1973-2002) en utilisant une estimation cohérente du stock de capital et de la technique de la comptabilité de la croissance. L’auteur affirme que le stock de capital semble être la plus importante source de croissance, et la tendance à la baisse de la croissance de la production réelle depuis les années 1980 pourrait être attribuée au ralentissement de la croissance du capital, y compris infrastructure. La population égyptienne est localisée principalement dans la Vallée et le Delta du Nil où également les investissements dans les projets d'infrastructure se concentrent; ce qui amplifie le problème dans ce pays. En effet, les centres de concentration de la population, en particulier le Grand Caire2 qui est occupé par environ un quart de la population égyptienne, souffrent d’un goulet d'étranglement dans l'utilisation des infrastructures, et malgré la diversité des infrastructures; ce qui représente un facteur stimulant pour l'établissement de plusieurs investissements privés à rendements élevés, la concentration élevée de la population et le manque de disponibilité des espaces internes jouent un rôle bloquant dans l’établissement de tels investissements. 1 Site web de la Banque Mondiale consulté en octobre 2012 : (http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/EXTARABICHOME/NEWSARABIC/0,,contentMDK:20 483501~pagePK:64257043~piPK:437376~theSitePK:1052299,00.html). 2 Le Grand Caire est une métropole située sur une portion de terre des trois provinces adjacentes (Qahera, Giza, Qaliobia) où se trouve directement érigé le bloc de constructions. 5 Par contre, le reste des régions relativement peu denses en population, en particulier dans la province de la Haute-Égypte, et le Delta de l'Ouest, où la matière première et la main d’œuvre sont disponibles, ne représentent pas des endroits attractifs pour les investissements privés en raison des coûts de production plus élevés liés à la pénurie apparente de services publics dans ces zones. Dans ce contexte, l'investissement public d’infrastructures et son impact sur l'économie égyptienne sont d’une importance capitale dans le cas de l'Égypte, comme il est le cas dans de nombreux pays en développement. En général, cette question fait encore débat entre les économistes qui divergent dans leurs opinions sur l'orientation et la taille des effets indirects de l'investissement public sur l’investissement dans le secteur privé et ses conséquences sur la croissance économique. Cette étude apportera un éclairage sur le rôle des infrastructures dans l’économie égyptienne, et les canaux à partir lesquels ses effets se feront sentir. Ce qui aidera éventuellement les autorités égyptiennes à identifier la politique optimale qui peut affecter positivement la croissance économique et qui peut baisser le taux du chômage. Ainsi, l’étude étudiera la manière la plus appropriée pour financer ce type d’investissement, soit par le crédit interne, le crédit externe ou par les impôts. Le modèle EGC développé pour réaliser cette étude est un modèle standard de PEP 3, version statique - un seul pays (PEP1-1). Ce modèle est construit par Decaluwé et al. (2009) pour quantifier l'impact de différentes politiques sur les pays en développement. Nous l’avons adapté à l'économie égyptienne et l’avons modifié pour tenir en compte les effets de l’investissement public d’infrastructure. Le modèle est basé sur des hypothèses telles que l’économie égyptienne est une petite économie vis-à-vis du reste du monde, c’est aussi un modèle de concurrence parfaite, et on ne s’intéresse qu’aux prix relatifs. Nous avons utilisé une fermeture keynésienne pour introduire le taux de chômage dans le modèle afin d’éviter l’hypothèse de plein-emploi du facteur de travail qui ne confirme pas l’état actuel de l’économie égyptienne4. 3 PEP: Partnership for Economic Policy Network, Université Laval. L’Égypte a connu une croissante remarquable du chômage dans les deux dernières décennies, suite à l’application du programme d’ajustement et de reforme économique de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire Internationale au début des années 90s. 4 6 La partie empirique de notre étude est basée sur la matrice de comptabilité sociale (MCS 2006/2007). C’est la matrice la plus récente et la plus convenable disponible qui présente l’économie égyptienne. Cette matrice est construite par l’Institut National de Planification.5En outre, nous avons estimé le stock du capital public (KG) de l’année 2006/2007, afin de nous permettre de simuler des chocs soit séparément ou soit conjointement avec l’investissement public (IT_PUB). Les autres données indispensables pour appliquer le modèle proviennent des statistiques des institutions égyptiennes telles que la banque centrale et CAPMAS (Central Agency for Public Mobilization and Statistics) ou à partir de la littérature. Nous avons réalisé trois différentes simulations pour évaluer l’impact d’investissement public en infrastructure sur l’économie égyptienne. Ces simulations sont définies selon le mode de financement du supplément de 30 % de l’investissement public (IT_PUB)6. La première simulation représente le financement par le crédit intérieur. La deuxième indique le financement par les taxes indirectes. La dernière simulation est le financement par l’épargne étrangère. Les résultats des simulations montrent une amélioration dans l’économie égyptienne. Le PIB est à la hausse et le taux du chômage est à la baisse dans les trois scénarios. Parmi les trois scénarios du financement de l’augmentation de l’investissement public, celui qui est financé par l’épargne étrangère ressort être le plus attrayant. Dans ce scénario, le PIB aux prix de base (PIB_PB) s’est accru de 2.16 % par rapport à 0.27 % et 0.71 % dans les cas de scénarios des taxes indirectes et celui du crédit intérieur respectivement. D’autre part, la capacité de créer des nouveaux emplois dans ce scénario est plus forte que celle relevée par les deux autres scénarios. Puisque le taux du chômage s’est réduit de 24.1 % dans le scénario d’épargne étranger par rapport la réduction relevée dans les scénarios des taxes indirectes et celui de crédit intérieur soient 3.5 % et 7 % respectivement. 5 Quelques modifications ont été adoptées dans notre matrice. Nous avons réduit le niveau d’agrégation des agents, par exemple nous avons conçu deux ménages représentatifs (urbain et rural) au lieu des dix ménages dans la matrice initiale, et un agent représentatif des firmes au lieu de deux. Par contre, on a ajouté le secteur/produit d’administration publique (ADM). 6 On a essayé avec un choc de 10% qui est plus facile à appliquer, mais ses résultats étaient relativement faibles. Puis on a testé un choc de 50% qui a donnée des résultats très remarquables mais c’est difficile à mettre en place par le gouvernement égyptien qui fait face à des déficits internes et externes depuis plusieurs années. Enfin, on a trouvé qu’un choc de 30% serait plus raisonnable. 7 Le reste du document se présente comme suit. Le deuxième chapitre est consacré au contexte de l’économie égyptienne. Dans ce chapitre, nous commençons par un aperçu de l’Égypte; suivi par une description de la structure de l’économie égyptienne à travers la matrice de comptabilité sociale MCS 2006/2007. Le troisième chapitre aborde la présentation du modèle d’EGC : nous présentons d’abord l’intérêt du modèle et ses hypothèses principales; ensuite nous abordons comment le modèle traite la problématique énoncée, avant de finir le chapitre avec la fermeture macroéconomique utilisée dans le modèle. L’interprétation des résultats des simulations est présentée dans le quatrième chapitre dans l’ordre suivant : interprétation de la simulation de crédit intérieur; puis celle da la simulation de taxes indirectes, ensuite l’interprétation de la simulation d’épargne étrangère. Enfin, la conclusion et les discussions font l’objet du cinquième chapitre. II. Contexte de l’économie égyptienne 1. Aperçu de l’Égypte 1.1. Géographie L’Égypte, 38e pays le plus vaste du monde et d’une superficie de plus d’un million de kilomètres carrés, est un pays qui se situe à l’extrême Nord-Est de l’Afrique. Elle est limitée au Nord par la mer méditerranéenne, à l’Est par la Mer Rouge, au Sud par le Soudan et à l’Ouest par la Libye. Ce pays a eu une position stratégique qui relie la mer méditerranéenne, la mer rouge et l’Océan Indien par le canal de Suez. L'Égypte est un désert à 96 % et est donc tributaire du fleuve Nil pour son existence. Seulement 5 % de la superficie des terres en Égypte sont effectivement occupés (Awad et al. 2009). 1.2. Démographie D’une population estimée à 83,7 millions (juillet 2012)7, l’Égypte est considérée comme le troisième pays le plus peuplé en Afrique. Le taux de croissance de sa population est de 1.96 %. 32.7 % de la population étant âgés de moins de 15 ans, et seulement 4,5 % ont 65 ans ou plus. L’espérance de vie à la naissance du pays est de 72,6 ans. Le taux de natalité est de 24.2 pour mille et le taux de mortalité est de 4.8 pour mille. La population urbaine représente 43.4 % de la population totale en 2010. Le niveau d'alphabétisation de la population est de 71.4 %. L'analphabétisme est considéré comme l'un des plus grands problèmes qui entravent la participation des citoyens dans la société de la connaissance. Les dépenses totales sur l’éducation en 2008 représentent 3.8 % du PIB; tandis que celles sur la santé représentent 6.4 % du PIB en 20098. 1.3. Économie Le PIB par habitant est estimé à 6600 $ - PPA9- en 2011. Durant cette année, le taux de croissance du PIB de l’Égypte a connu une baisse. En effet, elle est passée de 5.1% en 2010 à 1.2% en 2011 à cause de la révolution. 7 CAPMAS: (Central Agency for Public Mobilization and Statistics), Cairo. The World Factbook: (https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/eg.html) 9 PPA : Parité de Pouvoir d’Achat. 8 9 Les services, occupés par un peu plus de moitié de main d’œuvre totale, représentent 45.8 % du PIB, tandis que le secteur secondaire industriel, occupé seulement par 17 % de la main d’œuvre totale, contribue presque de 40% du PIB. Quant à l’agriculture, elle occupe presque le tiers de la main d’œuvre totale et ne contribue qu’à 14 % du PIB. Ce qui pourrait être dû au fait que le pays ne possède pas assez de terres arables. Par ailleurs, presque 12 % de la population active totale est au chômage en 201110. L’investissement brut fixe a été estimé à 15.8 % du PIB en 2011, le déficit budgétaire à 10.6 % tandis que la dette publique est passée de 81.4 % en 2010 à 85.7 % en 2011. Le taux d’inflation, en prix à la consommation, a atteint 13.3 % à la fin de l’année 2011. Le solde du compte courant est passé de 4.435 milliards (US $) en 2010 à 8.609 milliards en 2011. Les principaux produits agricoles sont le coton, le riz, les fruits et les légumes. Les principales industries du pays sont les textiles, l’agro-alimentaire, les produits chimiques, les hydrocarbures, la construction et les métaux. Les ressources naturelles comprennent le gaz naturel, le fer et l’aluminium. L’Égypte est exportatrice du coton, des textiles, des produits métalliques, certains types des produits chimiques et des aliments transformés. Elle importe principalement des machines et équipements, des denrées alimentaires, d’autres types des produits chimiques et des produits du bois. Le tourisme, le canal du Suez et les transferts des Égyptiens de l’étranger sont les principales sources des devises provenant de l’étranger. Les réserves de devises étrangères et d’or ont chuté de 35.79 milliards (US $) au début 2011 à 15 milliards au début 2012. La dette extérieur a augmenté en 2011, pour devenir de 37.28 milliards (US $) par rapport à 35.37 milliards en 2010, soit 5.4 % d’augmentation11. L'Égypte occupe un rang moyen en termes d’indice de développement (IDH) au niveau mondial. Environ 20,5 millions d’Égyptiens, soit 25 % de la population vivent avec au plus un dollar par jour, et 35,8 millions, soit 45 % de la population vivent avec deux dollars ou moins par jour. On note que 20% de la population partagent 43,6 % de la richesse du pays, tandis que les 20 % les plus pauvres ont seulement 8,6 % du revenu national (Bedair et Mahmoud, 2009). 10 11 CAPMAS. The World Factbook, CIA. 10 La part des investissements publics dans le PIB au Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) est supérieure à d'autres régions du monde en développement. En particulier, historiquement l'Égypte a eu particulièrement une part importante des investissements publics dans les infrastructures, même parmi les pays du MENA. Cependant, au cours des dernières décennies, les investissements d'infrastructure publique en Égypte a été en baisse, et le déclin de l'investissement public n'a pas été compensé par une hausse de l'investissement privé. L'Égypte a un réseau routier dense, y compris la nouvelle autoroute Le Caire-Alexandrie, les grands ports de Suez et d'Alexandrie, et un nouvel aéroport au Caire. L'électricité est bon marché et hautement subventionnée, ainsi que le gaz naturel (Loayza et Odawara, 2010). La situation infrastructurelle de l’Égypte en 2010 se présente comme suit12: - Nombre total d’aéroports : 84 (dont 73 aéroports avec pistes et 13 Héliports avec pistes non goudronnées). - Chemins de fer: 5,500 km, à écartement standard: 5.500 km de voies de 1.435 m (62 km de voies électrifiées). - Chaussées: 65,050 km (ouvert: 47,500 km, non revêtus: 17,550 km). - Voies navigables: 3,500 km (comprend du Nil, le lac Nasser, Alexandrie-Le Caire voie navigable, et de nombreux petits canaux dans le delta et du canal de Suez) - Marine marchande: 66 (transporteurs de gros : 11, cargo : 24, conteneur : 3, passagers / fret : 7, pétroliers : 12, roll on / roll off : 9). - Ports et terminaux: Ayn Sukhnah, Alexandrie, Damiette, El Dekheila, Port-Saïd, Sidi Kurayr et Suez. - Lignes principales du téléphone en service: 8.714 millions ; mobiles cellulaires: 83.425 millions. 12 The World Factbook, CIA. Site web consulté en octobre 2012 : https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/eg.html 11 2. Application des modèles EGC à l’économie égyptienne Au cours des trois dernières décennies, les modèles d'équilibre général calculable (EGC) sont devenus un outil standard d'analyse économique empirique. Ces dernières années, des améliorations dans la spécification du modèle, la disponibilité des données et les progrès informatiques ont permis d'améliorer les bénéfices et réduit les coûts de l'analyse des politiques basées sur ces modèles, ouvrant ainsi la voie à leur utilisation généralisée par les analystes des politiques à travers le monde ( Abou El-Enein et al. 2009). L’Égypte fait partie d’une longue tradition en matière de modélisation EGC. Cette tradition a commencé avec deux projets de recherche; le premier projet a été lancé en 1977 par l’université du Caire en collaboration avec le MIT (Massachusetts Institute of Technology). Le second projet, qui date de 1985, est le fruit d’une collaboration internationale entre l’université du Caire, USAID (United States Agency for International Development) et la Banque Mondiale. Une grande partie de ces deux projets a été consacrée à l’élaboration d’une Matrice de Comptabilité Sociale (MCS) qui contient la plupart des données nécessaires pour la construction d’un modèle EGC (Thissen, 1998). À partir de l’année 1989, l’institut des statistiques, CAPMAS, est devenu l’instance principale responsable de la construction et l’émission des matrices de compatibilités sociales. Le premier modèle EGC de l’Égypte a été développé par Lance Taylor en 1976, dans le cadre d'une mission de la Banque Mondiale pour répondre aux conséquences des changements dans les subventions alimentaires égyptiennes (Lofgren, 1994). Par la suite, la disponibilité des données en format de MCS a facilité l’élaboration de plusieurs modèles EGC appliqués au contexte égyptien. La plupart de ces modèles se sont concentrés principalement sur le secteur énergétique et le commerce international. (Thissen, 1998). 2.1. Énergie Dans le secteur d’énergie et des ressources hydriques, on peut citer deux principales études. Strzepek et al. (2007) a estimé l’impact du Haut Barrage d'Assouan sur l'économie égyptienne en appliquant un modèle statique d’équilibre général calculable (EGC). Cette étude est basée sur une version élargie du modèle de l'IFPRI (International Food Policy Research Institute) CGE standard. Le modèle distingue deux types de terres (la terre cultivée en été et celle en hiver) ainsi que deux quantités d'eau (quantité hivernale et 12 estivale). À l'exception des légumes et la canne à sucre, les cultures diverses sont spécifiques à la saison. Les auteurs démontrent que le bénéfice total, suite à la construction du barrage, est de l’ordre de 10,3 milliards de LEG (Livre Égyptienne) par an, soit 4% du PIB. Le travail d’Abou El-Enein et al. (2009) applique un modèle EGC pour évaluer les effets de l’élimination progressive des subventions de l’énergie (sur quatre ans à partir de 2009/2010) sur l’économie égyptienne. Pour se faire, les auteurs ont développé leur propre matrice de comptabilité sociale (MCS) pour l'économie égyptienne de l’année 2006/2007. La structure de cette MCS a permis une présentation explicite de l'impact des produits énergétiques, en particulier ceux les plus subventionnés. Les résultats montrent l’effet de l’augmentation des prix des produits énergétiques sur les variables macroéconomiques telles que : le taux de croissance du PIB a atteint environ 4 % comparativement à 5,6 % à l’état initial (où aucun changement dans les subventions n’est supposé). Le déflateur annuel du PIB a atteint 12 % par rapport à 9.3 % à l’état initial. Les exportations se sont accrues plus lentement que les importations. Le déficit budgétaire estimé, à la fin de la période 2012/2013, tend vers un excédent de 5.8 % du PIB. 2.2. Commerce international En ce qui concerne l’analyse des effets de l’ouverture commerciale sur l’économie égyptienne, Maskus et Konan (1997) ont développé un modèle EGC pour analyser l’impact des réformes proposées en matière de politique commerciale parmi lesquelles l’accord de partenariat avec l'Union Européenne (UE). Le modèle présente plusieurs régions d’échanges et prend en compte les barrières et les tarifs douaniers. Le modèle développé permet également de mesurer les impacts de la libéralisation des échanges sur le revenu total de l’économie. Les auteurs supposent que le taux de change réel s’ajuste pour maintenir la position du compte courant constant et égale à l’année de référence. Les résultats des simulations suggèrent que les plus grands gains potentiels de l'Égypte proviennent de réformes des frais de port administratives en combinaison avec le libreéchange mondial dans les conditions de mobilité des capitaux à long terme. Grâce à l’efficience économique entrainée par la réforme du commerce, les auteurs trouvent que le prix des facteurs augmente en termes réels. Ainsi, tous les travailleurs bénéficient d’une 13 hausse de leurs revenus en termes réels. Cependant, cette hausse est moindre pour les travailleurs du secteur manufacturier que ceux des secteurs non manufacturiers. Une autre étude récente (Zaki, 2010) utilise un modèle EGC dynamique adapté à l’économie égyptienne pour étudier les divers aspects liés à la libéralisation du commerce. Le modèle de Zaki se base sur le modèle EXTER construit par Decaluwé et al. (2001) qui sert à évaluer l’impact de différentes politiques économiques sur les pays en voie de développement. Le modèle développé par Zaki (2010) est calibré par rapport à la matrice de comptabilité sociale MCS de 2000/2001 de l'Égypte. L’auteur distingue cinq scénarios de simulation. Les résultats montrent globalement que la facilitation des échanges a un effet positif sur le bien-être de la population. De plus, l’auteur constate que les secteurs des industries agroalimentaires, des textiles et de l’industrie chimique ont bénéficié le plus de cette stratégie commerciale. 2.3. Autres approches Thissen et Lensink (2001) présentent un modèle EGC qui sert à évaluer les effets macroéconomiques d'une dépréciation de la devise égyptienne. Ce modèle prend en considération les marchés financiers et deux types des anticipations (adaptatives et prospectives). Les résultats montrent que l'impact d'une dévalorisation de la devise sur le compte courant est faible à moyen terme, tandis que les effets sur la production sont importants. Enfin, les résultats diffèrent considérablement selon le type des attentes qu’elles soient prospectives ou adaptatives. Khorshid et al. (2011) utilisent un modèle EGC pour estimer la performance à moyen terme dans la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans le cas de l’Égypte; le modèle sert à évaluer l’effet des mesures politiques alternatives et des stratégies pour atteindre les OMD à l’horizon 2015. L’analyse repose sur les résultats d'un projet de recherche régional mis en place pour évaluer les stratégies de développement pour atteindre les OMD dans les pays arabes. Ce projet de recherche a été coordonné et financé par le PNUD - Bureau régional des États arabes, l'Organisation des Nations Unies Département des affaires économiques et sociales (ONU -DAES) et la Banque Mondiale. Les résultats de cette étude montrent que la plupart des OMD seraient atteints, voire 14 dépassés dans certains cas. Cependant, certains indicateurs ne pourraient pas être atteints si on prend en considération la distinction entre les zones urbaines et les zones rurales. Cette revue de la littérature nous permet de constater que le modèle EGC n’a pas été appliqué à l’analyse de l’impact d’infrastructure publique sur l’économie égyptienne. Ce, malgré l’importance du problème et la pertinence du modèle EGC pour le traire. D’où l’intérêt de notre étude. 