C'est un élément clairement apparent dans le conte imaginé par Mozart : "La flûte enchantée", ou quand on évoque le conte traditionnel allemand :
"Le joueur de flûte de Hamelin". Cela saute moins aux yeux quand on lit les versions de "Pierre et le loup" données par M. Prado et E. Battut. Il faut
alors se rappeler que la version originale de ce conte est écrite par Serge Prokofiev. Le conte est musical et la musique donne à entendre la flûte: elle
est l'oiseau, l'ami de Pierre qui permet la capture extraordinaire du loup.
Le langage musical est, dans ce cas, et pour une part, une certaine représentation de la réalité : le timbre de l'instrument se substitue à l'animal et à son
cri. Le langage musical aurait-il aussi des vertus magiques ? La musique proposerait-elle une sorte d’enchantement du monde ? Sans doute, si l'on
considère que l'une de ses fonctions est d'être aussi un langage poétique.
La mythologie grecque a évoqué les prodiges réalisés par musicien nommé Orphée. Celui-ci jouait de la lyre. Dans les oeuvres musicales, l'instrument
à cordes représente souvent l'être humain, paré de vertus insoupçonnées. Le quatuor à cordes c'est le petit Pierre, le héros de Prokofiev. Toujours dans
la mythologie, la nymphe Syrinx, se cachait parmi les roseaux. Transformée en flûte par le dieu Pan, elle a continué à charmer mais autrement. Les
compositeurs ont associé cet instrument à vent au souffle de vie et à la sérénité. La flûte guide les pas des héros de Mozart. Que peut-on dire de ce
joueur de flûte de Hamelin capable d'utiliser ses pouvoirs magiques pour le meilleur et pour le pire ?...
Les récits des ouvrages de littérature de jeunesse donnent à penser, il en est de même pour les illustrations. C'est aussi le cas de nombreuses pièces
musicales qui entrent en résonance avec les textes et les images.
Pour aller plus loin
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