Juin 2004
N 1
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Interview
Pr Jean Doucet du CHU de Rouen, membre de
l’APNET, Association Pédagogique Nationale pour
l’Enseignement de la Thérapeutique.
Quels sont les principaux médicaments à surveiller ?
Nos conseils découlent directement de l’expérience
des professionnels de santé, et des erreurs qui ont
pu être remarquées. Il faut impérativement faire
attention aux médicaments psychotropes ou anxio-
lytiques, comme les somnifères notamment. Les
troubles du sommeil sont souvent liés à l’âge. Ils
sont d’ordre physiologique et ne nécessite pas for-
cément d’être traités. La vigilance est importante car
ce genre de médicament est facilement prescrit.
Par ailleurs les anxiolytiques et les hypnotiques pro-
voquent bien évidemment des effets de somnolen-
ce, ce qui, chez une personne âgée, est un risque
de chute supplémentaire.
Il est également primordial de surveiller les médica-
ments anticoagulants et les anti-diabétiques. Et
pourtant on n’y prend pas toujours garde. En ce qui
concerne les anticoagulants, des interactions dan-
gereuses peuvent se produire en cas de prise d’an-
ti-inflammatoire par exemple, qui je vous le rappelle
en accentuent les effets. Ils sont en vente libre, mais
la contre-indication est incontournable !
Quels conseils donner à l’entourage ?
Le rôle de l’aidant comme bien souvent est majeur.
Il doit être vigilant, et ne dois pas hésiter à commu-
niquer avec la personne dont il s’occupe. L’aidant
doit faciliter la compréhension du traitement par le
malade. En cas d’automédication, elle doit lui expli-
quer pourquoi il n’a pas besoin de tel ou tel médica-
ment.
En outre, l’aidant doit vérifier la prise du traitement,
les doses, les heures... En surveillant aussi le fait
que le malade n’est pas trop en demande. Il doit
aussi connaître les médicaments, savoir repérer des
redondances dans un traitement, et pour cela, il doit
se renseigner auprès des médecins et du pharma-
cien.
Enfin, il faut garder un œil en permanence sur l’ar-
moire à pharmacie et empêcher l’automédication.
A quoi peut-on reconnaître un effet iatrogène?
Toute modification du mode de vie ou de l’état de
santé de la personne doit être considérée comme un
facteur de risque iatrogène. Une grippe ou une infec-
tion pulmonaire sont des cas classiques. Ces mal-
adies favorisent la déshydratation. Le corps élimine
moins bien, et les médicaments augmentent en
concentration, devenant plus toxiques.
Ensuite, si un médecin rajoute un médicament sur la
liste, il faut vérifier auprès de lui, ou du pharmacien
s’il n’est pas contre-indiqué avec un autre médica-
ment prescrit par un autre médecin, pour une autre
pathologie.
Tout nouvel événement dans la vie d’une personne
âgée doit entraîner une surveillance accrue. Ces
personnes sont dans un équilibre fragile constant.
En cas de difficultés pour l’aidant, ou si la personne
dont elle s’occupe souffre de troubles cognitifs ou
mentaux, il ne faut pas hésiter à faire appel à une
consultation extérieure : à une infirmière par exem-
ple, spécifiquement pour la distribution des médica-
ments.
Il faut rappeler en conclusion, qu’en cas de doute,
quel qu’il soit, il faut prévenir le médecin ET le phar-
macien.
Une campagne nationale de
sensibilisation “AVEC” (Accueil
Vigilance Ecoute Conseils) sur
la iatrogénèse vient d’être lan-
cée par Santé en Action, mou-
vement qui regroupe les orga-
nisations professionnelles libé-
rales et industrielles de la
santé.
www.sante-en-action.com
Novartis Pharma - Service Santé & Proximologie,
2-4, rue Lionel Terray,
B.P. 308 - 92506 Rueil-Malmaison Cedex
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N°5
novembre 2004