3. La Matrice de Comptabilité Sociale de l’Égypte, MCS 2006/2007 : Description des données principales 3.1. Structure de la matrice La matrice de comptabilité sociale (MCS) 2006/2007 de l'Égypte est la base des données principale utilisée dans cette étude. Cette matrice a été construite par l'Institut national de la planification, suivi du Ministère de la Planification. La matrice se compose de six grands comptes: les facteurs de production, les agents économiques, les branches de production, les produits composites (marché intérieur), les produits d’exportations (marché extérieur), et en fin le compte d’accumulation du capital. La forme structurelle de MCS 2006/2007 a été modifiée pour incorporer les blocs suivants : Deux facteurs de production L K Neuf agents économiques : HR HU FIRM ROW GVT TD TI 13 Travail Capital13 Ménage rural Ménage urbain Entreprises Reste du monde Gouvernement (c’est la somme des quatre comptes suivants) Taxes directes Taxes indirectes Dans la MCS 2006/2007, cela correspond à la somme du capital des entreprises privées et celui des entreprises publiques. 15 TM SUB Droits douanes sur les importations Subventions 15 secteurs de production structurés comme suit: AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM IND ELC TEC HER SER ADM Agriculture Industries Agro -Alimentaires Industries Chimiques Industries de Textile Industries des Ressources Naturelles Industries de Construction Industries Non- Métalliques Industries Métalliques Industries du Génie et Machines Des autres industries Électricité Transports et communications Hôtels et Restauration Des autres Services Administration publique 15 produits composites appartenant aux secteurs mentionnés ci-dessus. 13 produits exportés comprennent les mêmes produits mentionnés ci-dessus excepté CON et ADM. Le compte d’accumulation fournit la demande d'investissement par secteur. 3.2. Estimation du stock de capital (KG) L’un des défis de notre travail est de déterminer une valeur du stock de capital public de l’Égypte. Les données disponibles selon les comptes nationaux publiés par la Ministère de la Planification de l'Égypte remontent juste aux années 80s. De ce fait, nous utilisons une estimation pour évaluer de manière approximative les investissements réels pour les périodes qui précédent l’année 1981. Notre approximation est basée sur la loi de mouvement du capital (Solow, 1956). KG t = (1-) KG t-1 + IT_PUB t-1 (1) L’estimation se fait en différentes étapes (Kamps, 2004). Il faut d’abord sortir les séries d’investissements publics à partir la comptabilité nationale en remontant le plus loin 16 possible dans le temps - dans notre cas, la série en question est celle de la période 1981/82 et celle-ci doit être divisée par l’indice implicite de PIB pour déterminer la valeur réelle.14 IT_PUB réel = IT_PUB nominal / Indice du prix (2) Ensuite, on calcule le taux de croissance annuel moyen de l’investissement public entre 1981/82 et 2006/07, puis on recule à partir de 1981 pour connaitre l’investissement de la période 1906/1907 en utilisant le taux de dépréciation du capital ( 2.5%)15. On suppose que le stock de capital de 1905/06 soit nul. KG 1906 = (1 - ) KG 1905 + IT_PUB 1905 KG1906 = IT_PUB1905 Par conséquent, le stock de capital public de 2006/07 sera simplement la somme des valeurs des investissements réelles dépréciées (Kamps, 2004): KG 2006 = (1 - ) KG 2005 + IT_PUB 2005 (3) = (1 - ) [(1 - ) KG 2004 + IT_PUB 2004] + IT_PUB 2005 = (1 - ) 2 KG 2004 + (1 - ) IT_PUB 2004 + IT_PUB 2005 = (1 - ) 3 KG 2003 + (1 - ) 2 IT_PUB 2003 + (1 - ) IT_PUB 2004 + IT_PUB 2005 . . . KG 2006 = (1 - ) 101 KG 1905 +∑ 14 ( ) i IT_PUB2005 – i (4) Étant donné que les données d’indice des prix ne sont pas disponibles pour la période 1981/1982 à 2006/2007, nous utilisons un indice des prix implicite des séries du PIB nominal et réel. 15 Ce taux de dépréciation de capital public était mentionné dans des anciens MEGCs pour des économies des pays en voie de développement comme le cas de l’Égypte. Parmi ces travaux, on cite Dumont et MespléSomps (2000) et Bayoudh (2012). 17 3.3. Autres sources des données et calibrage Parallèlement à la MCS de 2006/2007, nous avons eu à faire à d'autres sources de données telles que les données des comptes nationaux publiés par la Ministère de la Planification, de CAPMAS, de la Banque Centrale, telles que les investissements publics et privés, le taux de croissance pour estimer le stock du capital public, le taux du chômage, le taux d’urbanisation, etc. Quelques paramètres clés proviennent des travaux des experts de la modélisation, tels que les paramètres d’élasticités CES et CET ainsi que ceux de LES qui ont été pris de Decaluwé et al. (2009), aussi la valeur de l’élasticité d’externalité de l’investissement public est proposée par Dumont et Mesplé-Somps (2000). En général, la plupart des paramètres du modèle EGC d’un pays sont calibrés en se basant sur les données contenues dans la matrice de comptabilité sociale de ce pays pour l’année de référence. Dans le processus du calibrage, les valeurs numériques des paramètres doivent satisfaire un critère indispensable : il faut qu’elles permettent de reproduire la situation de référence, à savoir, les valeurs initiales de la matrice de comptabilité sociale (Decaluwé et al. 2001). 4. Analyse et interprétation de la MCS 2006/2007 4.1. La production 4.1.1. Intensité capitalistique () Les secteurs les plus intensifs en capital sont l’industrie des ressources naturelles ( = 23.53) et l’agriculture ( = 8.83). Le premier secteur exige des investissements massifs dans l’infrastructure d’extraction et d’exploration; ce qui explique cette ampleur élevée de l’intensité capitalistique. Concernant l’agriculture, il y a un manque des données pour le travail ouvrier, car le marché de travail agricole n’est pas bien mesuré en Égypte. De ce fait, les comptes nationaux ne reflètent pas la vraie valeur monétaire de travail. En outre, le secteur agricole a subi une mécanisation continue depuis les années 60s qui s’est en plus amplifiée dans les vingt dernières années. 18 Tableau 1: L’intensité du capital (k) et les parts des facteurs (L et K) dans la valeur ajoutée (VA) répartie par secteur Secteur AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER ADM Part de L / VA 0,1 0,24 0,23 0,53 0,04 0,61 0,47 0,24 0,63 0,29 0,27 0,18 0,21 0,42 1 Part de K / VA 0,9 0,76 0,77 0,47 0,96 0,39 0,53 0,76 0,37 0,71 0,73 0,82 0,79 0,58 0,0 k = K/L 8,83 3,2 3,4 0,89 23,53 0,65 1,12 3,1 0,59 2,51 2,71 4,5 3,75 1,36 0,0 Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007 Les secteurs les plus intensifs en travail sont la construction ( = 0.65) et l’Industrie du Génie et Machines ( = 0.59). Alors que, l’industrie de textile et l’industrie non-métallique utilisent presque d’une façon équilibrée le capital et le travail. Il faut noter que le secteur de l’administration publique n’utilise que de travail comme facteur de production par hypothèse. La part de consommation intermédiaire la plus élevée est celle dans le secteur d’industries chimiques qui est égale à 82 % de sa production totale; puisque les matières premières chimiques constituent la grande partie du produit final. ¾ de la production dans le secteur de l’électricité sont formés de CI. Cette dernière est composée principalement des biens provenant de l’industrie des ressources naturelles (Ex. les barrages hydrauliques et l’énergie pétrolière). Aussi, la production agroalimentaire est constituée de 73 % des biens intermédiaires, notamment les produits agricoles et les ressources naturelles. De même, le secteur de textile et les autres industries utilisent les mêmes parts des consommations intermédiaires dans la production. On peut donc affirmer qu’une augmentation de la demande pour ces secteurs exercera de forts effets d’entrainement sur les autres branches de l’économie. 19 Par ailleurs, les secteurs les moins intensifs en CI, c.-à-d. ceux qui possèdent le taux de valeur ajoutée le plus élevé, sont respectivement : le secteur agricole qui a besoin uniquement d’un cinquième de sa production comme consommation intermédiaire, le secteur des services avec une valeur ajoutée qui couvre le ¾ de sa production et le secteur de transport et communications avec 2/3 de la production comme valeur ajoutée. Tableau 2 : Valeur ajoutée (VA) Consommations intermédiaires (CI) et Subvention (SUB) Secteur AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER ADM Part de VA dans la production Part de CI dans la production Part de SUB dans la production 0,79 0,33 0,19 0,26 0,86 0,46 0,48 0,35 0,33 0,26 0,24 0,68 0,31 0,73 0,36 0,21 0,73 0,82 0,74 0,33 0,54 0,52 0,65 0,67 0,74 0,76 0,32 0,69 0,27 0,64 0 -0,06 -0,01 0 -0,19 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007 Il faut noter que l’industrie des ressources naturelles apparait comme le secteur ayant la plus grande part de valeur ajoutée (= 86 %). En revanche, le tableau 2 montre aussi que ce secteur utilise jusqu’à 33 % de sa valeur de production comme consommations intermédiaires. La somme de deux parts dépasse 100 %. La raison pour cette supériorité est la subvention qui représente 19 % de la production. Donc, la valeur ajoutée (réelle, sans les subventions) sera inférieure à la valeur annoncée précédemment. Le deuxième secteur le plus subventionné est celui d’Industries Agro -Alimentaires qui capte 23 % de la subvention totale fournie par l’État pour subventionner principalement le pain, l’huile et le sucre. Le gouvernement égyptien a choisi de subventionner ces types des produits nécessaires pour la plus part de la population qui souffre de la faiblesse du revenu vu que 45 % de la population vivent au-dessous du seuil de deux dollar par jour (Bedair et Mahmoud, 2009). 20 4.2. Revenu et Épargne 4.2.1. Gouvernement 4.2.1.1. Sources de revenu du gouvernement On constate que les transferts présentent la grande partie des sources de revenu du gouvernement (= 74 %). Les firmes constituent la principale source de ces transferts puisqu’ elle participe à 53 % dans le transfert total, soit 39 % du revenu gouvernemental16. Le transfert de reste de monde ne présente que 6 % de revenu, soit 8 % du transfert total. Donc le budget public dépend beaucoup des revenus des agents internes notamment les entreprises. Les taxes directes et indirectes, les droits douaniers et les subventions présentent 26 % de revenu gouvernemental. Tableau 3 : Les sources du revenu du gouvernement (YG) Les sources d’YG TI TM SUB TD La somme des taxes TR_H TR_Firm TR_ROW La somme des transferts (TR) Part en % 16,5 3,7 -14,6 20,6 26,2 28,6 39,4 5,8 73,8 Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007 4.2.1.2. Dépenses du gouvernement Le gouvernement alloue une grande partie de ses dépenses totales aux transferts (TRs) aux agents (soit 67 %), dont 86 % destinés aux entreprises. La deuxième grande tranche de ces dépenses est allouée aux achats gouvernementaux des biens et services (G) soit 47 % des recettes totales du gouvernement. L’épargne du gouvernement représente 15 % de celles dernières. La valeur négative de l’épargne publique est attendue, puisque le budget du gouvernement égyptien constate un déficit depuis longtemps. 16 Nous n’avons pas d’informations précises sur la nature de ces transferts de firmes vers l’État. 21 Tableau 4: Les destinations du revenu du gouvernement (YG) Les destinations d’YG TR → HU TR → HR TR → FIRM TR → ROW somme des transferts (TR) Dépenses courantes du gouvernement (G) Épargne du gouvernement (SG) Total Part en % 2,9 2 59,3 3,3 67,5 47,5 -14,9 100 Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007 4.2.2. Ménages 4.2.2.1. Sources de revenu des ménages Selon le tableau 5, on voit que la plus grande partie de revenu des ménages urbains et ruraux provient des transferts des autres agents, notamment les transferts des firmes. Les transferts présentent plus que 70 % de revenu de ménage. Ces parts prouvent que le ménage égyptien est un ménage indépendant et que les projets personnels et privés sont considérés comme la source principale de rémunération. Tableau 5: Sources de revenu des ménages Ménages urbains Ménages ruraux Revenu total (YG) 495144,16 351473,11 Masse salariale 147989,75 89428,24 Part de la masse salariale (%) 29,89 25,44 Transfert des firmes 318850,85 249420,87 Transfert de Gouvernement 8071,92 5609,20 Transfert de Reste de monde 20231,64 7014,80 Total des transferts 347154,41 262044,87 Part des transferts (%) 70,11 74,56 Source : Calculs à partir la MCS 2006/07 4.2.2.2. Dépenses des ménages Le tableau 6 ci-dessous, nous montre que le revenu des ménages ruraux est inférieur au revenu des ménages urbains. La raison de cette infériorité est que l’effectif de main d’œuvre dans les zones rurales est plus faible que dans les grandes villes telles que Caire et Alexandria. En revanche, le tableau indique une part de consommation par rapport au 22 revenu pour les ménages ruraux plus élevée que celle de ménages urbains. Souvent dans une famille rurale, le nombre des membres non-actifs est plus élevé que dans une famille urbaine; ce qui va engendrer une consommation plus grande. À la base de ces résultats, l’épargne des ménages urbains sera plus grande que l’épargne des ménages ruraux. Tableau 6: Allocation du revenu total (YH) et celle du revenu disponible (YDH) des ménages Ménages Urbains (HU) valeur % 495144 100 10071 2 485074 98 286784 58 198290 40 valeur % 485074 100 286784 59 198290 41 La part dans YH YH TDH YDH CH SH La part dans YDH YDH CH SH Ménages Ruraux (HR) valeur % 351473 100 5990 2 345483 98 228746 65 116738 33 valeur % 345483 100 228746 66 116738 34 Source : Nos calculs à partir de MCS 2006/2007 N.B : YH = revenu total des ménages, YDH = revenu disponible des ménages Si nous regardons la répartition de revenu entre la consommation et l’épargne, on constate que le ménage urbain consacre une part plus grande de son revenu disponible à l’épargne. Mais dans les deux cas, la part de la consommation est plus grande que la part de l’épargne. 4.2.3. Firmes 4.2.3.1. Sources de revenu des firmes Notre MCS montre que les rémunérations du capital sont entièrement destinées aux firmes; ce qui fait d’elles la source fondamentale de revenu des firmes soit en chiffre 57.6 %. Les transferts du gouvernement et des ménages salariés présentent la deuxième source, environ 18 % de chacun. Le transfert élevé de gouvernement est expliqué principalement par le fait qu’une partie des firmes sont publiques ou semi-publiques. Tableau 7: les parts relatives des sources du revenu des firmes (YF) Sources d’YF Part en % RK HU 57,58 11,96 HR 5,78 FIRM GVT ROW YF 2,62 18,14 3,93 100 Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007. (N.B : RK ≡ rémunérations du capital) 23 4.2.3.2. Dépense : Plus que la moitié des dépenses totales des entreprises, 62 %, sont contractées principalement sous forme des transferts aux ménages sous forme des salaires et des rémunérations de capital. Alors que 15 % de ces dépenses représente les dépenses intérieures parmi les unités de cet agent (coût de transactions, réparation et entretien, etc.). Tableau 8: Les parts relatives des dépenses des frimes Destination de la dépense Part en % FIRM 2,62 Transferts aux HU HR GVT 34,87 27,27 12,06 ROW Taxes TDF Épargne SF Total YF 3,24 4,55 15,4 100 Source : Nos calculs à partir de MCS 06/07 La troisième grande dépense est le transfert vers le gouvernement qui présente 12 % de revenu. Ce constat est logique, car on a dit précédemment que la principale source de revenu de GVT est les transferts des firmes. 4.2.4. Reste du monde (ROW) Les transferts des agents locaux vers le reste de monde ne forment que 13.6% du revenu total de ce dernier. Le ¾ de ces transferts provient des entreprises (par exemple, sous forme d’épargne à l’extérieur ou d’achat des actions). Tableau 9: Parts en % des sources du revenu de reste du monde (ROW) réparties par les agents locaux et les produits importés HU 0,4 INMT 1,5 FIRM 10,0 IMT 6,0 GVT 3,2 IGM 19,9 AGR 3,3 AIND 8,9 IAA 12,7 ELC 0,0 ICH 8,4 TEC 2,5 TEX 2,0 CON 0,9 IRN 8,7 SER 11,5 Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007 Alors que la plus part de revenu de ROW découle de l’importation notamment les biens de Génie et Machines qui constituent un cinquième du revenu total de ROW; la contribution des biens Agro –Alimentaires et d’Autres Services dans le revenu de ROW sont 12.6 % et 11.5 % respectivement. Les produits manufacturés constituent la plus grande partie des importations égyptiennes. 24 Tableau 10: Parts en % des dépenses du ROW, réparties par les agents locaux et les produits importés HU 6,9 INMT 0,7 HR 2,4 IMT 3,7 FIRM 12,2 IGM 0,8 GVT 5,5 AIND 2,7 AGR 1,5 ELC 0,0 IAA 2,5 TEC 12,6 ICH 10,2 HER 15,0 TEX 1,6 SER 12,7 IRN 14,5 INV -5,2 Source : Calculs à partir de MCS 2006/2007 À peu près ¾ des dépenses de ROW sont consacrées pour l’importation des biens et services de l’Égypte tels que les services des Hôtels et Restauration qui représente 15 % de dépense totale de ROW (Le tourisme est une source importante de devise pour le pays) ; les biens des Ressources naturelles couvrent 14.5 % des dépenses; les autres services forment 12.7 %; et les transports et communications représentent 12.6 %. Les dépenses sous forme des transferts aux agents constituent environ 27 % des dépenses totales de ROW, au moins 45 % de ce dernier pourcentage est orienté aux entreprises. 4.3. La demande : La demande totale se compose en demande intermédiaire (46 %) et en demande finale (54 %, dont 34 % en consommation des ménages; 9 % en dépenses courantes du gouvernement et 10 % en demande finale pour fin d’investissement). La consommation des ménages se repartie en 13 produits finaux, mais une grande partie de la consommation est consacrée à deux types des biens (biens Agro –Alimentaires 36 % et Autres Services 18 %). Tableau 11: La demande totale et ses composantes Demande CH_HU CH_HR G CIT INV TOTAL En valeur 286784 228746 132818 678690 155300 1482338 Part en % 19 15 9 46 10 100 Source : Nos calculs à partir de MCS 2006/2007 La demande finale pour fins d’investissement se décompose en 12 produits finaux, à l’exception de ceux provenant du secteur d’Industries non- Métalliques et de celui d’Autre Services. 46 % de cette demande est allouée aux biens de secteur de Construction, 20 % aux produits du secteur du Génie et Machines et 19 % au secteur d’Autres Services. 25 III. Présentation du modèle d'EGC Les raisons principales pour lesquelles nous avons décidé d’appliquer un modèle EGC (PEP1-1) pour notre étude se résument dans les points suivants : Tout d'abord, l’investissement public de l’infrastructure et ses effets sur la croissance économique ont été beaucoup étudiés pendant les deux dernières décennies par différents outils d’analyse économique. Cependant, celles effectuées en utilisant les modèles EGC sont vraiment limitées. En outre, aucune étude n’a traité ce sujet dans le cas de l’Égypte en appliquant ce type des modèles. L’impact de l’infrastructure sur la croissance passe à travers plusieurs canaux de l’économie, et les modèles d’équilibre général permettent de modéliser l'effet des politiques économiques en tenant compte des nombreuses interactions entre les différents secteurs économiques, les marchés et les agents. Deuxièmement, les modèles EGC représentent un outil très important dans la modélisation, en particulier pour les pays en développement. Ce qui est dû au fait que les pays en développement, parmi lesquels l'Égypte, souffrent de plusieurs problèmes concernant les données statistiques entre autres le manque des données et les sources peu fiables ou contradictoires des longues séries chronologiques. En revanche, il est suffisant pour l’utilisation des modèles EGC de posséder une matrice de comptabilité sociale pour une année de référence jugée représentative de la structure de l’économie sans avoir besoin d’une série d’observations statistiques. Ce qui explique la popularité de ces modèles pour l’analyse des économies des pays en développement. Enfin, l’analyse du rôle de l’infrastructure dans une économie devrait être étudiée dans un cadre général, du fait qu’elle a de nombreux effets sur l'expansion ou la contraction des secteurs, l'emploi, l'investissement, la productivité …etc., et par conséquent sur le bien-être de la population. Tous ces effets ne peuvent pas être étudiés dans un cadre d'équilibre partiel. D’où la nécessité d'utiliser un modèle EGC. 1. Hypothèses principales du modèle Le modèle PEP1-1 suggéré pour réaliser cette étude est un modèle standard de PEP (version statique - un seul pays). Nous adaptons ce modèle à l'économie égyptienne et le modifions pour tenir en compte des effets de l’infrastructure publique. Ce modèle est 26 construit par Decaluwé et al. (2009) pour quantifier l'impact de différentes politiques sur les pays en développement. Le modèle est basé sur une série d'hypothèses parmi lesquelles : L’économie du pays est une petite économie qui n’influence pas les prix mondiaux (preneur de prix). C’est évidemment compatible avec l’économie égyptienne vis-à-vis du reste du monde. C’est aussi un modèle de concurrence parfaite, donc la condition de maximisation du profit implique que le prix du facteur de production est égal à sa valeur de la productivité marginale. La monnaie est uniquement un instrument d'échange et une unité de compte, ce qui signifie qu’on ne s’intéresse qu’aux prix relatifs. Le travail est parfaitement mobile entre les secteurs de production, tandis que le capital est spécifique à chacun d'entre eux. Les facteurs de production sont immobiles au niveau international. Ainsi, les dotations factorielles ne sont pas touchées par les transferts de ressources avec le reste du monde. Les industries utilisent des facteurs de production et également des produits intermédiaires d'autres activités. De plus, il existe une complémentarité parfaite à la Leontief (où l’élasticité technique de substitution est égale à zéro) parmi les intrants intermédiaires d’un côté, et entre les intrants intermédiaires et les facteurs de production (ou la valeur ajoutée) d’un autre côté. La production nationale est répartie entre consommation intérieure et exportations grâce à une élasticité constante de transformation (CET). Les ménages maximisent leur fonction d’utilité qui est représentée par un système linéaire de dépenses sous contrainte de leur budget. Dans cette perspective, il existe un niveau minimal pour certains biens qui est consommé quel que soit leurs prix. La consommation des ménages est répartie entre les différents produits selon des fonctions de demande de système de dépense linéaires (LES). Les entreprises ont des revenus provenant de la rémunération du capital et les transferts. Leurs dépenses sont réparties entre leur épargne (le financement de leurs investissements) et les transferts aux ménages et autres agents. 27 Les ménages et les entreprises paient des impôts au gouvernement. Par ailleurs, de nombreux transferts sont effectués entre les agents économiques tels que les ménages, les entreprises, le gouvernement et le reste du monde. En comparaison avec les autres hypothèses de substituabilité ou de transformation parfaite, les hypothèses de transformation imparfaite (entre les exportations et les ventes locales de la production nationale) et de substituabilité imparfaite (entre les importations et la production intérieure vendue localement) permettent au modèle de mieux refléter les réalités empiriques de la plupart des pays. 2. Introduction des infrastructures dans un MCEG. Avant de présenter notre modèle, nous décrivons quelques modèles conçus pour prendre en compte les investissements de l’état en infrastructure et ayant les éléments principaux semblables à notre modèle. Dumont et Mesplé-Somps (2000) appliquent un modèle d’équilibre général calculable séquentiel à l’économie sénégalaise pour analyser l’impact de l’accroissement de l’infrastructure publique sur la compétitivité et la croissance économique. Les auteurs ont utilisé une fonction de production Cobb-Douglas avec rendements d’échelles croissants pour les secteurs industriels et de service et avec des rendements d’échelles constants pour le secteur agricole. ( ⁄∑ ) « i » représente le secteur d’activité (industriel, services) Dans ce modèle, la productivité totale des facteurs capte l’impact de l’investissement public par l’externalité de l’investissement public qui représente le rapport du capital public par la somme du capital privé( ⁄∑ ) en utilisant des valeurs du paramètre d’élasticité = (0; 0.579 et 0.579) respectivement pour les branches d’activité (agriculture, industrie et services) telle qu’elles sont estimées dans les études économétriques de Latreille et Varoudakis (1996). Diverses simulations ont été effectuées selon le mode de financement. Les auteurs concluent que l’impact sur la croissance est toujours favorable et quasicomparable quelque soit le mode de financement. Cependant, l’impact sur la compétitivité 28 n’est pas le même. La compétitivité s'affaiblit suite à une augmentation d’investissement public financée par l’aide internationale, alors qu’elle s’améliore si le financement s’accomplit par les taxes indirectes. De son côté, Estache et al. (2008) a étudié l’impact des dépenses d’infrastructure dans six pays d’Afrique subsaharienne en utilisant une approche similaire à Dumont et MespléSomps (2000). Cependant, leur modèle est un modèle statique qui utilise le flux d’investissement privé plutôt que le stock pour capter l’effet d’infrastructure dans la fonction de production Celle-ci se présente comme suit : ( Où, public ⁄ ) est l’externalité par secteur qui est fonction du rapport du nouvel investissement par l’investissement public durant la période de référence spécifique du secteur , avec l’élasticité en puissance. La fonction de la valeur ajoutée Cobb-Douglas utilisée se présente comme suit : Les simulations réalisées montrent une amélioration du bien-être des ménages. Cette amélioration provient des externalités positives de l’infrastructure publique. Cet effet positif sur la croissance compense largement d’autres effets négatifs parmi lesquels ceux de la maladie hollandaise.17 Dans sa thèse parue en 2012, Bayoudh (2012) étudie l’impact de l’investissement en infrastructure publique sur la croissance de l’économie tunisienne en utilisant le modèle 17 La maladie hollandaise : un concept explique la relation entre l'augmentation des recettes provenant des ressources naturelles (ou des apports d'aide internationale) et la baisse de compétitivité du secteur manufacturier d'une nation donnée. Inspiré du cas des Pays-Bas après la découverte de grands gisements de gaz naturel en 1959. 29 dynamique PEP1-t18 en supposant l’existence d’externalité positive sur la productivité totale des facteurs de production dans le secteur privé. Il a utilisé une fonction de production de type CES de la forme suivante : [ ( ) ] ⁄ Avec i : indice de secteur de production, t : indice le temps, et 0 < βi < 1. Il a modélisé l’externalité d’infrastructure publique de la même façon que Dumont et Mesplé-Somps (2000) en tenant compte de l’effet de congestion comme cela se manifeste dans la spécification de la productivité des facteurs donnée ci-dessous: [ (∑ ) ] Avec Ai,t : le progrès technique exogène non causé par le capital public, σ : paramètre d’élasticité d’externalité du capital public (paramètre de la productivité du capital public), et ζ : paramètre de congestion (plus les infrastructures publiques sont utilisées moins grande sera leurs contributions à la productivité des entreprises privées). Il trouve que l’impact de l’investissement dans l’infrastructure publique sur la croissance est positif quelque soit le mode de financement. Cet effet positif compense l’effet d’éviction des investissements privés durant l’année de choc. De plus, il montre que le meilleur mode de financer l’accroissement de l’infrastructure publique est l’aide internationale. Par ailleurs, le financement par les taxes indirectes sur les produits engendre moins de distorsions que le financement par les taxes directes sur le revenu. Mbanda (2010) analyse l’impact d’un accroissement important dans l’investissement de l’infrastructure publique en Afrique du Sud en utilisant un modèle CGE séquentiel. L’objectif de cette étude est de quantifier cet impact à court terme et à long terme, d’évaluer son effet sur les divers aspects socio-économiques et de déterminer le degré de réalisation des objectifs macroéconomiques de croissance, de création d’emploi, de 18 PEP1-t : Standard PEP model: single-country, recursive dynamic version, Politique économique et Pauvreté/Poverty and Economic Policy Network, Université Laval, Québec. Construit par DECALUWÉ, B.; A. LEMELIN; V. ROBICHAUD et H. MAISONNAVE (2010). 30 réduction de la pauvreté et de redistribution du revenu. Les auteurs ont utilisé le modèle PEP1-t et l’ont adapté pour l’économie sud-africaine. Parmi les ajustements qu’ils ont effectués, l’introduction d’une équation de courbe de salaire pour tenir compte du fort taux de chômage en Afrique du Sud. Ils appliquent une élasticité négative du salaire par rapport au chômage égal à (- 0,1) comme il apparaît dans la fonction suivante : ( ) Avec : P : : : : : Le taux de salaire Un paramètre d’échelle Le aux de chômage l’élasticité du salaire par rapport au chômage le niveau des prix Ils utilisent la même fonction qu’Estache et al. (2008) présentée plus haut pour exprimer l’externalité de l’investissement public dans le modèle. Les simulations effectuées dans le cadre de cette étude montrent un accroissement du PIB, une tendance à la baisse pour les niveaux des prix et des salaires; ce qui encourage les entreprises à engager plus de travailleurs et par conséquent à faire baisser le taux de chômage. Les meilleurs résultats sont obtenus lorsque l’accroissement de l’investissement dans l’infrastructure publique est financé par les taxes directes. Enfin, Dissou et Didic (2011) ont étudié l’impact de l’investissement dans l’infrastructure publique en utilisant un modèle EGC dynamique intertemporelle avec hétérogénéité (anticipations parfaites et myopie) des agents (consommateurs et firmes). Les auteurs supposent dans leur étude qu’il existe des externalités positives pour le capital public dont l’ampleur varie selon différents secteurs. Ils considèrent que le capital public est un facteur dans la fonction de production et ils le modélisent comme un bien public pur (qui ne se soumet pas à la congestion). ̃ (0,1] L’incorporation du capital public total ( ̃ ) dans la fonction de production à travers le stock du capital net utilisé par les entreprises ( ) génère, selon les auteurs, un profit net 31 pour les propriétaires des firmes. Cependant, les simulations effectuées par les auteurs ont montré que les effets de l’augmentation des investissements publics varient en fonction du mode de financement à court terme alors qu’ils sont plutôt positifs à long terme avec un accroissement de PIB de 1,39 % et 1,84 % pour le financement par la taxe de vente et l’aide internationale respectivement. Sur la base de ces références, on présente maintenant le modèle d’Égypte développé dans ce mémoire. Pour analyser l’effet de l’infrastructure public dans le cas égyptien, nous postulons une fonction de production de type CES pour chaque branche d’activité, à rendement constant des facteurs de production privée, avec la présence de l'investissement public d’infrastructure. Nous traitons l’existence de l’externalité du capital public dans notre modèle en se basant sur des études antérieures de la littérature. Nous suivons Bayoudh (2012) dans le choix de type de la fonction de production. Aussi, nous suivons partiellement Estache et al. (2008) dans le choix de forme d’externalité, en utilisant la même valeur d’élasticité d’externalité proposée par Dumont et Mesplé-Somps (2000). L’externalité de l’investissement public d’infrastructure « ( accroissement dans la productivité totale des facteurs « fonction de la valeur ajoutée « ) » génère un » qui apparaît dans la » suivante : [ ( ) ] ⁄ (1) Avec : : : : Demande du travail de la branche d’activité j Demande du capital de la branche d’activité j : Paramètre d’élasticité (CES – valeur ajouté) ; 1 < : Paramètre d’échelle (CES – valeur ajouté) Paramètre de répartition (CES – valeur ajouté) ; 0 < <1 < Ce dernier paramètre représente la productivité totale des facteurs de production et il est défini comme suit : ( ) (2) 32 Avec : : ( ) : : Composante, de nature exogène, de la productivité totale des facteurs, de la branche j Externalité du capital public (composante, de nature endogène, de la productivité totale des facteurs) Paramètre d’élasticité d’externalité ( = 0.5) Cette manière d’inclure l’effet d’externalité du capital public dans la fonction de valeur ajoutée nous permet d’appliquer deux types de chocs au sujet d’infrastructure publique : un choc sur le stock du capital public (KG) ou/et un autre sur le flux d’investissement public (IT_PUB). Le choix de la forme CES pour la fonction de la valeur ajoutée (VAj) est pertinent, parce que le travail et le capital sont des substituts imparfaits. Autrement dit, le travail ne peut pas remplacer complètement le capital et inversement. La fonction de la demande des produits composites (Qm) est également de la forme CES, reflétant ainsi la substitution incomplète entre les produits locaux et les importations. 3. Fermeture du modèle La fermeture macroéconomique est un déterminant important des résultats du modèle EGC. Il s’agit d’inclure dans le modèle un ensemble de contraintes qui doivent être satisfaites par le système économique, et qui s’imposent aux décisions des agents microéconomiques. En général, elles sont déterminées en fonction de ce qui convient à l'économie et de la perspective avec laquelle l’analyste utilise les résultats des simulations. Par exemple, une vision de court terme n’a pas les mêmes implications qu’une analyse de long terme. Certaines contraintes peuvent apparaitre comme des objectifs de politique économique comme par exemple ne pas accroitre le déficit public ou les emprunts externes. Le choix des fermetures définit le cadre d’analyse des résultats et doit à tout moment être gardé en mémoire lorsqu’on étudie les résultats des simulations. Dans notre cas, le capital installé est spécifique au secteur, de sorte que le taux de rémunération du capital varie selon les secteurs. Le taux de change nominal est le numéraire de notre modèle et le taux de change réel est la variable d’ajustement de l’équilibre externe. Les taux des impôts directs et indirects sont constants. Le solde du compte courant est fixé de manière exogène. En d’autres mots, nous postulons que l’état égyptien ne peut pas emprunter sans limites sur les 33 marchés étrangers et qu’il doit veiller à équilibrer ses transactions avec les non-résidents. Pour chaque ménage, l'épargne est une part fixe du revenu disponible. La fonction d’investissement total est représentée par le niveau de l’épargne totale comme suit : ∑ (3) Avec : IT SHh SF SG SROW : : : : : Budget d’investissement total Épargne des ménages Épargne des firmes Épargne du gouvernement Épargne externe L’investissement public est fixe en volume, mais en valeur il va dépendre du prix des biens d’investissement, nous définissons un indice du prix d’investissement endogène. ( ) (4) Avec : : : : Budget d’investissement privé Budget d’investissement public Indice du prix d’investissement public La limite des modèles EGC utilisant une fermeture de type néoclassique est l’admission de l’hypothèse de plein emploi des facteurs de production. L’utilisation d’une fermeture keynésienne sera plus pertinente pour les pays qui souffrent du problème de chômage, tel que l’Égypte. Selon la fermeture keynésienne, on suppose que l’investissement est fixe en volume et le salaire réel est flexible. Un changement du salaire réel incite les entreprises à adapter le niveau d’emploi dans le but de générer des revenus et par conséquent des épargnes suffisantes pour financer le volume stabilisé d’investissement. Nous avons introduit un taux 34 de chômage dans le modèle afin de sortir de l’hypothèse de plein-emploi du facteur de travail qui ne coïncide pas à l’état actuel de l’économie égyptienne19. La fonction représentant le taux de chômage se définit comme suit : ( ∑ ) (4) Avec : LS : LDj : UR : 19 Offre totale du travail Demande totale du travail par la branche j Taux du chômage L’Égypte a connu une tendance croissante remarquable de chômage dans les deux dernières décennies, suite à l’application du programme d’ajustement et de reforme économique de la banque mondiale et le fonds monétaire internationale au début des années 90s. 35 IV. Simulations et résultats Dans ce chapitre, nous présentons les différents scénarios de simulation en se focalisant sur l’analyse et l’interprétation des résultats obtenus. Dans cette optique, nous appliquons trois scénarios de simulation qui correspondent aux modes de financement d’une augmentation de l’investissement public (IT_PUB) et/ou du stock de capital (KG). Ces scénarios se présentent comme suit: Scénario du financement par le crédit intérieur Scénario du financement par les taxes indirectes Scénario du financement par l’épargne étrangère. 1. Choc sur le stock de capital public (KG) versus choc sur l’investissement public (IT_PUB) Selon le tableau 12, nos simulations comprennent deux types de chocs : une augmentation de 30 % des investissements publics et une hausse de stock de capital public de 4.821 %, tous deux équivalents20. On va montrer que notre étude peut se limiter à analyser l’impact d’un seul type de choc sur l’économie égyptienne moyennant les différents mécanismes de financement mentionnés antérieurement en se basant sur les données de la matrice de comptabilité sociale MCS 2006/2007. Tableau 12: Les trois scénarios pour les deux types de chocs Choc sur le KG Choc sur IT_PUB Crédit intérieur 4.821% 30% Taxes indirectes 4.821% 30% Épargne étrangère 4.821% 30% Source du choc ↓ Destination du choc → Nos résultats montrent que les impacts de deux chocs sont semblables. La seule différence est que la hausse de l’investissement public (IT_PUB) crée un effet d’éviction sur l’investissement privé (IT_PRI)21. Tel qu’illustré dans la dernière ligne du tableau 13, 20 Il faut noter que pour un même montant de financement, le choc de 4.821% sur le stock de capital public (KG) est équivalent à 30% du choc sur l’investissement public (IT_PUB) compte tenu des valeurs de ces deux de variables. 21 C’est l’effet négatif sur l’investissement privé engendré par l’augmentation d’investissement public dans le cas où les sources de financement sont limitées. 36 cet effet est bien visible dans le cas du financement par le crédit intérieur ( ). Ce qui n’est pas le cas lorsque le choc concerne directement le stock de capital. Ce résultat est attendu, vu que l’investissement public intervient dans la fonction d’épargne nationale. Une hausse de la valeur de ce type d’investissement « IT_PUB » engendre une baisse de la part d’épargne consacrée à l’investissement privé. Par contre, le capital public KG n’apparait que dans le paramètre de la productivité totale des facteurs « B_VA_KG ». Donc, il n’intervient pas dans la fonction d’épargne totale. Par conséquent, l’effet d’éviction ne se produit pas. Une explication parallèle nous montre que l’augmentation de KG intervient directement dans le côté offre tandis que l’accroissement de l’investissement public IT_PUB affecte directement la demande parce qu’il engendre une augmentation de la demande des biens d’investissement par le gouvernement. Tableau 13: L’effet des différents chocs sur les quatre variables (PIB & IT & IT_PUB & IT_PRI) Variable Simulation → → IT IT_PUB IT_PRI Siml. 2 KG IT_PUB « Taxes indirectes » « Épargne externe » KG IT_PUB 723029,8 723029,8 723029,8 723029,8 723029,8 723029,8 Variation (%) Valeur initiale 728176,1 0,712 155300,0 728176,1 0,712 155300,0 725008,1 0,274 155300,0 725008,1 0,274 155300,0 738676,6 2,164 155300,0 738676,6 2,164 155300,0 Simulation 158522,0 158522,0 162832,1 162832,1 171352,0 171352,0 Variation (%) Valeur initiale 2,075 25158,6 2,075 25158,6 4,850 25158,6 4,850 25158,6 10,336 25158,6 10,336 25158,6 Simulation 25158,6 32706,2 25158,6 32706,2 25158,6 32706,2 Variation (%) Valeur initiale 0,00 130141,4 30 130141,4 0,00 130141,4 30 130141,41 0,00 130141,4 30 130141,4 Simulation 133583,5 126102,0 137685,8 130141,97 146171,0 138616,7 -3,104 5,797 0,0004 12,317 6,512 Simulation Variation (%) 2,645 Source : Résultats des simulations KG Siml. 3 « Épargne interne » Choc sur Valeur initiale PIB_PB Siml. 1 IT_PUB De ce fait, l’interprétation de différentes simulations pour les deux types de chocs représentera une répétition22. Pour cette raison, nous limitons l’interprétation des résultats aux simulations associées au choc d’investissement public (IT_PUB) qui est plus réaliste 22 À l’exception d’effet d’éviction que nous avons expliqué plus haut. 37 dans le cas de notre modèle : un modèle d’EGC statique. Pour chacun des scénarios de financement, l’interprétation des résultats est faite dans les sections suivantes. 2. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par le crédit intérieur 2.1. Les prix et la production L’augmentation de l’investissement public (IT_PUB) de 30 % implique un accroissement dans la productivité totale des facteurs (B_VA_KG) de 2.06 % pour tous les secteurs de production, et par conséquent une hausse des valeurs ajoutées « VAj » de ces secteurs. La production totale (XST) et la consommation intermédiaire (CI) seront également à la hausse au même pourcentage que la valeur ajoutée pour chaque secteur23. Les simulations montrent que les prix de valeur ajoutée (PVAj) dans tous les secteurs baissent à l’exception de celui du secteur public. Tableau 14: Prix des valeurs ajoutées (PVA) répartie par secteur PVAj Valeur initiale PVA AGR 1,000 PVA IAA 1,000 PVA ICH 1,000 PVA TEX 1,000 PVA IRN 1,000 PVA CON 1,000 PVA INMT 1,000 PVA IMT 1,000 PVA IGM 1,000 PVA AIND 1,000 PVA ELC 1,000 PVA TEC 1,000 PVA HER 1,000 PVA SER 1,000 PVA ADM 1,000 Source : Résultats de la simulation. Simulation Variation % 0,981 0,982 0,983 0,980 0,994 0,984 0,984 0,994 0,985 0,987 0,979 0,984 0,984 0,982 1,000 -1,906 -1,819 -1,657 -1,981 -0,593 -1,581 -1,587 -0,611 -1,498 -1,303 -2,053 -1,612 -1,648 -1,756 0,000 Cette baisse s’explique de deux manières: Premièrement, lorsqu’on compare la valeur de la productivité de travailleur et son salaire nominal « W », on note un déséquilibre entre ce salaire et la valeur de la productivité, car, à court terme W est fixe et la condition de plein emploi n’est pas 23 Voir l’annexe « B » le tableau « B-3 : Production et Facteurs » 38 vérifiée. Par ailleurs, une interprétation ex-ante, ceteris paribus, nous montre que la productivité de travail a augmenté en valeur dans les secteurs privés parce que la productivité totale des facteurs a connu un accroissement. Par conséquent, la valeur de la productivité totale est supérieure au salaire nominal. Ce qui implique une demande plus forte des travailleurs jusqu’à atteindre une égalité entre ces deux indicateurs. Deuxièmement, en se basant sur le prix du producteur (PTj), On s’attendait à une baisse de ce prix dans les secteurs privés pour expliquer la baisse du prix de la valeur ajoutée, tel que confirmé par nos résultats de simulation24. Le prix PT est une moyenne pondérée du prix à l’exportation (PE) et du prix local (PL) pour les produits exportés, et PT = PL pour les produits non exportés. Tableau 15: Parts d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale (XS) Produit Les parts avant le choc La part (EX/XS) La part (DS/XS) Les parts après le choc La part (EX/XS) La part (DS/XS) 3,701 4,711 47,419 8,439 26,267 35,328 34,056 10,813 20,662 0,142 35,199 55,54 11,823 96,299 95,289 52,58 91,561 73,733 64,672 65,944 89,187 79,338 99,858 64,801 44,46 88,177 AGR 3,674 96,326 IAA 4,696 95,304 ICH 47,596 52,404 TEX 8,418 91,582 IRN 26,384 73,616 INMT 35,436 64,564 IMT 34,28 65,72 IGM 10,902 89,098 AIND 20,753 79,247 ELC 0,142 99,858 TEC 35,135 64,865 HER 55,361 44,639 SER 11,779 88,221 Source : Calculs à partir des résultats des simulations. Pour la majorité des produits, la part de l’offre locale (DS) dépasse 65 % avant et après la simulation, excepté le produit « HER » dont la part ne dépasse pas 45 %, et « ICH » dont la part de DS est de 53 % environ. Intuitivement, on constate que la variation du prix du producteur dépend fortement de la variation du prix local. Autrement dit, le prix local et par conséquent le prix du producteur dépendent de l’offre locale (DS) et la demande locale (DD). Une baisse du prix pour la 24 Voir l’annexe « B » tableau « B-2 : prix » concernant le prix composite. 39 plupart des produits est le résultat d’un déséquilibre entre DS et DD Ex-ante, car, à prix fixe, la consommation des ménages reste quasiment inchangeable, de même pour leur épargne, car leur revenu qui est basé sur le salaire et les transferts ne changent presque pas. Après le choc, la productivité marginale du capital accroit; ce qui augmente la rémunération du capital et par la suite le revenu et l’épargne des firmes augmentent également. De même pour le revenu de l’État qui est basé sur les taxes directes et indirectes ainsi que la taxe sur l’importation, on s’attend à une augmentation faible de revenu de gouvernement due à la hausse des taxes directes sur le revenu des firmes, ainsi, l’épargne publique augmente également. À partir de ces anticipations, ceteris paribus, la demande d’investissement augmente. Finalement, la demande locale totale doit augmenter d’une manière plus faible que celle de l’offre locale, car la demande des ménages a accru faiblement. Pour cette raison, le prix local puis le prix à la production devront baisser pour absorber le surplus de l’offre. Il est attendu donc que la demande de travail augmente suite à l’augmentation de la productivité marginale du travail en volume. Tableau 16: Variation (%) de travail demandé (LDj) par secteur et celle du taux de chômage (UR) Secteur Valeur initiale AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER ADM LD (Total) UR Source : Résultats de la simulation. 9642,22 12396,93 2658,56 7545,36 5688,39 20741,69 1374,3 2670,28 4203,69 2841,95 2664,3 13145,52 5176,34 98250,47 48417,99 237417,99 0,106 Simulation 9660,098 12445,763 2677,435 7553,511 5817,933 21094,134 1391,386 2746,754 4294,107 2885,44 2662,136 13244,672 5213,15 98926,018 48787,399 239399,936 0,099 Variation % 0,185 0,394 0,71 0,108 2,277 1,699 1,243 2,864 2,151 1,53 -0,081 0,754 0,711 0,688 0,763 0,835 -7,041 40 Selon le tableau ci-haut, la demande de travail a augmenté pour tous les secteurs sauf le secteur d’électricité dans lequel la demande a connu une très faible baisse (-0.08 %). Cette baisse peut être expliquée par le fait que le prix de la valeur ajoutée a fortement baissé à tel point que la valeur de la productivité marginale de travailleur dans ce secteur soit inférieure au salaire à court terme W, tel qu’obtenu dans le tableau 1 ci-dessus ( -2,053). Pour les autres secteurs, le prix de la valeur ajoutée a baissé, mais sa baisse demeure toujours plus faible que la hausse de la productivité physique; ce qui explique la variation positive de la demande de travail. La demande de travail a connu la hausse la plus grande dans les secteurs des industries du génie et machines « IGM », des industries métalliques « IMT » et des industries des ressources naturelles « IRN » pour lesquels les diminutions des PVAj correspondants sont les plus faibles. Suite à cet accroissement de la demande de travail, le taux de chômage global a diminué d’un pourcentage de 10.6 % à 9.9 %, soit une baisse de 7.04 %. Maintenant, on peut constater le premier principal impact de la hausse des investissements publics sur l’emploi. Cette hausse a permis au marché de travail d’absorber une main d’œuvre supplémentaire à court terme25. En ce qui concerne la variation de prix de consommation intermédiaire « PCI » de chaque secteur « j », nous analysons les produits principaux qui entrent dans la production de secteur « j » et qui influencent d’une manière significative le PCIj 25 Il faut mentionner qu’à court terme, l’offre de travail « LS » demeure constante. 41 Tableau 17: Part de demande intermédiaire (DIi,j) dans la consommation intermédiaire (CI j) répartie horizontalement par secteur. AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND ELC Services (TEC + HER + SER) AGR 30,28 1,02 18,89 0,47 0,77 0,03 0,02 0,29 11,82 1,42 0,45 34,54 IAA 56,48 0,33 6,96 0,59 10,91 0,06 0,13 1,67 3,73 7,01 0,46 11,69 ICH 0,15 0,02 34,53 4,47 42,43 0,04 0,35 0,58 3,92 1,73 3,62 8,16 TEX 0,63 0,00 7,88 27,27 6,59 0,05 0,02 0,92 7,07 3,59 0,80 45,18 IRN 0,00 0,01 0,45 0,01 72,18 0,01 0,01 0,62 0,97 0,54 0,04 25,17 CON 0,00 0,00 5,09 0,15 2,08 12,25 4,77 22,51 2,84 7,51 28,26 14,53 INMT 0,00 0,00 24,20 0,02 32,20 0,05 34,40 0,09 1,56 0,88 0,07 6,55 IMT 0,00 0,00 1,22 0,11 9,41 0,02 0,24 31,46 5,62 1,92 16,52 33,49 IGM 0,04 0,00 3,08 0,07 4,37 0,10 0,30 12,25 35,53 18,39 0,20 25,68 AIND 0,21 0,03 8,30 2,00 10,94 0,00 0,50 23,49 7,60 20,35 0,33 26,27 ELC 0,00 0,00 0,08 0,00 92,81 0,04 0,00 0,29 0,00 5,03 0,00 1,75 TEC 0,38 0,50 0,21 0,04 69,67 0,07 0,00 1,24 16,41 0,52 0,20 10,77 HER 2,08 2,56 0,86 0,38 2,71 0,04 0,18 0,09 0,68 0,44 5,99 83,99 SER 2,20 0,15 9,68 5,15 4,63 0,64 0,05 2,27 17,23 5,79 0,80 51,42 ADM 0,89 0,75 2,26 0,46 3,03 5,71 0,03 0,74 2,38 3,79 Source: Calcul fait soit à partir de MCS 2006/2007 ou soit des résultats des simulations. N.B : Les cases en vert présentent les parts les plus grandes 8,29 71,69 DI → Secteur ↓ Selon les résultats du tableau ci-dessus, le prix PCI pour la plupart des secteurs a été influencé principalement selon un ordre décroissant par le prix des services « TEC + HER + SER », le prix de l’industrie des ressources naturelles « IRN » et le prix de l’industrie de génie et machines « IGM ». Comme les prix aux producteurs de ces produits intermédiaires ont connu une baisse alors PCI devra également baisser. Les résultats de simulation indiquent que le prix de la consommation intermédiaire a baissé pour tous les secteurs. Cette variation de PCI traduit une baisse de coût de production; ce qui est une raison de plus pour que la production de l’économie augmente. Concernant les exportations, le prix local (PL) pour tous les produits a connu une baisse, alors le prix relatif « e*PWX/PL» doit augmenter. Étant donné que le prix mondial d’exportation (PWX) et le taux de change (e) sont exogènes, cette variation incitera les producteurs locaux à exporter davantage. 42 Tableau 18: Variation (%) des exportations (EXj) répartie par secteur/produit Sect. /Prod. AGR IAA ∆ de PL ICH TEX IRN INMT IMT -1,74 -1,39 -0,56 -1,29 -0,54 -0,92 ∆ d’EX 2,81 2,49 1,84 2,36 Source : Résultats de la simulation. 1,7 2,34 IGM AIND ELC TEC HER SER -0,54 -0,81 -0,74 -0,84 -1,31 -1,6 -1,55 2,09 2,54 2,74 2,59 2,05 1,87 2,38 Le tableau des résultats ci-dessus confirme notre anticipation, puisque l’exportation est à la hausse pour tous les produits exportés en reflétant l’augmentation du prix relatif à l’exportation (ou la diminution du prix de producteur PL). 2.2. Revenus et Épargnes 2.2.1. Revenus Le revenu des ménages salariés est la somme de la masse salariale et les transferts d’autres agents. Le salaire W est fixe, mais le nombre total de travailleurs a augmenté. Donc, la masse salariale augmente également de même proportion que le nombre des travailleurs. Les transferts représentent la plus grande partie de revenu des ménages. Tableau 19: Pourcentage des transferts «YHTR» et revenu total des ménages «YH» YHTR Ménage urbain « HU » Ménage rural « HR » Total 347386,285 262338,776 609725,061 Source : Calcul à partir des résultats de la simulation. YH Part en % 496611,441 352513,555 849124,997 69,951 74,419 71,806 Après la simulation, la part des transferts dans le revenu des ménages dépasse 70 %. De ce fait, ce revenu dépend beaucoup de la fluctuation de ces transferts. Selon la matrice de comptabilité sociale MCS, les ménages reçoivent des transferts de gouvernement, des firmes et du reste du monde. Chacun de ces transferts représente une proportion fixe de revenu disponible de chaque agent. La simulation montre des faibles augmentations de ces transferts; ceci est expliqué par l’augmentation de revenus disponibles des firmes, du gouvernement et du reste du monde: Tableau 20: pourcentage de l’augmentation des revenus disponibles des autres agents. Agent Firmes Gouvernement Reste de monde Source : Résultats de la simulation. Variation de revenu disponible (en %) 0,178 0,188 0,561 43 L’augmentation de revenu des firmes dépend de l’augmentation de la rémunération de capital et également des transferts des autres agents. La rentabilité financière de capital a augmenté pour deux raisons : - L’augmentation de la productivité totale des facteurs. L’augmentation de nombre de travailleurs par secteur (excepté le secteur d’électricité) qui a rendu le capital spécifique relativement plus rare. Tableau 21: Variation en % de Taux de rendement du capital par secteur (Rj) R AGR R IAA R ICH R TEX R IRN R CON R INMT R IMT R IGM R AIND R ELC R TEC R HER R SER 0,12 0,26 0,47 0,07 1,51 1,13 0,83 1,90 1,43 1,02 -0,05 0,50 0,47 0,46 Source : Résultats de la simulation. Dans le tableau ci-dessus, la rémunération de capital a augmenté pour tous les secteurs sauf celui de l’électricité, dont le rendement a légèrement baissé de 0.05 %. Cette baisse est le résultat de la diminution de prix de la valeur ajoutée ( -2,053), qui a engendré une variation négative de la quantité de travail demandée. Selon l’ordre des intensités capitalistiques26, on s’attend à que le secteur le plus intensif en capital ait la rémunération la plus élevée (voir le tableau ci-dessous). Les résultats de la simulation ne correspondent pas à nos attentes. Cette différence est expliquée par la variation des prix de produits. Le secteur qui a connu la baisse de prix de la valeur ajoutée la plus grande devra normalement avoir la hausse de rendement de capital la plus faible. Tableau 22: Ordre décroissant de j et de variation (%) de «Rj attendu & Rj réalisé et PVAj» \ Secteur IRN AGR TEC HER ICH IAA IMT ELC AIND SER INMT TEX CON IGM j = Kj/Lj 23,5 8,83 4,5 3,75 3,4 3,2 3,1 2,71 2,51 1,36 1,12 0,89 0,65 0,59 Rj attendu 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 Rj réalisé 2 12 7 8 9 11 1 14 5 10 6 13 4 3 PVAj 1 12 7 8 9 11 2 Source : Calcul à partir des résultats de la simulation. 14 3 10 6 13 5 4 On constate que l’ordre de variation du taux de rémunération de capital est semblable à l’ordre décroissant de variation du prix de la valeur ajoutée. La rémunération de capital de l’industrie métallique a connu la hausse la plus forte ( 26 ) tandis que le secteur Voir chapitre « 1 » partie « III » Analyse et interprétation de la MCS 2006/2007. 44 de textile a eu la hausse la plus faible ( ). Ces variations expliquent l’augmentation de rémunération totale du capital de 0.70 % (ce pourcentage est basé sur la variation du revenu des firmes provenant du capital). Les transferts représentent l’autre partie de revenu des firmes. De même que les ménages, ces transferts sont des proportions fixes de revenus disponibles des autres agents (HU, HR, GVT, et ROW). On voit également que ces transferts sont légèrement à la hausse, car les revenus disponibles des agents sources sont aussi à la hausse. On peut conclure donc que le revenu des firmes a augmenté après le choc sur l’investissement public. Le revenu de gouvernement (YG) est donné par la somme des taxes directes sur le revenu des ménages (TDH) et celui des firmes (TDF), les taxes indirectes sur les produits (TICi), et les transferts des autres agents (YGTR). Étant donné que les revenus des ménages et des firmes ont augmenté, les taxes directes doivent également augmenter. La simulation nous montre que TDH et TDF ont augmenté respectivement de 0.3 % et 0.7 %. Puisque les prix relatifs des produits ont baissé et les revenus ont augmenté, on s’attend donc à une augmentation de la consommation des produits; ce qui génèrera l’accroissement constaté de la valeur agrégée des taxes indirectes (TICT) de 0.82 %. L’interprétation des transferts aux ménages se fait de la même manière que celle des recettes de revenu du gouvernement; on s’attend à une hausse de ces transferts. La simulation confirme cette conclusion. Les trois composantes du revenu du gouvernement ont augmenté d’où la hausse d’YG de 0.19 %. 2.2.2. Épargne et Investissement Comme les revenus disponibles des ménages, des firmes et de gouvernement ont augmenté, leurs épargnes augmenteront aussi. Pour les ménages et les firmes, l’épargne est une proportion fixe de revenu disponible, donc son taux de croissance sera égal au taux de croissance du revenu disponible. Pour le gouvernement, on obtient à partir de l’équation (33). (∑ ) ∑ . 45 Tableau 23: Les variations (%) du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par agent \ Agent Variation de « YD » Variation de « S » Ménage HU Ménage HR Firmes Gouvernement 0,296 0,296 0,296 0,296 0,178 0,178 0,188 6,599 Source : Résultats de la simulation. Nous savons bien que la valeur de l’investissement total (IT) est la somme d’épargne des agents plus l'épargne du reste monde qui est fixe. Alors, cette valeur augmentera de même taux que la somme des épargnes, soit de 2.07 %. L’investissement total est composé de l’investissement public (IT_PUB) et l’investissement privé (IT_PRI). Dans cette simulation, on a appliqué une augmentation d’IT_PUB de 30 % qui dépasse beaucoup la variation totale des épargnes. Cet écart significatif crée un effet d’éviction, qui génère une baisse d’IT_PRI. Vu qu’on a appliqué la fermeture keynésienne sur l’investissement public, alors on obtient: ( ) . Vu que les prix composites de produits ont baissé, le prix d’investissement public (PINVG) devra à son tour baisser. Les résultats montrent une diminution de ce prix de 0.87 %. Cette variation négative va alléger l’effet d’éviction. C’est pour cela, la baisse de l’investissement privé ne dépasse pas 3.10 %. 2.3. Demande On a démontré qu’un choc positif sur l’investissement public augmente le revenu de tous les agents économiques. La hausse du revenu des ménages incitera ces derniers, ceteris paribus, à élever leur consommation. Parallèlement, les prix composites ont baissé. Cet effet prix amplifie l’effet de revenu de telle sorte que la demande agrégée augmentera beaucoup plus que le revenu. On s’attend donc à une hausse plus forte de la consommation des produits connaissant la baisse de prix la plus significative. Tableau 24: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des ménages (CH) réparties par produit Produit AGR IAA ICH TEX IRN INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER ∆ de PC -1,61 -1,11 -0,31 -1,14 -0,44 -0,42 -0,28 -0,19 -0,38 -0,84 -1,18 -1,61 -1,39 ∆ de CHU 1,21 1,56 1,05 1,04 0,94 0,87 1,01 1,34 1,52 1,81 1,66 ∆ de CHR 1,22 1,54 0,97 1,57 Source : Résultats de la simulation. 1,53 0,96 1,06 1,04 0,94 0,88 1,01 1,35 1,52 1,82 1,66 46 Les résultats dans le tableau de simulation ci-dessus correspondent à nos attentes. Les produits avec la baisse du prix la plus remarquable tels que l’agriculture (AGR), l’industrie agroalimentaire (IAA), et les services (TEC, HER, et SER) ont connu une hausse plus importante de la demande. On constate aussi que les épargnes des ménages, des firmes et du gouvernement ont également augmenté. Par conséquent, l’épargne totale a augmenté de 2.07 %. Pour cette raison, la demande des biens d’investissement augmente finalement. Vu que les prix ont diminué, la demande des biens d’investissement (INVi) subira alors une hausse plus élevée que celle de l’investissement total (IT). Similairement à la demande finale de consommation, la hausse de (INVi) sera plus remarquable pour les produits ayant la baisse de prix la plus forte (voir le tableau ci-dessous). Tableau 25: Variation (%) des prix composites et celle de la demande des biens d'investissement Produit AGR IAA ∆ de PCi -1,61 -1,11 -0,31 -1,14 -0,44 -1,07 -0,28 -0,19 -0,38 -0,84 -1,18 -1,39 ∆ d’INVi 3,75 2,46 2,94 3,22 ICH 2,39 TEX 3,26 IRN 2,53 CON 3,18 IMT 2,36 IGM AIND ELC 2,27 TEC 3,30 SER 3,51 Source : Résultats de la simulation. La consommation intermédiaire a augmenté puisque la production dans chaque secteur a augmenté suite au choc. En plus, la demande intermédiaire (DIi,j) pour chaque produit « i » par secteur « j » est une proportion fixe de la consommation intermédiaire (CIj) du secteur. De ce fait, la demande intermédiaire (DI) de chaque produit augmente et cette variation dépend de la part de ce produit dans la consommation intermédiaire du secteur (voir le tableau 6). Les résultats de simulation montrent que les (DI) ont augmenté pour toutes les branches. La demande d’importation dépend du rapport relatif entre le prix d’importation et le prix local. Le prix d’importation est exogène, car l’Égypte représente une petite économie. Puisque les prix locaux de tous les produits, y compris les produits échangés, ont diminué, ce rapport de prix augmentera suite au choc. Donc, la demande s’orientera davantage vers le marché local. Il faut bien noter que les importations peuvent augmenter en valeur absolue si leur part dans le produit composite est faible, mais elles vont baisser en quantité relative par rapport à la quantité consommée localement (leur part dans le marché local devra baisser). 47 Tableau 26: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi » Produit importé AGR IAA ICH -2,2 -0,62 -2,28 -0,88 -2,13 -0,84 -0,55 -0,38 -0,75 -2,35 -2,75 1,42 0,95 2,01 1,11 -0,56 -0,85 ∆ d’IMi/Qi -3,2 ∆ d’IMi -1,48 -0,69 TEX -0,53 IRN 1,21 CON INMT IMT 0,83 IGM AIND TEC 1,86 SER Source : Résultats de la simulation. Il y’a deux raisons qui expliquent l’augmentation de la demande d’importation : la première est que le produit local et le produit importé ne sont pas des substituts parfaits donc il y’a toujours une préférence vers certains produits importés. La 2e raison est que le prix international d’un produit importé peut rester inférieur au prix local même après le choc si la différence entre les deux est initialement très grande. Ceci complète l’analyse des composantes de la demande totale, étant donné que la demande courante du gouvernement (ou les dépenses publiques courantes en biens et services, G) est exogène dans notre étude. 3. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par les taxes indirectes 3.1. Les prix et la production L’accroissement de 30 % de l’investissement public « IT_PUB » financé par les taxes indirectes engendre aussi une amélioration des variables essentielles dans le processus de production dans toutes les branches d’activité. La productivité totale des facteurs (B_VA_KG) augmente de 2.06 % (même pourcentage que dans le cas du financement par crédit intérieur); la valeur ajoutée, la consommation intermédiaire et la production totale augmentent également dans toutes ces branches – mais l’augmentation de ces variables diffère des résultats obtenus dans la simulation précédente – étant donné que les canaux de transmission du choc sont différents. Vu que le financement de l’investissement public supplémentaire est assuré par les taxes sur les produits alors on s’attend à une baisse de la demande globale. Par conséquent, l’effet de la taxe vient compenser l’effet de choc sur la productivité physique de chaque facteur. Pour les prix, on s’attend à une hausse dans la plupart des prix due à l’augmentation de taux des taxes indirectes. Cependant, les résultats de simulations ne sont pas conformes aux attentes. Par exemple, le prix de valeur ajoutée (PVAj) a connu une baisse plus forte par 48 rapport sa variation dans la simulation de crédit intérieur pour la plupart des produits. Ceci s’explique par le fait que le financement par les taxes indirectes touche directement le pouvoir d’achat des ménages et réduit leurs dépenses ce qui à son tour incite les entreprises à diminuer leurs prix pour maintenir leur part du marché, contrairement au cas de simulation précédente pour lequel le pouvoir d’achat des ménages n’est pas affecté négativement. De ce fait, on peut dire que le scénario des taxes indirectes représente une limite sur l’extension de production suite à l’accroissement réalisé d’investissement public par rapport celui dans la simulation de crédit intérieur. Les prix de la valeur ajoutée ont baissé suite à la baisse des prix locaux PL, tels que prouvés par les résultats de la simulation. La variation du prix de marché PD dépend simultanément de la variation du prix local de producteur PL et de la taxe indirecte ( ( ). Si le taux de taxe varie à la hausse plus fortement que la variation à la baisse de PL, alors le prix de marché va augmenter et inversement le prix de marché PD va baisser. La simulation montre que la majorité de produits a subi une baisse au niveau de ce prix sauf pour le secteur TEX, CON et INMT. Tableau 27: Les variations (%) des prix (de la valeur ajoutée, du producteur et du marché) Produit ∆PVA ∆PL ∆PD AGR -2,472 IAA -2,416 ICH -2,205 TEX -2,742 IRN -0,842 CON -1,087 INMT -2,019 IMT -0,372 IGM -1,343 AIND -1,633 ELC -1,831 TEC -1,964 HER -2,969 SER -1,958 ADM 0 Source : Résultats de la simulation. -2,164 -1,625 -0,475 -0,918 -0,678 -0,597 -0,839 -0,096 -0,529 -0,552 -0,706 -1,577 -1,784 -1,602 -0,38 -2,119 -1,368 -0,374 0,348 -0,483 0,262 0,539 0,001 -0,478 -0,321 -0,565 -1,145 -0,787 -0,896 -0,38 Concernant la valeur de la productivité de travail, on sait qu’elle est composée du prix de la valeur ajoutée et de la productivité physique de travailleur. Le choc sur 49 l’investissement public a deux effets contradictoires sur ces deux composants : une baisse de prix de la valeur ajoutée (PVAj) et une hausse de la productivité physique de travail. De ce fait, le signe de variation de la valeur de la productivité de travail dépend de l’ampleur de chacun de ces deux effets. Tableau 28: Le signe de variation de la valeur de la productivité de travail dépend de la variation de ses composants (∆PVA+∆VA), les variations sont en %. Secteur ∆PVA ∆VA ∆PVA+∆VA -2,472 -2,416 -2,205 -2,742 -0,842 -1,087 -2,019 -0,372 -1,343 -1,633 -1,831 -1,964 -2,969 -1,958 0 1,975 1,859 1,968 0,792 2,133 4,312 2,049 2,884 3,851 2,294 2,161 2,073 1,658 2,121 0,381 + + + + + + + + + + AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER ADM Source : Résultats de la simulation. Le tableau montre que la valeur de cette productivité subit une hausse pour la plupart des secteurs sauf pour AGR, IAA, ICH, TEX et HER. À partir de ce résultat, on s’attend à une augmentation de la demande de travail LD pour tous les secteurs sauf pour ces cinq secteurs mentionnés. Tableau 29: La variation (%) de la demande de travail LD répartie par secteur Secteur AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT ∆LD -0,778 -0,806 -0,378 -2,337 1,877 3,665 -0,014 3,356 Secteur IGM AIND ELC TEC HER SER ADM 0,384 0,094 -1,843 0,150 0,381 ∆LD 2,807 0,819 Source : Résultats de la simulation. Les résultats de la simulation confirment nos attentes concernant la variation de la demande de travail. Le tableau ci-dessus montre une baisse de LD uniquement pour les cinq secteurs mentionnés ci-dessus. 50 Les prix de consommation intermédiaire (PCIj) sont influencés positivement par les variations de prix des produits essentiels contribuant à la production de chaque secteur « j ». Pareillement à la simulation antérieure, on trouve que ces produits essentiels, pour la plupart des secteurs, sont « TEC, HER, SER, IRN, et IGM ». Comme les prix au producteur de ces produits intermédiaires sont à la baisse, on s’attend donc à une baisse également dans PCIj pour la plupart des secteurs. Les résultats de simulation sont conformes aux attentes, puisqu’ils montrent une diminution des prix de consommation intermédiaire dans tous les secteurs. Cependant, l’ampleur des variations de PCIj dans la simulation actuelle diffère à celui dans la simulation précédente: L’équation (61) montre que le PCI est une somme pondérée des prix composites des demandes intermédiaires des différents produits, selon les équations (68) et (69). Le prix composite de chaque produit est un moyen pondéré du prix à l’importation et prix de vente locale. De ce fait, ces dissimilitudes peuvent être expliquées par des différences possibles dans les variations de prix d’importation (PM) et de prix de vente locale (PD). Le poids d’influence de chacun de ces deux prix dépend de la part de la demande locale (DD) et des importations (IM) dans le produit composite (Q). Tableau 30: La part d'importation (IM) et celle de la demande des produits locaux (DD) dans la demande composite (Q) Produit La part avant le choc Part d’IM dans Q Part de DD dans Q AGR 7,76 92,24 IAA 20,18 79,82 ICH 42,97 57,03 TEX 10,29 89,71 IRN 17,79 82,21 CON 3,25 96,75 INMT 52,90 47,10 IMT 46,26 53,74 IGM 76,32 23,68 AIND 46,54 53,46 TEC 9,64 90,36 SER 10,85 89,15 Source : Calcul à partir des résultats des simulations La part après le choc Part d’IM dans Q Part de DD dans Q 7,46 19,66 42,74 10,13 17,60 3,21 52,49 46,21 76,13 46,27 9,37 10,54 92,55 80,36 57,27 89,90 82,41 96,79 47,53 53,79 23,88 53,75 90,63 89,46 Les résultats du tableau ci-dessus indiquent que, avant et après le choc, les produits locaux dominent dans la constitution du produit composite dans 7 secteurs (AGR, IAA, 51 TEX, IRN, CON, TEC, SER) donc leurs prix composites dépendent essentiellement des prix locaux PD. Cependant, on a un certain équilibre entre les importations et la demande locale dans 4 secteurs (ICH, INMT, IMT, AIND) et les importations dominent le produit composite d’IGM, le prix d’importation influence fortement le prix composite d’IGM. Par contre, il n’y a pas d’importations des produits composites ELC et HER, donc leurs PCs sont égaux à leurs PDs. Les parts des importations et des produits locaux sont semblables à celles dans la simulation de crédit intérieur. Alors, la divergence entre les ampleurs des variations des PCI entre les deux simulations est simplement expliquée par la différence dans les variations des prix PD et PM. Tableau 31: Les parts d’importations (IM) et de la demande des produits locaux (DD) dans la demande composite (Q) sont semblables pour les deux simulations après le choc. Produit Simulation de crédit intérieur Part d’IM dans Q Part de DD dans Q AGR 7,52 92,49 IAA 19,74 80,28 ICH 42,7 57,31 TEX 10,06 89,98 IRN 17,64 82,37 CON 3,18 96,82 INMT 52,46 47,57 IMT 46 54,02 IGM 76,03 23,98 AIND 46,19 53,85 TEC 9,42 90,59 SER 10,55 89,45 Source : Calcul à partir des résultats des simulations Simulation de taxe indirecte Part d’IM dans Q 7,46 19,66 42,74 10,13 17,6 3,21 52,49 46,21 76,13 46,27 9,37 10,54 Part de DD dans Q 92,55 80,36 57,27 89,9 82,41 96,79 47,53 53,79 23,88 53,75 90,63 89,46 Concernant les exportations, les variations de leur part dans la production totale dépendent des changements des prix relatifs PE/PL. Selon les résultats du tableau cidessous, on s’attend à une hausse de la part des exportations dans les secteurs (AGR, IAA, TEX, TEC, HER et SER) puisque leurs prix relatifs d’exportation ont augmenté. Cependant, on prévoit une baisse de la part des exportations dans les autres secteurs qui ont connu une baisse des prix relatifs PE/PL. 52 Tableau 32: La variation de prix relatif d’exportations [PE/PL ou (∆ PE - ∆ PL)] répartie par produit. Produit ∆ PE AGR -1,559 IAA -1,263 ICH -0,800 TEX -0,645 IRN -0,892 INMT -0,942 IMT -0,890 IGM -1,241 AIND -0,873 ELC -0,885 TEC -1,240 HER -1,116 SER -1,306 Source : Calcul à partir des résultats de la simulation. ∆ PL ∆ PE - ∆ PL -2,164 -1,625 -0,475 -0,918 -0,678 -0,839 -0,096 -0,529 -0,552 -0,706 -1,577 -1,784 -1,602 0,605 0,362 -0,325 0,274 -0,214 -0,103 -0,795 -0,712 -0,322 -0,179 0,337 0,667 0,296 Les résultats de la simulation confirment nos attentes. Mais les baisses et les hausses dans les parts des exportations sont légères, car les variations des prix relatifs sont faibles. 3.2. Revenus et Épargnes 3.2.1. Revenus Le revenu des ménages salariés est la somme de la masse salariale et les transferts d’autres agents. Le salaire W est fixe, mais le nombre total de travailleurs a augmenté. Donc, la masse salariale augmente également de même proportion que le nombre des travailleurs. La simulation nous montre une augmentation de nombre de travailleurs de 0.42 %; ce qui augmente la masse salariale de 0.42 % contre une augmentation de 0.835 % dans la simulation de crédit intérieur. En plus, une grande part de revenu de ménage est constituée des transferts des autres agents. Tableau 33: Pourcentage des transferts aux ménages «YHTR» et leur revenu total «YH» YHTR YH Part en % Ménage urbain « HU » 346830,209 495440,577 70,00 Ménage rural « HR » 261869,481 351672,752 74,46 608699,690 Source : Calcul à partir des résultats de la simulation. 847113,329 71,86 Total 53 Contrairement au cas de crédit intérieur, la somme des transferts a connu ici une baisse légère. Cette diminution est simplement expliquée par une variation négative des revenus des autres agents économiques. Le tableau suivant montre que la part de la firme dans les transferts aux ménages dépasse 90 % pour les deux types des ménages. La somme des transferts aux ménages dépend principalement de la variation de revenu disponible des firmes. Tableau 34: Les parts des transferts dans le revenu des transferts aux ménages Ménage FIRM GVT ROW HU 91,85 2,33 5,83 HR 95,18 2,14 2,68 Source : Calcul à partir des résultats de la simulation. Les résultats de simulation indiquent une baisse du revenu disponible des firmes de 0,03%.27Ce résultat explique la baisse de revenu des transferts des ménages. Enfin, les résultats de simulation montrent une hausse légère de 0.06 % dans les revenus des ménages. Le revenu des firmes est composé de la rémunération de capital pour 58 % et des transferts des autres agents pour 42 %. Cette composition peut expliquer la baisse de revenu disponible des firmes par deux effets possibles, soit par une baisse de la rémunération totale de capital, soit par une baisse des transferts des autres agents. La simulation confirme la deuxième explication. Suivant le tableau ci-dessous, la variation à la baisse des transferts des autres agents (-0.40 %) domine la variation à la hausse de la rémunération de capital (+0.27 %). Tableau 35: La variation dans les parts du revenu des firmes (YF) Σ Rj YFTR YDF Total En valeur 527962,80 386386,76 872588,46 914349,57 Part du revenu total en % 58 42 95 100 Variation en % 0,27 -0,40 -0,03 -0,02 Source : Calcul à partir MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation. Selon l’équation (6), la variation de la rémunération de capital Rj suit en direction la variation de la quantité de travail demandée LDj, car le taux de salaire W et le stock de 27 Voir l’annexe « B » les résultats des simulations. 54 capital KDj sont fixes. Économiquement, si le nombre des travailleurs augmente dans un secteur, le capital devient plus rare, alors sa rentabilité financière doit augmenter. Tableau 36: Variation (%) de la rémunération de capital (Rj) et celle de la quantité demandée de travail (LDj) par secteur et en total Secteur AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER ADM Total ∆ LDj -0,78 -0,81 -0,38 -2,34 1,88 3,67 -0,01 3,36 2,81 0,82 0,38 0,09 -1,84 0,15 0,38 0,42 ∆ Rj -0,52 -0,54 -0,25 -1,56 1,25 2,43 -0,01 2,23 1,86 0,55 0,26 0,06 -1,23 0,1 0 0,27 Source : Résultats de la simulation. Les résultats de la simulation confirment ces attentes. En effet, les variations de Rj suivent exactement celles de LDj tant au niveau sectoriel qu’au niveau total. Les changements dans les revenus des ménages et des firmes affectent de façon directe et indirecte le revenu du gouvernement YG. L’effet direct est à travers les taxes directes (TDs). On s’attend à des effets opposés sur TDs, car il y a une hausse grâce à l’augmentation de revenu des ménages et une baisse à cause de la diminution de revenu des firmes. Les résultats indiquent que la TD provenant des firmes est à la hausse aussi. On peut expliquer ce résultat par le fait que la variation des TDs sur le revenu des firmes dépend uniquement de la variation des rémunérations du capital Rj « voir l’équation 28 dans l’annexe C ». Comme ∑Rj a augmenté alors les taxes sur le revenu des firmes augmentent. Les transferts au gouvernement (YGTR) constituent l’autre source directe de variation d’YG. Ces transferts proviennent de trois sources : les ménages, les firmes et le reste de monde. Les transferts des ménages sont à la hausse tandis que les transferts de deux autres agents sont à la baisse. Ceux des ménages ne présentent que 39 % de total des 55 transferts. De ce fait, La variation à la baisse des transferts des autres agents dominera la variation à la hausse des transferts des ménages et on aura une variation négative de revenu des transferts de gouvernement (-0.06 %). Tableau 37: Les parts et les variations des transferts au gouvernement (YGTR) Source d’YGTR Ménages FIRM ROW Total Part en % 39 53 8 100 ∆ de la part en % 0,06 -0,03 -0,82 -0,06 Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation. De plus, il y a une autre composante du revenu du gouvernement provenant des taxes indirectes (TIs). Ex-ante, on prévoit une augmentation des taxes indirectes suite à un choc positif de taux de taxe. Ex-post, ce choc (12,9 %) domine largement la variation à la baisse de prix local de tous les produits (entre -0.1 % et -2.2 %). En plus, l’augmentation des importations totales engendre une augmentation des taxes indirectes sur l’importation. Par conséquent, les résultats de la simulation confirment les attentes. Ce qui est logique puisque la taxe indirecte est la seule source pour financer l’investissement public supplémentaire dans ce scénario; d’où l’augmentation très remarquable de TIs de 13.6 %. Tableau 38: Les poids et les variations des composants du revenu de gouvernement (YG) Source d’YG Transferts Taxes directes Taxes indirectes Droits douaniers En valeur 206455,55 57708,00 46248,00 10370,00 320781,55 Part en % 64 18 14 3 100 ∆ de la part en % -0,06 0,21 13,60 1,29 Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation. Total 2,14 L’effet final sur le revenu total du gouvernement YG n’était pas perceptible, car les transferts (YGTR) qui représentent la part la plus grande du revenu de gouvernement, soit 64 %, ont diminué de 0.06 %, tandis que les taxes indirectes (TIs) qui ne représentent que 14 % d’YG ont augmenté fortement de 13.6 %. Les résultats de simulation montrent que la variation à la hausse des taxes indirectes domine celle à la baisse des transferts, puisque le revenu total de G s’est accru de 2.14 %. 3.2.2. Épargne et Investissement À partir de la section précédente de revenu, nous pouvons prévoir la variation dans l’épargne de chaque agent, vu que les revenus disponibles des ménages et de gouvernement 56 ont augmenté, alors leurs épargnes prévues sont à la hausse. Par contre, le revenu disponible des firmes a baissé donc leur épargne prévue est également à la baisse. Tableau 39: Les variations du revenu disponible (YD) et d'épargne (S) réparties par agent \ Agent Ménage HU Ménage HR Firmes Gouvernement ∆ de (YD) 0,06 0,06 -0,03 2,14 ∆ de (S) 0,06 0,06 -0,03 18,01 Source : Résultats de la simulation. La valeur de l’investissement total (IT) est la somme des épargnes de ces agents plus l'épargne de reste monde qui est fixe. Alors, cette valeur augmentera de même taux que la somme des épargnes, soit de 4,85 %. Ce résultat montre que le financement par les taxes indirectes a un effet plus grand sur l’investissement total que le financement par crédit intérieur. Ce résultat attendu sur l’existence d’un effet d’éviction avec le crédit intérieur, qui affaiblit l’impact de choc sur l’investissement, a été discuté au début de cette section. L’investissement total est composé de l’investissement public (IT_PUB) et de l’investissement privé (IT_PRI). L’indice du prix d’investissement public (PINVG) est une somme emboitée des prix composites (PCs) de tous les produits. Les résultats de simulation montrent une baisse de ce prix pour la majorité des secteurs; ce qui affecter négativement l’indice du prix d’investissement public (-0,049 %). Mais cette baisse est plus faible que celle de la simulation de crédit intérieur (-0,87 %). Cette infériorité peut être expliquée par l’existence de certains prix composites qui ont augmenté dans la simulation actuelle. À partir de l’équation (79), on peut déterminer la variation de l’investissement privé. Selon la simulation, cette variation est presque nulle. Intuitivement, l’absence d’un effet d’éviction avec le financement par les taxes indirectes incite le secteur privé à garder son niveau d’investissement. Autrement dit, l’épargne privée n’est pas sensible à cette forme de financement. 3.3. Demande L’augmentation de revenu des ménages qui est accompagnée d’une baisse tendancielle des niveaux des prix pour la plus part des produits pousseront, de façon combinée, la demande finale de consommation à la hausse. Les résultats de la simulation confirment ces attentes, mais avec des niveaux de variation différents de cas de crédit intérieur. On remarque, selon le tableau ci-dessous, une augmentation négligeable ou une diminution de 57 la consommation finale pour les produits qui ont connu une hausse de leurs prix composites (TEX et INMT) respectivement. Tableau 40: Variations (%) du prix composite (PC) et celles de consommation des ménages (CH) réparties par produit Produit AGR IAA ICH TEX IRN INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER ∆ de PC -1,95 -1,03 -0,16 0,45 -0,36 0,05 -0,07 -0,05 -0,56 -0,99 -0,79 -0,72 ∆ de C HU 1,13 1,11 0,49 0,05 0,62 -0,33 0,34 0,42 0,41 0,77 1,03 0,89 0,84 ∆ de C HR 1,15 1,13 0,51 0,07 0,65 -0,31 0,36 0,44 0,43 0,8 1,05 0,91 0,87 1 Source : Résultats de la simulation. En ce qui concerne la demande intermédiaire (DI), en s’attend toujours à une variation égale à celle de la consommation intermédiaire (CIj), soit à son niveau sectoriel (DIi,j) ou total (DITi) pour tous les secteurs28, car les demandes intermédiaires sont des proportions fixes des consommations intermédiaires. La demande prévue des biens d’investissement est à la hausse en raison de l’augmentation remarquable de l’épargne publique (18.01 %) qui a poussé l’épargne totale vers le haut (4.85 %). Le tableau suivant atteste cette prévision, puisque la demande des biens d’investissement de chaque produit (INVi) a subi une hausse. Cependant, cette augmentation est plus forte que celle obtenue dans le scénario de crédit intérieur. L’ampleur des variations à la hausse de (INVi) dépend aussi des prix composites. Le produit avec la baisse du prix plus forte aura une demande la plus grande. Le tableau suivant confirme cette remarque. Tableau 41: Variation (%) des prix composites (PC) et celle de la demande des biens d'investissement (INV) Produit AGR IAA ICH TEX IRN CON IMT IGM AIND ELC ∆ de PC -1,95 -1,03 -0,16 0,45 -0,36 0,28 0,05 -0,07 -0,05 -0,56 -0,99 -0,72 ∆ d’INV 6,94 5,95 4,38 5,23 4,55 4,80 4,93 4,90 5,45 5,02 TEC 5,90 SER 5,61 Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation. La demande d’importations dépend du prix relatif (e*PWM/PL). On sait bien que le prix d’importation est exogène, donc la variation de ce prix relatif dépend uniquement de la variation du prix local (PL). La simulation montre une baisse de PL pour tous les produits, ce qui nous amène à conclure que ce prix relatif augmente. Une hausse de ce prix veut dire 28 Voir l’annexe « B » les résultats de la simulation. 58 qu’il y aura une préférence de la consommation des produits locaux. On s’attend donc à une augmentation de la part de la demande locale par rapport à la demande d’importation. Tableau 42: Variation (%) de la part de « IMi/Qi » et celle de la quantité importée « IMi » Produit importé AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND TEC SER IM/Q (avant) 7,76 20,18 42,97 10,29 17,79 3,25 52,9 46,26 76,32 46,54 9,64 10,85 IM/Q (après) 7,46 19,66 42,74 10,13 17,6 3,21 52,49 46,21 76,13 46,27 9,37 10,54 ∆ d’IM/Q -3,96 -2,57 -0,53 -1,62 -1,11 -1,15 -0,77 -0,1 -0,25 -0,56 -2,83 -2,84 ∆ d’IM -2,44 -1,46 1,32 -1,1 0,87 3,07 0,42 3,25 2,92 1,3 -1,36 -1,19 Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation. La quantité des importations peut augmenter même si son prix relatif est à la hausse si la demande totale augmente fortement. En d’autres termes, si le revenu des agents économiques tels que les ménages et les firmes augmente significativement et que le coefficient de substitution est inférieur à 1 entre les produits de marché local et les produits importés alors on aura une augmentation des importations pour certains biens, mais cette hausse sera moins forte que celle de la demande locale. Ce résultat est vérifié pour les produits IRN, CON, INMT, IMT, IGM et AIND tels que donnés dans le tableau ci-dessus. Concernant la demande courante du gouvernement (G) ou ses dépenses courantes des biens et des services, elles sont exogènes par hypothèse dans cette étude. 4. Interprétation des résultats de simulation : cas du financement par l’épargne étrangère Ce scénario de financement est semblable en quelque sorte à celui du financement par le crédit intérieur. L’État finance son investissement supplémentaire par le crédit sauf que ce crédit vient de l’extérieur et il ne vient pas du marché intérieur. Ce crédit ne touche pas la liquidité bancaire à l’intérieur du pays, en même temps l’épargne publique augmentera. Par contre, dans ce scénario il n’y a pas d’effet d’éviction, parce que les épargnes privées ne sont pas touchées par l’augmentation de financement d’investissement public. Par conséquent, on s’attend à un effet positif de financement de l’investissement par le crédit extérieur sur l’économie égyptienne plus grand que le financement par le crédit intérieur. En ce qui concerne la comparaison avec la simulation des taxes indirectes, le point commun entre ce financement et le financement par les taxes indirectes est qu’il n’y a pas 59 d’effet d’éviction. Cependant, dans le cas des taxes indirectes, il y a un autre effet négatif combiné à l’augmentation du taux de taxe, ce qui influencera, à son tour, les niveaux des prix sur le marché des produits finaux. De ce fait, on aura un effet négatif sur les pouvoirs d’achat qui affaiblit l’effet positif de l’augmentation d’investissement public. En revanche, le taux des taxes ne change pas dans la simulation actuelle. À partir ces deux comparaisons, on s’attend à un effet de crédit externe plus important sur la croissance économique en Égypte et la création d’emploi comparé aux deux autres types de financement. On vérifiera nos constats à travers les résultats de cette simulation obtenus. 4.1. Les prix et la production Un choc positif de 30 % sur l’investissement public dans cette simulation affecte positivement les variables principales du côté de la production telles que la productivité totale des facteurs (B_VA_KG), la production totale (XST), la valeur ajoutée (VA) et la consommation intermédiaire (CI) dans tous les secteurs de production. Les résultats de simulation montrent la même variation pour le B_VA_KG (2.06 %) que celle obtenue dans les deux simulations précédentes. Cependant, l’augmentation pour les variables XST, VA et CI dans tous les secteurs de production est plus grande que celle obtenue dans les deux cas antérieurs. Puisque l’augmentation d’investissement public financé par l’étranger incite beaucoup plus l’investissement privé et en même temps n’affecte pas le pouvoir d’achat de la population. Autrement dit, les arguments du côté de l’offre font face en même temps à ceux du côté de la demande. Dans ce cas, la capacité des marchés à absorber la production supplémentaire devient plus grande. À propos des prix, on ne prévoit pas généralement de grandes variations, étant donné qu’on s’attend à ce qu’une extension du côté de demande permette d’absorber le surplus de production du fait du nouvel investissement public. Les résultats obtenus confirment relativement ces attentes. Les variations des prix son faibles par rapport celles obtenues dans les deux simulations précédentes. Nous considérons le prix de valeur ajoutée (PVAj) comme un facteur explicatif des changements occurrents dans tous les prix locaux. Le PVAj dépend du prix de producteur 60 (PT) qui est une moyenne pondérée du prix local (PL) et du prix à l’exportation (PE). PL est pondéré, à son tour, par la part d’exportation dans la production totale (EX/XS), alors que PE est pondéré par la part d’offre locale (DS/XS). Selon le tableau suivant, la part (DS/XS) dépasse pratiquement 64 % pour tous les secteurs sauf les secteurs ICH et HER. Ce qui signifie que le PT dépend plus de PL que de PE. C’est pour cette raison que la variation du PT suit celle du PL pour la plupart des secteurs. Les résultats montrent que PL et PT, tous les deux, ont augmenté dans cinq secteurs (IRN, CON, IMT, AIND, ELC) et ils ont diminué dans tous les autres secteurs. Tableau 43: Parts (%) d’exportation (EX) et d’offre locale (DS) dans la production totale (XS) pour tous les produits exportés Produit AGR IAA ICH TEX IRN INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER Les parts avant le choc Part d’EX/XS 3,674 4,696 47,596 8,418 26,384 35,436 34,28 10,902 20,753 0,142 35,135 55,361 11,779 Part de DS/XS 96,326 95,304 52,404 91,582 73,616 64,564 65,72 89,098 79,247 99,858 64,865 44,639 88,221 Les parts après le choc Part d’EX/XS 3,663 4,668 47,249 8,373 26,089 35,036 33,496 10,628 20,454 0,139 34,949 55,287 11,702 Part de DS/XS 96,337 95,332 52,75 91,627 73,909 64,963 66,497 89,37 79,545 99,861 65,051 44,713 88,297 Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation. Les résultats de simulation indiquent que les prix des produits ne suivent pas un sens de variation unique. Il y’a des secteurs où les prix ont baissé tandis que dans d’autres secteurs, les prix ont augmenté. Le sens de la variation du prix est uniquement déterminé par le déséquilibre entre la production et la demande dans le marché ex-ante. En effet, on sait bien qu’à prix fixe, l’offre dans chaque secteur devra augmenter après un choc positif sur la productivité totale des facteurs. Du côté de la demande, il y’a trois composantes: la consommation finale des ménages, les demandes intermédiaires de production et les demandes d’investissement. Évidemment, la demande intermédiaire de chaque secteur doit augmenter suite à l’augmentation de la production, tout étant égal par 61 ailleurs. De même, la demande d’investissement augmente, car l’investissement public a augmenté de 30% dans cette simulation. Ex-ante, en ce qui concerne la consommation finale, sa variation dépend de la variation de revenu des ménages. Ce revenu est composé de la masse salariale et des transferts des autres agents. Nous avons relevé que la productivité des facteurs a augmenté, inclus le travail. Donc, à prix fixe, on s’attend à une augmentation de la main d’œuvre recrutée par chaque secteur pour augmenter la production. Puisque le taux de salaire est fixe alors la masse salariale augmente nécessairement. Tableau 44 : Variation (en %) de la demande de travail (sectoriel LDj et total LD) et celle du taux de chômage (UR) Secteur AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM ∆ de LDj 1,9 1,92 0,4 1,25 3,35 11,59 2,77 6,92 5,9 Secteur AIND ELC TEC HER SER ADM Total UR ∆ de LDj 3,77 7,11 1,92 0,68 2,5 0,3 2,86 -24,09 Source : Résultats de la simulation. Les résultats montrent que la demande de travail a augmenté plus fortement dans ce scénario que dans les autres. Grâce à cette augmentation de LDj, le taux de chômage (UR) a baissé énormément de -24 %. Deux facteurs expliquent cet écart de résultat. La première résulte de la forte hausse de la demande totale grâce aux trois effets positifs combinés mentionnés antérieurement. La deuxième raison est l’absence de l’effet d’éviction combinée à l’augmentation de la liquidité à l’intérieur du pays suite à l’augmentation de crédit extérieur; ce qui améliore les revenus des agents économiques. L’augmentation de la demande totale incite la production et améliore fortement la rentabilité de travail. De ce fait, ils y’aura plus de recrutement suite à ce choc par rapport aux deux autres scénarios. En ce qui concerne le total des transferts, comme la simulation précédente, les transferts des firmes constituent la source principale du revenu de transfert des ménages (plus de 90 %). Tableau 45: Les parts (en %) des transferts par rapport aux transferts totaux reçus par les ménages, réparties par agent \ Agent La part avant le choc FIRM 93,28 GVT 2,25 ROW 4,47 Total 100 La part après le choc 93,39 2,21 4,40 100 Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation. 62 Cependant, ce transfert est une proportion fixe de revenu disponible des firmes. Une grande partie de ce revenu est la rémunération totale de capital. Suite au choc, le capital dans chaque secteur a subi une croissance de son rendement physique. En plus, à prix fixe, la hausse de nombre des travailleurs dans chaque secteur rend le capital plus rare; ce qui augmentera sa rentabilité financière. Cette augmentation sera suivie automatiquement par l’augmentation du revenu des firmes. Par conséquent, les transferts vers les ménages augmentent à leur tour. Les variations positives de la masse salariale et des transferts se manifestent dans le revenu des ménages par une hausse. Pour cette raison, la consommation finale des ménages augmente à prix fixe. Finalement, ex-ante, les trois composantes de la demande subissent une hausse. Si l’ampleur de la variation de la demande est plus grande que celle de l’offre, alors le prix au producteur augmente et dans le cas inverse ce prix baisse. Les résultats de la simulation montrent que les prix des produits IRN, CON, IMT, AIND et ELC ont augmenté alors que les prix des autres produits ont baissé. La raison principale pour laquelle les prix dans ces cinq secteurs ont augmenté est à chercher dans l’effet revenu et l’effet substitution du prix. Un effet revenu fort avec un effet de substitution faible pousse à une forte hausse de la demande après le choc. Ex-ante, on aura une forte augmentation de la demande en comparaison avec l’augmentation de l’offre. Par conséquent, les prix augmenteront. À propos du prix de la consommation intermédiaire (PCI), on a déjà mentionné à la première simulation que le PCI pour la plupart des secteurs est affecté essentiellement par les prix des produits (TEC, HER, SER, IRN et IGM). Comme PD est à la baisse pour tous ces produits sauf le produit IRN dont le prix PD a augmenté légèrement. On s’attend donc à une diminution de PCI pour la majorité des produits. Les résultats montrent une baisse de PCI pour 9 secteurs par rapport une hausse légère pour les 5 secteurs qui restent (ICH, CON, IMT, ELC, TEC). Sachant que le prix PCIj, dans chaque secteur est un moyenne des prix de marché (PDi) pour tous les produits qui composent la consommation intermédiaire de ce secteur (CIj) pondérée par les parts des demandes intermédiaires dans la consommation intermédiaire 63 totale, la variation de PCI dans le secteur j dépend de la variation des PDi des produits intermédiaires principaux qui compose le produit final. Les variations négatives de PCIj dans les 9 secteurs sont expliquées par les variations à la baisse de PDi des principaux produits intermédiaires qui constituent le produit final. Nous utilisons le tableau suivant pour expliquer la variation à la hausse de PCIj dans les cinq secteurs donnés dans la première colonne. Tableau 46: Les parts principales dans CIj et la variation de PDi pour les cinq secteurs qui ont connu une hausse de leurs PCIj (tous les chiffres du tableau en %). Secteur ↓ produit → ICH IRN Part dans CIj 35 42 ∆ de PDi 0 0,24 Part dans CIj 5 2 CON ∆ de PDi 0 0,24 Part dans CIj 1 9 IMT ∆ de PDi 0 0,24 Part dans CIj 0 93 ELC ∆ de PDi 0 0,24 Part dans CIj 0,2 70 TEC ∆ de PDi 0 0,24 Source : Calculs à partir des résultats de la simulation. ICH CON IMT IGM ELC SERs 0 0,48 12 0,48 0 0,48 0 0,48 0 0,48 0,6 1,1 23 1,1 31 1,1 0,3 1,1 1 1,1 4 -0,12 3 -0,12 6 -0,12 0 -0,12 16 -0,12 4 0,45 28 0,45 17 0,45 0 0,45 0,2 0,45 8 -0,74 15 -0,74 33 -0,74 2 -0,74 11 -0,74 Le prix de la consommation intermédiaire du secteur d’industries chimiques (PCIICH) par exemple est affecté principalement par la variation à la hausse de PD IRN (0,24 %) pondérée par la part du produit IRN dans CIICH (42 %). PCICON est affecté surtout par la variation positive de PD des produits (CON, IMT, ELC) pondérés par les parts de ces produits dans CICON, qui sont (12 %, 23 %, 28 %) respectivement, et de même pour PCIIMT, PCIELC, PCITEC. En ce qui concerne les exportations, les parts d’exportations prévues seront à la baisse pour la plus part des produits, parce que elles dépendent directement et inversement des variations de prix relatif à l’exportation (e*PWX/PL) qui sont négatives pour la plupart des produits. Étant donné que le prix mondial d’exportations (PWX) est exogène, et le taux de change (e) est le numéraire du modèle, la part des quantités exportées de chaque produit est inversement proportionnelle à la variation de prix local (PL) pour ce produit. En revanche, on constate une baisse de cette part pour les secteurs (IRN, IMT, AIND, ELC) dont le PL a subi une hausse. Cette variation imprévue peut être expliquée 64 uniquement par la structure de la demande locale. En effet, on a mentionné que les revenus des agents économiques de pays augmentent suite au choc. De ce fait, la demande locale augmente plus fortement que la demande de marché étranger. Cette supériorité amène la part des exportations à la baisse même si la quantité exportée (importée par le reste de monde) augmente. Tableau 47: Variations (%) de la part (EX/XST) et celles de la quantité exportée (EX) répartirent par secteur. Produit / Secteur ∆ (e*PWX/PL) = (- ∆ PL) AGR (+) IAA (+) ICH (+) TEX (+) IRN (-) INMT (+) IMT (-) IGM (+) AIND (-) ELC (-) TEC (+) HER (+) SER (+) Source : Calculs à partir des résultats de la simulation. ∆ (EX/XS) ∆ EX -0,29 -0,58 -0,73 -0,54 -1,12 -1,13 -2,29 -2,52 -1,44 -2,37 -0,53 -0,13 -0,65 1,95 1,92 1,4 2,17 1,05 2,21 1,38 3,15 1,66 1,52 1,87 2,07 2,46 4.2. Revenus et Épargnes 4.2.1. Revenus Ex-ante, les revenus attendus des ménages et des firmes sont à la hausse. Les résultats obtenus affirment cette attente. La masse salariale et les transferts, qui constituent les sources du revenu des ménages, ont augmenté. L’augmentation de la masse salariale est liée à l’augmentation de la demande totale de travail (2,86 %), vu que le taux de salaire (W) est fixe. Les transferts des firmes, qui constituent plus que 90 % des transferts totaux aux ménages se sont accrus de 1.23 %. Par conséquent, le total des transferts a augmenté de 1.11 %. La raison pour laquelle le transfert des firmes aux ménages a augmenté réside dans le fait que ces transferts sont une proportion fixe du revenu disponible des firmes qui est à la hausse à prix fixe. Tableau 48: Variation (%) des transferts aux ménages répartis par agent FIRM 1,23 GVT ROW -0,54 -0,54 Source : Calcul à partir des résultats de la simulation. 65 La croissance de deux composantes de revenu des ménages amène ce dernier à un niveau plus élevé. Le revenu des ménages urbains (YHHU) a augmenté de 1,62 % et celui des ménages ruraux (YHHR) a augmenté de 1,58 %29. La variation positive prévue de revenu des firmes est également démontrée par les résultats de la simulation. Puisque le revenu total des firmes (YF) s’est accru de 1,26 %, et leur revenu disponible (YDF) s’est accru de 1,23 %. La demande totale de travail (LDT) a augmenté plus fortement suite à ce choc (2,86 %) par rapport aux deux premiers chocs (0,84 % et 0,42 %, respectivement). Étant donné qu’il est spécifique au secteur, le capital devient plus rare dans cette simulation que dans les deux autres; ce qui implique évidemment que les rémunérations du capital, qui représente la partie la plus importante du revenu des firmes, augmentent plus fortement ici que dans les autres simulations. De ce fait, le revenu des firmes a subi l’augmentation la plus élevée dans la simulation d’épargne étrangère. Tableau 49: Variation (%) de la demande de travail (LDj) et du taux de rémunération du capital (Rj) répartie par secteur. Secteur LD j Rj AGR IAA ICH TEX IRN CON INMT IMT IGM AIND ELC TEC HER SER 1,9 1,92 0,4 1,25 3,35 11,59 2,77 6,92 5,9 3,77 7,11 1,92 0,68 2,5 1,26 1,27 0,27 0,83 2,22 7,58 1,84 4,56 3,89 2,5 4,69 1,28 0,45 1,66 Source : Résultats de la simulation. Selon les résultats du tableau, nous notons une relation positive directe entre la quantité de travail utilisée et la rentabilité financière de capital. Les secteurs qui utilisent les 29 Voir l’annexe « B », résultats des simulations. 66 quantités les plus élevées de travail (CON, ELC, IMT …) sont caractérisés par des rentabilités de capital les plus fortes. Toutes les variations sont positives. Donc, la rémunération totale de capital augmente significativement. De ce fait, une forte croissance de revenu des firmes est réalisée. Le revenu attendu du gouvernement sera à la hausse, parce qu’on prévoit une augmentation dans les trois composantes principales de ce revenu (les taxes directes TDT, les taxes indirectes TICT, les transferts des autres agents YGTR). Comme la production totale et le revenu des ménages et celui des firmes sont intensifiés, alors ces trois composants (TDT, TICT, YGTR) augmentent. Les résultats confirment nos attentes. La simulation entraine des augmentations de 1,78 %, 3,16 % et 1,24 % de TDT, TICT et YGTR respectivement. Ce qui explique l’accroissement relevé de 1,64% du revenu du gouvernement. Enfin, ce choc améliore les différentes composantes du revenu de gouvernement beaucoup plus que les deux autres chocs sauf les revenus provenant de la taxe indirecte puisque dans la 2e simulation on a appliqué directement un choc positif sur le taux de la taxe pour financer les investissements publics supplémentaires. Évidemment, on s’attend à une variation plus forte de la taxe indirecte suite au 2e choc. 4.2.2. Épargne et Investissement La variation positive observée des revenus de déférents agents signifie que les épargnes de ces agents seront à la hausse. Les résultats de la simulation confirment cette prévision. D’une façon respective, les épargnes des ménages urbains (SHU), ménages ruraux (SHR), des firmes (SF) et de gouvernement ont augmenté de 1,62 %, 1,58 %, 1,23 % et 13,4 %. Tableau 50: Les variations (%) du revenu disponible « YD » et d'épargne « S » des agents \ Agent Revenu disponible Épargne HU 1,62 1,62 HR 1,58 1,58 FIRM 1,23 1,23 GVT 1,64 13,44 Source : Résultats de la simulation. Par ailleurs, l’épargne du reste du monde (SROW) a diminué beaucoup, soit en pourcentage de -49.21 %; ce qui reste conforme aux attentes puisqu’elle représente la source de financement d’investissement public (IT_PUB) dans cette simulation. Malgré 67 cette diminution remarquable de l’épargne étrangère, on prévoit un accroissement de l’investissement total (IT), qui représente la somme totale des épargnes de tous les agents, étant donné que la part de SROW dans l’épargne totale est faible; elle ne dépasse pas le 10 %30, pourtant tous les autres composants d’épargne totale sont à la hausse. Les résultats nous montrent qu’IT a augmenté de 10,34 % contre une augmentation de 2,08 % et de 4,85 % dans les deux premières simulations. Tableau 51: Tableau 40 : variations (%) des valeurs d’investissements aux différentes simulations Inv. ↓ \ Siml. → IT IT_PRI IT_PUB (1) Crédit Intérieur 2,07 -3,10 30 (2) Taxes Indirectes 4,85 0 30 (3) Épargne Étrangère 10,34 6,51 30 Source : Résultats de la simulation. Les raisons pour lesquelles IT a augmenté fortement ici est que le financement de l’investissement public additionnel à travers l’épargne étrangère empêche l’effet d’éviction. En plus, il n’est pas nécessaire d’augmenter les taux des taxes pour financer cet investissement; ce qui représente une motivation supplémentaire aux investisseurs privés : l’investissement privé (IT_PRI) a augmenté de 6,51 %. 4.3. Demande L’effet du choc sur la demande totale dépend principalement de l’effet revenu et de l’effet prix. On a vu que les prix du marché pour la plus part des produits sont à la baisse alors que le revenu des ménages est à la hausse, donc, la consommation de ces produits sera certainement à la hausse. Pour les quatre produits (IRN, IMT, AIND, ELC) où le prix a augmenté, l’augmentation des prix est moins forte que celle de revenu des ménages, alors la consommation finale de ces produits augmentera également, mais moins fortement que les autres produits. De ce fait, la consommation finale sera à la hausse. Les résultats confirment notre interprétation, puisque le budget de consommation des ménages urbains (CTHHU) et celui des ménages ruraux (CTHHR) se sont accrus de 2,17 % et 2,13 % respectivement. En effet, la croissance des budgets est plus intense que dans les 30 Selon MCS 2006/6007, la part de SROW dans l’épargne totale est égale à 9,88%. 68 deux autres simulations. Par conséquent, les variations positives des quantités consommées de tous les produits sont également plus élevées. Tableau 52: Variations (%) du prix composite (PC) et variations de la consommation des ménages (CHU et CHR) réparties par produit Produit ∆ de PC AGR -0,75 IAA -0,51 ICH 0,00 TEX -0,69 IRN 0,19 INMT -0,10 IMT 0,55 IGM -0,03 AIND 0,05 ELC 0,45 TEC -0,47 HER -0,87 SER -0,75 Source : Résultats de la simulation. ∆ de C HU ∆ de C HR 1,55 2,27 1,90 2,40 1,76 1,97 1,51 1,92 1,87 1,58 2,14 2,42 2,34 1,54 2,24 1,87 2,37 1,73 1,94 1,48 1,89 1,84 1,55 2,11 2,39 2,31 Suite à l’augmentation de la production sectorielle (XSj), on s’attend clairement à une hausse de la demande intermédiaire (DIi,j) qui est une proportion fixe de la consommation intermédiaire (CIJ) « voir l’équation (7) » qui a augmentée. Les résultats de la simulation confirment notre attente concernant la variation de DI par produit. Suite au choc positif sur IT_PUB financé par des moyens externes, on s’attend à une augmentation de la demande totale des biens d’investissement plus forte que celle obtenues suite aux deux premiers chocs, puisque les moyens de financement disponibles dans l’économie seront plus grands. Ce qui empêche l’apparition de l’effet d’éviction. Par conséquent, la demande totale et privée des biens d’investissement augmentent nécessairement. Les résultats montrent des variations positives entre 9,7 % et 11,2 % dans la demande totale d’investissement (INV) pour tous les biens ainsi que des variations comprises entre 5,9 % et 7,3 % dans la demande d’investissement privé (INV_PRI). 69 Tableau 53: Variation (%) des prix composites et variations de la demande des biens d'investissement Produit PC AGR -0,75 IAA -0,51 ICH 0,00 TEX -0,69 IRN 0,19 CON 0,46 IMT 0,55 IGM -0,03 AIND 0,05 ELC 0,45 TEC -0,47 SER -0,75 Source : Résultats de la simulation. INV_PUB INV_PRI INV 31,10 30,78 30,12 31,01 29,86 29,52 29,41 30,15 30,06 29,54 30,72 31,10 7,31 7,06 6,51 7,25 6,31 6,02 5,93 6,54 6,46 6,04 7,01 7,32 11,17 10,90 10,34 11,10 10,12 9,83 9,73 10,37 10,29 9,85 10,85 11,17 Selon les résultats du tableau ci-dessus, la demande d’investissement (total, public ou privé) augmente plus fortement pour les produits avec les variations de prix composite les plus basses (par exemple : AGR, TEX et SER). Alors que les augmentations de la demande des biens d’investissement avec les variations positives de prix (IMT, CON, …) sont les plus faibles. En ce qui concerne la demande d’importations, on a déjà mentionné auparavant que le prix relatif (e*PWM/PL) est le déterminant principal des variations de la part d’importation dans la demande totale des produits composites (IM/Q) et des quantités importés par la suite. Puisque PL, la seule variable endogène dans la composition du prix relatif, a augmenté pour la plupart des produits, alors on s’attend à une diminution de la part IM/Q pour ces produits. L’inverse est correct, de telle façon qu’on prévoit une augmentation de la part IM/Q pour les produits (IRN, CON, IMT, AIND) qui connaissent une hausse dans leur PL. 70 Tableau 54: La variation du prix de producteur (PL) et la variation de la part (IM/Q) et celle de la quantité importée (IM) répartie par produit importé. (Variation en pourcentage) Produit importé IM/Q IM/Q avant le choc après le choc ∆ de (IM/Q) ∆ de PL AGR 7,76 7,65 -1,49 -0,81 IAA 20,18 19,98 -1,02 -0,645 ICH 42,97 42,96 0 -0,003 TEX 10,29 10,15 -1,37 -0,774 IRN 17,79 17,86 0,39 0,238 CON 3,25 3,28 0,93 0,479 INMT 52,9 52,79 -0,2 -0,216 IMT 46,26 46,76 1,1 1,066 IGM 76,32 76,27 -0,06 -0,124 AIND 46,54 46,58 0,09 0,09 TEC 9,64 9,55 -0,93 -0,515 SER 10,85 10,68 -1,5 -0,844 Source : Calcul à partir de la MCS 2006/2007 et des résultats de la simulation. ∆ d’IM 0,61 1,23 2,81 1,19 3,09 10,17 3,57 7,22 5,87 3,72 1,65 1,49 Le tableau montre que les résultats sont conformes à nos attentes, vu que les produits (Ex : AGR, TEX, SER, …) qui possèdent des variations négatives de la part IM/Q sont en correspondance aux variations (à la hausse du prix relatif) à la baisse de PL. Alors que, les produits (IRN, CON, IMT et AIND) qui connaissent des variations positives d’IM/Q ont suivi les variations (à la baisse du prix relatif) à la hausse de PL. Par ailleurs, la quantité importée (IM) des tous les produits a augmenté, mais il reste que les variations les plus élevées d’IM correspondent aux variations à la hausse de PL. La quantité importée de tous les produits s’est accrue pour deux raisons simultanées : L’importance d’effet revenu par rapport à l’effet prix dans cette simulation pousse les quantités demandées des produits locaux et importés à la hausse simultanément. L’existence d’une substitution imparfaite entre les produits importés et les produits locaux de telle manière qu’on aurait toujours des préférences pour quelques produits importés. À noter que, la demande courante du gouvernement (G) reste toujours exogène dans notre modèle. V. Conclusion Les dernières années ont connu un progrès remarquable dans la recherche dans les champs de l’investissement public et de la croissance. Cependant, les études effectuées pour analyser l’impact de l’investissement public en infrastructure sur la croissance économique en Égypte restent insuffisantes. Pour cette raison, nous avons conçu un modèle économique qui sert comme un instrument d’évaluation de rôle de l’investissement public dans l’économie de l’Égypte. L’approche utilisée se base sur un modèle d’équilibre général calculable (EGC). Ce modèle tient compte des interactions entre les différentes variables macroéconomiques. Ce qui nous permet de bien identifier les divers canaux économiques par lesquels l’augmentation d’investissement public affecte la croissance économique, vu que le modèle est basé sur un système d’équations simultanées. En outre, ce type de modèle n’exige pas de grande base des données historiques. Une matrice de comptabilité sociale (MCS) pour une année précise du pays est suffisante pour effectuer une étude empirique de prévision sur l’économie du pays. Alors que l’utilisation d’un autre modèle, un modèle économétrique par exemple, nécessite une grande base des données historiques, ce qui n’est pas toujours pas possible dans le cas des pays en développement tels que l’Égypte. Le choix de ce modèle pour ce sujet est renforcé également du fait qu’aucune étude auparavant selon notre connaissance, n’a appliqué une telle méthodologie pour analyser cette problématique. Notre modèle d’EGC est un modèle statique fondé le modèle PEP1-1, dans lequel l’Égypte est considérée comme une petite économie ouverte. Les agents économiques se composent de deux ménages représentatifs (ménages urbains et ménages ruraux), des entreprises, du gouvernement et du reste du monde. L’économie comprend 15 secteurs de production (un secteur agricole, dix secteurs industriels, trois secteurs des services, et un secteur d’administration publique). Chaque secteur produit un bien ou un service. Dans l’évaluation de ce modèle, nous avons appliqué trois simulations selon le mode de financement de l’augmentation ciblée d’investissement public en infrastructure. La première simulation est financée par le crédit intérieur, la deuxième est financée par les taxes indirectes, et la troisième est financée par le crédit externe. Toutes les simulations confirment une croissance économique positive et une diminution du taux de chômage. 72 Toutefois, la force de ces impacts diffère d’un scénario à l’autre. Le dernier scénario, simulation d’épargne étrangère, montre un effet positif plus significatif sur la croissance économique et la création d’emplois par rapport aux autres scénarios. Cette divergence des effets est principalement expliquée par l’existence d’effet d’éviction dans le premier et le deuxième scénario. Il faut noter que l’effet d’éviction dans le financement par taxes indirectes est implicite à travers l’augmentation des prix de produits. Cette hausse affecte négativement l’épargne des agents privés. Alors, la simulation la plus convenable pour atteindre notre objectif de croissance économique est celle qui est financée par l’épargne étrangère. 73 Bibliographie Abou El-Enein, S., H. El-Laithy et H. Kheir-El-Din (2009) « The Impact of Phasing out Subsidies of Petroleum Energy Products in Egypt » Egyptian Center for Economic Studies (ECES), Working Paper (145). Arslanalp, S., F. Bornhorst, S. Gupta et E. Sze (2010) « Public Capital and Growth » IMF Working Paper, Fiscal Affairs Department, WP/10/175. Aschauer, D.A. (1989) « Is public expenditure productive? » Journal of Monetary Economics 23, 177-200. Awad, B., M. El-Gheriani et P. Abou Zeid (2009). Country Report, June 2009. African Copyright and Access to Knowledge (ACA2K) Project. (www.aca2k.org). Bayoudh, M. (2012) « Investissement en infrastructure publique et croissance en Tunisie: Approche EGC » Thèse de doctorat, Université Laval. Bedair, O. et S. 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La matrice de compatibilité sociale de l’Égypte de l’année 2001 (MCS 2000/2001) et celle de l’année 2007 (MCS 2006/2007) nous montrent la structure et l’importance des secteurs de production dans l’économie égyptienne par leur contribution dans la valeur ajoutée totale du pays. Globaux Tableau A-1: L’écart du taux de VA entre les trois secteurs globaux en 2001 et 2007 Branche AGR IND Écart -0,04362495 0,012419 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. SER 0,03120595 Les deux matrices présentent la même structure économique c'est-à-dire que le secteur des services (SER) détient la part la plus importante de la valeur ajoutée totale suivie du secteur industriel (IND) et enfin du secteur agricole (AGR). Le taux de la valeur ajoutée dans les secteurs des services et de l’industrie (SER et IND) a augmenté respectivement de 0.031 point et 0.012 point entre 2001 et 2007 et cela au détriment de celui du secteur agricole (AGR) qui a diminué de 0.043 point dans la même période. 77 Figure 1: Taux de la valeur ajoutée par secteur 0,50 0,45 0,40 0,35 AGR 0,30 IND 0,25 SER 0,20 0,15 0,10 0,05 0,00 2000/2001 2006/2007 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. Intensité en travail de la production des branches d’activité L’intensité en travail de la production des trois branches d’activité a beaucoup changé entre 2001 et 2007. En effet, en 2001, l’intensité de travail était de 0.81, 0.48 et 0.33 dans les trois branches AGR, IND et SER respectivement, alors qu’elle s’établit à 0.11, 0.27 et 0.55 respectivement en 2007. On note une baisse de l’intensité du travail dans l’agriculture et l’industrie tandis que dans le secteur des services, l’intensité du travail dans la production a augmenté. Ce qui est cohérent avec les évolutions notées ci-haut sur les taux de valeurs ajoutées. 78 Figure 2: Intensité en travail de la production des branches d’activité 0,9 0,8 0,7 0,6 AGR 0,5 IND 0,4 SER 0,3 0,2 0,1 0 2000/2001 2006/2007 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. Part du travail dans la valeur ajoutée Ici, nous arrivons aux mêmes conclusions que dans l’étape précédant en mesurant le niveau du travail par rapport celui de la valeur ajoutée. Les résultats restent cohérents à ceux concernant l’intensité de travail dans la production Figure 3: Part du travail dans la valeur ajoutée 0,45 0,40 0,35 0,30 AGR 0,25 IND 0,20 SER 0,15 Total 0,10 0,05 0,00 2000/2001 2006/2007 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. 79 Intensité sectorielle à l’exportation L’intensité sectorielle à l’exportation mesure la contribution de chaque secteur de production dans l’exportation totale du pays au cours d’une période donnée (un an). Figure 4: Intensité sectorielle à l’exportation 80,00 70,00 60,00 50,00 AGR 40,00 IND SER 30,00 20,00 10,00 0,00 2000/2001 2006/2007 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. En 2001, nous notons que l’exportation égyptienne était plus intensive en services, puisque le secteur des services contribue à presque trois quarts des exportations totales (72.3 %). Le secteur industriel contribue quant à lui à 26.8 % dans les exportations totales, tandis que la contribution du secteur agricole est presque négligeable (0.89 %) par rapport celle de deux autres secteurs. Cependant, en 2007, nous notons des changements remarquables de l’intensité sectorielle à l’exportation, où nous trouvons que celle du secteur des services (SER) a reculé jusqu’à 51 % contre une augmentation remarquable de celle de secteur industriel (IND) à 46 %. Le secteur agricole a quant à lui progressé pour atteindre 2% dans les exportations totales. Compositions de la demande finale La demande finale (Q) d’un pays se compose des éléments suivants : 80 - CH : La consommation des ménages. CG : La consommation du gouvernement. INV : L’investissement. DIT : La demande intermédiaire totale. D’où : Q = CH + CG + INV +DIT Figure 5: Compositions de la demande finale 60,00 50,00 40,00 Ch Cg 30,00 INV DIT 20,00 10,00 0,00 2000/2001 2006/2007 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. En 2001, la consommation des ménages a représenté un peu plus de la moitié (51.5 %) de la demande finale et le reste est partagé entre les trois autres composantes comme suit : (34.9 %) pour la demande intermédiaire totale (11.3 %) pour la demande finale aux fins d’investissement et (2.2 %) pour la consommation gouvernementale. Par contre, en 2007, nous trouvons que la grande part de la demande finale provient de la demande intermédiaire (44 %). La part de la consommation des ménages s’est rétrécie à 32 %. Cependant, celui des dépenses gouvernementales a trois fois augmenté pour s’établir à 6.3%., tandis que la demande finale pour fins d’investissement est restée presque inchangée (11.5 %). La diminution de la consommation des ménages contre l’augmentation des dépenses publiques pourrait s’expliquer par le fait qu’il y avait une diminution de la capacité d’achat des ménages, notamment les ménages salariés, et le problème du chômage s’est aussi 81 aggravé du fait des problèmes internes, comme la privatisation qui a été faite d’une manière inadéquate due à la corruption. Et d’autres problèmes externes, tels que les guerres dans les pays voisins provoquant ainsi une émigration des travailleurs des pays du golf. Taux de pénétration des importations Le taux de pénétration du marché intérieur représente la part des achats effectués à l’étranger dans la consommation du marché intérieur (demande intérieure). D’où TP = 100*((importations) / (production + importations – exportations)) Le taux de pénétration à l’importation est un indicateur important pour mesurer la compétitivité sur le marché intérieur dans la mesure où la compétitivité est évaluée par la proportion avec laquelle la demande intérieure est assurée par des biens importés ou par des biens nationaux. Figure 6: Taux de pénétration des importations 30,00 25,00 20,00 AGR IND 15,00 SER Total 10,00 5,00 0,00 2000/2001 2006/2007 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. Nous notons que le taux de pénétration à l’importation pour l’économie égyptienne, en général, en 2007 (19) est supérieur à celui en 2001 (14). Ce qui signifie que l’économie égyptienne est devenue plus dépendante des biens importés en 2007 qu’en 2001 pour 82 satisfaire sa demande intérieure. Alors que, au niveau des biens agricoles, ce taux a diminué entre 2001 et 2007 passant de 15 à 8. Le degré d’ouverture de l’économie sur l’extérieur (Ouv) Pour juger du degré d’ouverture de l’économie égyptienne sur l’extérieur en 2001 par rapport celui en 2007, on calcule le ratio suivant pour les deux années : Ouv = 100*(1/2)*(Importations + exportations) / PIB Figure 7: Le degré d’ouverture de l’économie sur l’extérieur (Ouv) Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. Le degré d’ouverture de l’économie égyptienne en 2007 (33 %) est plus élevé que celui en 2001 (19.9 %). Ce qui signifie que l’économie égyptienne est devenue plus ouverte aux marchés internationaux en 2007. Ceci s’explique par les progrès notables réalisés dans les programmes de privatisation et de libération des marchés que le gouvernement a initiés dans les années 1990s. Les sources fiscales (taxes directes – taxes indirectes) En 2001, nous notons que les taxes indirectes ont représenté la source fiscale la plus importante (43 %) suivie par les taxes directes (39 %) et en fin les droits de douane (17.5 83 %). Par contre, en 2007, nous trouvons que la source fiscale la plus importante est celle qui provient des taxes directes (50.5 %) suivies des taxes indirectes au deuxième rang (40.5 %) et en fin les droits de douane qui ont beaucoup diminué du fait du progrès dans l’application des conditions de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Figure 8: Les sources fiscales 60,00 50,00 40,00 Taxes Indirectes Droits Douanes 30,00 Taxes Directes 20,00 10,00 0,00 2000/2001 2006/2007 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. Les subventions (taxes négatives) Le gouvernement égyptien a visé en 2001 à subventionner ou encourager certains secteurs, mais ces subventions étaient presque totalement dirigées aux secteurs des services, soit 56.75 % des subventions totales de l’année étaient orientées aux services sociaux, 35.4 % aux autres services productifs et 6.1 % aux services de transports et des communications. Alors que les secteurs industriels ont nominalement profité de ces subventions telles que le secteur des industries alimentaires qui a capté 1.54 % et celui de construction et électricité qui a reçu 0.23 % des subventions totales. De plus, aucune subvention n’a été accordée au secteur agricole durant cette année. 84 Figure 9: Les subventions en 2000/2001 60,00 50,00 FOOD-IND 40,00 CONST&ELECTR TRANSP&COM 30,00 OTR PROD-SER SOC-SER 20,00 10,00 0,00 2000/2001 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. Par contre, en 2007, le plan des subventions a été trop changé. Or les subventions ont presque été totalement allouées aux secteurs industriels tels que le secteur de « gas oil (solar) » qui en a tiré 29.4 %, celui de « food & tob » a reçu 23.2 %. Figure 10: Les subventions en 2006/2007 30,00 AGRICLT 25,00 NAT GAZ 20,00 FOOD & TOB OTR CHEMICAL 15,00 FUEL OIL (MAZOT) GAS OIL (SOLAR) 10,00 LPG GAZOLINE 5,00 0,00 2006/2007 Source : Calcul à partir des MCS 2000/2001 et MCS 2006/2007. 85 Le reste, presque la moitié, des subventions totales dans cette année a été alloué de façon inégale entre les secteurs industriels comme dans le tableau ci-dessus et le secteur agricole (0.8 %). Aucune subvention n’a été accordée aux secteurs des services en 2007. 86 Annexe B : Résultats des simulations Les tableaux ci-dessous résument les résultats de simulation d'un choc positif de 30% sur l’investissement public (IT_PUB) selon les modes du financement suivants : 1. Le crédit intérieur, 2. Les taxes indirectes, 3. L’épargne étrangère. Tableau B-1 : Indices Macroéconomiques globaux État de Référence Simulation (1) Crédit Intérieur Simulation (2) Taxes Indirectes Simulation (3) Épargne Étrangère Valeur / Volume Variation en % Variation en % Variation en % PIB au prix du marché (PIB_PM) 779647,79 0,72 1,08 2,25 PIB au prix de base (PIB_PB) 723029,79 0,71 0,27 2,16 Demande totale du travail (LD) 237417,99 0,84 0,42 2,86 Offre totale du travail (LS) 265568,22 0,00 0,00 0,00 Taux du chômage (UR) 0,11 -7,04 -3,54 -24,09 Déflateur du PIB (PIXGDP) 1,00 -1,41 -1,70 -0,64 Indice de prix de la consommation (PIXCON) Indice de prix des dépenses publiques (PIXGVT) Indice de prix de l’investissement public (PIXINVG) Indice de prix de l'investissement (PIXINV) Taux de change, le numéraire (e) 1,00 -1,18 -0,82 -0,55 1,00 -0,76 -0,38 -0,30 1,00 -0,88 -0,05 0,09 1,00 -0,88 -0,05 0,09 1,00 0,00 0,00 0,00 Dépenses Publiques (G) 132817,97 0,00 0,00 0,00 Investissement total (IT) 155300,01 2,08 4,85 10,34 Investissement Privé (IT_PRI) 130141,41 -3,10 0,00 6,51 25158,60 30,00 30,00 30,00 156546,72 0,00 0,00 0,00 Définitions Investissement Public (IT_PUB) stock du capital public (KG) 87 Tableau B-2 : prix État de Référence Définitions Valeur / Volume Simulation 1 Crédit Intérieur Variation en % Simulation 2 Taxes Indirectes Variation en % Simulation 3 Épargne Étrangère Variation en % Taux de salaire (W) Taux de rendement du capital 1 0 0 0 R AGR 1 0,124 -0,519 1,263 R IAA 1 0,262 -0,538 1,273 R ICH 1 0,473 -0,252 0,266 R TEX 1 0,072 -1,564 0,83 R IRN 1 1,513 1,247 2,222 R CON 1 1,13 2,429 7,585 R INMT 1 0,827 -0,009 1,836 R IMT 1 1,9 2,225 4,562 R IGM 1 1,429 1,863 3,893 R AIND 1 1,018 0,545 2,499 R ELC 1 -0,054 0,256 4,686 R TEC 1 0,502 0,062 1,278 R HER 1 0,474 -1,232 0,45 R SER 1 0,458 0,1 1,662 R ADM 1 0 0 0 PVA AGR 1 -1,906 -2,472 -0,903 PVA IAA 1 -1,819 -2,416 -1,066 PVA ICH 1 -1,657 -2,205 -1,813 PVA TEX 1 -1,981 -2,742 -1,632 PVA IRN 1 -0,593 -0,842 0,072 PVA CON 1 -1,581 -1,087 0,817 PVA INMT 1 -1,587 -2,019 -1,068 PVA IMT 1 -0,611 -0,372 1,338 PVA IGM 1 -1,498 -1,343 -0,624 PVA AIND 1 -1,303 -1,633 -0,274 PVA ELC 1 -2,053 -1,831 1,308 PVA TEC 1 -1,612 -1,964 -0,992 PVA HER 1 -1,648 -2,969 -1,666 PVA SER 1 -1,756 -1,958 -1,081 PVA ADM 1 0 Prix de la valeur ajoutée Prix au Producteur 88 PT AGR 1 -1,731 -2,142 -0,816 PT IAA 1 -1,384 -1,608 -0,659 PT ICH 1 -0,724 -0,629 -0,331 PT TEX 1 -1,282 -0,895 -0,799 PT IRN 1 -0,617 -0,734 0,039 PT CON 1 -1,111 -0,597 0,479 PT INMT 1 -0,998 -0,876 -0,523 PT IMT 1 -0,704 -0,367 0,474 PT IGM 1 -0,863 -0,606 -0,276 PT AIND 1 -0,792 -0,618 -0,097 PT ELC 1 -0,839 -0,706 0,445 PT TEC 1 -1,26 -1,458 -0,657 PT HER 1 -1,406 -1,413 -0,951 PT SER 1 -1,526 -1,567 -0,887 PT ADM 1 -0,757 -0,38 -0,302 PC AGR 1,004 -1,611 -1,954 -0,748 PC IAA 1,028 -1,107 -1,035 -0,512 PC ICH 1,029 -0,312 -0,165 -0,002 PC TEX 1,127 -1,144 0,455 -0,685 PC IRN 1,019 -0,441 -0,361 0,195 PC CON 1,074 -1,073 0,283 0,462 PC INMT 1,159 -0,419 1 -0,099 PC IMT 1,048 -0,278 0,047 0,548 PC IGM 1,027 -0,19 -0,071 -0,029 PC AIND 1,068 -0,376 -0,051 0,046 PC ELC 1,011 -0,839 -0,565 0,446 PC TEC 1,035 -1,184 -0,994 -0,465 PC HER 1,085 -1,605 -0,787 -0,869 PC SER 1,059 -1,385 -0,723 -0,753 1 -0,757 -0,38 -0,302 PD AGR 1,004 -1,745 -2,119 -0,81 PD IAA 1,021 -1,392 -1,368 -0,645 PD ICH 1,008 -0,557 -0,374 -0,003 PD TEX 1,11 -1,293 0,348 -0,774 PD IRN 1,015 -0,538 -0,483 0,238 PD CON 1,072 -1,111 0,262 0,479 Prix au produit composite PC ADM Prix de marché 89 PD INMT 1,121 -0,916 0,539 -0,216 PD IMT 1,008 -0,536 0,001 1,066 PD IGM 1,004 -0,814 -0,478 -0,124 PD AIND 1,018 -0,736 -0,321 0,09 PD ELC 1,011 -0,839 -0,565 0,446 PD TEC 1,035 -1,309 -1,145 -0,515 PD HER 1,085 -1,605 -0,787 -0,869 PD SER 1,059 -1,551 -0,896 -0,844 1 -0,757 -0,38 -0,302 PD ADM Prix au producteur du produit vendu localement PL AGR 1 -1,745 -2,164 -0,81 PL IAA 1 -1,392 -1,625 -0,645 PL ICH 1 -0,557 -0,475 -0,003 PL TEX 1 -1,293 -0,918 -0,774 PL IRN 1 -0,538 -0,678 0,238 PL CON 1 -1,111 -0,597 0,479 PL INMT 1 -0,916 -0,839 -0,216 PL IMT 1 -0,536 -0,096 1,066 PL IGM 1 -0,814 -0,529 -0,124 PL AIND 1 -0,736 -0,552 0,09 PL ELC 1 -0,839 -0,706 0,446 PL TEC 1 -1,309 -1,577 -0,515 PL HER 1 -1,605 -1,784 -0,869 PL SER 1 -1,551 -1,602 -0,844 PL ADM 1 -0,757 -0,38 -0,302 PM AGR 1,006 0 0,045 0 PM IAA 1,056 0 0,261 0 PM ICH 1,056 0 0,102 0 PM TEX 1,272 0 1,278 0 PM IRN 1,037 0 0,196 0 PM CON 1,141 0 0,865 0 PM INMT 1,193 0 1,389 0 PM IMT 1,094 0 0,097 0 PM IGM 1,034 0 0,052 0 PM AIND 1,124 0 0,232 0 PM TEC 1,035 0 0,439 0 PM SER 1,059 0 0,717 0 Prix du produit importé 90 Prix des produits exportés PE AGR 1 -1,377 -1,559 -0,962 PE IAA 1 -1,221 -1,263 -0,948 PE ICH 1 -0,908 -0,8 -0,695 PE TEX 1 -1,161 -0,645 -1,068 PE IRN 1 -0,838 -0,892 -0,522 PE INMT 1 -1,149 -0,942 -1,087 PE IMT 1 -1,03 -0,89 -0,682 PE IGM 1 -1,269 -1,241 -1,539 PE AIND 1 -1,01 -0,873 -0,819 PE ELC 1 -0,92 -0,885 -0,751 PE TEC 1 -1,17 -1,24 -0,921 PE HER 1 -1,246 -1,116 -1,017 PE SER 1 -1,341 -1,306 -1,21 PCI AGR 1,032 -1,072 -0,894 -0,485 PCI IAA 1,02 -1,184 -1,237 -0,472 PCI ICH 1,032 -0,512 -0,272 0,005 PCI TEX 1,069 -1,04 -0,256 -0,511 PCI IRN 1,03 -0,68 -0,448 -0,051 PCI CON 1,047 -0,712 -0,182 0,193 PCI INMT 1,073 -0,459 0,173 -0,023 PCI IMT 1,042 -0,754 -0,364 0,011 PCI IGM 1,044 -0,554 -0,248 -0,107 PCI AIND 1,048 -0,612 -0,259 -0,035 PCI ELC 1,023 -0,455 -0,349 0,171 PCI TEC 1,024 -0,501 -0,367 0,063 PCI HER 1,053 -1,298 -0,719 -0,631 PCI SER 1,046 -0,895 -0,495 -0,357 PCI ADM 1,053 -1,192 -0,597 -0,476 Simulation 1 Crédit Intérieur Variation en % Simulation 2 Taxes Indirectes Variation en % Simulation 3 Épargne Étrangère Variation en % Prix de consommation intermédiaire Tableau B-3 : Production et Facteurs Définitions État de Référence Valeur / Volume Productivité totale des facteurs B_VA_KG AGR 1,517 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG IAA 1,809 2,056 2,056 2,056 91 B_VA_KG ICH 1,791 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG TEX 1,998 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG IRN 1,299 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG CON 1,97 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG INMT 1,998 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG IMT 1,817 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG IGM 1,955 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG AIND 1,873 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG ELC 1,854 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG TEC 1,71 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG HER 1,764 2,056 2,056 2,056 B_VA_KG SER 1,984 2,056 2,056 2,056 XST AGR 119465,06 2,075 1,975 2,252 XST IAA 155840,37 2,151 1,859 2,52 XST ICH 62908,38 2,22 1,968 2,148 XST TEX 55571,57 2,114 0,792 2,727 XST IRN 161439,53 2,15 2,133 2,194 XST CON 74606,16 3,104 4,312 9,121 XST INMT 6101,82 2,652 2,049 3,379 XST IMT 31411,03 2,763 2,884 3,749 XST IGM 20434,16 3,432 3,851 5,812 XST AIND 38119,83 2,5 2,294 3,144 XST ELC 41062,18 2,033 2,161 3,98 XST TEC 105770,35 2,196 2,073 2,411 XST HER 79676,55 2,208 1,658 2,201 XST SER 316494,69 2,353 2,121 3,134 XST ADM 132817,97 0,763 0,381 0,303 VA AGR 94753,12 2,075 1,975 2,252 VA IAA 52010,21 2,151 1,859 2,52 VA ICH 11710,33 2,22 1,968 2,148 VA TEX 14291,24 2,114 0,792 2,727 VA IRN 139527,9 2,15 2,133 2,194 VA CON 34222,96 3,104 4,312 9,121 VA INMT 2919,47 2,652 2,049 3,379 VA IMT 10952,82 2,763 2,884 3,749 VA IGM 6684,74 3,432 3,851 5,812 Productions Valeur ajoutée 92 VA AIND 9961,81 2,5 2,294 3,144 VA ELC 9880 2,033 2,161 3,98 VA TEC 72236,5 2,196 2,073 2,411 VA HER 24565,4 2,208 1,658 2,201 VA SER 231813,3 2,353 2,121 3,134 VA ADM 48417,99 0,763 0,381 0,303 LD AGR 9642,22 0,185 -0,778 1,901 LD IAA 12396,93 0,394 -0,806 1,916 LD ICH 2658,56 0,71 -0,378 0,399 LD TEX 7545,36 0,108 -2,337 1,247 LD IRN 5688,39 2,277 1,877 3,351 LD CON 20741,69 1,699 3,665 11,59 LD INMT 1374,3 1,243 -0,014 2,767 LD IMT 2670,28 2,864 3,356 6,921 LD IGM 4203,69 2,151 2,807 5,895 LD AIND 2841,95 1,53 0,819 3,771 LD ELC 2664,3 -0,081 0,384 7,11 LD TEC 13145,52 0,754 0,094 1,923 LD HER 5176,34 0,711 -1,843 0,676 LD SER 98250,47 0,688 0,15 2,504 LD ADM 48417,99 0,763 0,381 0,303 KD AGR 85110,9 0 0 0 KDIAA 39613,28 0 0 0 KD ICH 9051,77 0 0 0 KD TEX 6745,88 0 0 0 KD IRN 133839,51 0 0 0 KD CON 13481,27 0 0 0 KD INMT 1545,17 0 0 0 KD IMT 8282,54 0 0 0 KD IGM 2481,05 0 0 0 KD AIND 7119,86 0 0 0 KD ELC 7215,7 0 0 0 KD TEC 59090,98 0 0 0 KD HER 19389,06 0 0 0 KD SER 133562,83 0 0 0 Main d'œuvre Capital Consommation intermédiaire 93 CI AGR 24284,819 2,075 1,975 2,252 CI IAA 111050,633 2,151 1,859 2,52 CI ICH 49998,225 2,22 1,968 2,148 CI TEX 38614,75 2,114 0,792 2,727 CI IRN 51101,107 2,15 2,133 2,194 CI CON 38571,89 3,104 4,312 9,121 CI INMT 2966,61 2,652 2,049 3,379 CI IMT 19641,859 2,763 2,884 3,749 CI IGM 13168,48 3,432 3,851 5,812 CI AIND 26857,179 2,5 2,294 3,144 CI ELC 30495,063 2,033 2,161 3,98 CI TEC 32736,086 2,196 2,073 2,411 CI HER 52354,499 2,208 1,658 2,201 CI SER 80971,422 2,353 2,121 3,134 CI ADM 80189,193 0,763 0,381 0,303 Tableau B-4 : Revenu et Épargne État de Référence Simulation 1 Crédit Intérieur Simulation 2 Taxes Indirectes Simulation 3 Épargne Étrangère Valeur / Volume Variation en % Variation en % Variation en % Ménages urbain (YHHU) 495144,16 0,296 0,06 1,617 Ménages rural (YHHR) 351473,11 0,296 0,057 1,583 Entreprises (YF) 914486,89 0,202 -0,015 1,262 Gouvernement (YG) 279863,55 0,188 2,136 1,64 441376,87 0,296 0,06 1,617 309160,14 0,296 0,057 1,583 872839,13 0,178 -0,029 1,234 10070,6 0,296 0,06 1,617 5989,64 0,296 0,057 1,583 41647,76 0,704 0,272 1,849 Définitions Revenu Total Revenu Disponible Ménages urbain (YDHHU) Ménages rural (YDHHR) Entreprises (YDF) Taxes Directes Ménages urbain (TDHHU) Ménages rural (TDHHR) Entreprises (TDF) 94 Épargne Ménages urbain (SHHU) 44070,1 0,296 0,06 1,617 27587,15 0,296 0,057 1,583 140795,74 0,178 -0,029 1,234 -41815 -6,599 -18,009 -13,436 TIC AGR 441,15 0,13 12,397 1,371 TIC IAA 3863,16 0,423 12,711 1,751 TIC ICH 468,56 1,742 14,69 2,816 TIC TEX 6331,7 0,62 12,576 1,89 TIC IRN 2241,72 1,662 14,517 2,89 TIC CON 5551,69 1,92 17,041 9,662 TIC INMT 1044,27 1,373 13,809 3,67 TIC IMT 301,32 2,295 16,623 6,64 TIC IGM 315,64 2,051 16,334 5,904 TIC AIND 1083,18 1,495 14,696 3,67 TIC ELC 456,54 1,177 14,527 4,447 TIC TEC 2674,48 0,631 12,979 2,125 TIC HER 3037,85 0,163 11,878 1,48 TIC SER 18436,74 0,546 13,17 2,258 TIM AGR 20,7 -1,483 -2,435 0,613 TIM IAA 1295,49 -0,689 -1,458 1,231 TIM ICH 1193,86 1,424 1,315 2,815 TIM TEX 853,41 -0,532 -1,097 1,192 TIM IRN 549,71 1,213 0,869 3,09 TIM CON 162,47 0,827 3,07 10,169 TIM INMT 286,62 0,948 0,418 3,568 TIM IMT 1526,42 2,011 3,246 7,224 TIM IGM 1739,78 1,858 2,915 5,873 TIM AIND 2741,54 1,113 1,304 3,718 TIP AGR -342 0,308 -0,209 1,418 TIP IAA -9476 0,738 0,222 1,844 TIP ICH -391,24 1,48 1,326 1,81 TIP IRN -30708,76 1,519 1,384 2,233 Ménages rural (SHHR) Entreprises (SF) Gouvernement (SG) Taxes Indirectes sur les Produits Droits de Douane sur les Produits Taxes de Production (Subventions) 95 Tableau B-5 : Demande Définitions État de Référence Valeur / Volume Simulation 1 Crédit Intérieur Variation en % Simulation 2 Taxes Indirectes Variation en % Simulation 3 Épargne Étrangère Variation en % Consommation des Ménages Urbains C AGR,HU 25307,904 1,209 1,129 1,555 C IAA,HU 92353,096 1,533 1,107 2,271 C ICH,HU 4692,521 0,961 0,485 1,902 C TEX,HU 20854,979 1,56 0,05 2,397 C IRN,HU 3843,182 1,054 0,624 1,76 C INMT,HU 2284,494 1,038 -0,329 1,971 C IMT,HU 643,633 0,937 0,336 1,508 C IGM,HU 2637,398 0,874 0,42 1,921 C AIND,HU 11608,822 1,007 0,405 1,867 C ELC,HU 6908,945 1,339 0,77 1,58 C TEC,HU 22233,397 1,517 1,028 2,135 C HER,HU 20848,946 1,809 0,886 2,416 C SER,HU 59658,998 1,656 0,843 2,336 273876,317 1,496 0,872 2,173 Total (CTHHU) Consommation des Ménages Ruraux C AGR,HR 24877,836 1,215 1,149 1,537 C IAA,HR 90353,833 1,54 1,135 2,242 C ICH,HR 2993,331 0,966 0,511 1,872 C TEX,HR 16344,689 1,567 0,073 2,369 C IRN,HR 1823,461 1,059 0,65 1,73 C INMT,HR 2508,345 1,043 -0,308 1,942 C IMT,HR 376,504 0,941 0,36 1,476 C IGM,HR 1290,547 0,879 0,444 1,891 C AIND,HR 7487,769 1,012 0,43 1,837 C ELC,HR 5041,527 1,346 0,796 1,549 C TEC,HR 22181,428 1,524 1,055 2,108 C HER,HR 13849,409 1,818 0,912 2,39 C SER,HR 30079,417 1,664 0,868 2,309 219208,095 1,493 0,932 2,131 Total (CTHHR) Demande Intermédiaire Totale des Produits DIT AGR 74162,294 2,137 1,857 2,483 DIT IAA 2859,593 1,891 1,487 1,898 DIT ICH 48594,677 2,223 1,973 2,73 96 DIT TEX 18907,287 2,171 1,327 2,719 DIT IRN 138774,205 2,155 2,052 2,721 DIT CON 10006,405 1,979 2,357 4,66 DIT INMT 3571,281 2,819 3,222 6,21 DIT IMT 28647,764 2,706 3,013 5,099 DIT IGM 42748,838 2,354 2,18 3,171 DIT AIND 31491,175 2,296 2,196 3,443 DIT ELC 27511,999 2,283 2,578 4,705 DIT TEC 29706,906 2,222 1,964 2,82 DIT HER 868,795 1,162 0,833 0,921 DIT SER 195150,598 1,87 1,513 2,179 Demande des biens d'investissement INV AGR 414,585 3,746 6,94 11,167 INV IAA 509,738 3,217 5,947 10,904 INV ICH 1521,822 2,394 5,023 10,338 INV TEX 626,825 3,256 4,375 11,097 INV IRN 126,262 2,527 5,229 10,122 INV CON 67107,755 3,181 4,554 9,828 INV IMT 8742,039 2,359 4,801 9,735 INV IGM 30202,998 2,269 4,925 10,368 INV AIND 5915,244 2,46 4,904 10,285 INV ELC 1541,358 2,938 5,445 9,846 INV TEC 1807,649 3,298 5,903 10,852 INV SER 28299,157 3,508 5,614 11,174 Demande des produits locaux sur le marché intérieur DD AGR 115075,66 2,047 1,928 2,264 DD IAA 148522,73 2,135 1,824 2,549 DD ICH 32966,67 2,564 2,285 2,821 DD TEX 50893,52 2,091 0,745 2,778 DD IRN 118844,98 2,312 2,25 2,601 DD CON 74606,16 3,104 4,312 9,121 DD INMT 3939,57 2,823 2,125 4,017 DD IMT 20643,38 3,113 3,444 4,975 DD IGM 18206,42 3,536 4,013 6,136 DD AIND 30208,87 2,617 2,431 3,531 DD ELC 41003,83 2,034 2,162 3,983 DD TEC 68607,85 2,095 1,827 2,705 DD HER 35567,15 1,797 0,895 2,37 97 DD SER 279214,89 2,301 2,048 3,223 DD ADM 132817,97 0,763 0,381 0,303 Demande du Produit Composite Q AGR 124762,62 1,77 1,585 2,135 Q IAA 186076,26 1,546 1,139 2,275 Q ICH 57802,35 2,06 1,856 2,818 Q TEX 56733,78 1,784 0,53 2,593 Q IRN 144567,11 2,113 1,999 2,69 Q CON 77114,16 3,025 4,269 9,157 Q INMT 8364,12 1,8 1,193 3,772 Q IMT 38409,94 2,58 3,349 6,059 Q IGM 76879,78 2,245 3,169 5,934 Q AIND 56503,01 1,878 1,878 3,623 Q ELC 41003,83 2,034 2,162 3,983 Q TEC 75929,38 1,837 1,518 2,603 Q HER 35567,15 1,797 0,895 2,37 Q SER 313188,17 1,958 1,694 3,034 Q ADM 132817,97 0,763 0,381 0,303 Valeur / Volume Simulation 1 Crédit Intérieur Variation en % Simulation 2 Taxes Indirectes Variation en % Simulation 3 Épargne Étrangère Variation en % IM AGR 9686,96 -1,483 -2,435 0,613 IM IAA 37553,53 -0,689 -1,458 1,231 IM ICH 24835,68 1,424 1,315 2,815 IM TEX 5840,26 -0,532 -1,097 1,192 IM IRN 25722,13 1,213 0,869 3,09 IM CON 2508 0,827 3,07 10,169 IM INMT 4424,55 0,948 0,418 3,568 IM IMT 17766,56 2,011 3,246 7,224 IM IGM 58673,36 1,858 2,915 5,873 IM AIND 26294,14 1,113 1,304 3,718 IM TEC 7321,53 -0,56 -1,358 1,65 IM SER 33973,28 -0,846 -1,194 1,487 4389,4 2,812 3,192 1,952 Tableau B-6 : Commerce International Définitions État de Référence Importations Exportations EX AGR 98 EX IAA 7317,64 2,488 2,574 1,924 EX ICH 29941,71 1,841 1,619 1,404 EX TEX 4678,05 2,364 1,302 2,171 EX IRN 42594,55 1,697 1,809 1,052 EX INMT 2162,25 2,339 1,912 2,21 EX IMT 10767,65 2,091 1,805 1,377 EX IGM 2227,74 2,587 2,529 3,15 EX AIND 7910,96 2,051 1,769 1,659 EX ELC 58,35 1,866 1,794 1,519 EX TEC 37162,5 2,382 2,526 1,868 EX HER 44109,4 2,54 2,27 2,065 EX SER 37279,8 2,737 2,663 2,464 15337,98 0 0 -49,208 Solde du Compte Courant (CAB) 99 Annexe C : paramètres Équations, Ensembles, C-1 : Équations Nombre total = 771 équation Production VA j v j XST j CI j ioXST j _ KG VA j BVA VA j j LD VA j j 1 VA j KD VA j j 1 j VA = VA j (KG + IT_PUB) VA j = LD j (avec un seul facteur de production; le travail) VA Rj j LD j VA 1 j W VA j KD j DIi , j aiji , j CI j Revenu et Épargne Ménages YH h YHLh YHTRh ∑ LD j YHLh YHTRh TRh, ag ag YDH h YH h TDHh TRgvt,h CTH h YDH h SH h TRagng,h agng SH h PIXCON sh0h sh1h YDH h Firmes YF f YFK f YFTR f variables et 100 ∑ YFTR f TR f ,ag ag YDFf YF f TDFf SFf YDFf TRag, f ag Gouvernement YG TDHT TDFT TITP TPRCTS YGTR TDHT TDHh h TDFT TDFf f TIPT TIPj j TPRCTS TICT TIMT TICT TICi i TIMT TIM m m YGTR TRgvt,agng agng TDHh PIXCON ttdh 0h ttdh1h YH h TDFf PIXCON ttdf 0 f ttdf 1 f YFK f TIPj ttip j PPj XST j ( TIM m ttim m PWM m eIM m SG YG TRagng, gvt G agng Reste du monde YROW e PWM m IM m TRrow,agd m agd ) 101 SROW YROW PE x EXD x TRagd,row x agd SROW CAB Transferts TRagng,h TR agng, h YDH h TRgvt,h PIXCON tr 0h tr1h YH h TRag, f TR ag , f YDFf 0 TRagng, gvt PIXCON TRagng , gvt 0 TRagd,row PIXCON TRagd , row Demande LES MIN Ci ,h PCi CiMIN , h PCi i , h CTH h Cij , h PCij ij PC i CGi iGVT G DITi DIi , j j Offres de production et commerce international XT j ,i XST j B jXT jXT,i XS j ,i XS j ,i XST j B XS j , x B XT XT 1 j j X j,x X j,x XS j ,nx DS j ,nx 1 jXT Pj ,i XT j ,i PT j XT j EX j , x 1 Xj , x X j,x DS Xj , x j,x 1 jx, x 102 EX j , x 1 jX, x PE x X j , x PLx Xj , x DS j , x (Si les exportations sont nulles) (Si la demande locale est nulle) ePWX x EXD x EXD PE x O x Qm B IM M m M m mM m xXD 1 M m DD mM m 1 mM Qnm DDnm M PDm IM m m M 1 m PM m mM DDm Prix Production PPj PVA jVA j PCI j CI j XST j PT j 1 ttip j PPj PCI j PVA j PC DI i i, j i CI j W j LD j R j KD j VA j Commerce international Pj , x PE x EX j , x PLx DS j , x XS j , x Pj ,nx PLnx ( ) ( )( ) 103 PM m IM m PDm DDm Qm PCm PCnm PDnm Indices des prix PVA VAO PVA VA PVAO VAO PVAO VA j j j j PIXGDP j j j j j PC C PIXCON PC C 0 i ,h i i h 0 ij ij 0 ij ,h h PCi PIXINV 0 i PCi iINV PC i PIXINVG 0 i PC i PCi PIXGVT 0 i PCi iINVG iGVT Équilibre Qi Ci ,h CGi _ INVi DITi h ∑ KD j ( ) KS j IT SH h SFf SG SROW h f ( DS j ,i EX j ,x DDi j j EXD x j j ) j 104 Produit intérieur brut GDPBP PVA jVA j TIPT j GDPMP GDPBP TPRCTS GDPIP Wl LDl , j Rk , j KDk , j TIPT TPRCTST l, j k, j ∑ [∑ ] ∑ ∑ ------------------------------------------------C-2 : Ensembles Industries et Produits Tous les secteurs: j, jj J = AGR, IAA, ICH, TEX, IRN, CON, INMT, IMT, IGM, AIND, ELC, TEC, HER, SER, ADM Tous les produits: j, ij I = AGR, IAA, ICH, TEX, IRN, CON, INMT, IMT, IGM, AIND, ELC, TEC, HER, SER, ADM Produits importés: m M I; M = AGR, IAA, ICH, TEX, IRN, CON, INMT, IMT, IGM, AIND, TEC, SER Produits non importés: nm NM I; NM = ELC, HER, ADM; NM M = Produits exportés: x X I; X = AGR, IAA, ICH, TEX, IRN, INMT, IMT, IGM, AIND, ELC, TEC, HER, SER Produits non exportées: nx NX I; NX = CON, ADM; NX X = Agents Tous les agents: ag, agi AG = H F GVT, ROW = HHU, HHR, FIRM, GVT, ROW Catégories de ménages: h, hi H AG = HHU, HHR Catégories d'entreprises: f, fi F AG = FIRM Agent non gouvernemental: agng AGNG AG = H F ROW = HHU, HHR, FIRM, ROW Agents domestiques: agd AGD AG = H F GVT = HHU, HHR, FIRM, GVT 105 Où : AGR : IAA : ICH : TEX : IRN : CON : INMT : IMT : IGM : AIND : ELC : TEC : HER : SER : ADM : HHU : HHR : FIRM : GVT : ROW : Agriculture Industries Agro -Alimentaires Industries Chimiques Industries de Textile Industries des Ressources Naturelles Industries de Construction Industries Non- Métalliques Industries Métalliques Industries du Génie et Machines Autres Industries Électricité Transports et Communications Hôtels et Restauration Autres Services Administration Publique Ménages Urbains Ménages Ruraux Firmes Gouvernement Reste du Monde ------------------------------------------------C-3 : Variables Variables endogènes (Nombre total = 771 variable) Variables (volume) Ci ,h : Consommation du bien i par le ménage h CGi : CI j : Consommation publique du bien i DDi Demande intérieure du produit i, produit localement Consommation intermédiaire totale de la branche j DIi , j : Consommation intermédiaire du produit i par la branche j DITi : DS j ,i : EX j , x : Demande intermédiaire totale du produit i EXDx : IM m : Demande mondiale d’exportations du produit x Offre du produit i par le secteur j pour le marché intérieur Quantité exportée du produit x par le secteur j Quantité importée du produit m 106 INVi : Demande totale du produit i pour fins d'investissement (FBCF)31 LD j : Demande privée du produit i pour fins d'investissement Demande publique du produit i pour fins d'investissement Productivité des facteurs de production Demande de la main-d'œuvre par le secteur j : : : Qi : VA j : Taux du chômage Quantité demandée du produit composite i XS j ,i : Production du produit i par le secteur j XST j : Production totale du secteur j Valeur ajoutée du secteur j Variables prix Pj ,i : Prix de base de la production du secteur j, pour le produit i PCi : PCI j : PD j : Prix d'achat du produit composite i, incluant toutes les taxes PE x : PIXCON : PIXGDP : PIXGVT : PIXINV : PIXINVG : PLi : PM m : PPj : PT j : PVA j : Rj : Indice de prix des consommations intermédiaires du secteur j Prix du produit local i vendu sur le marché local incluant toutes les taxes Prix reçu pour le produit exporté x Indice de prix de la consommation Indice de prix (déflateur du PIB) Indice de prix des dépenses publiques Indice de prix de l'investissement Indice de prix de l'investissement public Prix du produit local i excluant les taxes sur les produits (prix au producteur) Prix du produit importé m, incluant les douanes et les taxes indirectes Coût unitaire du secteur j excluant les taxes sur la production Prix de base de la production du secteur j Prix de la valeur ajoutée du secteur j, incluant les taxes liées directement à l'utilisation du capital et du travail Taux de rémunération du capital du secteur j Variables (valeur) 31 CTH h : Budget de consommation de ménage h GDPBP : GDPFD : GDPIB : PIB au prix de base PIB au prix d'achat du point de vue de la demande finale PIB au prix du marché (en fonction du revenu) Étant donné, la variation du stock de capital de l’année 2006/2007 est nulle. 107 GDPMP : : : SF f : PIB aux prix du marché Investissement total Investissement privé Épargne des entreprises f SG : SH h : SROW : TDFf : TDFT : TDHh : TDHT : TICi : TICT : TIM m : Épargne du gouvernement Épargne du ménage h TIMT : TIPj : Recettes totales des tarifs douaniers Recettes provenant des taxes sur la production du secteur j (des subventions dans notre modèle) Recettes totales de taxes sur la production (des subventions dans notre modèle) Recettes totales des taxes sur les produits et les importations Transferts de l'agent agj à l'agent ag TIPT : TPRCTS : TRag,agj : YDFf : YDH h : YF f : Épargne du reste de monde Recettes provenant des taxes directes sur le revenu des entreprises f Recettes totales des taxes directes sur le revenu des entreprises Recettes provenant des taxes directes sur le revenu du ménage h Recettes totales des taxes directes sur le revenu des ménages Recettes provenant des taxes indirectes sur le produit i Recettes totales des taxes indirectes sur les produits Recettes provenant des tarifs douaniers sur le produit m Revenu disponible des entreprises f Revenu disponible du ménage h Revenu total des entreprises f YFK f : Revenu des entreprises f provenant du capital YFTR f : Revenu des entreprises f provenant des transferts YG : YGTR : YH h : YHLh : YHTRh : YROW : Revenu total du gouvernement Revenu du gouvernement provenant des transferts Revenu total du ménage h Revenu du ménage h provenant du travail Revenu du ménage h provenant des transferts Revenu du reste de monde Variables exogènes CiMIN : ,h Consommation minimale du produit i par le ménage h KD j : Demande du capital par le secteur j KS : : Offre du capital Stock initial du capital public 108 LS : e : Offre du travail Taux de change32; le prix de la monnaie étrangère en termes de monnaie locale Prix mondial du produit importé m (exprimés en monnaie étrangère) PWM m : PWX x : W: CAB : G : : Prix mondial de produits exportés x (exprimés en monnaie étrangère) Taux de salaire du travail Solde du compte courant Dépenses publiques courantes sur les biens et les services Investissement public ------------------------------------------------C-4 : Paramètres aiji , j : Coefficient (Leontief - consommation intermédiaire) BmM : Paramètre d'échelle (CES - produit composite) BVA j : Paramètre d'échelle (CES - valeur ajoutée) B jX, x : Paramètre d'échelle (CET - exportations et ventes locales) B jXT : Paramètre d'échelle (CET - production totale) mM : Paramètre de répartition (CES - produit composite) : VA j Paramètre de répartition (CES - la valeur ajoutée) j,Xx : Paramètre de répartition (CET - exportations et ventes locales) j,XTi : : Paramètre de répartition (CET - production totale) Élasticité-prix des transferts et des paramètres indexés : iGVT : Part du produit i dans le total des dépenses publiques courantes en biens et services iINV : Part du produit i dans les dépenses totales d'investissement : Part du produit i dans les dépenses totales d’investissement privé : Part du produit i dans les dépenses totales d'investissement public i,LES h : TR ag,agj WL h : mM : Part marginale du produit i dans le budget de consommation du ménage h Coefficient (Leontief - consommation intermédiaire totale) io j : 32 Paramètre de Frisch (fonction LES) : Paramètre de répartition (fonctions des transferts) Part du revenu de travail reçue par le ménage h Paramètre d'élasticité (CES - produit composite); 1 mM Le taux de change (e) est le numéraire du modèle. 109 VA j : Paramètre d'élasticité (CES - valeur ajoutée); 1 VA j j,Xx : Paramètre d'élasticité (CET - exportations et ventes locales); 1 j,Xx jXT : Paramètre d'élasticité (CET - production totale); 1 jXT mM : Élasticité de substitution (CES - produit composite); 0 mM VA j : Élasticité de substitution (CES - valeur ajoutée); 0 VA j j,Xx : Élasticité de transformation (CET - exportations et ventes locales); 0 j,Xx jXD : Élasticité-prix de la demande mondiale pour les exportations de produits x jXT : Élasticité de transformation (CET - production totale); 0 jXT i,Yh : Élasticité-revenu de la consommation sh0h : Intercept (épargne du ménage h) sh1h : Pente (épargne du ménage h) tr0h : Intercept (transferts du ménage h au gouvernement) tr1h : Taux marginal des transferts du ménage h au gouvernement ttdf 0 f : Intercept (taxes sur le revenu des entreprises f) ttdf 1 f : Taux marginal des taxes sur le revenu des entreprises f ttdh0h : Intercept (taxes sur le revenu du ménage h) ttdh1h : Taux marginal de taxes sur le revenu du ménage h ttic i : ttim m : Taux de taxe sur le produit i ttip j : Taux de taxe sur la production du secteur j vj : Taux de taxes et droits douanes sur les importations du produit m Coefficient (Leontief - valeur ajoutée)